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James Brolin
7.17- Crime Wave at Buffalo Spring
Réalisation : Charles S. Dubin
Scénario : Robert Van Scoyk
Guest stars : Yvonne de Carlo & James Brolin
Première diffusion 29/01/1969 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 2/10
Le Pitch :
Après s’être battu avec Trampas, David décide de quitter Shiloh. S’arrêtant pour soigner une jeune fille blessée à la jambe, il se retrouve dépouillé de ses vêtements et de sa monture. Arrivé à Buffalo Spring vêtu des habits de son agresseur, on l’emprisonne en le prenant pour celui qui vient de dévaliser la banque. Trampas qui atteint à son tour la petite ville en espérant convaincre David de revenir travailler au ranch se trouve pris dans une bagarre qui le conduit lui aussi derrière les barreaux… dans la même cellule que David. Nos deux cowboys sont en fait tombés en plein milieu d’une rivalité entre le banquier et la tenancière du saloon (Yvonne de Carlo)…
Mon avis : J’imagine aisément la mine dépitée de celui ayant entendu parler du
Virginien comme d’une série westernienne adulte et mature qui tomberait en premier sur cet épisode se rapprochant du splastick à la Mack Sennett comme le sera quelques années plus tard
Blazzing Saddles (Le Shérif est en prison), les moyens et le talent en moins. Déjà que j‘avais eu beaucoup de mal avec le film de Mel Brooks mais en l’occurrence ici nous tombons donc vraiment bien bas. Car si la comédie peut très bien se marier au western, le cinéma comme la télévision l’ayant prouvé à maintes reprises - notre série y compris, et ce dès les premiers épisodes avec par exemple les délicieux
The Big Deal de Earl Bellamy ou
Big Day, Great Day de Harmon Jones –, pour que le mélange soit harmonieux il faut absolument un scénario qui tienne la route et des comédiens aguerris à ce genre d’exercices ; ce n’est malheureusement pas le cas pour ce
Crime Wave at Buffalo Springs pourtant réalisé et écrit par deux hommes ayant fait leurs preuves au sein de la série mais sur un registre beaucoup plus sérieux : Charles S. Dubin à la caméra qui venait de réaliser l’un des sommets du
Virginien deux épisodes plus tôt avec le magnifique
Death Wait, ainsi que Robert Van Scoyk à l’écriture dont on se souvient du poignant
The Good-Hearted Badman, épisode assez rapproché dans le temps lui aussi.
Mais personne ne pourra dire qu’il n’aura pas été prévenu d’emblée car dès le début et sa musique expressément calquée sur les films burlesques, on comprend que l’on va assister à une histoire saugrenue, le générique défilant alors qu’un hold-up de pacotille se déroule sous nos yeux, les bandits semblant aussi maladroits que le shérif, une grosse dame poussant un cri strident qui durera quelques secondes de trop pour nos fragiles oreilles ; d’ailleurs de ce point de vue-là nous ne serons servis pas qu'à moitié car tout le monde parle fort voire vitupère constamment comme par exemple et surtout l’insupportable Tom Bosley dans le rôle du banquier, plus connu par la suite pour avoir été le père de famille dans la série
Happy Days. Ca court, ça grimace hors de propos, ça se cogne dans les portes et les murs toutes les deux secondes, ça hurle, ça crie, ça rit fort, et, pour ne rien gâcher à cet infernal tintamarre les Irish Rovers viennent terminer de nous achever les tympans avec trois chansons dont on se serait volontiers passé. Alors que sauver de cet épisode volontairement bouffon et foutraque mais sans aucune rigueur ni véritable drôlerie ? Le personnage du shérif ahuri interprété par Gary Vinson, même si au bout d’un moment il tournera lui aussi en rond ; deux ou trois gags bien sentis ; une deuxième moitié un tout petit mieux tenue et un peu moins pénible...
Et, puisque nous n’allons pas nous attarder plus longuement ni sur la mise en scène médiocre ni sur l’intrigue aussi inintéressante que peu amusante, prenons exemple sur Patrick Brion lors de ses présentations de films sur divers bonus, faisons le tour des participants à cet épisode qui aurait néanmoins mieux fait de rester dans les oubliettes de Universal. Parmi les protagonistes récurrents, seuls Doug McClure et David Hartman sont de la partie, James Drury ayant échappé à cet épisode totalement ‘hors-sujet’ comme ce fut quand même déjà le cas de deux ou trois autres auparavant. Si les deux comédiens nous ont prouvé à maintes reprises qu’ils avaient du talent autant pour le drame que pour la comédie, ici comme le reste de l'équipe ils se lâchent aussi, et ce n’est pas toujours à leur avantage car leur cabotinage se révèle plus souvent lourd qu'amusant. Mais surtout quelle tristesse de ne pas avoir profité des talents de comédienne de Yvonne de Carlo, l’une des actrices les plus prolifiques à la Universal dans le western des années 40 et 50, surtout inoubliable dans les films de George Sherman (
Tomahawk ;
Black Bart ;
Calamity Jane and Sam Bass…) ou encore dans ce film resté totalement méconnu mais qui mériterait de sortir de l’oubli,
Shotgun de Lesley Selander aux côtés de Sterling ‘Johnny Guitar’ Hayden. Quant à James Brolin dans le rôle de ce gentil Robin des Bois de pacotille, il est à peu près le seul à attirer la sympathie et à nous faire sourire. Le personnage qui le fit surtout connaitre dans le monde entier fût celui du jeune Dr Steven Kiley dans la série télévisée
Marcus Welby, M.D. entre 1969 et 1976. En revanche pas grand-chose à dire sur le reste de la distribution.
Bouffonnerie, quiproquos en pagaille, gags ‘tartes à la crème’ à foison, totale hystérie des personnages sans cesse en mouvements et en vitupérations, cocasserie grotesque des situations… ceux à qui ces éléments plaisent pourront éventuellement trouver de quoi passer un bon moment mais on peut quand même se demander ce qui passe parfois par la tête des producteurs pour risquer ainsi de se couper d’une bonne partie des amoureux de la série en bifurquant sur tout autre chose ? Bien évidemment que tout ça n’est pas à prendre au sérieux mais à l’inverse a-t-on demandé un jour à
Benny Hill de réciter du Shakespeare durant toute la durée d'une des émissions de son show télévisé ?! Mais le prochain épisode semble revenir à des bases plus traditionnelles avec notamment un comédien qui nous avait forte impression dans un épisode dont on parle dans ce texte (
The Good-Hearted Badman), l’excellent Pete Duel, qui sera accompagné des non moins bons James Gregory et Skip Homeier. Croisons les doigts après une telle douche froide !
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