Howard Hawks (1896-1977)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Argh, ce sont les topic de Kawalerowicz qui m'ont induit en erreur.
Mais c'est toujours un plaisir de me faire corriger par toi ( presque un rituel désormais :lol: )
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Mama Grande!
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Re: Howard Hawks

Message par Mama Grande! »

Only angels have wings

Comme d'habitude chez Hawks, un film est d'abord une rencontre avec un groupe. Ici, c'est avec ces amoureux du ciel que nous faisons connaissance. Dans la chaleur moite d'une ville sud-américaine, le cinéaste nous fait découvrir ce milieu par l'intermédiaire de la naïve et charmante Jean Arthur, fascinée comme nous par ces hommes que la mort n'effraie pas, qui vivent chaque jour comme le dernier, et dont la passion guide la vie. D'une beauté visuelle lumineuse (comme en lisant Jeunesse de Conrad, j'ai eu l'impression que les éléments humides, comme la pluie, la mer, ou la sueur, me reflétaient une lumière aveuglante et poignante... ça ne voudra pas dire grand chose pour beaucoup de monde je sais :oops: ), ce chef-d'oeuvre est d'une densité narrative telle que l'on est conscient lors du visionnage que l'on devra y revenir plus tard pour en saisir les richesses. C'est à la fois frustrant, mais aussi plaisant, car cela donne le sentiment de découvrir une oeuvre qui va compter pour nous. Ajoutons aussi que Cary Grant, que je n'avais jamais vu avant dans un rôle dramatique, offre une prestation poignante et que les scènes de vol, malgré les maquettes voyantes, sont d'une grande intensité dramatique. Bravo M. Hawks.
someone1600
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Re: Howard Hawks

Message par someone1600 »

Il faudra que je regarde ce film a nouveau, j'avais beaucoup aimé. :D
Jean Michel
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Re: Notez les films d'avril 2008

Message par Jean Michel »

l'impossible mr bébé
Réalisé par Howard Hawks
Avec Cary Grant, Katharine Hepburn
Film américain.
Genre : Comédie, Romance, Famille
Durée : 1h 42min.
Année de production : 1938
Titre original : Bringing up Baby


Un film efficace, simple,suranné pour la mode d'aujourd'hui. Une comédie loufoque formidablement réalisé!. Un scénario qui démarre doucement , mais qui très vite prend sont vol de croisière, et qui crescendo nous amène vers un bouquet final, a la folie jubilatoire ! Une intrigue qui va de quiproquos en mésententes, d'incompréhensions en scènes ubuesques . Un rythme percutant qui ne nous lâche pas un seul instant, et qui nous submerge sous les répliques fusant de tous cotés . l'interprétation est emballante, et ce spectacle est magnifié par le duo Grant/Hepburn complètement irrésistible!. La rebelle insoumise et libre avec le gentleman au sourire charmant.... un couple au fonctionnement que j'aurais jugé improbable, et qui pourtant nous trompent, par leurs jeu équilibré et intelligent . Un film achevé, a l'authentique bonheur, que je n'avais jamais vu et qui ma enthousiasmé !9/10
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Max Schreck a écrit :Land of the Pharaohs (La Terre des Pharaons), 1955
Je suis d'accord avec ce que tu dis, mais pour la fainéantise de Hawks, le gros livre de McCarthy explique qu'il s'en foutait complètement de ce film, représentant davantage pour lui des vacances bien payées.
Et, je crois, c'est la seule fois que Hawks exploite le Cinémascope, car ce format allait devoir servir pour "lutter" contre la télévision, ce qui donne droit à des plans un peu trop démonstratifs sur la supériorité du format de l'image.

Ça n'est pas vilain (d'autant plus que c'est très beau à voir), mais ça me paraît être un film mineur dans ce que Hawks a fait.
Dans le genre du peplum, Cléopâtre me semble encore bien au-dessus.
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cinephage
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Re: Howard Hawks

Message par cinephage »

Air Force (Howard Hawks) - 1943

Un bombardier américain quitte sa base américaine en direction d'Honolulu pour une mission de routine, sauf que ce départ a lieu dans la nuit du 6 au 7 décembre 1941.

Rarement un réalisateur aura su avec une telle facilité réunir ses thèmes de prédilection (aviation, équipe de professionnels surs de leur métier et rivaux dans l'art, milieu clos confronté à un extérieur hostile), pour les mettre au service d'un récit par ailleurs très fort. Le résultat en est ce brillant film de guerre, de camaraderie et d'aviation.
Le récit de la "raclée" de Pearl Harbour, vécu "de l'intérieur" par son actualité brulante à l'époque du tournage, et par la façon dont il est conté, nous place aux cotés de ces soldats qui tombent de haut, mais se révèlent prêts à en découdre et solidaires de leurs camarades morts au combat. Cette subjectivité dans l'exposition est accrue par le procédé déja courant du "film de troupe", qui expose les différents membres de l'équipage, chacun avec ses préoccupations, ses peurs, ses envies. A cet égard, l'interprétation et/ou la direction d'acteur, les dialogues brillants et les péripéties bourrées d'anecdotes réalistes renforcent à merveille l'efficacité du procédé, sans compter que Hawks sait à merveille caractériser ses personnages, ponctuant d'un humour réconfortant les relations des uns avec les autres.
De brillantes séquences d'action renforcent l'impact du film par un spectaculaire toujours inventif (je me suis demandé combien Lucas avait dû penser à Airforce lors du tournage de Star Wars, tellement certains plans s'évoquent l'un l'autre (on a même un avion touché qui vient s'écraser sur un de ses navires, X-Wing-like)), et j'ai pensé à un bref débat sur les effets spéciaux sur un autre topic de ce forum : ici, certes, tout ne fait pas "vrai". Mais l'invention dans la forme et l'usage des effets est si riche qu'on est totalement pris par le film (là où un avion aurait pu simplement "exploser", il s'écrase en flammes dans un vacarme spectaculaire bien plus intéressant formellement).

La musique de Franz Waxman, aux envolées lyriques puissantes portées par des cuivres guerriers, enflamme le film dans ses moments les plus forts, mais joue aussi de subtilité lors de séquences intimes (chevets des mourants, inquiétudes des uns pour les autres...).
Enfin, la photographie de James Wong Howe, douce lors des innombrables plans de nuit et intérieurs d'avion, parvient à rapprocher les hommes de façon discrète, ce qui contraste plus fortement avec les moment d'activité, qui restent brefs et passionnants.

Au final, ce film est une sacrée réussite, et j'avoue que je n'attendais pas tant d'un film de propagande. Du grand Hawks.
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Jeremy Fox
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Re: Howard Hawks

Message par Jeremy Fox »

cinephage a écrit :Air Force (Howard Hawks) - 1943



Au final, ce film est une sacrée réussite, et j'avoue que je n'attendais pas tant d'un film de propagande. Du grand Hawks.
:D Ca fait plaisir. Alors qu'il est souvent considéré comme mineur, c'est au contraire un de mes films préférés du réalisateur. Je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu as écris ci-dessus.
Dernière modification par Jeremy Fox le 29 juin 08, 13:16, modifié 1 fois.
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Watkinssien
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Re: Howard Hawks

Message par Watkinssien »

Jeremy Fox a écrit :
cinephage a écrit :Air Force (Howard Hawks) - 1943



Au final, ce film est une sacrée réussite, et j'avoue que je n'attendais pas tant d'un film de propagande. Du grand Hawks.
:D Ca fait plaisir. Alors qu'il est souvent considéré comme mineur, c'est au contraire un de mes films préférés du réalisateur. Je suis entièrement d'accord avec tout ce que tu as écris ci-dessus.
Et je plussoie fortement !
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Re: Howard Hawks

Message par someone1600 »

Pas vu, mais vous me donnez envie. :D
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Re: Howard Hawks

Message par Sabsena »

rarement un cineaste peut passer avec autant de facilité d'un genre à l'autre et réaliser des chefs d'oeuvre comme Le grand sommeil, La captive aux yeux clairs, Rio bravo ou Les hommes preferent les blondes, c'était vraiment un des plus grands.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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Cathy
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Re: Howard Hawks

Message par Cathy »

Only Angels have Wings - Seuls les anges ont des ailes (1939)

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Howard Hawks a le sens de la comédie mais aussi du drame et ici nous sommes dans le registre plus dramatique. L'évocation des ces pionniers de l'aviation qui risquaient leur vie pour délivrer le courrier dans une terre hostile. Le film est un pur chef d'oeuvre, les personnages sont bien caractérisés du chef au grand coeur (Cary Grant), un peu salaud sur les bords, mais qu'on aime détester puis aimer, aux pilotes comme Thomas Mitchell, confident, casse-cou, sans oublier le pilote "traitre" '(Richard Barthelmess). Mais dans cette comédie masculine, le regard féminin est important que ce soit celui de Jean Arthur, diantrement attachante ou celui de Rita Hayworth en épouse du traitre et "traitresse" elle-même. Le film est mené tambour battant, sans une seule séquence inutile ou dialogue superflu. Bref un chef d'oeuvre du film d'aventures !
bruce randylan
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Re: Howard Hawks

Message par bruce randylan »

Le sport favori de l'homme ( 1964 )
Durant tout le film, je me suis bien demandé s'il le Howard Hawks au générique était le même que celui de la dame du vendredi ou l'impossible Mr bébé.
Ce n'est pas mauvais comme comédie, c'est juste que la plupart du temps, les gags tombent à plat à cause d'un rythme très mou ou tout tempo semble abandonner. on se retrouve devant un cartoon mou où les idées sorti d'un Looney Toones ne décollent jamais. On y voit pourtant un ours conduire une moto, des lits pneumatiques emportés par un déluge ou des poissons péchés de manière bien peu orthodoxes.

Ce genre de burlesque qui aurait mieux coller à Blake Edwards ( on trouve d'ailleurs Mancini à la musique ) ne fonctionne peu chez Hawks et certain moments atteignent même un niveau insoupçonné dans l'humour abracadabrandantesque qui arrive comme un cheveux au milieu de la soupe ( ou plutôt une chenille dans une salade :roll: ).
Tout n'est pas raté non plus et l'interprétation passe vraiment bien : Rock Hudson s'en sort mieux que d'habitude et Paula Prentiss est vraiment très mignonne. :oops:
Ca fait quand même 126 minutes, soit assez de temps pour se demander ce qui es arrivé à Hawks.
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Jeremy Fox
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Re: Howard Hawks

Message par Jeremy Fox »

bruce randylan a écrit :Le sport favori de l'homme ( 1964 )
Durant tout le film, je me suis bien demandé s'il le Howard Hawks au générique était le même que celui de la dame du vendredi ou l'impossible Mr bébé.
Au contraire, ceux que les Screwball de Hawks fatiguent (ce qui est mon cas) peuvent trouver très agréable cette fausse mollesse que je qualifierais plutôt de nonchalance. En ce qui me concerne, c'est ma comédie préférée de Hawks.

Ce que j'en disais :

Les personnages de ce film ont certainement tous bu de la potion du professeur de Monkey Business car pas un pour rattaper l'autre, nous sommes une nouvelle fois dans une comédie de la régression mentale et Hawks est le premier à s'amuser de l'immaturité de ses personnages. De plus, on reconnait d'emblée le style et le rythme de ces derniers films tel Hatari avec une musique de Henry Mancini qui accentue encore le rappel.
Donc une fois de plus, une variation de Hawks sur ses propres films, un burlesque détendu et lent, un film d'une modernité incroyable et d'une assez grande méchanceté. Les femmes sont toutes chieuses comme c'est pas permis, les hommes ne valent pas mieux (la moumoute du patron, le rire bête des pêcheurs, l'avarice de l'indien...) et Rock Hudson se fait mener par le bout du nez par absolument tout le monde : le benêt parfait.
Il est possible de ne pas accrocher à ce film bavard et qui assume totalement sa vulgarité (les tee shirts mouillés, les plans sous marins avec les jambières gonflables, l'ours à moto...) ou alors de le trouver totalement jouissif. Cette fois ça a été mon cas. Il faut dire que ce film est absolument atypique (je déteste ce mot mais bon) et d'un mauvais goût dans les dialogues, situations, photo, mise en scène, costumes fichtrement réjouissant.
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cinephage
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Re: Howard Hawks

Message par cinephage »

Ayant moi aussi beaucoup apprécié, je ne peux que concéder qu'un léger resserrement aurait peut-être pu bénéficier au film. Pour le reste, je partage l'avis de Jeremy, avec une mention spéciale pour ces très jolies filles, souvent en tenues légères, sures d'elles et bien dans leur peau. Des personnages ébauchés, certes, mais qui me semblent révélateurs d'un air du temps que Hawks me semble avoir su happer (à une période de sa carrière où la plupart des réalisateurs ont plutôt tendance à partir dans des films plus abstraits, plus théoriques ou en costumes).
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

CHERIE JE ME SENS RAJEUNIR (MONKEY BUSINESS) - 1952

Je viens de le redécouvrir et, si le film souffre de certaines longueurs (un scénario parfois pas totalement centré sur l'humour - par exemple les 10 premières minutes d'exposition plutôt longuettes) le ton est tellement loufoque, l'histoire part tellement en vrille, avec des gags assez efficaces, que l'impression générale est quand même très positive.
Il y a un vrai côté décalé dans le traitement des personnages, des situations. Le burlesque n'est jamais très loin et un grain de folie permanent s'invite ici. J'ai bien ri, souvent par surprise. Cary Grant est dans son élément, faisant ici un clown irrésistible. Ginger Rogers retrouve quelques "tics" de UNIFORME ET JUPONS COURTS de Wilder, en jouant une enfant.
Et puis il y a Marylin dont j'ai adoré les premières répliques: "Mr Oxly s'est plaint de mon manque de ponctuation. C'est pour cela que j'essaie d'arriver avant 9h)" :uhuh: J'adore.

Bref comédie très agréable, malgré des défauts de construction un peu dommageables. A noter, sur le dvd, des sous-titres apparaissant avec un bandeau noir. Master au piqué réjouissant, avec le grain qui va avec (et il y en a beaucoup). Noirs bien profonds.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
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