Vinreel a écrit : ↑29 oct. 21, 18:49
Sur le fond, c'est au premier long-métrage de Ridley Scott réalisé en 1977 que l'on pense immédiatement, à savoir les Duellistes, avec Keith Carradine et Harvey Keitel.
NON, NON, NON ET NON !
(et non non non non)
Si j'étais méchant, je dirais que c'est un piège pour étudiant en première année de cinéma. Mais comme j'y ai pensé moi aussi en découvrant le pitch, on va plutôt dire que c'est un mauvais réflexe de cinéphile
Vu l'âge de Sir Ridley, c'est très tentant de vouloir boucler une boucle, de clôturer sa carrière. Après tout, dans les deux cas c'est un film "d'époque" où des scènes se répètent/répondent (les duels hier, le viol aujourd'hui). Sauf qu'un
House of Gucci est déjà en route, et que le bonhomme ne s'arrêtera jamais tant qu'il en aura l'envie et la santé. Alain Resnais avait tourné son film testamentaire en 1977 avec
Providence, ensuite il a continué à réaliser pendant un paquet d'années supplémentaires. Coller "crépusculaire" à tout ce que fait un cinéaste de plus de 75 ans, ça peut marcher avec Eastwood, mais pas ici.
(D'autres auraient aimé qu'il termine sa carrière sur un
Covenant à comparer avec
Alien, histoire de bien montrer la décrépitude de ce faiseur clippesque surestimé. Encore raté.)
Le côté hollywoodien, là aussi je doute. Déjà parce qu'on a connu Ridley Scott plus flamboyant (avec plus de tics de fils de pub, diront les mauvaises langues), et parce que ce moyen-âge n'est ni fantasmé à la
Legend, ni crasseux à l'excès. C'est pas Kaboul, comme dirait l'autre, les pierres sont froides et ça fait du bien de se réchauffer devant la cheminée.
Mais ce côté "non-grand spectacle" n'est pas non plus ce qui explique son insuccès d'après moi. Les retours sont globalement positifs par ici (pour autant que Classik soit un échantillon représentatif), mais la bande-annonce ne vendait pas du rêve. Deux heures trente de Ridley Scott qui refait un énième pâté médiéval avec une lumière gris métallisée, avec en plus un message #Metoo bien lourd pour nous plomber le crâne que non le viol c'est pas bien... pff... on peut pas aller voir aut' chose à la place ?
(Et puis ces temps-ci, soit un film cartonne par magie dès le premier mercredi, soit les salles le dégagent dans la quinzaine sous prétexte d'embouteillage de sorties... Et après ça les cinémas se lamentent de ne plus rien comprendre, pourquoi un film marche plutôt qu'un autre et tout et tout...)