Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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tchi-tcha
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par tchi-tcha »

Pas très envie de développer les nombreux points du film qui me posent problème (un exemple : autant sa danse au début du film était prodigieuse, autant la sortie de Margot Robbie qui disparait littéralement dans le noir me semble petit bras), je rebondirai juste sur ça :
Thaddeus a écrit : 21 janv. 23, 21:56 Spike Jonze en simili-Michael Curtiz
Pas du tout pensé à Michael Curtiz en ce qui me concerne. Je voyais beaucoup plus la réminiscence d'un Erich von Stroheim, par exemple. Même si, selon la légende, Curtiz a eu du mal à s'adapter à la langue anglaise à son arrivée, il s'est ensuite parfaitement acclimaté au cinéma parlant (à la différence du réalisateur allemand de Babylon, qui comme beaucoup d'autres personnages secondaires disparait du film dès qu'on n'a plus besoin de lui).
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tchi-tcha
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par tchi-tcha »

Watkinssien a écrit : 19 janv. 23, 08:55 Reste que selon la moitié du verre que l'on prend, c'est le rejet ou l'extase.
Ça peut aussi n'être ni rejet ni extase sans pour autant tomber dans un "en même temps" macronien, non ?

(...) un film de sale gosse perturbateur, provocateur et insolent.
Un ride virtuose et revigorant, oui, régulièrement. Mais si toute l'énergie déployée tend à nous amener sur ces larmes dans les yeux de Manuel lors de la fameuse séquence Singing Avatar in the Rain, je ne vois pas trop ce qu'il peut bien y avoir au final de perturbateur ou d'insolent, ni même de vaguement provocateur, dans ces trois heures de déclaration d'amour/haine à Hollywood.

Enfant pourri-gâté le temps de ce projet pharaonique, oui, mais sale gosse certainement pas. Ou alors tu confonds avec le S.O.B. de Blake Edwards.
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Watkinssien »

tchi-tcha a écrit : 28 janv. 23, 10:04
Watkinssien a écrit : 19 janv. 23, 08:55 Reste que selon la moitié du verre que l'on prend, c'est le rejet ou l'extase.
Ça peut aussi n'être ni rejet ni extase sans pour autant tomber dans un "en même temps" macronien, non ?
Pas tout compris, tchi-tcha! :wink: Oui, bien évidemment on peut parfaitement rester indifférent, mais le ventre mou me semble plus minoritaire que les gens qui ont aimé et les gens qui n'ont pas du tout apprécié.

(...) un film de sale gosse perturbateur, provocateur et insolent.
Un ride virtuose et revigorant, oui, régulièrement. Mais si toute l'énergie déployée tend à nous amener sur ces larmes dans les yeux de Manuel lors de la fameuse séquence Singing Avatar in the Rain, je ne vois pas trop ce qu'il peut bien y avoir au final de perturbateur ou d'insolent, ni même de vaguement provocateur, dans ces trois heures de déclaration d'amour/haine à Hollywood.

Enfant pourri-gâté le temps de ce projet pharaonique, oui, mais sale gosse certainement pas. Ou alors tu confonds avec le S.O.B. de Blake Edwards.
Quand un film divise autant, soit clivant de manière aussi abrupte, je peux m'autoriser à penser qu'il y a derrière cette œuvre ogresse une vraie méchanceté dans le geste artistique.

Et ce depuis au moins Whiplash. Chazelle a toujours signé des films remplis d'amertume, sous couvert d'une enveloppe formelle totalement maîtrisée, parfois flamboyante (comme La La Land), il y a dans son cinéma une colère contenue, une rage, quelque chose qui bout, une profonde mélancolie.
Ce qui est plutôt surprenant, c'est que cela vienne de quelqu'un d'aussi frais et jeune dans le paysage cinématographique.

Le côté enfant pourri-gâté que tu évoques est alors aussi discutable car si Chazelle parvient à obtenir le moyen de ses ambitions, c'est que d'autres personnes lui ont permis de le faire et ont compris l'énergie à la fois enthousiasmante et dévastatrice de ses projets, en l'occurrence ici dans Babylon.

Sous couvert d'un argument complètement critique, l'éminent G.T.O. avait évoqué pour appuyer son non-amour pour Chazelle qu'il était " si jeune et déjà vieux con". Outre le sens de la formule servant à éreinter le fond de son cinéma, il y a quelque chose de profondément intéressant à creuser sur les projets que choisit ce cinéaste et comme il est en train de construire une œuvre (que l'on apprécie ou pas) cohérente et démontrant une volonté de ne pas être entièrement plaisant, de jouer sur des ambiguïtés qu'un esprit lucide et peut-être trop mâture ose mettre en avant, comme un artiste en réaction et souvent en désaccord avec le formatage actuel.

Avec Babylon, il se permet de faire un point sur l'état du cinéma au moment il est entré dans cette industrie depuis 2009. Pas étonnant qu'il choisisse dans son "medley" qui fait tant parler un film comme Avatar à la fois par la place que l'opus de Cameron a dans l'histoire du cinéma et aussi parce que c'est sorti l'année où Chazelle a réalisé son premier film Guy and Madeline on a Park Bench.
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par tchi-tcha »

Chic, des arguments ! On va pouvoir se mettre sur la gueule un dimanche sur ClaCla :D
Watkinssien a écrit : 29 janv. 23, 14:33 ...on peut parfaitement rester indifférent, mais le ventre mou me semble plus minoritaire que les gens qui ont aimé et les gens qui n'ont pas du tout apprécié.
Le film nous est arrivé précédé de sa réputation de gros flop boursoufflé et outrancier descendu par la critique US. Fatalement, on ne va pas simplement voir le nouveau Damien Chazelle, on est aussi invité/incité à se positionner : rejet (oui, c'est une grosse bouse d'éléphant) ou extase (comme d'hab la presse américaine démolit un chef d'oeuvre). Sauf que, encore une fois, il y a tout un éventail de notes entre 0 et 10/10, tu sais.

Ce qui m'a laissé indifférent, c'est cette obsession infantile du pipi/caca (Chazelle n'est ni Fellini ni Ferreri, son rapport au corps reste désespérément propre), c'est la trajectoire de ses deux vedettes (un canevas classique d'ascension et de chute qui s'achève sur deux idées visuelles d'une étonnante pauvreté, suicide vu par une porte entrebaillée pour la star has been, disparition littéralement dans le noir pour l'étoile filante), ce sont tous les personnages secondaires qui ne sont là que quand on a besoin d'eux (la chinoise couteau suisse, le trompettiste passé au cirage, Manuel lui-même), c'est le message final balancé comme un parpaing ("le cinéma c'est beau").

Ça ne veut pas dire que Babylon m'aurait laissé indifférent dans sa globalité, juste que j'y ai vu trop de défauts pour rejoindre le camp des exaltés. Mais ça ne me fait pas pour autant basculer dans le rejet. Au lieu de me tomber dessus parce que j'ai mis une meilleure note à Mayday (un des meilleurs Gerard Butler, j'insiste), il faudrait relire ce que j'en écrivais : il y a une énergie folle (mal canalisée par moments mais folle quand même) et le tandem Brad Pitt/Margot Robbie m'a emballé. Ce n'était pas gagné, l'ombre de Tarantino plane au dessus de leurs têtes (Brad Pitt et ses accents, Margot Robbie qui va se voir au cinéma), mais ils abattent un sacré boulot. Devant la danse de Margot Robbie, j'étais comme De Niro découvrant Sharon Stone dans Casino : tu sais que cette fille va t'attirer des emmerdes jusqu'au cou mais tu ne peux rien faire d'autre qu'en tomber amoureux direct.


Quant à l'énergie déployée, ça va être l'occasion de t'annoncer une mauvaise nouvelle :
Watkinssien a écrit : 29 janv. 23, 14:33 il y a dans son cinéma une colère contenue, une rage, quelque chose qui bout, une profonde mélancolie. Ce qui est plutôt surprenant, c'est que cela vienne de quelqu'un d'aussi frais et jeune dans le paysage cinématographique.
Non mais c'est quoi ce discours de vieux con qui s'étonne de voir de la colère chez un jeune alors que c'est bien connu les jeunes d'aujourd'hui ils sont résignés et ils ne croient plus en rien ?
(oui, toi aussi tu es un vieux con, bienvenue au club :mrgreen: )

Du peu que j'ai vu de Damien Chazelle (seulement quatre films, je ne connais pas le premier), c'est principalement un cinéma de l'exaltation (même dans First Man). Ce qui m'y gonfle, c'est sa vision adolescente fantasmée d'un Art Majuscule dont la beauté n'aurait d'égale que la cruauté des sacrifices humains qu'il exige (on n'est pas dans Die Hard 2 mais le bodycount reste sévère pour les petites mains, entre un figurant embroché ou un caméraman cuit au four). Qu'il aille dire ça à Richard Thorpe qui n'aurait jamais fait une heure supplémentaire de toute sa vie, à Claude Chabrol pour qui le menu du restaurant comptait autant que le storyboard, ou à Kubrick qui a su farouchement préserver son indépendance et sa vie privée loin de Los Angeles. Et qu'il m'explique ce qu'il a dû sacrifier pour Babylon : des figurants au gens qui ont bossé sur les décors ou sur l'anus de l'éléphant, on ne lui a pas refusé grand chose (son enthousiasme a conquis son casting, ses statuettes aux Oscars auront convaincu les financeurs de se lancer dans l'aventure, quel chemin de croix).

Mais il y a une vraie exaltation qui se dégage de ses films à leur meilleur, qu'on aurait tort de réduire au simple travail d'un "brillant technicien" (la façon dont la grue investit l'espace le temps de la soirée orgiaque, c'est plus que du seul brio technique). Que cette exaltation s'accompagne d'une forme de rage et de mélancolie, ça ne me semble pas être la preuve d'une étonnante maturité, ça s'appelle la jeunesse. Et je suis en fait surpris que tu sois surpris de la trouver chez un cinéaste à peine trentenaire au moment de Whilplash et La La Land (cet Oscar éclair du meilleur film).
Mais après, la fougue de la jeunesse n'empêche pas d'être aussi un vieux con dans sa tête ou un enfant trop sage et trop propre sur lui pour jouer la provoc' (#team El D. ou #team G.T.O au choix), ce n'est pas incompatible :fiou:


Et pour finir, un dernier mot sur la séquence "Singing Avatar in the Rain" (oui, je suis fier de ma formule :oops: ) :
Watkinssien a écrit : 29 janv. 23, 14:33Pas étonnant qu'il choisisse dans son "medley" qui fait tant parler un film comme Avatar à la fois par la place que l'opus de Cameron a dans l'histoire du cinéma et aussi parce que c'est sorti l'année où Chazelle a réalisé son premier film Guy and Madeline on a Park Bench.
Je ne vais pas m'éterniser sur l'aspect méta de la scène, déjà développé par d'autres de Flol à Thaddeus dont je rejoins les teams (à condition que l'adhésion à la team Flol soit gratuite, hein), je vais seulement proposer quelques arguments pragmatiques et quelques tentatives d'explication terre à terre :

- La séquence est ratée parce que méta, Manuel ne peut pas avoir vu Avatar ou Terminator. J'ai vérifié sur le internet, ces films n'étaient pas encore tournés en 1952. La séquence nous sort de la temporalité de Babylon, elle nous sort du film (en plus d'être mal branlée au possible).
- Si Avatar est cité mais pas Star Wars, ce n'est pas parce que Chazelle se prétend l'égal de tous les réalisateurs qui parsèment son clip d'étudiant en deuxième année de cinéma option Godard. C'est pour des questions légales et financières : c'est plus simple et moins cher de prendre deux secondes de Titanic que de demander des images de La Guerre des Étoiles à Disney.
- Ce besoin de faire du méta, c'est une façon inconsciente de dire que non, Babylon n'est pas qu'un remake trash de Singing in the Rain, non non, vraiment pas, c'est BIEN PLUS que ça. Mais était-il nécessaire de nous balancer ce long clip ? Chantons sous la pluie aurait suffi : Manuel voit d'abord le Hollywood qu'il a connu réduit à un simple gag (il a trop aimé Margot Robbie pour ne pas souffrir quand on rit d'une actrice dont le parlant a tué la carrière), mais le film est tellement euphorisant (par ses numéros musicaux, par son optimisme qui fait triompher l'amour) qu'il sort de la salle avec des larmes de joie car la séance lui a rappelé que le cinéma est toujours magique (lui qui confessait au vigile du studio ne plus y aller très souvent) et qu'il a bien participé à quelque chose de plus grand que lui comme il en avait rêvé. Pas besoin de convoquer Bunuel ou Cameron pour ça.


(batfunk va encore trouver que je ne sais pas faire court :? )
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par LeRationaliste »

Je suis allé voir le film hier. Une deuxième fois. Ça ne m’étais pas arrivé depuis The Northman.

J’ai bien aimé. Au départ, la première fois que j’en ai entendu parlé, je me suis dit "Un film sur le tournage de Intolerance de Griffith ? Une adaptation de Hollywod Babylone de Kenneth Anger ? Pourquoi pas". Quand j’en ai su plus, j’ai d’abord pensé : "Oh, pfff, encore un film sur le passage du muet au parlant ? On ne peut pas passer à autre chose ?" puis je me suis ravisé et suis allé voir le film.
Le film n’est pas exempt de défauts. D’abord, certains mouvements de caméra un peu redondants (le zoom sur la trompette de Sidney Palmer), des sujets pas assez traités (le cinéma en tant qu’art mineur), la scène inutile de l’hôpital psychiatrique, et aussi la fin assez maladroite (quoique logique en se disant qu'elle brise un peu le quatrième mur avec les extraits de films) mais qui heureusement se rattrape au tout dernier moment. Pour le reste, c’est un parti pris qui ne m’a pas rebuté. C’est fait comme un biopic et comme il parle d’une période et non d’un artiste en particulier, je lui en veux moins de représenter la création cinématographique. Surtout qu’il s’agit d’un art mineur : le montage parallèle entre les débuts de Manuel et de Nellie est déjà assez parlant (haha) comme ça. Surtout que la première fois, la scène de tournage avec Otto où c’est le bordel me plait beaucoup et la scène où ils doivent faire monter à plusieurs Jack Conrad en haut de la colline parce qu’il est complètement bourré était hilarante. L’autre est bien sûr l’enchaînement des pétages de plomb de l’assistant de Ruth à la moindre perturbation sonore.
Je ne pense pas que Damien Chazelle voulait être provocateur ou insolent, et puis je ne vois pas en quoi ça en aurait fait un film surprenant et imprévisible. D’ailleurs, il voulait montrer un envers du décor, mais pas pour dire "Singin’ in the Rain n’était pas la réalité", mais "la réalité n’était pas que Singin’ in the Rain". On le voit avec la scène où Nellie est à New York.
Damien Chazelle et Justin Hurwitz voulaient doter Babylon d'un univers musical qui ne soit pas anachronique au point de faire sortir le spectateur des années 1920, mais tout de même très éloigné de la représentation habituelle du jazz pittoresque de cette décennie. Le compositeur explique :

"C'est beaucoup plus sauvage et plus agressif. Il faut garder à l'esprit que la musique qui a été enregistrée et archivée dans les années 20 ne représente qu'une infime partie de la musique jouée à Los Angeles à l'époque. Car on entendait également une musique underground, qui n’a jamais eu l’occasion d’être enregistrée. Nous voulions imaginer la profondeur, la variété et la gamme sauvage des sons ayant pu exister, mais dont nous n’aurons jamais réellement connaissance."
J'ai retrouvé ça. Après, le compositeur a du écouter des musiques plus récentes pour composer, et ce n'est pas inapproprié. J'irai même plus loin. Rosso a cité Lurhmann, et on retrouve la même chose dans son biopic sur Elvis. Dans la scène où le King monte sur scène et fait sensation la première fois, on entend un gros tiré de cordes sur une guitare électrique que normalement, ne s’entend pas avant au moins la seconde moitié des années 60. Ce qui est cela dit cohérent, vu que Presley a influencé les futurs assauts sonores punk, rock et hard rock. C’est à mon sens le meilleur aspect des biopics : permettre au public de plus en plus éloigné de l’époque en question de ressentir ce que le public ressentait en écoutant ces personnes pour la première fois. Car au bout d’un moment, la contextualisation a ses limites et ne suffit plus pour se faire une idée sur certains périodes ou artistes. Il faut limite avoir vécu à l’époque. J’en ai été définitivement convaincu avec la scène où il interprète "Trouble", dans une version des plus fracassantes que j’ai comparé avec la version réelle. Que Chazelle ait voulu ce rendu ne m’étonne pas et me ravit, même. Et on peut faire la même remarque pour les grossièretés mitraillées et l’attitude de Nellie, se basant sur Clara Bow dont les scandales provoquaient le même dégout.
Bogus a écrit : 23 janv. 23, 13:27 Chantons sous la pluie était un enchantement mais ça n’était pas la réalité semble dire Damien Chazelle. Je vais vous emmener fouiner dans la presse à scandale, les poubelles et remuer la merde (d’éléphant).
Soit. On adhère ou pas au ton du film, son mauvais goût assumé, sa mise en scène virtuose et son rythme frénétique. La folie a remplacé la magie.
Mais au bout de trois heure de film qu’est-ce qu’on m’a raconté? Il y a surtout un vrai problème de scénario selon moi. Il aurait fallu un scénariste pour chapeauter tout ça.
Je n’ai pas compris qui était cette femme asiatique qui apporte son lot d’exotisme sophistiqué à ces soirées débridées? Qui est-elle? Que fait-elle (actrice? Chanteuse? Rédactrice d’interstice??)? Qu’apporte-t-elle à l’histoire?
Autre exemple avec Jack Conrad.
Il y a cette cet échange avec la chroniqueuse mondaine où Brad Pitt nous brise le cœur.
Mais qu’a-t-il accompli pendant le film? Quel a été son parcours?
D’une manière générale je ne me suis pas attaché aux personnages.
Et cette fin aussi déroutante que le reste du film si ce n’est plus.

Sinon il y a toute cette séquence hallucinante avec Tobey maguire. Presque un film dans le film. J’ai vraiment eu les jetons. Chazelle a un vrai avenir dans le film noir.
Et j’ai eu une épiphanie lorsque j’ai reconnu le gamin de Mars Attacks! qui incarne ici ce pauvre George.
Le personnage de Fay Zhu est à mon sens le plus intéressant du film. C’est une actrice, une danseuse et une technicienne. Mais surtout, c’est elle, l’Ange gardien (elle est inspirée de Marlene Ditriech en même temps) de cet Hollywood-là. Avec le personnage de George, homme de confiance de Conrad, elle est la vraie gardienne de la magie d’Hollywood. Elle danse au tout début, apporte le parfum exotique comme son modèle réel, on la voit ensuite parler avec Jack Conrad. Donc elle le connaît depuis belle lurette. Puis elle fait les intertitres, partie importante des films muets de l’époque. Elle est en amorce lorsque Nellie se dévoile sur son premier tournage. Grâce à son sang-froid (cachant mal une lassitude certes), lorsque cette dernière se fait mordre par un crotale, elle arrive à régler le problème sans céder à la panique ni à la bêtise. Mais dès lors qu’elle se fait écarter quand la société morale décide de mettre Hollywood au pas après la crise de 1929, elle n’est plus là pour garantir cette magie, cette folie débridée mais sans trop de conséquences. La bascule se traduit dans la scène avec les gangsters. Les exécutifs du studio Kinescope sont remplacés par James mcKay joué par Maguire. Le manoir sur une colline est remplacée par un bunker souterrain, les musiciens de jazz et le nain par des combats clandestins ultra-violents, l’éléphant relativement placide par un crocodile franchement agressif, et la fameuse danseuse par un être sauvage bouffant des rats, et les invités chic par des marginaux armés jusqu’aux dents. C’était filmé de façon plus large et virtuose avec le manoir, c’est plus serré et presque caméra à l’épaule avec le bunker.
Jack Conrad, lui, n’est pas le sujet de l’accomplissement. Comme le but est de représenter une période, il a déjà accompli : il est une star accomplie. Parler de rise and fall est à la fois réducteur puisque ce n’est pas que ce schéma, et trop large puisque tout le monde perd à la fin. Conrad représente le vétéran qui se croit malin, qu’il est mieux que les autres parce qu’il a anticipé un changement, sans accepter qu’il va passer par pertes et fracas. Si la scène de sa mort est assez prévisible avec la mise en scène, elle reste logique. Ce serait plus grossier s’il n’y avait pas le fait de se compromettre dans des films nuls pour continuer. Et c’est cohérent avec le reste : les acteurs meurent brutalement. A côté, les réalisateurs disparaissent (Ruth et Otto) et la critique Elinor meurt au bout d’une bonne longévité. Seuls les techniciens, les gens d’à côté, survivent. Palmer joue dans un bar fréquenté uniquement par des Noirs, Fay se barre en Europe pour bosser avec Pathé (la seule avoir encore du boulot) et Manuel quitte même le pays.
Watkinssien a écrit : 23 janv. 23, 13:40 Le film divise fortement dans ce que nous pouvons supporter de voir ou pas à l'écran, à ce que je lis.

C'est la marque des films atypiques car énervants, bousculant les attentes et les différentes réceptions des spectateurs. Une œuvre qui peut transformer le plomb en or et inversement.

Babylon fait parler beaucoup autant ses détracteurs que ses admirateurs (ce qui est généralement un bon signe).
Je sais qu'une deuxième révision éclaircira les qualités et défauts, même si je vois beaucoup plus de très bonnes et brillantes idées de cinéma pour l'instant. Cela va s'avérer indispensable pour ma part.
En plus, Chazelle s’en réjouit totalement. Il a même parlé de haine contre Hollywood et d’amour pour le cinéma.
tchi-tcha a écrit : 29 janv. 23, 17:47 Chic, des arguments ! On va pouvoir se mettre sur la gueule un dimanche sur ClaCla :D
Watkinssien a écrit : 29 janv. 23, 14:33 ...on peut parfaitement rester indifférent, mais le ventre mou me semble plus minoritaire que les gens qui ont aimé et les gens qui n'ont pas du tout apprécié.
Le film nous est arrivé précédé de sa réputation de gros flop boursoufflé et outrancier descendu par la critique US. Fatalement, on ne va pas simplement voir le nouveau Damien Chazelle, on est aussi invité/incité à se positionner : rejet (oui, c'est une grosse bouse d'éléphant) ou extase (comme d'hab la presse américaine démolit un chef d'oeuvre). Sauf que, encore une fois, il y a tout un éventail de notes entre 0 et 10/10, tu sais.
Juste une question : que penses-tu du film La Porte du Paradis ? Isabelle Huppert en parle comme un film extrême, d'ailleurs : "s'il avait été accueilli de manière plus tiède, je ne crois pas qu'on s'en serait remis." Bravo d'avoir cité Casino, par contre. J'y ai pensé après coup avec le montage entre les plans de démolition des studios, les deux articles parlant de Elinor et Nellie. J'ai repensé au monologue final de Robert de Niro : "Cette ville ne sera plus jamais la même (...) Aujourd'hui, tout s'est perdu." Surtout que lui aussi a pu être taxé de frimeur et vulgaire.


Sinon, si j’ai donc trouvé le film très bien, je pense que ça devra être la dernière fois qu’on évoque cette période. Je ne vois pas d’autres façons de la raconter. On est même revenus au muet exprès pour The Artist. Je pense qu’il existe d’autres périodes pour parler du basculement entre deux périodes, réussissant à certains et pas à d’autres. Notamment avec la concurrence sauvage de la TV dans les années 50-60 et le passage de l’analogique au numérique.

Tout ceci se conclut par un 7,5/10.

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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par tchi-tcha »

LeRationaliste a écrit : 29 janv. 23, 18:01
tchi-tcha a écrit : 29 janv. 23, 17:47 Le film nous est arrivé précédé de sa réputation de gros flop boursoufflé et outrancier descendu par la critique US. Fatalement, on ne va pas simplement voir le nouveau Damien Chazelle, on est aussi invité/incité à se positionner : rejet (oui, c'est une grosse bouse d'éléphant) ou extase (comme d'hab la presse américaine démolit un chef d'oeuvre). Sauf que, encore une fois, il y a tout un éventail de notes entre 0 et 10/10, tu sais.
Juste une question : que penses-tu du film La Porte du Paradis ? Isabelle Huppert en parle comme un film extrême, d'ailleurs : "s'il avait été accueilli de manière plus tiède, je ne crois pas qu'on s'en serait remis."
J'ai le droit de botter en touche ? Trop jeune pour avoir vu La Porte du Paradis à sa sortie, j'en avais déjà beaucoup lu/entendu sur sa légende et sur sa réhabilitation via la version longue avant de découvrir cette dernière. Je dirai que c'est un film radical dans le fait qu'il va au bout de ses idées (thématiques et/ou formelles), j'ajouterai que je le préfère au Voyage au bout de l'enfer (mais là je suis minoritaire sur Classik, il arrive loin derrière The Deer Hunter dans le Top 100 édition 2022), mais ça reste un pur film hollywoodien. Ayant participé au tournage, Zaza peut le trouver "extrême" et y voir l'explication de son échec, ça reste nettement moins radical qu'un Tetsuo, qu'un Twin Peaks : Fire Walk with Me ou qu'un Rivette de dix heures.

Quant à dire que Babylon sera à Chazelle ce que Heaven's Gate a été à Cimino, je ne me risquerai certainement pas à un tel pronostic. D'autant que contrairement à son aîné, Chazelle pourra toujours se tourner vers Netflix si les résultats de son petits dernier refroidissent Hollywood.

t.t.
Dernière modification par tchi-tcha le 29 janv. 23, 22:17, modifié 1 fois.
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Watkinssien »

tchi-tcha a écrit : 29 janv. 23, 17:47 Chic, des arguments ! On va pouvoir se mettre sur la gueule un dimanche sur ClaCla :D


Merci également de tes arguments, mais il ne fallait pas prendre ce que j'ai lancé comme une réaction à tout ce que tu as écris (et que j'ai bien lu et bien assimilé, espèce de faux incompris effarouché :mrgreen: ).

Et puis que n'ai-je fait de balancer le terme "vieux con". J'ai l'impression que ça commence à devenir une marotte avec toi sur quelques topics, on va commencer à se questionner sur ta volonté de te rassurer en mettant le plus de monde possible dans le même panier, hein! :wink: :twisted: 8)

Trêve de plaisanteries douteuses, Babylon s'offre le luxe de développer chez les uns et les autres des contenus parfois diamétralement opposés, sans que tout cela ne soit pas étrangement complémentaire.

Je veux dire par là que Babylon est très probablement autant ses défauts que ses qualités, et se définit par différentes polarisations, se nourrissant également de ces contradictions dans les réactions diverses et variées qu'il suscite.

Orson Welles disait que "tout ce qu'on dit sur Hollywood est vrai, que l'on en parle en bien ou en mal". Babylon pourrait être également une réflexion passionnante issue de cette maxime.
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Virgule »

tchi-tcha a écrit : 29 janv. 23, 17:47 Chic, des arguments ! On va pouvoir se mettre sur la gueule un dimanche sur ClaCla :D


Je ne vais pas m'éterniser sur l'aspect méta de la scène, déjà développé par d'autres de Flol à Thaddeus dont je rejoins les teams (à condition que l'adhésion à la team Flol soit gratuite, hein), je vais seulement proposer quelques arguments pragmatiques et quelques tentatives d'explication terre à terre :

- La séquence est ratée parce que méta, Manuel ne peut pas avoir vu Avatar ou Terminator. J'ai vérifié sur le internet, ces films n'étaient pas encore tournés en 1952. La séquence nous sort de la temporalité de Babylon, elle nous sort du film (en plus d'être mal branlée au possible).
- Si Avatar est cité mais pas Star Wars, ce n'est pas parce que Chazelle se prétend l'égal de tous les réalisateurs qui parsèment son clip d'étudiant en deuxième année de cinéma option Godard. C'est pour des questions légales et financières : c'est plus simple et moins cher de prendre deux secondes de Titanic que de demander des images de La Guerre des Étoiles à Disney.
- Ce besoin de faire du méta, c'est une façon inconsciente de dire que non, Babylon n'est pas qu'un remake trash de Singing in the Rain, non non, vraiment pas, c'est BIEN PLUS que ça. Mais était-il nécessaire de nous balancer ce long clip ? Chantons sous la pluie aurait suffi : Manuel voit d'abord le Hollywood qu'il a connu réduit à un simple gag (il a trop aimé Margot Robbie pour ne pas souffrir quand on rit d'une actrice dont le parlant a tué la carrière), mais le film est tellement euphorisant (par ses numéros musicaux, par son optimisme qui fait triompher l'amour) qu'il sort de la salle avec des larmes de joie car la séance lui a rappelé que le cinéma est toujours magique (lui qui confessait au vigile du studio ne plus y aller très souvent) et qu'il a bien participé à quelque chose de plus grand que lui comme il en avait rêvé. Pas besoin de convoquer Bunuel ou Cameron pour ça.


(batfunk va encore trouver que je ne sais pas faire court :? )
mais ce film est méta, ce film est une grosse lettre d'amour a un cinéma et truffé de références. OUi évidemment On pense singing in the rain sur plein de séquence du film mais ce n'est pas pour rien si brad pitt bourré paraphrase des répliques de T2 et de au temps en emporte le vent non plus.

Bogus a écrit : 23 janv. 23, 13:27 [

Sinon il y a toute cette séquence hallucinante avec Tobey maguire. Presque un film dans le film. J’ai vraiment eu les jetons. Chazelle a un vrai avenir dans le film noir.
Cette séquence Pour moi est une hommage direct a David Lynch (pour plein de raisons, lost HIghway pour le passage ou Tobey se maquille en blanc avec le plan sur la route, l'ambiance rouge avec elephant man...)
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Ouf Je Respire
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Ouf Je Respire »

tchi-tcha a écrit : 29 janv. 23, 17:47 - La séquence est ratée parce que méta, Manuel ne peut pas avoir vu Avatar ou Terminator. J'ai vérifié sur le internet, ces films n'étaient pas encore tournés en 1952. La séquence nous sort de la temporalité de Babylon, elle nous sort du film (en plus d'être mal branlée au possible).
Eh ben en fait, avec du recul:
1) je pense que cette séquence a son utilité. Elle renforce l'impression que nous venons de voir un film sur des pionniers d'un art qui n'a pas conscience de ses limites, et que tout est affaire de chimie.
2) elle est hyper audacieuse, dans le sens où Chazelle s'expose très sciemment et très fortement avec cette séquence. On est sur un pari artistique, qui passe ou qui casse selon l'impression de chacun.
3) elle n'est pas si mal foutue, cette séquence. On sent le côté "fusion" que Chazelle puise dans le jazz. Le cinéma, c'est tout ça désormais: l'éclosion d'une galaxie sensorielle dont notre cerveau saura faire le tri un jour. Ou pas.
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Roilo Pintu
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Roilo Pintu »

Ravi pour ma part!
Lettre d'amour au pouvoir et à la magie du cinéma, et comment l'attrait du grand écran peut changer des vies et réaliser des rêves. Un récit bien connu mais où Babylon arrive sans problème à s’extirper du lot. Au milieu d’un chaos total, Damien Chazelle démontre une maîtrise surprenante (quoique vu sa filmographie !) mais surtout une audace et une rage qui contraste avec l’époque et l’image que lui-même peut renvoyer. Il lui suffit de quelques minutes pour intégrer cette narration en mouvement, donner de l’impulsion au film et nous entraîner, ou pas vu le clivage que provoque le film !

Au-delà des qualités de Damien Chazelle, ou encore du casting qui offre un bel éventail de performances, c’est la partition extraordinaire de Justin Hurwitz qui m’a régalé et ajoute une nouvelle dimension au film. Une gamme de mélodies de jazz originales et palpitantes, un festival de trompettes rugissantes, de saxophones hurlants ou encore de tambours tonitruants qui donnent une ambiance bruyante et un regain d'énergie chaotique à l'ensemble. Justin Hurwitz n’hésite pas également à sortir des clous en mettant à la fois de l'ordre dans le chaos de "Babylone" et en même temps y participe pleinement.

A mon niveau, je ne peux être qu’emporter par cette envie de bousculer, de proposition, de déclarer sa flamme, quitte à appuyer son propos gratuitement d’un montage dispensable mais qui jure par ses choix radicaux. Réalisation impressionnante, musique virtuose, trio d’acteurs entraînant, l’année commence plutôt bien pour moi !
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Flol »

Ah mais attendez...Spike Jonze dans le film, c'était lui ? :shock: (le mec qui réagit 2 semaines plus tard)

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J'étais persuadé que c'était simplement un petit cameo, mais je n'avais pas du tout capté que c'était ce perso. :o
Pour ma part, je n'ai ni pensé à Curtiz ni à Von Stroheim, mais plutôt à Preminger pour son aspect chauve et colérique, son patronyme (Otto Van Strassberger) quasi similaire...
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Alexandre Angel »

J'avais bien aimé son petit rôle dans Le Loup de Wall Street, tout en homosexualité discrète.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Flol »

Il était aussi dans le Scorsese ? :o
(le mec le plus naïf du monde)
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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Alexandre Angel »

Flol a écrit : 31 janv. 23, 15:57 Il était aussi dans le Scorsese ? :o
(le mec le plus naïf du monde)
Oui, au début, dans l'officine de courtage pourrie où DiCaprio fait ses débuts et où il commence à exercer ses talents d'arnaqueur. Il est reçu par un courtier jovial avec une petite moustache qui lui fait miroiter les commissions qu'il pourrait se faire, avec, en prime, et de sa part, un fieffé blow job en cas de jackpot. Ce que le courtier, pas si discret que ça en fait, accompagne d'un petit clin d'œil.
C'est Spike Jonze.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Babylon (Damien Chazelle - 2022)

Message par Ouf Je Respire »

Flol a écrit : 31 janv. 23, 15:57 (le mec le plus naïf du monde)
Tu es numéro 2. Le number one c'est moi.
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