Serge Leroy (1937-1993)
Publié : 8 nov. 17, 21:19
Le mataf (1973)
Un peu vite évoqué comme le petit film de casse avec Michel Constantin, et régulièrement passé à la trappe des listes de ce que l'hexagone à su produire dans le genre viril, ce Mataf propose pourtant un spectacle à la croisée de plusieurs mondes qui ne se sont que très rarement rencontrés. Les filiations melvilienne et hawksienne sont évidentes, auxquelles il faut ajouter la sanguinité et le romantisme latins apportés par la magnifique partition de Stelvio Cipriani. Mais là où le film est très fort - et je ne crois pas avoir lu quoi que ce soit à ce sujet - c'est qu'il annonce avec presque dix ans d'avance tout Le Solitaire de Michael Mann! Qu'on en veuille pour preuve une patine similaire faite de surfaces métalliques et lisses, de grisaille, de nuits bleues et de rêveries aquatiques. On trouve une structure scénaristique assez similaire (le casseur solitaire forcé de travailler pour une organisation, un 2e acte quasi autonome puis une débandade/vengeance bien tenace), un personnage principal annonçant le Frank de James Caan (dégaine, accoutrement, franc-parler et mutisme de situation) assorti de deux acolytes du même moule. On y trouve aussi une romance qui ne dira jamais son nom et deux scènes de dinner nocturnes au dessus d'une autoroute! Le morceau est trop gros pour que ce soit une simple coïncidence!
Leroy a pourtant l'intelligence d'amener le film hors des sentiers battus du polar, et d'offrir des portraits en creux parfois dignes du cinéma de Sautet. Au milieu de tout ça, on a aussi droit à une scène d'intrusion tout droit sortie d'un giallo, suivi d'un meurtre d'une grande brutalité qui fait froid dans le dos. Puis, le film se termine sans crier gare en queue de poisson et n'apporte aucun réconfort, aucune catharsis. Très joli début de carrière.
Un peu vite évoqué comme le petit film de casse avec Michel Constantin, et régulièrement passé à la trappe des listes de ce que l'hexagone à su produire dans le genre viril, ce Mataf propose pourtant un spectacle à la croisée de plusieurs mondes qui ne se sont que très rarement rencontrés. Les filiations melvilienne et hawksienne sont évidentes, auxquelles il faut ajouter la sanguinité et le romantisme latins apportés par la magnifique partition de Stelvio Cipriani. Mais là où le film est très fort - et je ne crois pas avoir lu quoi que ce soit à ce sujet - c'est qu'il annonce avec presque dix ans d'avance tout Le Solitaire de Michael Mann! Qu'on en veuille pour preuve une patine similaire faite de surfaces métalliques et lisses, de grisaille, de nuits bleues et de rêveries aquatiques. On trouve une structure scénaristique assez similaire (le casseur solitaire forcé de travailler pour une organisation, un 2e acte quasi autonome puis une débandade/vengeance bien tenace), un personnage principal annonçant le Frank de James Caan (dégaine, accoutrement, franc-parler et mutisme de situation) assorti de deux acolytes du même moule. On y trouve aussi une romance qui ne dira jamais son nom et deux scènes de dinner nocturnes au dessus d'une autoroute! Le morceau est trop gros pour que ce soit une simple coïncidence!
Leroy a pourtant l'intelligence d'amener le film hors des sentiers battus du polar, et d'offrir des portraits en creux parfois dignes du cinéma de Sautet. Au milieu de tout ça, on a aussi droit à une scène d'intrusion tout droit sortie d'un giallo, suivi d'un meurtre d'une grande brutalité qui fait froid dans le dos. Puis, le film se termine sans crier gare en queue de poisson et n'apporte aucun réconfort, aucune catharsis. Très joli début de carrière.