Re: Votre film du mois de Mars 2012
Publié : 1 mars 12, 21:23
Films découverts
Roberta (Seiter - 1935) Une comédie musicale qui prend un peu trop son temps au début, mais qui marque finalement par une élégance formelle exceptionnelle. Plongé jusqu'au coup dans la mode des années 30 le spectateur en a pour son argent, la musique de Jérôme Kern est merveilleuse, Dunne enchanteresse (son apparition en robe blanche pour "Lovely to look at" m'a coupé le souffle) et Rogers et Astaire légers comme un rêve dans leur numéro final. On espère maintenant qu'on rende disponible le remake de Mervyn Leroy "Les Rois de la couture." 8,5/10
Stingaree (Wellman - 1934) Tout à fait le genre de plaisir coupable auquel je suis incapable de résister. Certainement pas un grand film (encore que Wellmann franchement rythme très bien les choses) mais pour qui aime les opérettes chantilly au scénario désuet (en fait c'est une version de Cendrillon avec un bandit dans le rôle de la bonne fée) et les costumes 1870, c'est carrément l'extase. Presque aussi bien qu'un Jeanette McDonald, même si Irene Dunne (radieuse) n'est tout à fait aussi à l'aise que sa rivale comme incarnation surjouée du kistch. 8/10
Double Harness(Cromwell - 1933) Très beau film un peu mélancolique un peu souriant, porté par une réalisation sobre, précise et fluide de Cromwell et deux interprétations magistrales (dans ce registre difficile car vite caricatural du "film mondain") de William Powell et surtout Ann Harding, exceptionnelle. Meilleur, car mieux fait et plus subtil, que les films de Shearer à la MGM, très proches dans l'esprit. 8/10
Inglourious Basterds (Tarentino - 2009) 8/10
Les Bonnes causes (Christian-Jacque - 1963). Condensé d'humour noir, diaboliquement efficace mais vraiment très pessimiste sur la justice et les justiciables. Vlady est bien mais c'est surtout le face à face Bourvil-Pierre Brasseur (très en forme) qui retient l'attention. 7,5/10
Lulu/Les Liaisons dangereuses (Thiele - 1962) Le principe (une nouvelle adaptation de la célébrissime pièce, trente ans après le film de Pabst) est alléchant, le résultat étonne par sa pertinence. Tiller n'est pas à la hauteur de son personnage mais l'ambiance est extraordinaire, la méchanceté décadente de l'ensemble parfaite ... et Kneff est très, très, bien en comtesse. 7,5/10
La Dame en Noir (Watkins - 2012) Dans son genre (la ghost story anglaise portée à l'écran) c'est plutôt une réussite, qui ne devient jamais un pastiche (ça pourrait). Un peu rudimentaire dramatiquement, mais très efficace pour qui sursaute facilement (moi, par exemple). J'aurais aimé une autre fin que celle-ci, presque trop attendue. Daniel Radcliff est très bien, la photo et les décors aussi. 7,5/10
A corps perdus (Castellitto - 2005) Finalement un bon mélo, bien joué par Cruz et Castellitto, à peine gâché par de la variété italienne sirupeuse en guise de BO. 7,5/10
Paranoia (Lenzi - 1970) La trame est hyper prévisible (heureusement, vu l'absence de st sur le DVD ) mais le film se laisse regarder avec plaisir pour ses recherches formelles et Carroll Baker. Photo, ambiance, musique plus 60's que permis.
La Princesse et le Groom (Thorpe - 1945) C'est un peu trop long pour les enfants et un peu trop mièvre pour les adultes. Ce conte de fée moderne ne manque pas de charme dans son genre, mais c'est d'abord dû à un trio d'interprètes idéalement casté (Lamarr/Walker/Allyson). 7/10
Le Grand Secret (Panama/Frank - 1952) On grince un peu des dents parfois devant le traitement sans risque d'un histoire à controverses (la première bombe atomique). Taylor et Parker sont vraiment très bien, mais pour cette dernière on préférerait que soit accessible Escape me never, La femme en blanc ou Of Human Bondage. C'est long, ce n'est pas mauvais, c'est juste terne. 6/10
Une étoile est née (Pierson - 1976) Monument de laideur à la gloire de Barbra Streisand habillée et coiffée comme un sac. On regrettera vraiment les autres versions devant les kistcheries visuelles, les interminables scènes d'amour absolument dénuées de charme et la musique exténuante. On comprend que le mélodrame soit mort dans les années 70 quand on voit la manière dont on le traitait. 2/10
Films revus
La Colline de l'adieu (H.King - 1955) et Mélodie interrompue (C.Bernarht - 1955) Deux sublimes mélos, au service de deux sublimes actrices (Jones et Parker), la même année et leur ayant valu à chacune une nomination aux oscars. Difficile de départager, peut-être un plus grand effet lacrymale à accorder au deuxième. 9/10
Huit femmes (Ozon - 2001) 8,5/10
Histoire d'un amour (Miller - 1961) L'apothéose d'un genre (le mélodrame) et d'un système (les productions Ross Hunter) très loin devant la notion d'auteur. 8/10
Une femme en enfer (Daniel Mann - 1955) Mélodrame sur l'alcool très marqué par la pâte de Daniel Mann (ambiance jazzy, extérieurs urbains, traitement volontier racoleur qui flatte nos plus bas instincts de spectateurs, attention extrême portée aux acteurs, longueur de l'ensemble). J'aime beaucoup le résultat. Susan Hayward est spectaculaire mais Jo Van Fleet en mère ambitieuse lui vole presque la vedette. 8/10
Poupée de chair/Baby Doll (Kazan - 1956) 8/10
La Rose Tatouée (Daniel Mann - 1955) Mise en scène illustrative (mais belle photo) pour un film qui est, de toute manière, du théâtre filmé, à la gloire de Tenessee Williams et d'Anna Magnani. Comme j'adore et le texte (ici traduit, c'est une VF) et l'actrice (pour qui le rôle a été écrit : elle y est scandaleusement à l'aise) je me suis régalé.
J'hésite à le classer en redécouverte (pas vu depuis 10 ans). 7/10.
Harriett Craig (Shermann - 1950) Un grand numéro de Crawford qui, quand même, manque vraiment de subtilité dans la majeure partie du film avant de devenir captivante pour la dernière bobine. Intrigue et réalisations à son service, mais c'est on ne peut plus divertissant.
Le faiseur de pluie (Anthony - 1956) C'est drôle et charmant à la fois. Une adaptation réussie, à défaut d'une mise en scène inspirée. Lancester et Hepburn en font des tonnes, mais elle remporte vraiment la mise en adorable vieille fille. 7/10
Miss Potter (Noonan - 2006) 7/10
Le Souffle de la violence (Maté - 1955) Wester routinier, sauvé de l'ennui par Stanwyck en lady MacBeth blonde, dix ans après Assurance sur la mort. 5/10
Roberta (Seiter - 1935) Une comédie musicale qui prend un peu trop son temps au début, mais qui marque finalement par une élégance formelle exceptionnelle. Plongé jusqu'au coup dans la mode des années 30 le spectateur en a pour son argent, la musique de Jérôme Kern est merveilleuse, Dunne enchanteresse (son apparition en robe blanche pour "Lovely to look at" m'a coupé le souffle) et Rogers et Astaire légers comme un rêve dans leur numéro final. On espère maintenant qu'on rende disponible le remake de Mervyn Leroy "Les Rois de la couture." 8,5/10
Stingaree (Wellman - 1934) Tout à fait le genre de plaisir coupable auquel je suis incapable de résister. Certainement pas un grand film (encore que Wellmann franchement rythme très bien les choses) mais pour qui aime les opérettes chantilly au scénario désuet (en fait c'est une version de Cendrillon avec un bandit dans le rôle de la bonne fée) et les costumes 1870, c'est carrément l'extase. Presque aussi bien qu'un Jeanette McDonald, même si Irene Dunne (radieuse) n'est tout à fait aussi à l'aise que sa rivale comme incarnation surjouée du kistch. 8/10
Double Harness(Cromwell - 1933) Très beau film un peu mélancolique un peu souriant, porté par une réalisation sobre, précise et fluide de Cromwell et deux interprétations magistrales (dans ce registre difficile car vite caricatural du "film mondain") de William Powell et surtout Ann Harding, exceptionnelle. Meilleur, car mieux fait et plus subtil, que les films de Shearer à la MGM, très proches dans l'esprit. 8/10
Inglourious Basterds (Tarentino - 2009) 8/10
Les Bonnes causes (Christian-Jacque - 1963). Condensé d'humour noir, diaboliquement efficace mais vraiment très pessimiste sur la justice et les justiciables. Vlady est bien mais c'est surtout le face à face Bourvil-Pierre Brasseur (très en forme) qui retient l'attention. 7,5/10
Lulu/Les Liaisons dangereuses (Thiele - 1962) Le principe (une nouvelle adaptation de la célébrissime pièce, trente ans après le film de Pabst) est alléchant, le résultat étonne par sa pertinence. Tiller n'est pas à la hauteur de son personnage mais l'ambiance est extraordinaire, la méchanceté décadente de l'ensemble parfaite ... et Kneff est très, très, bien en comtesse. 7,5/10
La Dame en Noir (Watkins - 2012) Dans son genre (la ghost story anglaise portée à l'écran) c'est plutôt une réussite, qui ne devient jamais un pastiche (ça pourrait). Un peu rudimentaire dramatiquement, mais très efficace pour qui sursaute facilement (moi, par exemple). J'aurais aimé une autre fin que celle-ci, presque trop attendue. Daniel Radcliff est très bien, la photo et les décors aussi. 7,5/10
A corps perdus (Castellitto - 2005) Finalement un bon mélo, bien joué par Cruz et Castellitto, à peine gâché par de la variété italienne sirupeuse en guise de BO. 7,5/10
Paranoia (Lenzi - 1970) La trame est hyper prévisible (heureusement, vu l'absence de st sur le DVD ) mais le film se laisse regarder avec plaisir pour ses recherches formelles et Carroll Baker. Photo, ambiance, musique plus 60's que permis.
La Princesse et le Groom (Thorpe - 1945) C'est un peu trop long pour les enfants et un peu trop mièvre pour les adultes. Ce conte de fée moderne ne manque pas de charme dans son genre, mais c'est d'abord dû à un trio d'interprètes idéalement casté (Lamarr/Walker/Allyson). 7/10
Le Grand Secret (Panama/Frank - 1952) On grince un peu des dents parfois devant le traitement sans risque d'un histoire à controverses (la première bombe atomique). Taylor et Parker sont vraiment très bien, mais pour cette dernière on préférerait que soit accessible Escape me never, La femme en blanc ou Of Human Bondage. C'est long, ce n'est pas mauvais, c'est juste terne. 6/10
Une étoile est née (Pierson - 1976) Monument de laideur à la gloire de Barbra Streisand habillée et coiffée comme un sac. On regrettera vraiment les autres versions devant les kistcheries visuelles, les interminables scènes d'amour absolument dénuées de charme et la musique exténuante. On comprend que le mélodrame soit mort dans les années 70 quand on voit la manière dont on le traitait. 2/10
Films revus
La Colline de l'adieu (H.King - 1955) et Mélodie interrompue (C.Bernarht - 1955) Deux sublimes mélos, au service de deux sublimes actrices (Jones et Parker), la même année et leur ayant valu à chacune une nomination aux oscars. Difficile de départager, peut-être un plus grand effet lacrymale à accorder au deuxième. 9/10
Huit femmes (Ozon - 2001) 8,5/10
Histoire d'un amour (Miller - 1961) L'apothéose d'un genre (le mélodrame) et d'un système (les productions Ross Hunter) très loin devant la notion d'auteur. 8/10
Une femme en enfer (Daniel Mann - 1955) Mélodrame sur l'alcool très marqué par la pâte de Daniel Mann (ambiance jazzy, extérieurs urbains, traitement volontier racoleur qui flatte nos plus bas instincts de spectateurs, attention extrême portée aux acteurs, longueur de l'ensemble). J'aime beaucoup le résultat. Susan Hayward est spectaculaire mais Jo Van Fleet en mère ambitieuse lui vole presque la vedette. 8/10
Poupée de chair/Baby Doll (Kazan - 1956) 8/10
La Rose Tatouée (Daniel Mann - 1955) Mise en scène illustrative (mais belle photo) pour un film qui est, de toute manière, du théâtre filmé, à la gloire de Tenessee Williams et d'Anna Magnani. Comme j'adore et le texte (ici traduit, c'est une VF) et l'actrice (pour qui le rôle a été écrit : elle y est scandaleusement à l'aise) je me suis régalé.
J'hésite à le classer en redécouverte (pas vu depuis 10 ans). 7/10.
Harriett Craig (Shermann - 1950) Un grand numéro de Crawford qui, quand même, manque vraiment de subtilité dans la majeure partie du film avant de devenir captivante pour la dernière bobine. Intrigue et réalisations à son service, mais c'est on ne peut plus divertissant.
Le faiseur de pluie (Anthony - 1956) C'est drôle et charmant à la fois. Une adaptation réussie, à défaut d'une mise en scène inspirée. Lancester et Hepburn en font des tonnes, mais elle remporte vraiment la mise en adorable vieille fille. 7/10
Miss Potter (Noonan - 2006) 7/10
Le Souffle de la violence (Maté - 1955) Wester routinier, sauvé de l'ennui par Stanwyck en lady MacBeth blonde, dix ans après Assurance sur la mort. 5/10