Mangas : classiques, gekiga, seinen, oeuvres alternatives

[k-chan]

Hello.

L'idée de ce topic est simple : évoquer les oeuvres s'inscrivant dans les catégories citées dans le titre. Il n'est donc pas question ici des divers shonen et shojo tels que Dragon Ball, Naruto, One Piece, Video Girl Ai, Nana, Sailor Moon, ou autres. Encore que certains désormais classiques pourraient y apparaitre (Dragon Ball est désormais un classique).



Les immenses Osamu Tezuka et Shotaro Ishinomori (merci Nio ) ont déjà leurs topics dédiés. Il n'est bien sûr pas exclu d'évoquer leurs noms ou leurs oeuvres ici, mais il sera plus judicieux de placer les commentaires détaillés dans les sujets adéquats.

J'ai toujours aimé les mangas, mais avait mis en stand by mon intérêt depuis pas mal de temps. Mais depuis 1 an, on peut dire que mon engouement est bien reparti à la hausse, même si pour le moment, j'achète plus que je ne lis.

Auteurs connus ou méconnus, surtout anciens, mais pourquoi pas récents, de Shigeru Mizuki (Vie de Mizuki ; Kitaro le repoussant...) à Buichi Terasawa (Cobra ; Midnight Eye Goku...), en passant par Kazuo Kamimura (Lady Snowblood ; Lorsque nous vivions ensembles...), Yoshihiro Tatsumi (Une vie dans les marges ; Coup d'éclat ; Cette ville te tuera...), Leiji Matsumoto (Queen Emeraldas ; Galaxy Express 999...), Senpei Shirato (Kamui Den), Takao Saito (Golgo 13), Suehiro Maruo (New National Kid ; La jeune fille au camélia...), Kazuichi Hanawa (Tensui, l'eau céleste ; La demeure de la chair...), Hideshi Hino (L'enfant insecte ; Panorama de l'enfer...), Taiyou Matsumoto (Amer Béton ; Frères du Japon...) .... et tout un tas d'autres...

Vous êtes donc invités à parler ici de vos classiques fétiches, vos coups de coeur, ou même ce que vous n'aimez pas. Ou simplement poser des questions, ou évoquer des oeuvres ou auteurs qu'il vous tenterait de découvrir. Je suis sur qu'il doit y avoir des connaisseurs dans le coins (Nio, Johell...)

[-Kaonashi-]

Bonne idée de topic !
C'est presque dommage de mettre de côté Tezuka, une partie de son oeuvre aurait sa place ici, mais pourquoi pas.

Des titres que tu cites, dans ton texte ou en image, j'ai relu récemment Akira, de Katsuhiro Otomo. La qualité graphique de l'ensemble m'a encore plus soufflé qu'auparavant : Otomo semble libéré de l'influence de Tezuka & consorts, sa mise en page s'éloigne de ces maîtres pour quelques chose de plus sobre (peu voire pas de cases obliques) mais le dynamisme est bien là, dans les dessins, les expressions, les gestes. Et même si cette nouvelle relecture et le recul montre à mes yeux que la première partie (avant cataclysme) est plus réussie, un sans faute, l'ensemble reste puissant, une oeuvre maîtresse de la BD.
Du même auteur je recommande Rôjin Z, fable amusante et noire ; Rêves d'enfants, qui contient en germe des éléments d'Akira ; et Anthologie, recueil de nouvelles dont certaines ont servi de base pour ses films à sketches Memories et Short Piece.

Dans un genre tout à fait différent mais contemporain d'Akira, j'aime à la folie Maison Ikkoku, de Rumiko Takahashi. Très très drôle (et encore, inévitablement, on perd une part de l'humour avec la traduction), sur 10 volumes les situations se renouvelle sans cesse avec une galerie de personnages délirants et attachants, et au final c'est très émouvant sans en faire trop.

J'ai lu plusieurs Shigeru Mizuki, mais seuls Non Non Bâ et Opération mort m'ont vraiment marqué. Le dessin n'est pas toujours extraordinaire mais l'écriture compense très bien. Par contre je n'ai pas accroché à Kitaro, même si j'adore cette profusion d'esprits (yôkai).

Un autre gros morceau, c'est Takao Saito. Enfin, son oeuvre disponible chez nous, soit la série Survivant et les deux tomes d'épisodes sélectionnés de Golgo 13. Les deux oeuvres sont très différentes.
Survivant surprend très vite, son personnage principal est une lumière dans un contexte post-apocalyptique totalement désespéré. Sur 10 volumes de 300 pages, l'inventivité des situations et surprenantes, et même si on perd en "crédibilité" à un certain moment (quelques éléments temporels créent des petites incohérences sans gravité, problème de traduction ?),c 'est passionnant de bout en bout. Et Golgo 13, c'est un objet vraiment unique. Plutôt que de se lancer dans la traduction des centaines d'épisodes, Glénat a fait le choix judicieux (éditorialement) de sortir deux volumes "best of", l'un comprenant les 13 épisodes préférés de l'auteur, et l'autre compilant les 13 préférés des lecteurs. Le personnage est intemporel, a plusieurs origines évoquées, s'exprime quasi uniquement par "...". La force des histoire réside toujours dans les personnages secondaires. Bref c'est vraiment très très bon.

Je reviendrai sur le sujet car plusieurs autres titres me viennent à l'esprit !

[homerwell]

Taniguchi est évidemment à inclure dans cette liste.
La série Monsters est dans ma bibliothèque mais j'avoue avoir quelque peu oublier de quoi elle parlait.

[Dunn]

Je me suis remis également aux mangas (bonne idée ce topic donc) mais comme vous, j'ai mûri même si à part DragonBall, les trucs mainstreams m'ont jamais trop attiré.
Là j'ai pris Baptism 1 et la maison aux insectes car j'adore Umezu (dont j'ai découvert il y a quelques années "l'école emportée" que je conseille à tout le monde ici).
Sinon petit à petit je complète Tezuka (ici histoires pour tous en ce moment) et j'attends la nouvelle édition de Akira.
Sinon dans ma collec j'ai Monster, 20h century boy, Dragonball et Albator.

[Max Schreck]

Le gars n'ayant jamais lâché le pinceau, ça aboutit à une œuvre assez conséquente dont je suis loin d'avoir fait le tour, mais je pense pas que Taniguchi ait pondu un manga qui ne soit pas digne d'intérêt. L'Homme qui marche, est sans doute son ouvrage le plus audacieux parce qu'il est complétement dégagé des soucis d'une narration romanesque, se contentant de distiller l'émotion que peuvent susciter les tous petits riens du quotidien. Et toujours avec cette exigence graphique jamais prise en défaut. J'ai également un faible pour son recueil de courts récits L'Orme du Caucase, qui parvient lui aussi tout en nuances à raconter beaucoup de choses sur l'existence de ses personnages.


Je recommande comme Kaonashi le Dômu (Rêves d'enfants) d'Otomo, qui a bénéficié de plusieurs éditions. Un récit très dérangeant, mis en image avec la même maestria très cinématographique à l'œuvre sur Akira.


De la même génération qu'Otomo, je suis un grand fan de Shirow qui est un vrai auteur, foncièrement indépendant, l'un des très rares mangakas à travailler sans assistant (à part Miyazaki pour son Nausicaa, j'en connais pas d'autres). J'adore le résultat visuel que cela permet, où la main de l'artiste se devine dans chaque trait, quitte à laisser passer quelques imperfections. Ça aboutit à une bibliographie étonnamment réduite au vu de sa longévité, l'avantage étant qu'on peut raisonnablement prétendre en faire le tour. Le seul problème étant qu'il se laisse franchement aller à des scénarios abusivement complexes, qu'il s'agisse de technologie (Ghost in the shell et Appleseed, un peu plus incompréhensibles au fur et à mesure des tomes) ou de spiritualité (Orion, qui reste néanmoins un spectacle fascinant).


Je m'attarde pas sur Kishiro dont la virtuosité graphique et le talent de dramaturge donne quelque chose de très puissant sur Gunnm.

Un de mes coups de cœur fut la découverte de ce manga posthume de Hirosuke Kizaki :

Son trait rond et chaleureux m'avait beaucoup séduit. L'histoire étant inachevée nous laisse sur notre faim, l'auteur ayant à peine eu le temps d'esquisser son petit monde. ça raconte en gros les modestes débuts d'une jeune dessinatrice qui tente de se faire sa place dans le milieu. C'est modeste, sans grands effets, mais très touchant.

[-Kaonashi-]

Le gars n'ayant jamais lâché le pinceau, ça aboutit à une œuvre assez conséquente dont je suis loin d'avoir fait le tour, mais je pense pas que Taniguchi ait pondu un manga qui ne soit pas digne d'intérêt.

Au final j'en ai lu assez peu, mais je te conseille de ne pas lire Elle s'appelait Tomoji si tu ne veux pas trouver une exception à cette affirmation...
J'ai lu et aime beaucoup L'Homme qui marche, Le Journal de mon père et Quartier lointain, mais mon préféré, de très loin, reste Le Gourmet solitaire.Taniguchi et son co-auteur décrivent parfaitement la gastronomie (du moins la restauration) quotidienne au Japon, sa diversité, mais aussi en creux la solitude du travailleur (japonais ou autre).

[k-chan]

J'ai lu plusieurs Shigeru Mizuki, mais seuls Non Non Bâ et Opération mort m'ont vraiment marqué. Le dessin n'est pas toujours extraordinaire mais l'écriture compense très bien. Par contre je n'ai pas accroché à Kitaro, même si j'adore cette profusion d'esprits (yôkai).

En ce qui me concerne, j'adore son style graphique.

]Un autre gros morceau, c'est Takao Saito.

Le premier volume de Golgo 13, "Le choix des lecteurs" est introuvable à prix normal. Ça me saoule cette spéculation à la mode sur le net.

[nobody smith]

Lorsqu'il ne parle pas (très bien) de cinéma, Anima parle (très bien) de manga. Aujourd'hui, il évoque le génial Opus de Satoshi Kon.

[Mama Grande!]

En raison des efforts marketing déployés autour de la sortie du 39eme tome au Japon et de la nouvelle adaptation animée, je me suis enfin mis à lire Berserk:



Ou plutôt, je lui ai redonné une chance après avoir il y a plusieurs années lu le premier tome qui ne m'avait guère convaincu. Et bien m'en a pris
Saga qui s'éternise depuis 25 ans, Berserk est connu comme la référence absolue en matière de dark fantasy. On y suit Guts, le chevalier noir borgne à l'épée gigantesque, dans sa quête de vengeance contre Griffith, son ancien maître et ami dévoré par son ambition.

L'univers y est d'une noirceur radicale: démons pervers grotesques (et à tentacules ) et humains qui le sont à peine moins, violence physique et sexuelle montrée explicitement (à la limite parfois du hentai), c'est probablement ce qui m'avait rebuté à l'époque. Mais à partir du tome 3 et ce jusqu'au tome 14, Kentaro Miura entame la partie nommée Age d'Or, pendant laquelle la série prend son envol. Comment en est-on arrivé à un tel désespoir? Comment Guts est-il devenu le chevalier vengeur dévoré par la haine et la colère? Quelle est sa relation avec Griffith, chef de la bande de mercenaires qui l'a recueilli? Quelle est l'origine de la marque imprimée sur sa nuque et qui saigne à l'approche d'un démon? L'univers se construit alors, prend sa cohérence, et mêle brillamment les passions humaines pour construire une vraie tragédie. Portée par un trio charismatique Guts-Griffith-Casca et par la mise en page brillante de Miura, Berserk mérite pour l'instant (je n'ai pas encore lu la suite de l'âge d'or) à mes yeux sa réputation de classique du manga.



La violence de l'œuvre, notamment en raison de la longue scène de viol du tome 13, a fait polémique. A mon avis, la violence de l'univers reflète la perversion de l'âme des personnages principaux en général, et cette scène en particulier justifie sa longueur par sa place de scène pivot dans l'histoire. Maintenant, tout le monde ne sera pas d'accord, et ça reste une œuvre déconseillée à qui est réticent à la violence sur papier.

[Anorya]

En raison des efforts marketing déployés autour de la sortie du 39eme tome au Japon et de la nouvelle adaptation animée, je me suis enfin mis à lire Berserk:



Ou plutôt, je lui ai redonné une chance après avoir il y a plusieurs années lu le premier tome qui ne m'avait guère convaincu. Et bien m'en a pris
Saga qui s'éternise depuis 25 ans, Berserk est connu comme la référence absolue en matière de dark fantasy. On y suit Guts, le chevalier noir borgne à l'épée gigantesque, dans sa quête de vengeance contre Griffith, son ancien maître et ami dévoré par son ambition.
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En tant que fan de Berserk (quitte à lui consacrer tout un topic qui n'attends que des envies enthousiastes pour remonter ), ton avis me fait super plaisir. Il faut dépasser l'écueil des trois premiers tomes mais après c'est tout bon. J'avais lu qu'à l'époque Miura avait mis de côté la série après deux tomes pour y réfléchir plus profondément, retravailler son style graphique... Bien lui en a pris car sinon il allait droit dans le mur.
Sinon peux-tu mettre en spoiler ton dernier paragraphe ?

[Mama Grande!]

Bonne idée...

[Beck]

Les classiques:

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[Beck]

Sinon, lu récemment le one-shot Je ne suis pas mort de Hiroshi Mitomiya. Beaucoup aimé. Une certaine critique des mentalités au Japon et l'histoire d'initiation d'un homme dans la nature. Le dessin n'est pas ce que je préfère, mais c'est soigné et on sent que l'auteur prend un vrai plaisir à dessiner ses décors, animaux, végétaux,... Ca se lit en deux-trois trajets de métro et ça fait réfléchir.

Acheté il y a quelques jours également Ryuko de Eldo Yoshimizu édité chez Le Lézard Noir (dont je conseille à tous de se pencher sur leur catalogue) que j'attendais depuis un petit moment. Pas encore lu, juste feuilleté et la qualité graphique tout du moins semble au rendez vous. J'en dirais plus une fois terminé.

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[nobody smith]

Si vous n'avez encore lu le fascinant Les Fleurs Du Mal de Shuzo Oshimi, la dernière vidéo d'Anima devrait vous convaincre. ça n'a peut-être pas totalement sa place ici (la vidéo parle autant du manga que de son adaptation anime) mais l'oeuvre qui vient d'être éditée en France ce mois-ci mérite vraiment le détour.