Pour moi tout son cinéma est comme ça : la narration par l'image.Strum a écrit : ↑25 janv. 23, 16:57 Comme promis, mon avis sur le film, un peu différent de celui de GTO. C'est un film où tout est dit par les images et non par l'arc narratif ou les mots assez conventionnels du scénario. Film découvert en salle, en avant-première. A voir en salle, car à mon avis, le film perd quelque chose sur petit écran.
The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
Oui, comme tu dis Strum, il livre des clés de compréhension de cette idéalisation, aussi par le fait paradoxal que lui, Spielberg, par le biais de son alter-ego de Sammy Fabelman ne s'aime guère. Le cinéma comme idéal, c'est exactement ça. Après, j'aurais imaginé sur le sujet des secrets, quelques arrêts mais comme d'habitude, Spielberg enjambe les difficultés pour ne garder que l'imagerie de l'émerveillement.Strum a écrit : ↑28 janv. 23, 15:32 Je veux juste préciser que Spielberg explique dans The Fabelmans - ou donne au spectateur les moyens de le comprendre - pourquoi il filme en idéalisant les choses. Cette mise en abyme fait un des intérêts du film. Et le film n’en contient pas moins certaines fêlures nichées dans certaines images.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
Très gros dossier consacré au film dans le dernier numéro des Cahiers du Cinéma. Je pense G.T.O. que ta prophétie sur mon prévisible assentiment au film s'avérera exacte. Selon l'expression dédiée, je le sens bien celui-là. Les ondes sont des plus positives (le barème aux étoiles de la dernière page avec d'autres rédactions oscille entre "à voir absolument" et "chef d'œuvre").
Cela risque surtout de complexifier encore plus mon cheminement perso face à une filmographie qui m'envoie beaucoup de signaux contradictoires depuis 40 ans.
Cela risque surtout de complexifier encore plus mon cheminement perso face à une filmographie qui m'envoie beaucoup de signaux contradictoires depuis 40 ans.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
A priori Positif propose aussi un dossier Spielberg dans son numéro de février.
Sortie d'ici fin de semaine normalement.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
C'est l'occasion de livrer une petite info/devinette. Depuis 20 ans (le 1er janvier 2003), un film et un seul a réalisé le faramineux exploit d'aligner un carton plein de 4 étoiles dans le tableau-compilation des Cahiers du Cinéma. Pas une seule case vide. Dix participants (5 des Cahiers donc, plus 5 d'autres revues/médias) : tous les dix ont mis la note maximale. J'élimine bien sûr les ressorties figurant en bas de tableau ; il s'agit bien d'une nouvelle sortie.Alexandre Angel a écrit : ↑1 févr. 23, 13:49le barème aux étoiles de la dernière page avec d'autres rédactions oscille entre "à voir absolument" et "chef d'œuvre"
Qui saura trouver quel est ce film-prodige ayant mis absolument tout le monde d'accord sur sa nature de chef-d'oeuvre ?
(bon d'accord, je ne lis plus les CdC depuis quelques années, mais je doute fort qu'un seul autre ait réédité cet exploit)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
Gerry? (même si, vu comme tu formules la question, je doute que ce soit un film dont on se souvienne vraiment)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
Tu m'aurais dit "depuis 2001", j'aurais dégainé Mullholand Drive ou Millenium Mambo.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
2001, ça non?
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
Ah: Elephant?
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
Et sinon, la conversation a été déplacée là : viewtopic.php?p=3020406#p3020406
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)
J'avais vu juste.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Le dernier Spielberg est une grande réussite qui parvient, en 2023, à me (re)concilier avec l'œuvre du petit génie des années 70. Si mon sentiment personnel ne démord pas de l'inégalité de cette dernière, la richesse du dernier opus crée une sorte d'appel d'air frappé d'une évidence, que d'aucuns ont entériné bien avant moi (ce qui n'empêche pas que Spielberg fut, en quelque sorte, mon cinéaste préféré quand j'étais adolescent) : Spielberg, donc, ce n'est pas rien.
Et plus que The Post, qui rissolait déjà de maturité dans la gestion de son récit, The Fabelmans va plus loin encore dans la prise en charge, riche et pénétrante, par la manière spielbergienne d'une pâte autobiographique dont la survenue dans l'actualité du cinéma ne laisse pas de surprendre, même si on l'a quelque peu sentie venir.
L'accomplissement stylistique que représente The Fabelmans se situe à la croisée précise d'un scénario (bravo à Tony Kushner) qui sait ménager la surprise dans le prévisible (comment constamment désamorcer, sans forcément les subvertir, les clichés et les lieux communs inhérents à l'exercice (auto)biographique ) et d'une mise en scène au diapason, qui donne l'impression, par le traitement formel, de donner à voir d'un œil nouveau des conventions vues des dizaines de fois ailleurs, comme par exemple les inévitables harcèlements par les caïds du lycée ici filmées, jouées et réalisées comme si on les voyait pour la première fois.
Cette intelligence permanente du traitement confère au film une sorte d'éclatante santé qu'il y a encore quelques années (on va dire avant Lincoln), j'aurais personnellement été incapable d'imaginer chez le réalisateur.
On y reviendra.
Et plus que The Post, qui rissolait déjà de maturité dans la gestion de son récit, The Fabelmans va plus loin encore dans la prise en charge, riche et pénétrante, par la manière spielbergienne d'une pâte autobiographique dont la survenue dans l'actualité du cinéma ne laisse pas de surprendre, même si on l'a quelque peu sentie venir.
L'accomplissement stylistique que représente The Fabelmans se situe à la croisée précise d'un scénario (bravo à Tony Kushner) qui sait ménager la surprise dans le prévisible (comment constamment désamorcer, sans forcément les subvertir, les clichés et les lieux communs inhérents à l'exercice (auto)biographique ) et d'une mise en scène au diapason, qui donne l'impression, par le traitement formel, de donner à voir d'un œil nouveau des conventions vues des dizaines de fois ailleurs, comme par exemple les inévitables harcèlements par les caïds du lycée ici filmées, jouées et réalisées comme si on les voyait pour la première fois.
Cette intelligence permanente du traitement confère au film une sorte d'éclatante santé qu'il y a encore quelques années (on va dire avant Lincoln), j'aurais personnellement été incapable d'imaginer chez le réalisateur.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Alexandre Angel a écrit : ↑19 févr. 23, 23:27 Le dernier Spielberg est une grande réussite qui parvient, en 2023, à me (re)concilier avec l'œuvre du petit génie des années 70. Si mon sentiment personnel ne démord pas de l'inégalité de cette dernière, la richesse du dernier opus crée une sorte d'appel d'air frappé d'une évidence, que d'aucuns ont entériné bien avant moi (ce qui n'empêche pas que Spielberg fut, en quelque sorte, mon cinéaste préféré quand j'étais adolescent) : Spielberg, donc, ce n'est pas rien.
Et plus que The Post, qui rissolait déjà de maturité dans la gestion de son récit, The Fabelmans va plus loin encore dans la prise en charge, riche et pénétrante, par la manière spielbergienne d'une pâte autobiographique dont la survenue dans l'actualité du cinéma ne laisse pas de surprendre, même si on l'a quelque peu sentie venir.
L'accomplissement stylistique que représente The Fabelmans se situe à la croisée précise d'un scénario (bravo à Tony Kushner) qui sait ménager la surprise dans le prévisible (comment constamment désamorcer, sans forcément les subvertir, les clichés et les lieux communs inhérents à l'exercice (auto)biographique ) et d'une mise en scène au diapason, qui donne l'impression, par le traitement formel, de donner à voir d'un œil nouveau des conventions vues des dizaines de fois ailleurs, comme par exemple les inévitables harcèlements par les caïds du lycée ici filmées, jouées et réalisées comme si on les voyait pour la première fois.
Tu trouves réellement inédite la manière qu'à Spielberg de montrer ces vilains bully qui tourmentent et humilient le pauvre Sammy, franchement ?! On ne peut pas dire qu'avec ce film Spielberg tranche réellement dans le cliché, ou qu'il en souhaite la rupture, des scènes comme celles des bully du lycée, de crise familiale, jusqu'à la déclaration d'amour au cinéma à la Cinéma Paradisio, et de tous ses plans de petit garçon émerveillé par la lux magica, ça souffre quand même d'une familiarité et de déjà vu. A la rigueur, ce que l'on peut dire, c'est que Spielberg joue de ces conventions mais pas au point de les renouveler, ou qu'il les filme sous un jour inédit. Alexandre, tu forces un peu
Euh pareil, en quoi le traitement est-il si intelligent, va falloir m'expliquer un peu ? Sinon, n'avais tu pas ces dernières semaines un peu préparé ta réconciliation, mise artificiellement en crise , avec tonton Spielberg ? De ton propre aveu, ne disais-tu pas avoir envie d'y croire ? Sur ce coup-là, je ne doute pas de ta sincérité mais quelque peu de ton impartialité.Alexandre Angel a écrit :
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)
Je ne te cache pas que j'étais sûr que tu allais réagir là-dessusG.T.O a écrit : ↑20 févr. 23, 10:01 Tu trouves réellement inédite la manière qu'à Spielberg de montrer ces vilains bully qui tourmentent et humilient le pauvre Sammy, franchement ?! On ne peut pas dire qu'avec ce film Spielberg tranche réellement dans le cliché, ou qu'il en souhaite la rupture, des scènes comme celles des bully du lycée, de crise familiale, jusqu'à la déclaration d'amour au cinéma à la Cinéma Paradisio, et de tous ses plans de petit garçon émerveillé par la lux magica, ça souffre quand même d'une familiarité et de déjà vu.
Je reconnais que ma formulation est exagérée. Mais j'insiste sur un plan, le style étant ici souverain, madré (on sent un métier extraordinaire), ces séquences qui véhiculent plein de clichetons que Spielberg ne cherche même pas à éviter, vu qu'il est hollywoodien jusqu'au bout des ongles, je trouve qu'il les renouvelle. Je n'ai pas dit qu'il les révolutionne mais il les renouvelle. D'abord scénaristiquement au sens où les "méchants", certes punis, le sont d'une manière étrange, biscornue, peu triomphaliste. La soirée s'accouche quand même dans la douleur et et Sam perd sa petite amie goy aussi sec. Les circonvolutions sont, sinon dérangeantes (là il ne faut pas exagérer encore que certains passages avec la mère), du moins tordues, ambivalentes.
Ensuite, la mise en scène (je parlais de métier plus haut) est d'une précision, d'une discrète et constante invention qui entretiennent un sentiment de fraîcheur formelle qui dépoussière totalement des canevas vus mille fois. C'est exactement ça que je voulais dire.
Cela fait 10 ans que je la sens venir
Si c'est artificiel, c'est un artifice qui a tenu 25 ans. Spielberg m'est tombé des yeux avec La Couleur pourpre, soit en 1986. J'ai fini par renier totalement Indiana Jones et E.T. dans la foulée (ainsi que toutes les productions Amblin que je jugeais infantilisantes, même que je n'ai pas totalement changé d'avis). D'autant qu'à cette époque, soit au début de ma vie d'étudiant et pendant des années, les copains avec qui je parlais ciné ne daignaient même pas citer ces titres. C'était un peu comme parler de Supertramp quand on ne jurait que par les Ramones, le Velvet, les Flamin'Groovies ou les Go-Betweens.
Cela a commencé de se décoincer non pas avec La Guerre des Mondes (pas plus qu'en 1994, avec la pourtant très importante Liste de Schindler,) Guerre des Mondes que j'avais détestée (je suis revenu dessus depuis) mais avec Lincoln, que je trouvais brillant, très politique (au sens grec du terme), bref, qui m'avait séduit.
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