Masaki Kobayashi (1916-1996)
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Masaki Kobayashi (1916-1996)
Rivière noire (1956)
Je manque de temps désormais pour faire de vrais développements commentés sur les films que je découvre, mais je voulais quand même faire un petit focus sur ce film de Kobayashi, Rivière noire, qui me semble injustement peu connu et qui me donne en même temps l'occasion d'ouvrir un fil sur le réalisateur.
J'ai adoré Rivière noire. Pour situer les choses, on est dans la veine néo-réaliste du cinéma japonais d'après-guerre avec un récit ancré dans la difficulté du quotidien, et une attention portée aux personnages, tous brillamment croqués, très crédibles. La même année que La rue de la honte de Mizoguchi, Kobayashi implante son intrigue dans un bidonville mitoyen d'une base militaire américaine pour y montrer l'enracinement banalisé de la prostitution, la macération d'un terreau urbain plongé dans la pauvreté qui survit en marge de la loi et qui vit en vase clos. Rythmé, nerveux, ramassé à la manière de la promiscuité du voisinage du bidonville, le film est marqué par une atmosphère étouffante qui rappelle celle de L'Ange ivre, Kobayashi comme Kurosawa se faisant à quasi dix ans d'intervalle les témoins d'un délabrement national aussi bien social que moral. En effet, en faisant de ce bidonville le protagoniste principal (plus précisément une pension de famille qui est un vrai taudis), Rivière noire se révèle un document passionnant. La galerie de personnages y habitant, que Kobayashi embrasse est jubilatoire de crudité. L'écriture est cinglante, le souci du réalisme n'édulcorant ni les dialogues ni les caractères : les pensionnaires vivent les uns sur les autres et Kobayashi détaille leur merde au quotidien, dans un trait aussi hilarant que sordide, entre cette grosse dondon de proprio sans scrupules, la nympho de service et son mari cocu, personne qui ne veut payer son loyer, le pensionnaire communiste, le gars qui souffre de dysenterie parce que sa femme l'interdit d'aller chier pour faire des économies... j'ai trouvé le trait vraiment génial, d'une liberté de ton rare, mais également édifiant pour ce qu'il dévoile sans chichis de la misère, des conditions de vie et surtout du desserrement de la solidarité de voisinage. Kobayashi adjoignant à ce tableau social naturaliste une seconde intrigue tout aussi sordide (viol, etc), un triangle amoureux entre le yakuza local (le tout fou Tatsuya Nakadai, excellent), la jolie Shizuko sur laquelle il a flashé et son chevalier servant Nishida. Les deux facettes du film, le triangle et les histoires de la pension, s'entre-nourrissent avec une efficacité suffisante pour oublier que le scénario, au fond, reste classique. Mais l'intérêt ne se situe pas là de toute façon. Comme chez les Italiens néo-réalistes, le parti-pris du naturalisme exprime quelque chose de remarquable, un constat humain et social qui puise sa force dans le fait que le scénario a l'humilité de ne faire que décrire leur vie. Simple, il n'en est pas moins puissant. Il y a une insolence particulière dans ce film qui semble vociférer l’écœurement du cinéaste pour l'état dans lequel se trouve son pays, loin des reconstructions économiques des grandes villes, et c'est d'ailleurs intéressant de voir à quel point Rivière noire, en termes de mise en scène, ne ressemble pas à ses films très perfectionnistes des années 1960 : là, le style est très découpé, moins graphique, très film noir.
Petit florilège
Je manque de temps désormais pour faire de vrais développements commentés sur les films que je découvre, mais je voulais quand même faire un petit focus sur ce film de Kobayashi, Rivière noire, qui me semble injustement peu connu et qui me donne en même temps l'occasion d'ouvrir un fil sur le réalisateur.
J'ai adoré Rivière noire. Pour situer les choses, on est dans la veine néo-réaliste du cinéma japonais d'après-guerre avec un récit ancré dans la difficulté du quotidien, et une attention portée aux personnages, tous brillamment croqués, très crédibles. La même année que La rue de la honte de Mizoguchi, Kobayashi implante son intrigue dans un bidonville mitoyen d'une base militaire américaine pour y montrer l'enracinement banalisé de la prostitution, la macération d'un terreau urbain plongé dans la pauvreté qui survit en marge de la loi et qui vit en vase clos. Rythmé, nerveux, ramassé à la manière de la promiscuité du voisinage du bidonville, le film est marqué par une atmosphère étouffante qui rappelle celle de L'Ange ivre, Kobayashi comme Kurosawa se faisant à quasi dix ans d'intervalle les témoins d'un délabrement national aussi bien social que moral. En effet, en faisant de ce bidonville le protagoniste principal (plus précisément une pension de famille qui est un vrai taudis), Rivière noire se révèle un document passionnant. La galerie de personnages y habitant, que Kobayashi embrasse est jubilatoire de crudité. L'écriture est cinglante, le souci du réalisme n'édulcorant ni les dialogues ni les caractères : les pensionnaires vivent les uns sur les autres et Kobayashi détaille leur merde au quotidien, dans un trait aussi hilarant que sordide, entre cette grosse dondon de proprio sans scrupules, la nympho de service et son mari cocu, personne qui ne veut payer son loyer, le pensionnaire communiste, le gars qui souffre de dysenterie parce que sa femme l'interdit d'aller chier pour faire des économies... j'ai trouvé le trait vraiment génial, d'une liberté de ton rare, mais également édifiant pour ce qu'il dévoile sans chichis de la misère, des conditions de vie et surtout du desserrement de la solidarité de voisinage. Kobayashi adjoignant à ce tableau social naturaliste une seconde intrigue tout aussi sordide (viol, etc), un triangle amoureux entre le yakuza local (le tout fou Tatsuya Nakadai, excellent), la jolie Shizuko sur laquelle il a flashé et son chevalier servant Nishida. Les deux facettes du film, le triangle et les histoires de la pension, s'entre-nourrissent avec une efficacité suffisante pour oublier que le scénario, au fond, reste classique. Mais l'intérêt ne se situe pas là de toute façon. Comme chez les Italiens néo-réalistes, le parti-pris du naturalisme exprime quelque chose de remarquable, un constat humain et social qui puise sa force dans le fait que le scénario a l'humilité de ne faire que décrire leur vie. Simple, il n'en est pas moins puissant. Il y a une insolence particulière dans ce film qui semble vociférer l’écœurement du cinéaste pour l'état dans lequel se trouve son pays, loin des reconstructions économiques des grandes villes, et c'est d'ailleurs intéressant de voir à quel point Rivière noire, en termes de mise en scène, ne ressemble pas à ses films très perfectionnistes des années 1960 : là, le style est très découpé, moins graphique, très film noir.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Pardon c'est nerveux.Demi-Lune a écrit :Je manque de temps désormais pour faire de vrais développements commentés sur les films que je découvre...
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
feb a écrit :Pardon c'est nerveux.Demi-Lune a écrit :Je manque de temps désormais pour faire de vrais développements commentés sur les films que je découvre...
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Demi-Lune a écrit :feb a écrit : Pardon c'est nerveux.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
A noter, pour ceux à qui à cela aurait échappé, que Rivière noire (Black River donc) est certes dispo chez Wild Side, mais aussi dans un coffret Eclipse (sta) avec 3 autres films de Kobayashi, inédits dans nos contrées:
http://www.dvdbeaver.com/film4/dvd_revi ... system.htm
http://www.dvdbeaver.com/film4/dvd_revi ... system.htm
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Au vu de leur pitch, La chambre aux murs épais et L'héritage ont l'air intéressants. Kikavu ?
Le Kobayashi des années 50 a été assez prolifique mais reste encore très mal connu, j'ai l'impression.
Le Kobayashi des années 50 a été assez prolifique mais reste encore très mal connu, j'ai l'impression.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
j'ai vu le premier à la MCJP l'automne dernierDemi-Lune a écrit :Au vu de leur pitch, La chambre aux murs épais et L'héritage ont l'air intéressants. Kikavu ?
Le Kobayashi des années 50 a été assez prolifique mais reste encore très mal connu, j'ai l'impression.
je remets ici mon avis
Le cachot aux murs épais (Akira Kobayashi - 1956)
Le film a été tourné en 1953 mais n'est sorti presque que 4 ans plus tard. La raison ? Kobayashi évoque la question des crimes de guerre vu depuis le point de vue des soldats condamnés pour leur actes. Ils se demandent pourquoi ceux qui leurs ont donnés l'ordre d'agir ne sont pas inculpés à leurs tours.
Un sujet tabou et délicat qui fit peur au studio qui demanda de nombreuses coupes. Kobayashi refusa et le film se trouva bloqué plusieurs années.
Celà dit quand on découvre le film, on se demande si le film est bien présenté dans un montage intégral tant la narration est chaotique et fragmentée. Bien trop car il est bien difficile de se plonger dans l'histoire et de toujours bien suivre l'intrigue. Il y a des sautes temporelles assez brutales, des enchainements de séquences sans logique, des passages d'un personnage à l'autre assez perturbant. On a l'impression qu'il manque des séquences de transition régulièrement.
Bref, la narration est maladroite et le discours est par moment vraiment flou. On sent que Kobayashi a quand même pris des pincettes et pratique l'auto-censure quoiqu'il en soit, qu'il n'ose pas aborder frontalement ce problème épineux ou qu'il n'a pas la maturité ou le recul pour le traiter comme il faudrait.
Reste quelque passages assez forts et des fulgurances graphiques époustouflantes comme une scène de cauchemar dans une cellule de prison d'une virtuosité plastiques extraordinaires.
Après ce film, Kobayashi fut contraint de tourner plusieurs films commerciaux avant de pouvoir revenir à des sujets personnels.
Est-ce toujours à cause de son sujet qui continue de déranger mais Le cachot aux murs épais semble désormais invisible au Japon.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Concernant la Rivière Noire, au delà du rapprochement naturel avec Kurosawa et avce le néo réalisme italien, je pense à d'autres réalisateurs itlaiens, les successeurs du mouvement, Monicelli pour la noirceur et le pessimisme du propos, Scola aussi pour la ferocité du propos. En voyant les locataires de la pension, misérables mais surtout médiocre, on ne peut s’empêcher de penser à Affreux Sales et méchants par la liberté de ton dans la description des caractère.
Le scenario est effectivement simple, mais il brille par sa simplicité, par la réussite de la narration. Le final est notamment très réussi, ne cédant pas à la facilité et ancrant définitivement Rivière noire dans l'univers du film noir. Kobayashi alterne avec beaucoup d'aisance entre rire et émotion, ne perdant jamais de vu son fil conducteur "social" pour livrer un film passionnant, et merveilleusement interprété, notamment par le tout jeune Nakadai.
C'est le deuxième Kobayashi que je découvre, après le formidable Hara Kiri, et la deuxième grande réussite, dans un genre très différent. Je crois que je vais me hâter de regarder les autre titre du coffret Eclipse (celui-ci, je l'ai vu par le DVD Wild Side)
Le scenario est effectivement simple, mais il brille par sa simplicité, par la réussite de la narration. Le final est notamment très réussi, ne cédant pas à la facilité et ancrant définitivement Rivière noire dans l'univers du film noir. Kobayashi alterne avec beaucoup d'aisance entre rire et émotion, ne perdant jamais de vu son fil conducteur "social" pour livrer un film passionnant, et merveilleusement interprété, notamment par le tout jeune Nakadai.
C'est le deuxième Kobayashi que je découvre, après le formidable Hara Kiri, et la deuxième grande réussite, dans un genre très différent. Je crois que je vais me hâter de regarder les autre titre du coffret Eclipse (celui-ci, je l'ai vu par le DVD Wild Side)
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Tu fais plaisir.
N'hésite pas à découvrir Kwaïdan, qui est une tuerie plastique.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Celui là aussi ça fait longtemps que je l'ai. Il faut également que je le regarde!Demi-Lune a écrit : N'hésite pas à découvrir Kwaïdan, qui est une tuerie plastique.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Quelques mots sur hara-kiri (1962) découvert à la MCJP en présence de Tatsuya Nakadai
Le film mérite largement sa réputation de chef d'oeuvre avec le courage d'être le premier à remettre en cause un système féodal et archaïque, loin de l’image glamour et romantique des samurais que donnaient à voir le reste de la production.
Mais, je dois admettre que subjectivement, le film m'a un poil déçu. Tout d'abord parce que je découvre le film un peu trop tard (c'est mal faute) et que j'ai vu avant lui beaucoup de titres qui poursuivent sa volonté de remettre en cause le code d'honneur, le pouvoir tout puissant des clans de plus en plus déshumanisé, l'asservissement total des samurais etc...
L'autre reproche que je formulerais est un problème de rythme dans le milieu du film où la pression retombe dans un trop long flash-back sur les problèmes d'argent que traversent les protagonistes. Ca manque un peu de concision, l'émotion n'y gagne pas non plus grand chose et la mise en scène même semble se relâcher dans quelques péripéties un poil mélodramatique (l'enfant malade).
Voilà, pour le reste, c'est juste énorme.
Déjà Tatsuya Nakadai est tout bonnement ahurissant de charisme. Il déploie une force et une puissance d'autant plus sidérantes qu'il n'avait même pas 30 ans lors du tournage.
Sinon, la mise en scène est implacable de rigueur (du moins quand elle se déroule dans la demeure du clan - soit plus 75% du temps) : gestion de l'espace, cadrage, mouvements de caméra, mises en relation des personnages selon leurs rapports de force etc... Le tout baignant dans une violence qu'elle soit visuel (la première séquence d'hara-kiri est toujours aussi douloureuse) que contenu (cette tension sourde qui gronde dangereusement dans le face à face de Nakadai devant ceux qui attendent sa mort).
Mais surtout ce qu'il m'a le plus marqué est la construction du scénario qui est tout bonnement l'un des plus parfait que j’ai jamais vu. Cette façon virtuose qu’a Shinobu Hashimoto de recouper les différentes histoires (et temporalités) pour n’arriver qu’à une seule et même trame est extraordinaire.
Mais comme je disais, mes quelques réserves font que je préfère d’une courte tête Contes Cruels du Bushido que mon chouchou Tadashi Imai a réalisé un an plus tard et qui proposent un scénario tout aussi audacieux dans sa construction mais à un niveau différent. Il se permet même de pousser encore plus loin sa charge contre le code d’honneur des samurai (en évoquant entre autres l’homosexualité) tout en ayant une progression dramatique qui gagne en intensité au fur et à mesure que l’histoire avance tandis que le style visuel est très étouffant.
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 1#p2029481
Le film mérite largement sa réputation de chef d'oeuvre avec le courage d'être le premier à remettre en cause un système féodal et archaïque, loin de l’image glamour et romantique des samurais que donnaient à voir le reste de la production.
Mais, je dois admettre que subjectivement, le film m'a un poil déçu. Tout d'abord parce que je découvre le film un peu trop tard (c'est mal faute) et que j'ai vu avant lui beaucoup de titres qui poursuivent sa volonté de remettre en cause le code d'honneur, le pouvoir tout puissant des clans de plus en plus déshumanisé, l'asservissement total des samurais etc...
L'autre reproche que je formulerais est un problème de rythme dans le milieu du film où la pression retombe dans un trop long flash-back sur les problèmes d'argent que traversent les protagonistes. Ca manque un peu de concision, l'émotion n'y gagne pas non plus grand chose et la mise en scène même semble se relâcher dans quelques péripéties un poil mélodramatique (l'enfant malade).
Voilà, pour le reste, c'est juste énorme.
Déjà Tatsuya Nakadai est tout bonnement ahurissant de charisme. Il déploie une force et une puissance d'autant plus sidérantes qu'il n'avait même pas 30 ans lors du tournage.
Sinon, la mise en scène est implacable de rigueur (du moins quand elle se déroule dans la demeure du clan - soit plus 75% du temps) : gestion de l'espace, cadrage, mouvements de caméra, mises en relation des personnages selon leurs rapports de force etc... Le tout baignant dans une violence qu'elle soit visuel (la première séquence d'hara-kiri est toujours aussi douloureuse) que contenu (cette tension sourde qui gronde dangereusement dans le face à face de Nakadai devant ceux qui attendent sa mort).
Mais surtout ce qu'il m'a le plus marqué est la construction du scénario qui est tout bonnement l'un des plus parfait que j’ai jamais vu. Cette façon virtuose qu’a Shinobu Hashimoto de recouper les différentes histoires (et temporalités) pour n’arriver qu’à une seule et même trame est extraordinaire.
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Mais comme je disais, mes quelques réserves font que je préfère d’une courte tête Contes Cruels du Bushido que mon chouchou Tadashi Imai a réalisé un an plus tard et qui proposent un scénario tout aussi audacieux dans sa construction mais à un niveau différent. Il se permet même de pousser encore plus loin sa charge contre le code d’honneur des samurai (en évoquant entre autres l’homosexualité) tout en ayant une progression dramatique qui gagne en intensité au fur et à mesure que l’histoire avance tandis que le style visuel est très étouffant.
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 1#p2029481
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Et tu en parles super tard.bruce randylan a écrit :Tout d'abord parce que je découvre le film un peu trop tard (c'est mal faute)
Oh que oui.bruuuuuuce a écrit :
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Mais j'en parle super bien non ?Anorya a écrit :Et tu en parles super tard.bruce randylan a écrit :Tout d'abord parce que je découvre le film un peu trop tard (c'est mal faute)
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Harakiri, c'est un des plus grands films du monde Bruce, dis pas de conneries.
Blague à part, ça me surprend que tu l'aies découvert si tard.
C'est une oeuvre de grand maître, sage, humaniste et tout ce qu'on veut... j'adore et je suradore, tout simplement.
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Re: Masaki Kobayashi (1916-1996)
Il y a encore quelques classiques que je n'ai toujours pas regardé (comme Orange Mécanique). Ils sont dans mon énorme pile de DVD en retard. Mais le découvrir en 35mm avec l'acteur. Finalement je ne suis pas mécontent de ne pas l'avoir découvert sur ma télé en DVD.Truffaut Chocolat a écrit : Blague à part, ça me surprend que tu l'aies découvert si tard.
Ne te méprends pas, le film est magistral, d'une audace folle et précurseur dans son style (sans parler du scénario époustouflant) mais je me sens plus proche de l'immense sensibilité de l'immense Tadashi Imai qui est injustement méconnu alors qu'il constitue la plus révélation cinématographique que j'ai eut ces dernières années.
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