The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Watkinssien
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The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Watkinssien »

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Revu le film récemment, et j'ai cherché, mais je n'ai pas trouvé de topic dédié. (SPOILERS pour celles et ceux qui ne l'ont pas encore vu).

The Usual Suspects, en cette année 1995, est un film qui est arrivé comme un chien dans un jeu de quilles. Tandem de réalisateur et de scénariste encore inconnu (ou presque), casting sans tête d'affiche réellement identifiable pour le public, polar aux multiples flashbacks et à l'arrivée un énorme succès critique et surtout public qui continue d'avoir des fans éperdus (et rançon de la gloire d'amener des détracteurs acharnés, appellant à l'arnaque).

Pourtant, dès le générique et la sublime musique de John Ottman (monteur du film également, ce qui explique la belle qualité de l'ensemble), nous voyons les noms défilés sur une eau trouble, nocturne mais curieusement apaisante. Mais la caméra reste bien à la surface de ce trouble pour plonger immédiatement le spectateur vers une atmosphère sur laquelle nous allons croire ou accepter d'entrer (selon le nombre de fois que l'on visionne le film).

On pourrait réduire The Usual Suspects à cet extrait de The Player de Robert Altman :
En effet, le film de Singer se révèle être une métaphore du travail scénaristique, un homme propose une histoire à un autre, censé être convaincu de ses tenants et aboutissants. Le flic (métaphoriquement l'exécutif) demande à écouter, à en discuter, à reprendre les faiblesses et incohérences des structures, s'acharne à trouver un sens qui correspond à ce qu'il a envie d'entendre. Et le truand (Kevin Spacey parfait), observe tous les éléments autour de lui pour pouvoir construire une histoire, qui par essence, est fausse. Le cinéma est un art mensonger, puisqu'il raconte et reproduit une histoire, qui a besoin d'être découpée, divisée, raccordée par un langage, une grammaire cinématographique. Les enchevêtrements de séquences sont donc des allers-retours entre "réalité" et "fiction" dans la fiction. Le tour de force du film est de manier cet aspect avec une étonnante fluidité, et un grand sens du montage.

Mais Singer et son scénariste n'ont pas oublié pour autant d'en fair un polar. Mais ce polar s'inscrit logiquement dans un domaine entièrement subjectif, qui se joue sur plusieurs niveaux. Les "flash-backs" sont à la fois ce que le flic imagine, ce que le suspect raconte. Le spectateur en voit l'addition et s'engouffre avec délectation dans un récit aux multiples idées.

L'enveloppe du film est basée sur une mise en scène élégante et précise, qui suit impeccablement les rouages diaboliques du scénario. Diabolique? Un qualificatif que je n'utilise pas par hasard, car le Diable est cité souvent dans cette oeuvre jubilante. Keyser Söze (que l'on peut traduire par "roi de la parole" = Verbal Kint) est une figure du Mal, revendiquée comme tel, un mythe qui prend de plus en plus une forme concrète, mais qu'on aura jamais réellement appréhendé. La place du Diable apparaît là où on ne l'attend pas forcément. Elle est symbolisée par des flammes (pas original mais efficace) mais également par deux traces de sang (la séquence de l'ascenceur, la séquence de l'attaque du fourgon), qui ressemblent étrangement à deux flammes et qui montrent l'omniprésence de cette figure méphistophélique (ou par extension l'omniscience du narrateur, qui serait cette figure emblématique).

Mêlant en parallèle le témoignage d'un rescapé du massacre du bateau (qui représente uniquement une forme de vérité dans le scénario de McQuarrie), Singer joue constamment sur la manipulation du spectateur (dans le sens hitchcockien du terme), les faux-semblants et les chausses-trappes, imbriquant plusieurs strates avec une aisance remarquable.

Film de genre, en même temps que film sur le cinéma et sur l'art de raconter une histoire, The Usual Suspects est ce que Singer a réussi de mieux, et qu'il n'a jamais réussi à surpasser.

Une note pour les comédiens formidables, avec l'explosion (pour un rôle pourtant écrit à l'arrache au départ) de Benicio Del Toro et, je le répète un Kevin Spacey qui prouvait quel grand comédien il est (toujours).
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Rick Blaine
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Rick Blaine »

Watkinssien a écrit : En effet, le film de Singer se révèle être une métaphore du travail scénaristique, un homme propose une histoire à un autre, censé être convaincu de ses tenants et aboutissants. Le flic (métaphoriquement l'exécutif) demande à écouter, à en discuter, à reprendre les faiblesses et incohérences des structures, s'acharne à trouver un sens qui correspond à ce qu'il a envie d'entendre. Et le truand (Kevin Spacey parfait), observe tous les éléments autour de lui pour pouvoir construire une histoire, qui par essence, est fausse. Le cinéma est un art mensonger, puisqu'il raconte et reproduit une histoire, qui a besoin d'être découpée, divisée, raccordée par un langage, une grammaire cinématographique. Les enchevêtrements de séquences sont donc des allers-retours entre "réalité" et "fiction" dans la fiction. Le tour de force du film est de manier cet aspect avec une étonnante fluidité, et un grand sens du montage.
Je n'y avais pas pensé, ce n'est pas bête cette lecture, ça me semble très pertinent.
Je n'ai surement jamais pris ce recul car même si j'ai vu le film plusieurs fois, j'ai toujours été embarqué par sa narration. Comme tu le dit, c'est avant tout un sacré polar, remarquablement mis en scène et porté par un casting convainquant. Du coup ce jeu scénaristique, pourtant très marquant, n'est pas le seul interêt de Usual Suspects qui à mon sens est loin de se réduire à un "film de petit malin" alors qu'il aurait facilement pu le devenir.

Un des films que j'ai beaucoup vu étant adolescent. Ca fait une éternité que je ne l'ai pas regardé mais je dois réellement le considerer comme une des oeuvres qui ont construit mon goût pour le cinéma.
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Demi-Lune
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Demi-Lune »

Je déteste ce film.

C/C du débat eu à ce sujet sur le thread du Limier :
Demi-Lune a écrit :En gros c'est tout l'inverse d'un film comme Usual suspects (que je déteste) qui n'est construit que sur un twist qui se fout de la gueule du spectateur.
Hitchcock a écrit : :shock: :(
Que veux-tu dire par "se fout de la gueule" ?
Demi-Lune a écrit :Ben c'est clair, pourtant. Pour moi le film méprise le spectateur. Le film a pour seule finalité de lui dévoiler fièrement sa vacuité après l'avoir enfumé. Je trouve ça complètement pute (hihi, en fait tout ça c'était du vent, je t'ai bien eu lol). Oui, je n'y vais pas de main-morte, et m'en excuse auprès des amateurs, mais quelles que soient les interprétations théoriques qu'on peut en tirer (relativité de la vérité, blabla), ce film ne m'a jamais fait d'autre effet que d'être une arnaque arrogante.
kiemavel a écrit :Ben oui, même si Demi-Lune pousse le bouchon un peu loin, je suis d'accord. C'est un film qui repose en partie sur de l'esbroufe et du vent et qui est finalement assez vain puisqu'il repose essentiellement sur UN twist -OK, un énooorrrme- mais pour cette raison, ce film est à voir une fois...et Basta. Je ne le reverrais probablement jamais mais pour être honnête, ce foutage de gueule et le coté putassier, OK, mais c'est l'arrière gout qu'il en reste 'après' le visionnage. Tout çà pour çà…mais l'intrigue captive par moments et le personnage incarné par Gabriel Byrne est intéressant et l'interprète est remarquable. Il n'en reste pas moins que pour moi aussi c'est un polar (moderne) très surfait. Dans cette catégorie de polars très populaires et très célébrés, il rejoint Basic Instinct et Seven parmi les films qui m'ont m'ont mis les nerfs en pelote. C'est rien de le dire...
Et désolé pour le topic de federico. Le limier, rien à en dire de malin mais évidemment c'est un chef d'oeuvre et ce fut une énorme claque à sa découverte malgré la vhs du commerce en VF :shock:
Anorya a écrit :
Demi-Lune a écrit :
En gros c'est tout l'inverse d'un film comme Usual suspects (que je déteste) qui n'est construit que sur un twist qui se fout de la gueule du spectateur.
Le film a pour seule finalité de lui dévoiler fièrement sa vacuité après l'avoir enfumé. Je trouve ça complètement pute (hihi, en fait tout ça c'était du vent, je t'ai bien eu lol).
Je ne comprends pas, n'est-ce pas là le but d'un twist, quel qu'il soit (bon ou mauvais selon les schémas et codes de l'intrigue) de mener le spectateur en barque ? :o
Dans ce cas là ce n'est pas le twist et sa mécanique mais le propos final du film, sa conclusion, amené justement par ce twist que tu considères comme une insulte au spectateur ? Parce que sinon on peut taper sur pas mal de twists même si le film est bon, je sais pas moi mais je serais le premier à taper sur Nolan avec Memento et sa mécanique à l'envers pour ce que je vois du résultat final (eh beh pauvre Guy Pierce, t'es pas couché à ce stade :uhuh: ) du coup non ? Parce que même si j'aime le film, rétrospectivement je peux aussi penser que c'est une totale vacuité, juste faite pour déjouer la temporalité classique d'un film policier basique, un gadget en somme, pour masquer la vraie solution le plus possible. J'ai l'impression qu'en fait ça tient à pas grand chose, la frontière est mince entre ce que l'on peut accepter ou pas d'un film. :)
Demi-Lune a écrit :Mais Memento développe une "vraie" histoire, des personnages, une quête obsessionnelle assez tragique. Même si la chronologie inversée entretient peut-être artificiellement son intérêt, le film ne repose pas que sur son twist. Ce n'est pas le principe du film à twist final que je critique, j'en aime moi-même beaucoup (je pense spontanément à Psychose ou Angel heart). Usual suspects, ce n'est pas la même configuration, car le twist fonctionne autant comme une révélation que comme un reniement de ce qui précède. C'est bien ça le problème : le reniement. De la manière dont c'est amené, le film se gargarise de sa pirouette, il claironne la vacuité de son système. Je trouve ça puéril et effectivement insultant envers le spectateur, pris pour un idiot depuis le départ (ah, le fameux travelling sur le chalutier au début qui te fait croire que). Ça n'a rien à voir avec la malice d'entretenir le suspense sur le fait que Norman Bates est l'assassin, par exemple.
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AtCloseRange
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par AtCloseRange »

Je ne serai pas aussi virulent :mrgreen: (il y a des qualités de fabrication et d'interprétation) mais je n'ai jamais marché à la hype.
Le film ne va jamais plus loin que son twist.
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Jeremy Fox
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Jeremy Fox »

Quoique l'on pense du scénario (à la première vision j'ai marché à fond ; à la seconde bien moins), la réalisation demeure brillante (tout comme la photographie et la musique), surtout pour un premier film.
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Demi-Lune
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Demi-Lune »

Jeremy Fox a écrit :Quoique l'on pense du scénario (à la première vision j'ai marché à fond ; à la seconde bien moins), la réalisation demeure brillante
Je la trouve tout à fait quelconque. Désolé.
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Jeremy Fox
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Jeremy Fox »

Demi-Lune a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Quoique l'on pense du scénario (à la première vision j'ai marché à fond ; à la seconde bien moins), la réalisation demeure brillante
Je la trouve tout à fait quelconque. Désolé.
Pas à l'être. Je ne voulais pas être péremptoire en fait ; c'était juste mon ressenti que j'exprimais. La mise en scène de ce film m'a toujours bluffé même si l'ensemble m'a paru trop froid à la dernière vision.
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Harkento »

Jeremy Fox a écrit :
Demi-Lune a écrit : Je la trouve tout à fait quelconque. Désolé.
Pas à l'être. Je ne voulais pas être péremptoire en fait ; c'était juste mon ressenti que j'exprimais. La mise en scène de ce film m'a toujours bluffé même si l'ensemble m'a paru trop froid à la dernière vision.
Tout pareil que Jeremy ; sans l'élégance et les subtilités de la mise en scène, l'histoire fonctionnerait beaucoup moins bien je trouve.
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Billy Budd »

Vu quatre ou cinq fois en vingt ans et je trouve toujours qu'il s'agit d'un excellent polar dont le tour de force est ailleurs.
Spoiler (cliquez pour afficher)
La preuve du "génie" du film réside dans la légende qu'il a réussi à créer alors qu'elle repose sur un postulat erroné :

Keyser Soze, le génie du mal que personne ne connaît a tout organisé pour tuer le seul homme capable de l'identifier, il a réussi et en plus il échappe à la police pour toujours ... sauf qu'il a laissé un survivant qui l'a décrit ce qui a permis de dresser un portrait robot à la police de sorte que sa situation est désormais bien pire.
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par cinephage »

Une autre discussion sur le film avait eu lieu à l'issue d'une flanerie cinéphagique, il y a quelques années...

http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 8#p1804078

Comme Billy Budd, je suis très friand du film, notamment par la façon dont il tourne sa narration autour des codes du film noir. Ici, le récit, par le brio de sa narration, vaut plus que ce qui est raconté, et je trouve qu'à ce titre il supporte très bien les révisions.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Alambic »

Harkento a écrit :
Jeremy Fox a écrit : Pas à l'être. Je ne voulais pas être péremptoire en fait ; c'était juste mon ressenti que j'exprimais. La mise en scène de ce film m'a toujours bluffé même si l'ensemble m'a paru trop froid à la dernière vision.
Tout pareil que Jeremy ; sans l'élégance et les subtilités de la mise en scène, l'histoire fonctionnerait beaucoup moins bien je trouve.
Même ressenti.
A la deuxième vision, le stratagème de Kint perd beaucoup en crédibilité. Un peu froid, oui, les auteurs étant trop occupé à huiler les rouages de leur mécanique.
Mais ça ne m'a pas empêché de revoir le film régulièrement tant le polar, dans sa forme, est énergique, fluide, et assez original.
Dialogues vifs, et bonne prestation de Gabriel Byrne, entre autres.

Excellent film.
Et un excellent titre, on ne le dit pas assez souvent.
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AtCloseRange
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par AtCloseRange »

Alambic a écrit :Et un excellent titre, on ne le dit pas assez souvent.
en hommage à Casablanca.
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Truffaut Chocolat
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Truffaut Chocolat »

Film de chevet, dans mon top 10 ou 20.
C'est un film sur le cinéma et sur le scénario comme le disent Watki et Billy.
On peut parler de mise en abyme si on veut pipeauter mais ça s'y prête bien ici.
Je peux le revoir ad nauseam sans problème, en grande partie grâce l'interprétation et la construction de personnages inoubliables.
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Dale Cooper
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Dale Cooper »

Rick Blaine a écrit :
Watkinssien a écrit :En effet, le film de Singer se révèle être une métaphore du travail scénaristique, un homme propose une histoire à un autre, censé être convaincu de ses tenants et aboutissants. Le flic (métaphoriquement l'exécutif) demande à écouter, à en discuter, à reprendre les faiblesses et incohérences des structures, s'acharne à trouver un sens qui correspond à ce qu'il a envie d'entendre. Et le truand (Kevin Spacey parfait), observe tous les éléments autour de lui pour pouvoir construire une histoire, qui par essence, est fausse. Le cinéma est un art mensonger, puisqu'il raconte et reproduit une histoire, qui a besoin d'être découpée, divisée, raccordée par un langage, une grammaire cinématographique. Les enchevêtrements de séquences sont donc des allers-retours entre "réalité" et "fiction" dans la fiction. Le tour de force du film est de manier cet aspect avec une étonnante fluidité, et un grand sens du montage.
Je n'y avais pas pensé, ce n'est pas bête cette lecture, ça me semble très pertinent.
Oui, bien vu, Watkinssien ! Je n'arriverai plus à le revoir autrement que sous cet angle à présent.
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Billy Budd
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Re: The Usual Suspects (Bryan Singer - 1995)

Message par Billy Budd »

Je ne comprends pas le reproche "froid".
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