Ecrivain et philosophe anglais (1886-1950) qui a laissé une courte mais dense oeuvre de science-fiction méconnue et mémorable.
N'ayant pas peur des raccourcis Kubrickiens, il dévellope dés son premier roman "Les Derniers Et Les Premiers" une cosmologie débordant d'imagination narrant l'histoire humaine de 1930 à 2 000 000 000. Stapledon s'attache à décrire tous les futurs de l'homme rapportés par des êtres venant du plus lointain avenir possible. D'incroyables extra-terrestres en grand nombre viennent peupler les récits. De leur sensibilités à leur sexualité, Stapledon fait mouche sans s'enliser dans de la SF roman de gare.
Une histoire déjà bien comprimée dans un seul roman ne tiendra plus que dans une dizaine de lignes dans l'universel "Créateur D'Etoiles" (Star Maker...1937) ou la propension cosmologique de Stapledon prend une ampleur rarement atteinte dans la littérature de SF pourtant extrémement foisonnante. Le voyage d'un homme seul, rêveur aux étoiles, qui en une nuit sera enlevé et qui aura le privilège de contempler l'univers dans une étourdissante globalité. Planêtes géantes artificielles, aliens impensables profondément développés et compréhensibles, nébuleuses intelligentes... Le "héros" fusionnera avec un esprit philosophe, faisant s'entrecroiser son intelligence conceptuelle avec celle d'un esprit extra-terrestre remarquable. Cet Esprit Cosmique, grand explorateur, rencontrera le Créateur d'Etoiles, sombre et malin. Ce faiseur de mondes, accoucheur de cosmos aux dimensions impensables, est un esprit complexe et pensif, multiple et inhumain, pourtant avide d'expérience et même utopiste à ses heures (il se prend pour Dieu, voyez-vous
).Stapledon établira donc en l'espace de quelques romans raccordés entre eux une vision cosmologique et futuriste de l'homme et de l'univers d'une portée philosophique et spectaculaire inégalée. Créateur d'Etoiles devient en fait le noyau central qui contient en germes toute l'oeuvre conjecturale de Stapledon. Pour servir sa démonstration, l'auteur prendra des fragments de ce livre pour en faire d'autres qui seront "l'étude" de ces fragments, avec toujours cette vertigineuse précision et ce pessimisme qui cache mal son amour de la vie.
Ainsi, Les Derniers et Les Premiers s'attardent sur l'humanité. Les Derniers Hommes à Londres prend pour narrateur un extra-terrestre au milieu des hommes. Rien qu'un Surhomme traite de l'évolution ou le héros devient une sorte de mutant pour son espèce. Sirius raconte l'histoire d'un Chien qui a une conscience beaucoup plus dévellopée. A coté de Star Maker, ces bouquins là me font penser que l'auteur scrute son propre univers avec un redoutable microscope.
Il y en a bien deux ou trois de lui que je n'ai pas lus. Ainsi que les ouvrages non-SF qu'il a laissé pendant sa carrière.
Vous connaissez ? (Je sais qu'il y en a au moins un qui connait...)
