Enfin vu ce premier épisode.
C'est mi figue mi raisin…
ça commence très fort avec un pré-générique d'une intensité assez incroyable, jouant sur un espace sonore de plus en plus travaillé, jusqu'à disparaitre totalement. Une proposition de silence tendu, qui prévient la tempête Will McAvoy.
La série ne propose pas dans sa continuité un niveau de tension équivalent, mais joue plutôt de ruptures, beaucoup trop âpre à mon sens. On se retrouve avec un gros ventre mou en milieu d'épisode, avec particulièrement cette scène interminable, confrontation Will-Mackenzie (dans le bureau de Will) qui a aucun moment ne fait réellement avancer le récit (ou beaucoup trop laborieusement), et qui n'a pas le génie des Ping Pong Sorkiniens d'en temps.
Sans doute que Sorkin gère aussi un peu mal le long format HBO... A voir si ça s'affine par la suite.
Heureusement, le dernier tiers, récupération du drame pétrolier et son traitement dans l'urgence par la toute nouvelle équipe, est traité avec un tel dynamisme (qu'il s'agisse de la mise en scène ou dans la gestion des interactions entre les personnages), qu'on en finit presque essoufflé. Et admiratif.
Sur le fond, on comprend ce qui peut gêner: comme son traitement de l'univers politique américain, The Newsroom est d'une admirable naïveté teintée d'arrogance.
Elle propose aussi beaucoup trop évidemment une grosse leçon de morale, et d'éthique. En situant son action dans un univers réel (contrairement à The West Wing), aux situations vécues et aux conséquences connues, Sorkin propose un idéal de journalisme, comme un baffe : "voilà comment, avec un peu d'ethique, vous auriez pu attraper la balle au bond, et aborder/traiter le sujet".
C'est d'une évidence, quand à la fin de l'épisode, Will demande de quoi ont parlé les autres journaux… Un retour direct à la réalité. Ce soir là, le journal de Will McAvoy (ce journal fictif, donc), était le premier à aborder (et à comprendre) les dangers et les répercutions de cette probable marée noire. Traitant ce début d'information avec profondeur et acharnement. Sur les chaines concurrentes, on évoquait principalement le potentiel prototype d'iphone-4 trouvé dans un métro…
Je n'ai pas vu Sports Nights, mais je n'ai pas l'impression de retrouver le personnage de Will McAvoy dans les autres séries Sorkiniennes. il ne me semble pas représenter un de ses archétypes de travail habituel. C'est neuf, c'est frais. Du coup, son conflit intérieur me parait nouveau dans cet univers (relativement) connu.
Au final, le pilote se révèle beaucoup moins efficace/impressionnant que celui de The West Wing ou Studio 60, mais reste une belle proposition, une invitation à la suite, un wait and see.
(En même temps, pour Studio 60, le pilote -assez incroyable- était clairement le meilleur épisode d'une série qui n'a, par la suite, pas arrêtée de chuter. Rarement vu une baisse de qualité comme ça d'ailleurs).
Sinon, oui, la filiation à Broadcast News est évidente : l'univers, la femme forte productrice, le présentateur fade (ça n'est qu'un point de départ pour Sorkin) et l'
associate producer au nez fin mais un peu gauche...
Ahahahah, et Aaron, "magnifique générique"
, you did it again!
EDIT : Par contre, c'est moi ou on n'a pas encore vu
Olivia Munn?