Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
J'ai beau chercher, je n'ai aucun souvenir d'une scène de viol commis par Waingro dans Heat... S'il s'agit de la jeune prostituée qu'il finit par tuer, l'amorce de la scène se fait après l'acte ("Tu viens de prendre ton pied avec la Faucheuse") et je ne crois pas que son meurtre s'accompagne d'un viol.
- Alexandre Angel
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Y a pas une confusion avec le viol, ou la tentative de.. ( d'autant plus éprouvant que son amorce annonce quelque chose de romantique) d'Elizabeth McGovern par De Niro dans le dernier Sergio Leone ?
Séquence qui a acquis de la sauvagerie et de la crudité depuis la sortie du film, je trouve.
Séquence qui a acquis de la sauvagerie et de la crudité depuis la sortie du film, je trouve.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Non non. Mais bon vous avez probablement raison, il ne devait pas y avoir à proprement parlé un viol mais un tabassage post-coïtale.Alexandre Angel a écrit : ↑21 oct. 21, 17:09 Y a pas une confusion avec le viol, ou la tentative de.. ( d'autant plus éprouvant que son amorce annonce quelque chose de romantique) d'Elizabeth McGovern par De Niro dans le dernier Sergio Leone ?
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Encore pire quand on lit les propos de Leone qui qualifie cette séquence de "scène d'amour" et de "cri d'amour"...Alexandre Angel a écrit : ↑21 oct. 21, 17:09 Y a pas une confusion avec le viol, ou la tentative de.. ( d'autant plus éprouvant que son amorce annonce quelque chose de romantique) d'Elizabeth McGovern par De Niro dans le dernier Sergio Leone ?
Séquence qui a acquis en sauvagerie depuis la sortie du film, je trouve.
Pas la seule séquence de viol problématique dans ce film à mon sens d'ailleurs, mais je dérive.
- Alexandre Angel
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
On peut un peu dériver quand même..
Et il est question de viol, ce qui est au cœur du Ridley Scott je crois (toujours pas vu).
La séquence dans le Leone (peu importe ce qu'il en dit) est quand même assez dure, et pas à l'honneur du comportement de mecs qui sont des sociopathes sans éducation et repères moraux.
En tous cas, j'avais trouvé cette scène crue, réaliste et bien jouée (avec cette conclusion assez forte sur le chauffeur qui arrête sa course et refuse le pourboire).
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Chauffeur joué par le producteur Arnon Milchan, pour l'anecdote.Alexandre Angel a écrit : ↑21 oct. 21, 17:20 (avec cette conclusion assez forte sur le chauffeur qui arrête sa course et refuse le pourboire).
Sinon, nulle trace de scène de viol dans Heat effectivement. Le choc de la scène entre Waingrow et la prostituée vient d'un cut de montage très brutal entre la chevelure de la fille qu'il tire en arrière et le plan d'une bouteille de bière qu'on décapsule. Tout est suggéré, rien n'est montré. Plus tard, la scène où l'on découvre son cadavre est assez bouleversante d'ailleurs.
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Oui c’est ça. Mais la suggestion en question est tellement forte que je la trouve plus dure que certaines scènes de viol montrées.
Dernière modification par Supfiction le 21 oct. 21, 19:30, modifié 1 fois.
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Je crois que la dérive est un peu ma faute :
Le viol est lui aussi une scène attendue, puisqu'elle est inévitable. Non, je n'ai pas trouvé la scène choquante, je l'ai même trouvée assez juste dans son ton et sa durée. L'acte est court et banal pour Adam Driver (et pas si satisfaisant que ça au final), abominable pour sa victime (à juste titre). Rien à voir avec Irréversible, une scène que je déteste au passage (mais je ne vais pas moi aussi contribuer au HS avec ça).
Bref, bref, désolé pour la dérive
(je savais vraiment pas que Mann avait sorti un nouveau director's cut avec une scène de viol, avec la hausse des prix de l'électricité j'ai pas les moyens de racheter Heat tous les six mois... )
La violence qui a choqué un paquet de spectateurs autour de moi dans la salle, c'est celle du duel final. C'est LE moment attendu (et c'est le titre du film, aussi), mais il n'apporte aucune jouissance, aucune paix, il règle des comptes entre les deux antagonistes mais n'a clairement pas une gueule de happy end. Et je crois que ce qui en a choqué certains, c'est que ces spectateurs avaient oublié que la violence fait mal, trop habitués à la violence cool post-Tarantino (pour schématiser) ou aux destructions massives inoffensives sauce Marvel (pour re-schématiser à la truelle).Paroju a écrit : ↑19 oct. 21, 18:22 la lecture de ceci me refroidit un peu
Mais c'est surtout l'idée de me cogner 3 fois la même scène de viol qui me rebute le plus.
D'où ma question : la scène de viol est-elle présente 3 fois ? Est-ce (3 fois) interminable ? (3fois) sordide ? (3 fois) insoutenable ?
Merci de me spoiler
Le viol est lui aussi une scène attendue, puisqu'elle est inévitable. Non, je n'ai pas trouvé la scène choquante, je l'ai même trouvée assez juste dans son ton et sa durée. L'acte est court et banal pour Adam Driver (et pas si satisfaisant que ça au final), abominable pour sa victime (à juste titre). Rien à voir avec Irréversible, une scène que je déteste au passage (mais je ne vais pas moi aussi contribuer au HS avec ça).
Bref, bref, désolé pour la dérive
(je savais vraiment pas que Mann avait sorti un nouveau director's cut avec une scène de viol, avec la hausse des prix de l'électricité j'ai pas les moyens de racheter Heat tous les six mois... )
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Moui, je l'avais trouvé ambigüe, et voir après coup ce qu'en dit Leone n'a fait que confirmer cette ambiguïté.Alexandre Angel a écrit : ↑21 oct. 21, 17:20On peut un peu dériver quand même..
Et il est question de viol, ce qui est au cœur du Ridley Scott je crois (toujours pas vu).
La séquence dans le Leone (peu importe ce qu'il en dit) est quand même assez dure, et pas à l'honneur du comportement de mecs qui sont des sociopathes sans éducation et repères moraux.
En tous cas, j'avais trouvé cette scène crue, réaliste et bien jouée (avec cette conclusion assez forte sur le chauffeur qui arrête sa course et refuse le pourboire).
J'y repensais et je le trouve en effet vraiment bien ce dernier duel. Il fini un peu comme un pied de nez aux promesses que peut nourrir l'ouverture du film. Après avoir levé le voile sur les deux combattants tout deux loin du beaux et preux chevalier d'un monde médiéval parfois fantasmé, Scott fini par les faire se battre, se rouler dans la boue et le sang pour laver leur honneur, d'une manière finalement assez grotesque et vu de haut par celle à laquelle on s'est finalement le plus identifié.tchi-tcha a écrit : ↑21 oct. 21, 17:56 La violence qui a choqué un paquet de spectateurs autour de moi dans la salle, c'est celle du duel final. C'est LE moment attendu (et c'est le titre du film, aussi), mais il n'apporte aucune jouissance, aucune paix, il règle des comptes entre les deux antagonistes mais n'a clairement pas une gueule de happy end. Et je crois que ce qui en a choqué certains, c'est que ces spectateurs avaient oublié que la violence fait mal, trop habitués à la violence cool post-Tarantino (pour schématiser) ou aux destructions massives inoffensives sauce Marvel (pour re-schématiser à la truelle).
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Et à peine de la mienne En fait, j'attendais que quelqu'un évoque le sujet pour poser la question.
Merci pour ton retour.
Cool, je continue alors
En fait, sur 78 votes, 30% considère que le film pose problème (soit 23 votants) et ne le verrait pas avec leur enfant.Supfiction a écrit : ↑21 oct. 21, 16:25Ah. Pas sûr que tout le monde soit d’accord avec ça. En tous cas pas moi.Certified Parent-Safe
Sexual violence : no
Du coup, par curiosité j'ai regardé le score de Gran Torino. On y voit absolument rien du viol, par contre on voit la jeune fille à la suite de ce dernier complètement hagarde et toute sanguinolente. Mais le film est regardable avec ses enfants pour 95% des participants (20 sur 21). À côté de ça, Le cinquième élément pose problème pour 52% des participants
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Bon ben j'ai essayé de remettre le topic sur les rails, ça n'a pas tenu dix minutes
Si c'est comme ça, je m'en vais troller le topic Prometheus en y donnant mon avis sur le covid
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
J'ai bien aimé ce film pour ma part, l'ayant vu au cinéma y'a quelques jours. J'ai hâte d'avoir le 4K.
- tchi-tcha
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Y'a un troll et vous laissez faire :
D'un côté, un des plus beaux films de SF de ces dernières années sur le plan visuel et sonore (Prometheus ça claque) mais avec un scénario bancal au possible (un festival de trous d'air et de personnages aux réactions idiotes).
De l'autre côté, un titre un poil routinier visuellement pour du Ridley Scott (qui a dû considérer que ce n'était pas un film "à grand spectacle"), mais avec un scénario méticuleux et nuancé jouant sur les détails selon les chapitres et points de vue.
Pour un vieux mercenaire grabataire qui aurait renoncé à toute ambition artistique après ses trois premiers films, c'est pas mal, sa carrière.
Par contre, pour celles et ceux qui voudraient aller le voir au cinéma, faudra pas traîner, il ne va pas y rester longtemps.
Plus sérieusement, j'avais aussi pensé à Prometheus devant Le Dernier Duel.zemat a écrit : ↑26 oct. 21, 14:21 LE DERNIER DUEL : 7/10
Le scénario est assez intéressant pour que les 2h30 passent assez vite, la réalisation est vraiment bien dans les scènes de bataille (un peu plus plan-plan pour le reste), tout comme l'interprétation, mais je n'ai pas adoré non plus et sur l'échelle Ridley Scott de la décennie passée je lui préfère largement Prometheus.
D'un côté, un des plus beaux films de SF de ces dernières années sur le plan visuel et sonore (Prometheus ça claque) mais avec un scénario bancal au possible (un festival de trous d'air et de personnages aux réactions idiotes).
De l'autre côté, un titre un poil routinier visuellement pour du Ridley Scott (qui a dû considérer que ce n'était pas un film "à grand spectacle"), mais avec un scénario méticuleux et nuancé jouant sur les détails selon les chapitres et points de vue.
Pour un vieux mercenaire grabataire qui aurait renoncé à toute ambition artistique après ses trois premiers films, c'est pas mal, sa carrière.
Par contre, pour celles et ceux qui voudraient aller le voir au cinéma, faudra pas traîner, il ne va pas y rester longtemps.
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
Si je fais un top Ridley, mon premier serait Alien, mon 2ème Blade Runner et mon 3ème ce film.
Un film très adulte où enfin Scott filme des combats correctement (ce n'était pas le cas dans Gladiator ou Kingdom of Heaven et pourtant j'aime ce dernier du moins dans sa version longue), avec des dialogues d'un haut niveau, une interprétation superbe (Affleck m'a bluffé et c'est une première) et surtout où on fait confiance aux vrais décors (bon ok sauf Paris, mais c'est compréhensible), où la photo a une vraie texture qui ne fait CGI, où on n'est pas dans le tout numérique, où les acteurs ont des choses à défendre, où on ne s'ennuie pas un seule seconde malgré le choix narratif où les trous sont remplis au fur et à mesure.
Alors j'entends certains dire qu'il y a de l'opportunisme avec le #metoo, pourtant c'est beaucoup plus subtil que ça. On est au Moyen Age, Scott nous rappelle qu'on n'en a pas grand chose à foutre des malheurs de la femme, d'ailleurs sa belle mère se charge bien de lui remettre ça en tête, c'est avant tout son propre honneur que Damon veut défendre plutôt que celui de sa femme, et ça c'est très crédible dans le contexte moyenageux. Par contre, il utilise ça pour parler des horreurs qu'on pu subir certaines femmes dans l'indifférence la plus totale. C'est finalement bien amené.
Bref, un très grand film qui nous montre que Scott nous fait une très belle fin de carrière. On verra si cela se confirme avec le filme sur Gucci.
Un film très adulte où enfin Scott filme des combats correctement (ce n'était pas le cas dans Gladiator ou Kingdom of Heaven et pourtant j'aime ce dernier du moins dans sa version longue), avec des dialogues d'un haut niveau, une interprétation superbe (Affleck m'a bluffé et c'est une première) et surtout où on fait confiance aux vrais décors (bon ok sauf Paris, mais c'est compréhensible), où la photo a une vraie texture qui ne fait CGI, où on n'est pas dans le tout numérique, où les acteurs ont des choses à défendre, où on ne s'ennuie pas un seule seconde malgré le choix narratif où les trous sont remplis au fur et à mesure.
Alors j'entends certains dire qu'il y a de l'opportunisme avec le #metoo, pourtant c'est beaucoup plus subtil que ça. On est au Moyen Age, Scott nous rappelle qu'on n'en a pas grand chose à foutre des malheurs de la femme, d'ailleurs sa belle mère se charge bien de lui remettre ça en tête, c'est avant tout son propre honneur que Damon veut défendre plutôt que celui de sa femme, et ça c'est très crédible dans le contexte moyenageux. Par contre, il utilise ça pour parler des horreurs qu'on pu subir certaines femmes dans l'indifférence la plus totale. C'est finalement bien amené.
Bref, un très grand film qui nous montre que Scott nous fait une très belle fin de carrière. On verra si cela se confirme avec le filme sur Gucci.
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- Doublure lumière
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Re: Le Dernier Duel (Ridley Scott - 2021)
La première partie du film semble conforme à l'idéal chevaleresque que l'on connait, avec le seigneur grand guerrier qui risque en permanence sa vie et qui ne reconnaît qu'une autorité celle du roi.
La deuxième partie révèle que Carrouges est un sombre crétin et un stratège calamiteux, qui tombe dans des pièges grossiers (que son propre père savait débusquer) et qui veut faire preuve de panache alors qu'il est complètement dénué de charisme. Ses valeurs étaient déjà passées de mode à l'époque. On est déjà au bas Moyen-Âge et ce sont les prémices d'un État assez décentralisé (où des gens comme Pierre d'Alençon jouent des rôles charnières) qui sont déjà jetées. Le Gris semble un homme de son époque, mais avec une dette d'honneur envers Carrouges. Mais il est complètement amoral, et cette dette lui donne surtout l'illusion d'être une âme noble (c'est un clerc, mais un roturier), au moment où il magouille à fond (la parcelle qu'il convoite concrètement pour lui-même sans savoir que Carrouges allait ensuite épouser celle à qui la parcelle devenait revenir en dot). Et c'est quand Carrouges est promu d'écuyer à chevalier qu'il craque : Le Gris n'est désormais plus son égal, ce que l'autre lui fait bien sentir.
Je me demande d'ailleurs si Ben Affleck (qui a écrit ce segment et qui devait jouer Le Gris à l'origine) n'a pas écrit le tandem Le Gris-Pierre d'Alençon comme une métaphore de sa relation à Harvey Weinstein, le mec que l'on tolérait à Hollywood, parce qu'il faisait (et défaisait) les carrières, en le trouvant juste un peu libertin.
La troisième partie sort clairement d'emblée du dispositif à la Rashomon qu'on avait vu dans les deux premières. Ce n'est pas un film sur l'impossibilité d'établir la vérité, c'est surtout que les deux logiques dans lesquelles les deux personnages précédents se trouvent sont complètement dérisoires depuis le prisme de notre époque, où il y a quand même eu un certain "progrès".
Les différences de points de vue sont en tout cas très intéressantes. Pour la séquence du viol, il n'y a pas que les chaussons, il y a des nuances dès le départ, quand Marguerite ouvre la trappe dans la porte des nuances. Dans la partie Le Gris, on peut voir des mèches blondes qui flottent au vent à travers l'ouverture. Version Marguerite : elle se tient à 30 cm de l'ouverture, aucune mèche ne peut dépasser. Et j'ai déjà trouvé la version du viol dans la deuxième partie déjà accablante pour Le Gris.
La deuxième partie révèle que Carrouges est un sombre crétin et un stratège calamiteux, qui tombe dans des pièges grossiers (que son propre père savait débusquer) et qui veut faire preuve de panache alors qu'il est complètement dénué de charisme. Ses valeurs étaient déjà passées de mode à l'époque. On est déjà au bas Moyen-Âge et ce sont les prémices d'un État assez décentralisé (où des gens comme Pierre d'Alençon jouent des rôles charnières) qui sont déjà jetées. Le Gris semble un homme de son époque, mais avec une dette d'honneur envers Carrouges. Mais il est complètement amoral, et cette dette lui donne surtout l'illusion d'être une âme noble (c'est un clerc, mais un roturier), au moment où il magouille à fond (la parcelle qu'il convoite concrètement pour lui-même sans savoir que Carrouges allait ensuite épouser celle à qui la parcelle devenait revenir en dot). Et c'est quand Carrouges est promu d'écuyer à chevalier qu'il craque : Le Gris n'est désormais plus son égal, ce que l'autre lui fait bien sentir.
Je me demande d'ailleurs si Ben Affleck (qui a écrit ce segment et qui devait jouer Le Gris à l'origine) n'a pas écrit le tandem Le Gris-Pierre d'Alençon comme une métaphore de sa relation à Harvey Weinstein, le mec que l'on tolérait à Hollywood, parce qu'il faisait (et défaisait) les carrières, en le trouvant juste un peu libertin.
La troisième partie sort clairement d'emblée du dispositif à la Rashomon qu'on avait vu dans les deux premières. Ce n'est pas un film sur l'impossibilité d'établir la vérité, c'est surtout que les deux logiques dans lesquelles les deux personnages précédents se trouvent sont complètement dérisoires depuis le prisme de notre époque, où il y a quand même eu un certain "progrès".
Les différences de points de vue sont en tout cas très intéressantes. Pour la séquence du viol, il n'y a pas que les chaussons, il y a des nuances dès le départ, quand Marguerite ouvre la trappe dans la porte des nuances. Dans la partie Le Gris, on peut voir des mèches blondes qui flottent au vent à travers l'ouverture. Version Marguerite : elle se tient à 30 cm de l'ouverture, aucune mèche ne peut dépasser. Et j'ai déjà trouvé la version du viol dans la deuxième partie déjà accablante pour Le Gris.
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