FILM DU MOIS:
Les vikings, de Richard Fleischer (1958) 10/10 - L'Aventure avec un A majuscule, superbement cadrée (photo de Jack Cardiff, notons-le au passage), un récit formidable qui matine son classicisme d'un pessimisme poignant. Décors, musique, acteurs, script, que du bonheur, tout ce que j'aime dans le cinéma classique hollywoodien.
FILMS DECOUVERTS:
Eighth Grade, de Bo Burnham (2018) 7,5/10 - Un joli film sur les troubles de l'adolescence, dans lequel brille la jeune Elsie Fisher, très juste.
The Snorkel, de Guy Green (1958) 6,5/10 - Ce petit polar anglais repose sur un postulat assez capillotracté, digne des Alfred Hitchcock les plus alambiqués, mais se laisse globalement voir, notamment pour sa résolution, assez admirable.
Plus dure sera la chute, de Mark Robson (1956) 7/10 - Un bon film noir, cynique à souhait, dans le milieu de la boxe. La noirceur parait un peu artificielle par moments, mais les prestations de Steiger et Bogart rendent le film accrocheur.
Eli, de Ciaran Foy (2019) 7/10 - Si les révélations finales sont assez décevantes, le travail de Foy sur l'ambiance reste efficace et prenant, et le jeune Charlie Shotwell porte bien le film.
Danger - Love at Work, d'Otto Preminger (1937) 6/10 - Le film est sympathique, mais manque sérieusement de rythme. On sent que Preminger n'est pas trop à l'aise avec cet humour débridé, qui aurait ravi un La Cava ou un Capra...
The Stars Heavenly Home / Byeoldeului gohyang, de Lee Jang-Ho (1974) 7,5/10 - Mélo qui suit le parcours d'une femme en perdition, après un amour de jeunesse soldé d'un avortement et d'un abandon et finira dans l'alcool... Joliment filmé, sans doute un peu chargé en pathos, le film contient son lot de beaux moments et se révèle fort bien structuré, grace à un montage assez subtil.
Criss Cross / Pour toi j'ai tué... de Robert Siodmak (1949) 8/10 - Un bon film noir, assez efficace dans la course en avant mortifère qu'il décrit. Dan Dureya, en particulier, y est assez effrayant.
Outlaw Gangster VIP 4 : Gorro the Assassin, de Keiichi Ozawa (1968) 7/10 - Paradoxalement, la recette a beau se répéter, ça reste divertissant, bien fait et plutôt plaisant à suivre.
Le traitre, de Marco Bellochio (2019) 8/10 - Un remarquable casting, un script très documenté, et un sujet assez passionnant.
Retour à Zombieland, de Ruben Fleischer (2019) 5/10 - Si l'humour fonctionne toujours bien, le film invente très peu et tourne vite au fun entre acteurs. La paresse des séquences d'action (notamment le final imbécile) m'a un peu navré.
Doctor Sleep, de Mike Flanagan (2019) 8,5/10 - Un excellent film fantastique qui se paie le luxe de s'enchasser dans un classique sans pour autant l'entacher. Une belle ambiance mortifère, et une énième réussite pour Mike Flanagan.
Fyre, de Chris Smith (2019) 6/10 - Le film vaut plus pour son sujet que pour sa forme, mais reste un intéressant récit de Festival Rock avorté qui bascule dans un portrait d'arnaqueur pathologique assez saisissant.
L'ile, de Kim Ki Duk (2000) 7,5/10 - Le cinéma de Kim Ki Duk est d'une originalité saisissante, et ce film nous plonge de l'émerveillement de son cadre au sordide des mutilations que s'infligent ses protagonistes de façon brutale. Il reste tout de même un récit puissant et troublant.
Qui a tué Vicky Lynn ?/ I wake up screaming, de Bruce H. Humberstone (1941) 9/10 - Un excellent noir, en forme de whodunnit cynique et cinglant. Chaque personnage a sa part d'ombre, mais Laird Cregar est ici éblouissant dans son interprétation.
Amour et mort, dans le jardin des dieux, de Sauro Scavolini (1972) - Un giallo atypique et très élégamment filmé, dont la structure intrigue le spectateur. Mention spéciale à une BO très lyrique.
I walk alone / L'homme aux abois, de Byron Haskin (1947) 7,5/10 - Les fans de Lizabeth Scott se réjouiront de la croiser ici. Le film est correct, et certaines séquences sont excellentes, mais l'ensemble reste sans génie et sous-exploite son casting. Ca reste un film noir qui tient la route, cela dit...
Detective Story, de William Wyler (1951) 8,5/10 - Un film noir qui suit la vie quotidienne d'un commissariat. C'est très écrit, le coté théatral domine par moment, mais c'est aussi très vivant, très juste, et bourré de personnages mémorables et bien joué. Si le final m'apparait comme un peu inutilement too much, l'ensemble reste un film de très haute tenue.
Stranger on the third floor / L'inconnu du troisième étage, de Boris Ingster (1940) 7/10 - Ce proto-film noir est assez simple, limite simplet, et bourré d'influences expressionnistes (ombres portées, rêves, décors disproportionnés...). Dommage que John McGuire soit un peu fade, car Peter Lorre donne une interprétation tout à fait extraordinaire, qui élève indéniablement le film.
The Old Maid, d'Edmund Goulding (1939) 8/10 - Le mélodrame qui réunit toutes les ficelles du genre, mais parvient quand même à te bouleverser à la fin, c'est quand même très fort. Miriam Hopkins et Bette Davis y sont sans doute pour beaucoup, mais Goulding aussi, indéniablement.
J'accuse, de Roman Polanski (2019) 8,5/10 - L'excellente idée est d'éviter le pathos dans ce film, pour se concentrer sur le factuel et les personnages, tous admirablement campés par un casting de haut niveau. Gadebois emporte une fois encore la mise, mais la compétition est de haute volée.
Le jour où le cochon est tombé dans le puit, de Hong Sang-Soo (1996) 5,5/10 - Si le film est peut-être un marqueur du cinéma coréen de l'époque, je reste hermétique au naturalisme du réalisateur, à son gout pour les plans vides et longs, à sa fascination pour les coucheries sordides...
Les racines du ciel, de John Huston (1958) 6,5/10 - Magnifique pour son cadre et sa thématique (je m'en vais lire le bouquin de Gary), le film manque néanmoins d'enjeux... Car il m'apparait que si Huston reste fasciné par ses personnages, leur combat écologique lui est absolument indifférent.
Klaus, de Sergio Pablos (2019) 7,5/10 - Un film d'animation au graphisme agréable, certes bourré de bons sentiments, mais qui passent assez bien, car enrobés d'un humour assez sympathique.
Il marchait dans la nuit, d'Alfred L. Werker (1948) 8/10 - Un bon polar ancré dans le réel du quotidien des policiers de Los Angeles, et inspiré d'un fait divers réel. Très prenant et bien fait.
Vendredi 13, chapitre 7: Un nouveau défi, de John Carl Buechler (1988) 3/10 - Le défi, c'est de regarder le film jusqu'au bout... Pour faire suite à l'opus 6 viré fantastique, on rajoute à Jason mort-vivant une télékinésiste tourmentée, un psychiatre un peu taré, on garde bungalows et ados débiles, et on mélange. Le tout ne ressemble pas à grand chose...
Les 5 gentlemen maudits, de Julien Duvivier (1931) 8/10 - Sur un fond d'intrigue fantastico-policière, Duvivier nous offre un exaltant voyage au Maroc des années 30, remarquablement filmé. Très plaisant à voir.
La belle époque, de Nicolas Bedos (2019) 8,5/10 - Un film remarquable, tant par son concept que par son exécution, qui allie judicieusement mise en abyme, nostalgie cinéphile et utilisation de la nature même du cinéma.
J'ai perdu mon corps, de Jérémy Clapin (2019) 7,5/10 - Un concept inventif, une belle mise en scène, mais une conclusion ouverte qui ne décide pas grand chose et affaiblit le film.
Les éblouis, de Sarah Suco (2019) 4/10 - Si l'on peut applaudir le sujet, et la démarche personnelle de la réalisatrice, on regrettera un film à la mise en scène lourde, aux articulations douloureuses, qui rendent risibles certains séquences du film.
Kundo, de Yun Jong-Bin (2014) 7/10 - Sorte de western coréen (à forte influence léonienne), le film ne propose pas grand chose de neuf, mais se regarde avec un certain plaisir, du fait d'une exécution efficace.
Le dernier train du Katanga, de Jack Cardiff (1968) 7/10 - De belles séquences d'action, et quelques moments de violence brute. Mais du coup, l'enjeu moral cucul de la dernière séquence parait bien désinvolte et contraste brutalement avec l'ensemble du film.
Dans les hautes herbes, de Vincenzo Natali (2019) 6/10 - Habitué des films-concepts, Natali met ici en scène de hautes herbes où l'on se perd... L'intrigue est linéaire, alors que le cadre du récit, mystérieux et cryptique, ne sera jamais explicité. Le tout est distrayant mais surprend peu.
Kronos, de Kurt Neuman (1957) 6/10 - Film de science-fiction dans lequel les aliens viennent piller l'énergie de la Terre. Tout est assez classique, mais on se laisse prendre à ce récit simple, mais qui va droit au but.
Pilgrimage, de John Ford (1933) 8/10 - Je ne m'attendais pas à un film aussi fordien, aussi lyrique, aussi drole et aussi émouvant. Pilgrimage est un très beau mélodrame.
La reine des neiges 2, de Chris Buck & Jennifer Lee (2019) 5/10 - Visuellement très abouti, le film pêche au niveau d'un scénario qui ne raconte pas grand chose, sur fond de pénitence sur le thème des indiens, sous-texte bien encombrant...
Les misérables, de Ladj Ly (2019) 9/10 - Maestria de la mise en scène, vérité des dialogues et d'un casting impeccable, dureté d'un scénario dans lequel chacun a ses raisons, et une tension qui tient l'ensemble du film. Vraiment une grande découverte.
FILMS REVUS:
Baxter, de Jérome Boivin (1989) 8/10 - Ce film anxiogène m'avait laissé une impression durable, lorsque je l'avais découvert en salle. La révision confirme une ambition remarquable, et un film inégal, mais globalement passionnant.
The Nightmare before Christmas, d'Henry Selick (1993) 10/10 - Révision sur un Bluray somptueux du classique d'Halloween, qui me ravit un peu plus à chaque nouveau visionnage.
Blade Runner, de Ridley Scott (1982) 9/10 - Révision enthousiaste de ce classique, et surtout découverte de la version 2007. Un peu plus sèche que celle que j'avais en tête, mais je ne suis pas amateur du jeu des 7 différences...
Films des mois précédent
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