FILM DU MOIS
Films découverts
Melancholia (2011, Lars von Trier) 9/10 Malgré sa surcharge stylistique (trop de lyrisme peut tuer la poésie), un véritable choc qui sert la gorge et dessique la moëlle des os. Rien que de penser à sa conclusion, j'ai encore tous les poils qui se dressent.
Upstream (1927, John Ford)
8/10 Belle découverte d'un film réputé perdu. C'est fin, drôle et les comédiens sont extras. Influence probable de Lubitsch ? L'amour de Ford pour les déclassés et Shakespeare se retrouvera dans ses chefs-d'oeuvre parlants.
Control (
Control: The Ian Curtis Film, 2007, Anton Corbijn)
7/10 Biopic sobre et pudique sur le météore du post-punk et phare de la cold-wave. Avec Joy Division, le noir et blanc s'imposait. Sam Riley bluffant en Ian Curtis.
Le fantôme de Cat Dancing (
The man who loved Cat Dancing, 1973, Richard C. Sarafian)
7/10 Sensation d'un potentiel chef-d'oeuvre gâché avec des idées et des acteurs épatants (surtout Sarah Miles) mais pas toujours bien exploités.
Rambo (
First blood, 1982, Ted Kotcheff)
6/10 Ne riez pas, je ne l'avais jamais vu en entier. Un peu mieux que je ne le préjugeais même si, dans le genre
Viet-Vet en rupture de ban, il existe tellement mieux (
Cutter's way,
Les visiteurs,
Taxi driver...)
Kaïro (2000, Kiyoshi Kurosawa)
6/10 Un film de fantômes plus contemplatif qu'horrifique et surtout assez décontenançant. Hormis de belles séquences poétiques et le charme de la gracile Koyuki, je suis resté sur le pas de la porte (noire). Je préfère de loin les
écrans fantastiques de
Vidéodrome et des
Ring.
Menaces dans la nuit (
He ran all the way, 1951, John Berry)
6/10 Un classique décevant malgré quelques fulgurances et chouettes trouvailles. Je ne pige décidément pas l'aura qui entoure John Garfield (j'ai le même problème avec James Dean).
Les Boucaniers (
The Buccaneer, 1958, Anthony Quinn)
4/10 Unique réalisation de Quinn qui reprit le flambeau des mains de son beau-père malade (un certain Cecil B. de Mille). Une distribution haut de gamme : Heston, Brynner (avec des cheveux), Boyer, Claire Bloom, Inger Stevens... pour un film d'aventures bien moyen.
Films revus
Citizen Kane (1942, Orson Welles)
8,5/10 J'ai plus d'affection pour d'autres chefs-d'oeuvre de ce géant aussi talentueux que malin mais difficile de ne pas chaque fois être bluffé par le fait qu'il n'avait que 25 ans.
Delivrance (
Deliverance, 1972, John Boorman)
8/10 Pas le même choc qu'à sa découverte mais malgré cela, ça dépote encore pas mal. Boorman est un réalisateur un poil surévalué (l'effet Ciment ?) mais c'est l'un de ses meilleurs films. Amusant de voir Ronny Cox à ses débuts en timide guitariste à lunettes, futur impitoyable businessman de
RoboCop et de
Total Recall.
Le convoi sauvage (
Man in the Wilderness, 1971, Richard C. Sarafian)
7/10 Longue poursuite contemplative entre le
survivor Richard Harris et John Huston en Fitzcarraldo-Achab. Belles séquences Indiennes. Moins prenant que dans mon souvenir.
Suspiria (1977, Dario Argento)
7/10 Le Grand Guignol d'Argento me fait plus rire que peur mais son esthétique Art Nouveau et son extrémisme chromatique valent le détour.
Contient une des répliques les plus drôles que je connaisse.
Laisse aller... c'est une valse (1971, Georges Lautner)
5/10 Rigolo la 1ère fois, de moins en moins à la revoyure. Blier fils fait encore ses gammes et fait regretter Audiard. Dommage pour le quatuor Blier-Yanne-Darc-Constantin. Reste le numéro de Rufus en prof d'anglais et l'apparition de quelques jeunots (Coluche, Prévost, Khorsand). Marque le début de la régression de Lautner qui n'aura été finalement bon qu'une décennie.
Bandolero (
Bandolero !, 1968, Andrew V. McLaglen)
5/10 Petit western regardable pour le cabotinage de Jimmy Stewart et la beauté de Raquel Welch (malgré son hypertrophie capillaire).
Le tombeur de ces dames (
The ladies' man, 1961, Jerry Lewis)
4/10 Dégringolade dans mon estime. Lewis en fait des caisses et colle des scénettes à la va-vite. Reste quelques belles idées mais trop vite sabordées.
Saturn 3 (1979, Stanley Donen)
3/10 SF cheap limite nanar qui fait peine pour les grands Donen et Kirk. Même le robot est raté (ce qui est impardonnable dans le genre, cf le ridicule
Trou noir qui ne vaut QUE pour ses robots) et la plastique de Farah Fawcett ne suffit pas à sauver le reste.
séries TV
Les premiers épisodes de
Mission : Impossible Saison 5 & 6 (1971) : inégal et sans la saveur des premières saisons mais avec encore quelques bons moments.
Documentaires
REVUS
The Hollywood Ten (1950, John Berry)
8/10 Les artistes blacklistés par l'infâme commission HUAC. La plupart étaient déjà emprisonnés... dont Edward Dmytryk qui se fit chopper avec la bobine sous le bras et craqua. Un classique du docu historique américain.
DECOUVERTS
Pravda (1969, Jean-Luc Godard & Jean-Pierre Gorin)
7/10 Godard époque Dziga Vertov passe la Tchécoslovaquie à sa moulinette dialectico-casseuse de briques. Passionnant pour son sens Pop des superpositions et collages d'images. Drôle par ses jeux de mots oulipiens et ses raccourcis qui font mouche, souvent ridicule par son jargon ultra-gauchiste. Permet de constater une fois de plus que la mondialisation ne date pas d'hier... et que l'hypnose politique fait dire beaucoup de conneries.
La fin des astronautes ? (2012, Frédéric Compain & Serge Brunier)
7/10 Un point de vue peu abordé dans les docus sur l'aventure spatiale habitée : et si tout cela ne servait à rien ? Je répondrai que c'est vrai, comme la plupart des expériences humaines mais c'est oublier la part de rêve derrière les guéguerres plus ou moins froides et les orgueils nationaux. Dommage de voir un peu toujours les mêmes intervenants, pénibles à force de montrer sans cesse leur trombine dans les docus de ce genre (notamment le sempiternel couple Haigneré
) mais démonte - entre autre - l'escroquerie des milliardaires touristes spatiaux qui s'offrent pour une misère un "trip" en grande partie financé par les fonds publics (car un séjour dans l'espace coûte bien plus que 20M$). Conclusion amère mais juste : les humains ne pourront jamais réaliser que des sauts de puce dans l'Univers.
Courts-métrages
REVUS
DECOUVERTS
Suite de ma découverte du DVD
Selected Dutch Shorts 2010 :
I am a girl !, très joli et fin docu sur une ado née garçon. Les amoureux des canassons apprécieront
Horseplay, chorégraphie un peu longuette hommes-chevaux (on dirait un interlude Arte surétendu
). Côté animation,
Get real !, une satire de l'addiction aux mondes virtuels peut impressionner mais son graphisme trop trash ne risque pas de me faire oublier l'hallucinant
The TV Show de Kousuke Sugimoto ou le troublant
The external world de David O'Reilly.