Count Dooku a écrit :tenia a écrit : ↑15 juil. 21, 22:43
Et si vous voulez faire une BA, c'est le moment de passer une petite commande auprès de l'éditeur en lui laissant un mot doux, ça lui changera des brouettes de commentaires ultra violents qu'il prend depuis quelques jours sur Facebook.
Oui enfin pour le coup ils n'y ont pas été finement non plus. La question est plus complexe que ce qu'ils veulent bien entendre en se braquant sur leur ligne de dénonciation du piratage (ce n'est pas pour rien que Télérama a fait un article sur ce groupe facebook). Ils se prennent un retour de bâton certes un peu fort mais ils l'ont un peu cherché aussi.
L'article de Télérama est le principal responsable du coup de projecteur (et est journalistiquement assez ahurissant tellement il est biaisé).
Ensuite, qu'un éditeur qui fait l'effort de travailler légalement pour remettre dans le circuit des films rares se félicite de la fermeture d'un groupe ayant décider de s'asseoir sur leurs obligations, c'est pas non plus surprenant. Mais non, d'après les commentaires, tout ce que les membres partageaient étaient grosso modo libres de droits. Allons donc...
Enfin, si la question est complexe, rien de tout cela dans les commentaires Facebook, d'un niveau en fait très peu distingué (j'avais les mêmes quand j'étais ado), et dont certains pourraient sans doute tomber sous le coup de la loi côté injure publique / calomnie / diffamation. Et on parle là de gens qui se plaignent, donc, de la fermeture d'un groupe de partages majoritairement non autorisés. Pas de la fermeture d'une ONG caricative qui dérangeait, hein. L'avantage, c'est que si l'ALPA décide de retrouver les utilisateurs du groupe, ce sera facile... De même, quand ça parle que Carlotta ont perdu des dizaines de milliers de clients, c'est une blague vu les chiffres de ventes habituels.
C'est peut-être chiant, mais diffuser des oeuvres vient avec des règles. Faut pas s'étonner que ça puisse poser problème quand on décide de s'en affranchir, tout comme faudra pas s'étonner si certains des commentaires laissés sont modérés.
D'autant, donc, que Carlotta n'a rien à voir avec la fermeture du groupe : pour autant que la tribune de Vincent Paul-Boncour aurait mérité un bon coup de polish, le CNC et l'ALPA ont réagi suite à l'article de Télérama. Mais ce sont Carlotta qui se font, je cite, "parfaitement légitimement lynché", qui sont traités de "sales poucaves", "mangeurs de mort", et de "charognards fossoyeurs de la cinéphilie", et leur patron de "connard", "pourriture", "menteur", j'en passe et des meilleures (et par le patron d'une autre boite de distribution, c'est-y pas merveilleux).
Quant à Télérama (puis un article de Libé), c'est amusant de la part d'un journal parlant souvent de la SVOD (légale, donc) comme de la mort du cinéma de placer des partages illégaux comme les chevaliers blancs de la culture, un positionnement que même l'intervention de Nils Bouaziz dans l'article ne fait dévier d'un iota de la ligne pré-établie. Pour Libé, le démêlage de droits tient même de la "minutie de notaire" et pas de façon positive. Ça donne une vision des choses assez intéressante pour des journaux nationaux, et je comprends totalement que ça fasse rouler des yeux du côté de ceux qui respectent les règles, lois et contrats et passe beaucoup de temps à retrouver les ayant-droits, parfois sans pouvoir débloquer les films en plus.
Edit : une précision : je suis tout sauf une blanche colombe en la matière, vraiment, mais je fais l'effort d'en avoir conscience, tant de la légalité de mes actes que ce dont j'ai vraiment le droit ou non. Je ne me voile plus la face sur le sujet comme je pouvais le faire il y a 10-15 ans : personne ne me force à regarder de façon non autorisée des films malheureusement mal disponibles. C'est un choix, et c'est le mien. Je pourrais par ex choisir d'écumer déjà tout ce qui est légalement disponible sur Henri, Arte.tv, MK2 Curiosity, etc, ce qui occuperait sans doute mes soirées pour l'année à venir, et une fois ces titres finis il y en aurait sans doute de nouveaux à découvrir. Si je choisis au lieu de ça d'autres oeuvres indisponibles légalement, c'est que je fais ce choix, et que je le fais intégralement, pas juste dans le choix de privilégier tel film à tel autre, aussi de privilégier mon envie personnelle et la prédominance de mon choix au respect des obligations légales, financières et contractuelles à remplir par qui de droit pour diffuser légalement une oeuvre et me permettre de la voir légalement.
Parmi la grande majorité des commentaires sur le sujet sur FB actuellement, c'est ce refus d'assumer l'implication des actes, la réalité du raisonnement qui me gêne le plus (ça et l'argument "nan mais on faisait aussi de la pub aux sorties légales, quand même !", ah oui ça devait leur faire une belle jambe). De toute manière, on aura le temps de voir quoi dans und vie ? 30 000 films ? Sur combien en existence ? Il faudra forcément faire des choix, et choisir c'est renoncer.
