Re: Votre film du mois d'Avril 2013
Publié : 30 avr. 13, 13:17
FILM DU MOIS
Films découverts
Juno (2007, Jason Reitman) 9/10 Ellen Page, irrésistible mini-Woody Allen au féminin emporte tout. Scénario et dialogues extras.
Les murmures du vent (Sirta la gal ba, 2010, Shahram Alidi) 8/10 Le génocide des Kurdes d'Irak évoqué par la métaphore. Très poétique et même par moment burlesque, entre Kiarostami et Elia Suleiman. La réalité reprend brutalement le dessus dans la séquence du terrain de foot.
Tokyo Gore Police (Tôkyô zankoku keisatsu, 2008, Yoshihiro Nishimura) 7,5/10 Quand Cronenberg rencontre Tex Avery. Western SF wasabi expérimentalo-sanglant et rigolo. Avec la sublime Eihi Shina, la Meiko Kaji du 3ème millénaire.
The walker (2007, Paul Schrader) 7/10 Un film de scénariste/dialoguiste et de directeur d'acteurs. Étonnante performance de Woody Harrelson en escort-boy gay issu d'une lignée de "grands Américains". Où l'on apprend que celui qui a incarné le plus d'authentiques présidents US est Rip Torn.
The eye (Gin gwai, 2002, Oxide & Danny Pang) 6,5/10 Les histoires de visions de morts commencent à sentir le réchauffé et l'abus d'effets sonores aussi. Mais Angelica Lee est aussi charmante qu'émouvante.
Elizabeth : L'Âge d'or (Elizabeth: The Golden Age, 2007, Shekhar Kapur) 6,5/10 Hiératique et austère, à l'image de la magnifique Cate Blanchett en reine asséchée par sa charge. Dommage pour les écarts picturaux-pompiers de la seconde partie.
La déchéance de miss Drake (The story of Temple Drake, 1933, Stephen Roberts) 6/10 La flatteuse réputation de ce mélo pre-Code est un peu exagérée. Mais il y a Myriam Hopkins, un vrai vilain et quelques éclairs.
300 (2006, Zack Snyder) 6/10 Un gros côté "Viens dans mon comic-clip" avec abus d'effets spécieux. Du souffle mais à prendre au 3° degré et au final bien plus anecdotique que Gladiator ou Master & Commander malgré Frank Miller et la somptueuse Lena Headey.
Old boy (올드보이, 2003, Park Chan-wook) 6/10 Un peu trop bordélique dans la sur-stylisation et pas mal de longueurs. Le jeu des acteurs est parfois pénible malgré la performance de Choi Min-sik.
Coluche, l'histoire d'un mec (2008, Antoine de Caunes) 6/10 Demaison très copie-conforme dans un biopic finalement assez sage. Distribution parfois étrange (Astier en Reiser, Podalydes en Attali...).
Un élève doué (Apt Pupil, 1998, Bryan Singer) 5/10 Je ne sais pas ce que valait la nouvelle de King mais c'est bancal et lourd. Un scénario (bien malsain) sur-mesure pour Polanski qui aurait aussi su choisir un meilleur jeune partenaire pour l'excellent Ian McKellen. Deux séquences glaçantes : le vieillard dans ses habits de pantin nazi et le rescapé des camps à l'hôpital.
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (You will meet a tall dark stranger, 2010, Woody Allen) 5/10 Personnages peu aimables, égoïstes, souvent plus ridicules que drôles et Londres bien moins inspirant. Quelques bons mais trop rares moments. Même le twist final est mal ficelé.
L'étudiant de Prague (Der Student von Prag, 1913, Hanns Heinz Ewers) Muet 5/10 Paul Wegener (pas très bon) acteur en victime d'un pacte diabolique qui lui dérobe son reflet, devenu un double maléfique embarrassant. Curiosité pré-expressionniste d'après Poe mais d'un intérêt moyen. Le remake de 1926 avec Veidt a meilleure réputation.
Un samedi presque parfait (V subbotu, 2011, Aleksandr Mindadze) 4/10 Le drame de Tchernobyl vu à travers un jeune membre du Parti. Filmé en bougé permanent (le héros, perpétuellement hagard et sonné court beaucoup) avec des pointes d'hystéries gratuites à la Zulawski, très vite pénibles. Ce sujet a inspiré bien mieux.
Rencontres à Elizabethtown (Elizabethtown, 2005, Cameron Crowe) 4/10 Feel-good movie guimauve avec autorouzik à se pendre et la moitié des dialogues au portable. A ne voir que pour Susan Sarandon et une Kirsten Dunst plus mimi que jamais (et que l'inventeur du bain moussant soit maudit !)
Conflit (1938, Leonide Moguy) 4/10 Le sujet est gonflé pour l'époque et c'est plutôt pas mal filmé mais l'ensemble fait vraiment roman-photo et la distribution est trop inégale.
Iron Man 2 (2010, Jon Favreau) 3,5/10 Pour paraphraser la seule bonne vanne du film : "Il aurait mieux valu en rester à un one-shot".
Futures vedettes (1955, Marc Allégret) 3/10 Un Entrée des artistes musical de bas étage qui ne vaut que pour la fraîcheur de Bardot et une distribution bigarrée.
La créature de la mer hantée (Creature from the hunted sea, 1961, Roger Corman) 1/10 Scénario écrit la veille à base de mafia italo-cubaine avec acteurs approximatifs dont un qui se prend pour Bogart et un autre qui imite les cris d'animaux face à un monstre fabriqué avec des déchets ménagers. De la série Z-.
Tragique rendez-vous (Whistle stop, 1946, Léonide Moguy) ??/10 Mélo-Noir de série B avec Ava Gardner à l'orée de la starisation. Le reste est quand même pas terrible. Vu partiellement donc pas noté.
Films revus
Drôle de drame (1937, Marcel Carné) 9/10 L'entente cordiale personnifiée : un sommet de l'humour british réalisé par un Français. Un petit théâtre de personnages excentriques où trônent Simon en titubant fada des mimosas et Jouvet en faux-derche de concours. En kadobonux : des seconds couteaux et figurants amusants et les très jolis yeux de Nadine Vogel.
La grande évasion (The great escape, 1963, John Sturges) 8/10 Un des meilleurs buddies movie. Aussi idéalisto-naïf et peu réaliste que Le jour le plus long avec sa galerie de personnages tous plus sympas et héroïques les uns que les autres mais chapeau pour le spectacle !
Clones (Surrogates, 2009, Jonathan Mostow) 7/10 Cette vraie-fausse suite d'I, robot (avec à nouveau John Cromwell en démiurge roboticien) est largement supérieure à la clinquante mais faible adaptation d'Asimov.
Whatever works (2009, Woody Allen) 7/10 Larry David plus alenien que son modèle en misanthrope qui fait le bonheur des autres. Quelques facilités mais difficile de ne pas apprécier la fable et son humour.
Artistes et modèles (Artists and models, 1955, Frank Tashlin) 6/10 Re-vision un peu décevante. Habillage trop kitsch. Mais jolis numéros de Martin avec les gamins et de MacLaine dans l'escalier.
La grande course autour du monde (The great race, 1965, Blake Edwards) 5,5/10 Potacherie cartoonesque à l'humour très enfantin (Lemmon et Falk en font des caisses en Satanas & Diabolo). Heureusement qu'il y a Natalie Wood, comme d'hab' exquise. On ignore comment elle peut changer de tenue sans cesse mais elles lui vont trop bien.
Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ? (Airplane II: The Sequel, 1982, Ken Finkleman) 5/10 Quelques bons gags (dont ceux avec Shatner et Burr) mais trop de resucées flemmardes de l'incomparable original. Gag douteux au générique de fin.
Le Comte de Monte-Cristo (1943, Robert Vernay) 4/10 Pierre Richard-Willm fut bien meilleur chez Ophuls. Son Dantès sans épaisseur ne peut rivaliser avec celui de la seconde version de Vernay avec Marais (mon adaptation préférée). Du reste assez pauvrement filmé et interprété, sauf par la jolie Michèle Alfa et l'irremplaçable Marcel Herrand, sous-employé.
La fureur du dragon (The way of the dragon, 1972, Bruce Lee) 4/10 Lee est guère plus à l'aise comme réalisateur que comme acteur. Insupportable personnage de folle petit caïd. Reste le fameux (?) combat final avec Chuck Norris.
La fureur de vaincre (Jing wu men, 1972, Lo Wei) 3,5/10 La haine sino-japonaise binaire passe mal aujourd'hui. Lee, acteur très limité, même sous des déguisements idiots.
La bête de la caverne hantée (Beast from haunted cave, 1959, Monte Hellman) 1/10 Quand Hellman débutait chez Corman et n'était pas encore (mais alors pas du tout !) Hellman. Un vague polar au ski (non, ce n'est pas un film polonais ) avec créature-araignée agitée par un accessoiriste alcoolique. Quelques bons acteurs font de leur mieux dans ce nanar pas drôle.
Séries TV
Real humans (Äkta Människor2012, Levan Akin & Harald Hamrell) 5,5/10 Pas mal, sans plus. Des longueurs et quelques personnages irritants. Très "déjà vu". Copie trop les tics de post-prod à l'Américaine (j'en peux plus de ces bruitages au synthé plein de "bzzzzp !" et de "woooosssh !" et des p'tites notes de piano en fond). A voir en VO pour la froideur du suédois.
Fantomas (1979, Claude Chabrol & Juan-Luis Bunuel) 1/10 Pas eu le courage de dépasser deux épisodes. Encaustiqué et ankylosé à faire passer Derrick pour du Peckinpah. Seul intérêt : le terrifiant rituel d'installation de la guillotine.
Documentaires
L'univers de Jacques Demy (1995, Agnès Varda) 8/10 Je ne suis pas un inconditionnel de Demy mais l'homme était attachant et ce second hommage de Varda très touchant. De belles interventions et excellente idée de passer outre la chronologie.
Le livre selon Google (2012, Ben Lewis) 7/10 Nouvelle enquête d'Arte sur la gentille pieuvre Google, cette fois sur sa campagne mondiale de numérisation du savoir. Pour connaître un peu le sujet, je confirme que le climat de secret qui entoure ce projet gigantesque ne peut que rendre très méfiant envers ce marchand de bonheur universel. Certains réveils vont être très durs car n'oublions pas l'adage : "Si c'est gratuit, c'est vous le produit !". Et si demain, la majorité des actifs de Google tombe entre les mains des Evangélistes, d'un consortium chinois ou des Qataris, mhhh ?...
CSP Limoges : Le coup parfait (2013, Jean-Luc Thomas & Nicolas de Virieu) 7/10 L'épopée de la 1ère équipe d'un sport collectif français championne d'Europe des clubs champions. Passionnant par l'étude de la transformation d'un petit Poucet en grand du basket, mais au prix d'un entraînement quasi militaire et d'un jeu aérien devenu défense de tranchées. A contrario, ceux qui se complaisent tant à comparer le sport à la guerre ont oublié (malgré Božidar Maljković comme entraîneur et Toni Kukoč comme adversaire en finale) d'évoquer le contexte de l'époque (1993) car LE pays du basket européen vivait alors son auto-destruction.
Courts-métrages
DECOUVERTS
Jour sourd (Yom samt, 2011, Rana Kazkaz & Anas Khalaf) 7,5/10 A Damas, une mère et son jeune fils sourd qui refuse de sortir de la maison. Magnifique complicité des deux acteurs.
The night we were kings (2012 Chloé Nicolay, Anthony Lejeune, Gaspard Sumeire, Mandy Wyckens & Léa Justum) Animation 6,5/10 Virée romantique d'un jeune couple aux traits disneyiens. Très classique mais j'ai bien aimé la musique et l'idée finale (en tout cas si elle est celle que je crois).
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Dédicace (2011, Olivier Chrétien) 5,5/10 Un médiocre écrivain régionaliste dans une séance de dédicace où personne ne vient sauf ses potes et une ravissante cliente. Chute un peu facile mais il y a Jacques Bonnaffé et la craquantissime Aïssa Maiga. Et puis faut goûter le générique de fin où l'équipe du Masque et la plume s'auto-parodie.