Dvdclassik : cinéma et DVD

yop,

ça faisait longtemps, bon chui toujours nouveau donc ce n'est pas important, c'est juste que j'aime bien lire et causer ciné ici et ne pas en avoir le temps me mine (boulot, étude, concours à préparer ça bouffe le temps... j'ai même pas le temps de regarder des films)
bref, avant la dernière ligne droite, je bosse sur quelques trucs, notamment sur la notion de "fabrication culturelle du lecteur". Notion qui place plutôt la perception au centre de la focalisation théorique (en gros, le texte c'est cool mais il prend son sens uniquement au moment de sa lecture). Histoire d'étayer un peu mon propos, sans tomber dans l'étude de cas complexe et sans chercher à produire de vraies statistiques, j'ai fait un petit questionnaire en ligne (oui... le titre n'était absolument pas un piège) qui prend 2 minutes à remplir (vraiment, j'veux dire y'a 20 questions dont une quinzaine en "oui/non") et qui est anonyme (logique).
j'viens vous embêter (solliciter aussi mais ça peut être embêtant) parce que j'ai des résultats mais énormément de jeunes adultes et je crains que ça soit peu représentatif (ça cause roman à énigme, on pas dire que ça soit le genre littéraire le plus florissant de nos jours).
voilà, le lien est là https://forms.gle/FZrUqftvpavEYPpn9
et j'espère que tous les gens d'ici vont bien.

Rempli

Done

Répondu !

Rempli aussi, fan des "petits jaunes' (Le masque donc ^^)

Sinon une remarque ce genre de bouquin semblait vraiment un truc de vieux mais depuis quelques années ça n'arrête pas les sorties du style Agatha Raisin, Petits meurtres en héritages, etc. mi-énigme mi-comédie mi chick lit et on dirait que ça a rajeunit le lectorat.

Merci de vos réponses !

Concernant le "rajeunissement du lectorat", oui et non.
Pour le dire vite (et je ne suis pas spécialiste non plus), l'imaginaire lié à Agatha Christie a certes moins résisté que celui lié à Holmes ou aux films noir mais on le retrouve tout de même pas mal dans la littérature pour enfant en France et en Europe depuis quelques années, il existe également le sous-genre "cozy mysterie" qui repose sur : dans une campagne bucolique, une femme type Miss Marple va trouver la solution d'un crime sur fond d'intrigue à la desperate housewives (plus portée sur le drame) et qui vise plus directement un public féminin. Dans les deux cas, on retrouve des points saillants assez forts : l'humour (déjà pas mal présent chez pas mal d'écrivains de l'époque, même la parodie), peu de violence - même symbolique - (là, on voit que christie a pris le dessus sur les autres auteurs mais même chez elle, une certaine violence pouvait être présente, ainsi que la dénonciation qui pouvait en découler) et des enquêtes souvent cousues de fil blanc.
L'émergence d'un nouveau lectorat polar (avec actes sud noir notamment) il y a quelques années, plus un "vieillissement" des jeunes qui lisaient de la litté adulte policière a permis l'arrivée de nouvelles collections.
Il ne faut pas oublier l'influence des mangas et de la littérature policière japonaise, même s'il était beaucoup plus hardcore dans ses écrits Edogawa Ranpo à traduits du Christie très tôt au Japon et le genre s'y est épanoui. Le succès d'un Detective Conan (ou même le récent Kabukichou Sherlock... certes c'est sherlock Holmes mais nous ne sommes pas trop loin de christie non plus ^^) montre que les productions populaires japonaises sont encore vivaces de ce côté-là (et elles touchent globalement un lectorat élargit chez nous - mais encore assez jeune).

Je m'intéresse surtout à la traduction, sur comment le formatage des traductions, les coupes systématiques, les actes éditoriaux ont transformé les livres pour en faire des "agatha christie like" chez nous (il est étrange de lire des fins changées, de l'humour passé à la trappe, des intrigues vendues comme whodunit palpitant alors qu'elles n'en sont pas, etc). Forcément, dans la lignée j'essaie de comprendre la transformation du genre, pourquoi le changement de traduction des années 90' n'a pas eu autant de retentissement que dans le polar, pourquoi peu ou pas de relecture critique s'est opérée alors (on reste majoritairement sur Barthes depuis 70 ans, et sur Bayard depuis 20 ans qui lui-même se repose sur Barthes... et j'en passe), pourquoi la dimension acide-critique a disparu, etc ?
(enfin, presque disparu, Knives out renoue avec cela de belle manière).

désolé, j'ai fait long.
encore merci des réponses !

Répondu! Je m'étonne que Hellrick n'ait apparemment pas encore participé.

Sinon, il faut préciser que le roman d'énigme n'a jamais complètement disparu dans les pays anglophones; c'est juste que depuis quelques décennies (en gros depuis l'irruption du néo-polar) les éditeurs et la critique chez nous ne s'y sont plus intéressés, privilégiant le noir et la critique sociale. On assiste effectivement depuis quelques temps à un retour du genre dans les librairies par le biais du "cosy" mais on est encore loin du revival en cours de l'autre côté de la Manche - il n'est que de voir l'accueil quasi-indifférent réservé à Comptine mortelle de Horowitz ou Les Six morts d'Evelyn Hardcastle de Turton, ou les résultats des derniers prix littéraires français spécialisés pour se convaincre que la route est encore longue camarades.

Rashomon a écrit :Répondu! Je m'étonne que Hellrick n'ait apparemment pas encore participé.

Ah si je l'ai fait,...si ça n'a pas marché je le refais volontiers.

Répondu (pas très fan des "Masques" et Agatha Christie m'a profondément ennuyé à chaque fois que j'en ai lu un "j'ai arrêté depuis longtemps"!)