L'échine du diable (Guillermo del Toro - 2001)

[semmelweis]

L'échine du diable

Ma première incursion dans le cinéma de Guillermo del Toro... J'ai plutot été conquis par ce mélange de fantastique et de drame psychologique. Del Toro m'a plu dans le sens qu'il utilise l'argument d'histoires de fantome pour faire remonter un traumatisme à l'ensemble des personnages du pensionnat pour orphelins. Le fantastique n'a rien de gratuit, en tout cas ,j'ai eu cette impression, dans le cinéma du cinéaste.
Le film prend presque l'aspect d'un huit clos sur fond de guerre civile espagnole qui est l'occassion de réveiller les vieilles blessures des personnages. La scène avec la chute du missile est d'une poesie macabre. C'est cela qui est passionnant dans le film, c'est que le facteur "fantastique" apporte une certaine poesie au film. C'est une utilisation assez rare dans le cinéma fantastique des dernières années.
Le jeu des jeunes acteurs est extremement bien réussi. Le mondes des adultes apparait comme un monde de névrose, déjà empli de regrets que la situation de guerre exacerbe. Del Toro arrive donc à parler de la guerre par le coté intimiste, ce qui est souvent une facette d'un conflit difficile à représenter d'autant plus dans une guerre civile. D'ailleurs , la dernière demi heure bascule dans une petite guerre civile dans l'orphelinat ce qui s'apparente à une métaphore du grand conflit historique qui se joue dehors.

Cependant, le film possède aussi des défauts. En effet, Del Toro instaure une ambiance durant la première heure qui se délite au fur et à mesure de la fin. De plus, le ressort scénaristique qui met en avant le grand "méchant" de l'histoire n'est pas bien géré et montre la difficulté qu'a le réalisateur à conclure son film. J'ai eu l'impression que le film promet beaucoup au début mais que l'ensemble n'est pas complètement convaincant. Le cadrage est superbe mais Del Toro semble encore hésitant sur sa mise en scène ( ce qui me donne envie de voir les autres films qu'il a fait). La photographie ne m'a pas convaincu, la sensation qu'elle manquait de personnalité, en désaccord avec l'ambiance générale du film.

Au fond, un film qui m'a touché par son utilisation du fantastique et du drame intimiste. Mais certaines choses m'ont paru encore trop mécaniques comme un besoin de murissement (ce qui me donne grand espoir pour le Labyrinthe de Pan). J'avoue que la période historique dont il est question a renforcé mon investissement émotionnel dans le film. Une première incursion qui laisse augurer la découverte d'autres belles oeuvres (j'espère) pour un cinéaste touchant 7,5/10 .

[jhudson]

Je remonte ce topic, car la version UHD du film est sorti, mais uniquement dans le coffret Sony Pictures Classics: 30th Anniversary Collection 4K.

La différence semble minime avec le Blu ray.

https://caps-a-holic.com/c.php?go=1&a=0 ... 21&i=0&l=0

[bocina]

Pour une fois le UHD est moins "lumineux".

[jhudson]

Pour une fois le UHD est moins "lumineux".

C’est une conversion HDR vers SDR, donc ça donne juste une idée pour la comparaison.

Je crois que ça serait possible d’en tirer une image HDR, mais encore faudrait il que les gens aient le matériel pour lire l’image, quoique tout écran OLED est compatible, smartphone, tablette, etc....

Le grand public a souvent un smartphone Oled sans le savoir.

En UHD c’est souvent le Hdr 10 qui fait toute la différence avec le blu ray.

Je pense que pour son dernier film Nightmare alley, Del Toro a pensé entièrement son film pour une photographie HDR.

[Watkinssien]

Un film soigné, touchant, mélangeant adroitement ses ruptures de ton. Premier film d'une trilogie sur l'enfance se confrontant à la guerre, c'est peut-être la première fois que del Toro trouve un ton entre intimisme et film de genre, travaillant un équilibre qui fera la force de ses plus grands films.

[jhudson]

Un film soigné, touchant, mélangeant adroitement ses ruptures de ton. Premier film d'une trilogie sur l'enfance se confrontant à la guerre, c'est peut-être la première fois que del Toro trouve un ton entre intimisme et film de genre, travaillant un équilibre qui fera la force de ses plus grands films.

Il etait plus libre qu’avec une production Hollywoodienne qui demande des modifications pour que ca rentre dans le cadre du PG 13 .

Le labyrinthe de Pan devait être un film US, mais les éventuels producteurs voulaient édulcoré le tout et changer la fin, le personnage principal
étant un enfant pour eux ça devait être un film pour eux.