BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54841
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Flol »

tchi-tcha a écrit : 4 sept. 23, 17:23 Parce que le point de vue, finalement, c'est ce qui manque à Jimenez, incapable de voir plus loin que son rêve d'efficacité "à l'américaine." Pour être efficace, oui ça l'est (certains moments de tension de BAC Nord sont très efficaces pour peu qu'on supporte les personnages cliché), mais qu'est-ce qu'il veut nous dire au delà ? C'est quoi, le sujet des films de Jimenez ? Du muscle en mouvement, certes, mais pour aller où ? J'ai envie de dire : nulle part, c'est efficace mais ça tourne à vide. Et dans La French ou BAC Nord, ça peut très vite déraper.
Ça reste quand même 250 fois mieux que du Olivier Marchal.
Avatar de l’utilisateur
tchi-tcha
Cadreur
Messages : 4340
Inscription : 19 oct. 21, 01:46
Localisation : plus ou moins présent

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tchi-tcha »

Entre Olivier Marchal avec ses filtres à la Michael Mann du pauvre (et ses dialogues qui envoient la savonnette) et un Jimenez qui rêve de greffer une école à la Friedkin en France, le second est plus doué que le premier, en effet. Et au moins, Jimenez ne fait pas l'acteur pour TF1 ou avec Joey Starr (coucou Ibiza).

Mais au bout du compte, tous deux restent dans le fantasme et l'imitation. La seule différence, c'est que Marchal ne fait plus illusion depuis longtemps.
Avatar de l’utilisateur
anne-claire
Stagiaire
Messages : 45
Inscription : 9 août 23, 19:46

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par anne-claire »

J'avais loupé le film à sa sortie, et, à force d'entendre de nombreux hommes politiques se servir du film pour étayer leur discours, j'étais curieuse de le découvrir. J'ai profité de la diffusion France 2 et j'ai moi aussi failli déclaré forfait au bout d'une vingtaine de minutes. C'est assez rare pour moi, la dernière fois que cela m'est arrivé, c'est avec Lui de Guillaume Canet. J'ai malgré tout tenu le coup pour voir la fameuse scène d'assaut de la cité.
Le réalisateur navigue entre des velléités de faire du cinéma "réalité" en immersion dans une cité marseillaise ou de pasticher Michael Mann. Je trouve cela raté sur tous les tableaux. De plus, si l'on se doute bien que l'on n'est pas chez Shakespeare ou Racine et qu'il faut faire vrai, les dialogues sont tout simplement inaudibles (avec une mention spéciale à François Civil).
Face aux "méchants" dealers réduits à de simples silhouettes, les personnages de flics sont caricaturaux, à peine esquissés, pour tout dire détestables et je ne me suis pas sentie concernée une seule minute par leur sort. Les incursions dans leur vie privée font mal aux yeux et aux oreilles, et sont dignes d'une production TF1. On s'est assez moqué du Marseille de Netflix (et de l'accent marseillais de BenoÎt Magimel), mais, au moins, c'était distrayant.
Sur une thématique similaire, je préfère largement Frères ennemis de David Oelhoffen ou même une série B US avec Keanu Reeves, Street Kings (qualifié de polar inepte par Télérama).
Dernière modification par anne-claire le 4 sept. 23, 21:22, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Alibabass
Assistant opérateur
Messages : 2680
Inscription : 24 nov. 17, 19:50

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par Alibabass »

REAL TALK ^^
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2716
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par shubby »

C'est un film ultra vivant, plein de paradoxes, j'aime bien. Et sacrément bien shooté et incarné, trouvé-je. Un étranger aurait fait la même chose pour causer de son pays, on aurait crié au génie.
La scène du ride en bagnole avec le gosse vénère aide à équilibrer le film. Qui reste un film de genre doublé d'un constat - qu'on s'en démerde, quoi. Prends le relais avec ton appli cerveau et roule.
Pas encore vu Novembre. Je fais encore partie des fragiles qui vont s'asseoir sur le banc, comme montré ds la BA.
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30899
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tenia »

shubby a écrit : 4 sept. 23, 20:44La scène du ride en bagnole avec le gosse vénère aide à équilibrer le film.
Je trouve justement cette scène emblématique de l'écart entre ce que le film semble vouloir faire et ce qu'il nous montre concrètement à l'écran avec une naïveté confondante.

Sur le papier, c'est un moment de liberté kiffante, course sans poursuite servant à détendre l'atmosphère et juste kiffer pendant que les flics sympathisent avec le délinquant jusque là turbulent.
A l'écran, ce sont des cinglés qui devraient instantanément se faire retirer leur permis, tout ça dans une scène qui ne peut être ce boost de kiff de liberté que si on trouve ultra bandant de rouler comme ils le font, càd à contre-sens à fond de balle en pleine journée juste pour impressionner un gamin.

J'ai définitivement perdu toute possibilité d'empathie pour eux à ce moment là, car le film a achevé de me faire espérer ne jamais croiser une minute dans ma vie de tels dangers publics se croyant autorisés par leur gyrophare à jouer les Starsky & Hutch comme ça. Ce qui a posé un léger problème quand tout le dernier tiers du film repose uniquement sur le fait de ne pas se dire qu'ils l'ont un peu beaucoup cherché quand même.
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2716
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par shubby »

tenia a écrit : 4 sept. 23, 21:14
Sur le papier, c'est un moment de liberté kiffante, course sans poursuite servant à détendre l'atmosphère et juste kiffer pendant que les flics sympathisent avec le délinquant jusque là turbulent.
A l'écran, ce sont des cinglés qui devraient instantanément se faire retirer leur permis, tout ça dans une scène qui ne peut être ce boost de kiff de liberté que si on trouve ultra bandant de rouler comme ils le font, càd à contre-sens à fond de balle en pleine journée pour impressionner un gamin.
Ca peut, oui. Perso, je l'ai plus vu comme un instant étrange, pétage de plomb général de toutes les parties, ensemble ds la même bagnole - le même bateau - face à une situation absurde. D'un côté des flics à qui on ne donne pas les moyens de bosser, avec une certaine hypocrisie en toile de fond - on a le droit de penser au ciné de Tavernier - de l'autre un monde à l'abandon qui pour survivre a choisi une certaine forme de piraterie. On a le point de vue d'un flic joué par Lellouche, bas du front si l'on veut - on ne lui demande pas BAC +12, ah ah - mais à lui tout seul le gars devrait juger de ce qui est bien ou mal dans tout ce merdier ? Se comporter nickel chrome ? Et pas ds un bureau, hein, ds la rue en se faisant insulter - avé la chaleur qui monte, ça aide. Ds nos métiers, on n'a pas forcément des dilemmes de cinglé qui déboulent comme ça ts les jours. L'intelligence et les diplômes ne servent qu'à protéger les élites, peu inquiétées derrière leurs barrières de procédures que tt le monde est sensé connaître ("nul n'est sensé ignorer la loi", hop). Laissant les désœuvrés et les cols bleus dans leur contexte pousse au crime. Au fond de leur poubelle urbaine, ils seront tjrs les coupables, flics, délinquants, ouvriers. Que t'aies un avis de gauche ou de droite sur ce film, tu te plantes en voulant le faire convenir à ta bulle de réalité rassurante. "Toute réalité est un mensonge auquel on souscrit", c'est mon avis. C'est aussi ce que font les films. Vouloir vraiment appréhender le truc est vertigineux. The Wire a été très loin sur ce sujet, pour finir dans une impasse, l'épuisement, l'abandon. BAC Nord remplit son cahier des charges de polar sans oublier d'interroger. Avec un peu de maladresse, peut-être - j'ai du mal avec l'instant Valls par exemple - mais qd tu veux crever un abcès t'es obligé d'être imparfait pour embrayer.
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30899
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tenia »

shubby a écrit : 4 sept. 23, 21:42Perso, je l'ai plus vu comme un instant étrange, pétage de plomb général de toutes les parties, ensemble ds la même bagnole - le même bateau - face à une situation absurde.
Pour moi aussi, c'était la scène de la main tendue entre les deux parties, preuve s'il en est qu'au fond, tout le monde pourrait s'entendre et s'amuser. Elle est clairement écrite, filmée et positionnée dans le film comme tel.

Mais en pratique, qu'on le veuille ou non, la loi est la même pour tous, donc des flics qui roulent comme des malades à contre-sens au milieu de la circulation ne me fait, perso, pas kiffer du tout. Sauf que c'est ce que le film me demande. Et c'est justement le souci du film : à partir du moment où il y a écart entre ce qu'il montre et ce qu'il veut qu'on ressente, c'est compliqué. Il pourrait viser une sorte de milieu nuancé, mais comme ça ne l'intéresse pas, il est incapable de proposer autre chose que la caricature des flics martyrisés par un système alors qu'en fait, ils ont eu des comportements de voyous tout le long de ce qui a précédé. Les flics sont constamment montrés en train de dépasser le cadre de la loi, et il faudrait s'étonner qu'ils soient inspectés pour ça ? Allons donc.

C'est pour ça que j'ai trouvé que le film échoue au-delà de ce qu'on peut discuter sociopolitiquement sur d'où il part : il nous demande d'avoir de l'empathie pour ces voyous - enfin non pas ceux-là mais ceux-là, y a les bons voyous, c'est des voyous mais des bons, et les mauvais voyous - et le fait sans jamais sortir des poncifs caricaturaux du genre. De fait, quand arrive le moment de pleurnicher devant le sort injuste de ce pauvre Civil... bah euh non, pas trop ?
En partie parce que dans la vraie vie, je n'attends, quelles que soient les difficultés - réelles - de leur métier, pas tout à fait le même comportement moral d'un flic que d'un caïd dealer, mais aussi parce que dans le contexte diégétique du film, c'est compliqué de voir ce trio s'approprier précisément les méthodes de ceux qu'ils combattent et s'étonner qu'ils finissent par être jugés comme tels. Tout simplement car ça semble logique, légitime (et même : souhaitable).
shubby a écrit : 4 sept. 23, 21:42L'intelligence et les diplômes
Sont deux choses très différentes. :idea:
Et je ne m'avancerais pas, comme tu le fais, car ça revient à supposer qu'au fond, on peut généraliser que les petites mains de la BAC se salissant pour les élites sont, en gros, toutes gentiment teubés, tant dans le niveau d'éducation que dans leur savoir-être et leur diplomatie.
Plus largement, je connais des beaufs qui ont des hauts diplômes, et des gens autrement moins diplômés mais bien plus diplomates.
shubby a écrit : 4 sept. 23, 21:42Que t'aies un avis de gauche ou de droite sur ce film, tu te plantes en voulant le faire convenir à ta bulle de réalité rassurante.
Je n'ai aucune idée de ce que tu peux vouloir dire avec cette phrase. Tout ce que je sais, c'est que j'espère que des flics roulant à fond de balle à contre-sens en pleine circulation juste pour amuser un jeune ne sont pas laissés impunis.
shubby a écrit : 4 sept. 23, 21:42sans oublier d'interroger, avec un peu de maladresse, peut-être
Je pense justement qu'au contraire, Jimenez et le film passent leur temps à essayer de ne surtout pas interroger, surtout pas aller sur quoique ce soit de profond, constamment rester dans le western urbain bas-du-front pour ne jamais se devoir, notamment, aller sur un terrain sociopolitique bien plus complexe et qui, il est probable, ferait sortir le film de son seul carcan du polar musclé.
Sauf que faute d'accepter qu'il faille bien, même rien qu'un peu, aller sur ce terrain là volontairement pour maîtriser cet aspect, le film s'y retrouve à son corps défendant et, surtout, avec aucune substance puisque cela a été sciemment évité tout du long. Il faut donc composer avec ce que le film nous propose malgré lui. Comme cette scène, donc, censée être cool, en fait totalement effrayante de 3 dangers publics assermentés par l'Etat.

Peut-être, justement, que s'il avait assumé bien plus pleinement de surfer sur ce qui n'est en fait rien de plus que "la fin justifie les moyens", le film aurait pu être plus nuancé (comme tu l'écris, parler des compromissions imparfaites mais permettant de crever l'abcès).

A la place, c'est un film "pas du tout politique" mais où quand même, les flics sont les derniers remparts face à la horde de vermine ensauvagée sans visage et c'est à cause de ces salauds de technocrates qui dirigent de tout là haut tranquilles dans leurs bureaux si rien n'avance, alors que bon, quand même, faut bien se salir les mains parfois, et les technocrates le savent, en plus.
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2716
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par shubby »

tenia a écrit : 4 sept. 23, 22:48
shubby a écrit : 4 sept. 23, 21:42Que t'aies un avis de gauche ou de droite sur ce film, tu te plantes en voulant le faire convenir à ta bulle de réalité rassurante.
Je n'ai aucune idée de ce que tu peux vouloir dire avec cette phrase. Tout ce que je sais, c'est que j'espère que des flics roulant à fond de balle à contre-sens en pleine circulation juste pour amuser un jeune ne sont pas laissés impunis.
Juste que faire s'opposer Bac nord aux Misérables de Ladj Ly c'est über réducteur rayon pensée. Le "tu" ne t'était pas particulièrement adressé ici, hein :)
Pour en revenir à cette scène, de mémoire on n'avait pas fait ch... Scorcese avec les règles de circulation pour son "A tombeaux ouvert".
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30899
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tenia »

shubby a écrit : 5 sept. 23, 18:50Juste que faire s'opposer Bac nord aux Misérables de Ladj Ly c'est über réducteur rayon pensée.
Sauf que je ne les oppose pas "rayon pensée", mais au niveau de leurs scènes respectives "d'assaut urbain", celle des Misérables m'ayant paru cinématographiquement bien mieux fichue et tendue (et efficace, donc) que celle de BAC Nord.
shubby a écrit : 5 sept. 23, 18:50Pour en revenir à cette scène, de mémoire on n'avait pas fait ch... Scorcese avec les règles de circulation pour son "A tombeaux ouvert".
Je ne sais pas/plus pour le Scorsese, mais au sein de BAC Nord et la construction narrative et émotionnelle du film, c'est une scène emblématique qui fait que ça ne marche pas pour moi. On peut pas montrer des personnages faire n'imp pendant 1h15 puis demander de prendre faits et cause pour eux comme s'ils étaient de pauvres petits martyrs si formidables.
Avatar de l’utilisateur
tchi-tcha
Cadreur
Messages : 4340
Inscription : 19 oct. 21, 01:46
Localisation : plus ou moins présent

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tchi-tcha »

J'avais quand même davantage été marqué par la coupe de cheveux de François Civil que par les flics qui roulent à contresens (un "écart de conduite" ha ha ha). Civil, il est encore pire que Gilles 'Monsieur Patate' Lellouche.

Après, c'est la méthode Jimenez sur BAC Nord et Novembre, coller au plus près de ses policiers comme Michael Mann qui colle sa caméra contre la nuque de ses comédiens. Ça fait office de point de vue de cinéaste, ça se rêve mise en scène immersive (parfois avec réussite)... sauf que encore une fois ça filme du muscle en mouvement et rien de plus.

Jimenez avait l'air sincèrement surpris des polémiques, sincèrement persuadé qu'il portait un regard nuancé sur ses personnages en les collant au plus près sans porter de jugement sur eux.
Dans Novembre ça se conclut sur un assaut qui lorgne sur Zero Dark Thirty en évacuant toute autre question, à la rigueur ça passe. Mais dans BAC Nord, l'absence de questionnement et de recul de Jimenez sur ce qu'il filme se retourne contre lui.
Dernière modification par tchi-tcha le 5 sept. 23, 22:07, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
tenia
Le Choix de Sophisme
Messages : 30899
Inscription : 1 juin 08, 14:29
Contact :

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par tenia »

tchi-tcha a écrit : 5 sept. 23, 19:47(un "écart de conduite" ha ha ha)
8/10

Nan mais disons qu'autant dans le reste du film, les écarts du trio sont toujours légitimés par qui ils ont en face (des dealers, des dealers de tortue, etc), autant à ce moment là, rien ne justifie ni n'excuse leur conduite. Et qui plus est, si dans le reste du film, on est dans des scènes soit de confrontation soit d'échange flic - délinquant, ici on est clairement dans la scène "ouéééé la libertéééé trop cool, je kiffe, c'est fuuuuun".
Sauf que des bagnoles de polices qui roulent n'importe comment, j'en vois de plus en plus ces dernières années dans la vraie vie, c'est méga dangereux, et je me dis qu'il n'y a rien à glorifier là dedans et que ce n'est pas très valorisant de montrer un trio de flics avoir de tels comportements méga dangereux. Et là, pour le coup, le rapport au réel qui sous-tend finalement le film revient, sauf qu'au lieu que ce soit pour me dire "qu'ils sont merveilleux, ces flics vraiment pas aidés mais qui nous protège de ces racailles", j'ai plutôt eu une remontée de tous ces souvenirs où j'ai manqué de me faire éclater à un carrefour par des flics se prenant pour Bullitt.

Et c'est ça que je reproche au film : sa construction à rebours de ce qu'il souhaite faire, et qui passe son temps à essayer de nous faire nous ranger derrière un bon trio de dangers publics avec un passif long comme le bras, un peu en mode "faites ce que je dis, pas ce que je fais".
Par ex, tu parles de Civil : c'est le seul perso montré à l'écran comme prenant de la drogue dure. Donc le flic pour qui on est censé trouver injuste ce qui lui arrive est le perso le plus camé de tout le film.
C'est... un signal un peu contradictoire qui, à la rigueur, passerait si cela servait juste à montrer des flics un peu imparfaits, mais qui passe moins quand je suis censé m'apitoyer sur leur sort.
Avatar de l’utilisateur
shubby
Assistant opérateur
Messages : 2716
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: BAC Nord (Cedric Jimenez - 2020)

Message par shubby »

tenia a écrit : 5 sept. 23, 19:25 Je ne sais pas/plus pour le Scorsese
Moi non plus à vrai dire, ça fait longtemps. Mais ça doit bien foncer pour rien à un moment donné là-dedans.
tchi-tcha a écrit : 5 sept. 23, 19:47 J'avais quand même davantage été marqué par la coupe de cheveux de François Civil que par les flics qui roulent à contresens (un "écart de conduite" ha ha ha). Civil, il est encore pire que Gilles 'Monsieur Patate' Lellouche.
Rhaa c'est vilain, ça. Civil - en civil, ah ah le retour - est bien dans le film. Il porte la romance avec l'indic', le cas de conscience, et dirige de main de maître tout le crescendo menant à l'assaut. Son infiltration est super prenante, je flippais pour lui.
Répondre