Junk Head (Takahide Hori - 2017)

[tchi-tcha]

Ce drôle d'objet qui arrive officiellement sur nos écrans cette semaine mérite bien une tentative de topic.

Sorti en France ce 18 mai 2022, mais semble-t-il réalisé en 2017 si j'en crois IMDB (et si c'est écrit sur le internet c'est forcément vrai), Junk Head a déjà été évoqué par ici depuis quelques mois, à l'occasion de festivals ou d'avant-premières.

Le plus simple est de commencer par sa bande-annonce :



Quelque chose me dit que son réalisateur a consacré beaucoup plus de temps à ce projet que Michel Hazanavicius à sa sympathique photocopie en français de Ne Coupez Pas en salles au même moment. Takahide Hori est un parfait inconnu pour moi, mais peut-être que certains noms parmi l'équipe technique du film vous seront familiers :



(liste non-exhaustive)

Là, vous commencez à comprendre pourquoi le trailer parle d'un "tour de force".
Vous commencez aussi à comprendre qu'il faudra probablement faire preuve de patience pour voir la suite.
(et encore, heureusement c'est seulement une trilogie, ce n'est pas Avatar)


Et maintenant le moment que vous attendez tous, le multi-quote en rafale (par ordre d'apparition à l'écran) :

Junk Head, de Takahide Hori (2017) 9/10 - Immense coup de coeur pour ce film d'animation en stop motion qui batit un solide univers d'anticipation et un récit bourré d'excellents idées.

De Gérardmer 2022 :

Junk Head : 5.5/10

Junk-head (Hori) : 6/10 (Sortie le 18/05)

Junk Head (Takahide Hori) 7/10
(Au-delà du travail hallucinant et acharné pour produire un tel objet en stop motion - Takahide Hori doit être crédité à peu près à tous les postes au générique, j'avais peur de me retrouver devant un court-métrage excessivement étiré en long format (ce qu'est le projet à la base). Bonne surprise, ça tient très bien la route sur la durée, et c'est plus posé que ce que la bande-annonce laisserait penser. Seul problème : la fin n'en est pas une mais juste la fin d'un premier épisode.)

Junk Head : 6.5/10

J'avoue avoir eu du mal à tenir la distance (j'ai trouvé le récit un peu cahoteux et répétitif par moments, ce qui m'a fait décrocher à plusieurs reprises) mais l'univers créé et surtout le travail titanesque abattu par ce japonais autodidacte complètement fou force le respect. Va falloir s'armer de patience maintenant pour connaître la suite de ce Junk Head 1er du nom dont les 15/20 dernières minutes décoiffent autant qu'elles frustrent vu la façon justement abrupte dont se conclut le film.

Junk Head 7.5/10
Une bonne adaptation officieuse de Blame!

[shubby]

Junk Head 7.5/10
Une bonne adaptation officieuse de Blame!

La BA fait clairement penser à ça ; c'est tout à son honneur. Celui-là je le découvre asap.

[Alibabass]

Le cinéma de Takahide Hori fait penser à celui des Frères Quay ou pas ?

[nobody smith]

La BA fait clairement penser à ça ; c'est tout à son honneur. Celui-là je le découvre asap.

J'y suis allé vierge de toutes informations et l'influence saute rapidement aux yeux. Je ne me suis pas replongé dans Blame! depuis un moment mais il me semble que quelques plans sont des citations directes au manga. Mais s'il y a le même fonctionnement d'exploration de niveaux avec chacun leurs propres règles, Takahide Hori arrive bien à le développer avec ses propres idées. Par contre, il n'est pas aussi radical dans sa narration et préfère rester suffisamment "limpide" pour le spectateur. C'est un peu la seule limite du film à mon goût. D'un autre côté, ça me rend plus tolérant sur certains choix qui en ont décontenancé d'autres (la fin abrupte mentionnée plus haut, sans véritable conclusion).

[tchi-tcha]

Hop hop hop, up up up :

Junk Head : 7/10

Junk "merzbow" Head : 7/10

Pour éviter d'entendre toujours la même ritournelle que le cinéma est mort blablablah ... et pour jouer le contrepied à Dunn :

Junk Head est (pas Le chef d'œuvre de 2022) fascinant d'idées de sens et de fureur. Et il est sortie en salle en plus par un distributeur qui s'appelle UFO et qui, avec The Jokers, font un travail remarquable de fond pour la salle et de forme pour le BR ou UHD (Parasite, ou Oranges Sanguines pour The Jokers) C'est bien la preuve que le cinéma tiens encore la route, sur les récits, les histoires, les formes, la singularité, le réveil et l'éveil.

Et encore une anecdote. Je viens de voir Junk Head en fin d'après-midi avec une 30taines de personnes, en majorité lycéens. J'ai discuté avec eux du film pendant 10 minutes. Il y a un besoin de regarder d'autres formes chez eux, et, à entendre la claque qu'ils ont pris, le cinéma à encore son mot à dire.

Au fait, vous ai-je dit que c'est un projet un peu fou ?

[Alibabass]

J'espère qu'on ne va pas attendre 15 ans pour voir la suite ...

[gnome]

J'espère qu'il sortira en BR et pas seulement en DVD.

[shubby]

Krru Krri Crrra Krrrrrrroooo. Krrri Krucorcraaa keriouuuuh. Krokawaka ? Krekrokroukiroukaratoo !

Mise en abîme Dieu > artiste > ses personnages vertigineuse. Fin un peu à la con, mais interrogation sur le paradis glaçante si ce dernier se réduit à notre vie sur terre et ce que l'on en fait. Blame, oui, mais y'a du Chninkel aussi sur le fond. Léger bémol sur des gimmicks otaku connus (un simili perso féminin qui a tout de la taskete girl lambda, le circuit fermé, noirceur parfois suicidaire - coucou Makoto Shinkai) mais ça colle avec le délire et cette impression de plonger littéralement dans la tête d'un mec. Qq visions malsaines lynchiennes aussi, une ambiance foutraque Gilliamesque... ça va.

7.5/10

[Flol]

Tiens, je ne crois pas en avoir parlé par ici…

L'imagination est débordante, le bestiaire est cauchemardesque et la technique est littéralement bluffante. Un projet complètement fou mené quasi à lui tout seul par Takahide Hori, véritable homme-orchestre sur ce film qui aura pris 7 ans de sa vie afin d'en voir le bout.

Alors même si le résultat n'est pas dénué de défauts (la narration est tout sauf fluide et 1h40 pour raconter ça, ce n'était pas forcément nécessaire), je ne peux que saluer la pugnacité et le talent du mec, pour avoir pondu un tel long-métrage totalement autre, rappelant les univers de Barker, Giger, Tsukamoto ou bien encore les courts-métrages d'animation ultra dérangeants de Robert Morgan (si vous ne connaissez pas encore, c'est fortement conseillé : www.youtube.com/watch?v=eQyDCJS70R0), où tout le monde s'exprime dans un langage fictif fait uniquement de borborygmes gutturaux (à moins que ce soit du néerlandais, en fait).

Et puis il y a ce plaisir indéniable de ne pas savoir sur quoi on va tomber à chaque nouvelle séquence. Un peu comme dans un jeu vidéo, avec passage de niveaux et nouvelles créatures dégueux à affronter.
Sans oublier, pour contrebalancer la glauquerie du truc, un humour un peu idiot qui m'a pas mal amusé (les petits bonhommes en noir sont irrésistibles).

[Mosin-Nagant]

J'ai raté le film en salle et je m'en veux pas mal. Parce que j'aime soutenir ce genre de projet.
Je rattraperai avec Mad God (merci Carlotta) !

[shubby]

Sans oublier, pour contrebalancer la glauquerie du truc, un humour un peu idiot qui m'a pas mal amusé (les petits bonhommes en noir sont irrésistibles).

Le voleur de champignons m'a bien fait marrer

Je rattraperai avec Mad God (merci Carlotta) !

Asap !

[tchi-tcha]

J'ai découvert Junk Head (Takahide Hori - 2017) dans la semaine, sacré délire. Film de quasiment un seul homme, en stopmotion, dont la réalisation c'est étalé sur 7 ans.
Les influences sont assez nombreuses, on pense à Giger pour le côté organique et paysages de couloirs, à Barker pour le côté dégueulasse des monstres, ou encore au vers des sables de Dune.

Il y a aussi un aspect jeu vidéo très marqué sur certaines séquences d'actions, sur leur mise en scène.

En revanche l'intrigue reste très sommaire et répétitive (à l'image de justement de jeux vidéos où on évolue niveau par niveau, quasi littéralement ici), ne justifiant pas forcément la durée du film, même si en soi c'est bien passé. Les touches d'humour, surtout avec les petits hommes en noirs (qui m'ont rappelé les minions dans une version dark), ont bien aidé.