François Truffaut (1932-1984)

[tchi-tcha]

Tiens ? Il ne manquerait pas un message ? Fichu vieux forum plein de bugs...

Je trouve qu'il a un peu raté sa sortie : Vivement Dimanche ne me semble pas terrible (après il n'est pas "mort de vieillesse" et qui sait comment son œuvre aurait évolué).

Attention, formule à la con : s'il a raté sa sortie, c'est uniquement parce qu'il n'avait pas prévu la date de sa mort.


Vivement Dimanche a déjà eu droit à sa critique sur le site, il n'a pas besoin de moi pour être réhabilité (puisqu'il n'a pas besoin de réhabilitation du tout, en fait). Ce n'est pas un film "majeur" de Truffaut (important, ambitieux, le premier titre auquel on penserait pour faire découvrir le réalisateur à quelqu'un, comme vous voudrez), mais ce n'est pas non plus un vilain petit canard à la Buddy Buddy, ce film de trop qui dit seulement qu'il était temps de prendre sa retraite.

Avec Vivement Dimanche, Truffaut revient à ses amours pour le roman policier, s'offre une récréation après deux œuvres plus graves, se permet un joli noir et blanc de film noir joliment travaillé, fait de Trintignant un petit cousin hexagonal du Cary Grant de Bringing Up Baby (moins stoïque parce que français mais subissant lui aussi), regarde amoureusement Fanny Ardant virevolter devant sa caméra, et les dernières images peuvent très bien boucler la boucle si ça devait être son dernier film (on ne sait jamais).
Bref, dernier film par la force des choses, mais certainement pas un film de fin de carrière.

Et si j'apprécie Vivement Dimanche, c'est aussi parce que je n'y retrouve pas ce truc qui me met à distance par moments chez le cinéaste : cette artificialité lourdement voyante des procédés de fabrication.
Parfois (au hasard dans Jules et Jim, mettons), j'ai le sentiment de pouvoir lire en surimpression à l'image les notes de Truffaut sur son script : une phrase soulignée, un mot entouré en rouge, une flèche ou un petit dessin dans la marge indiquant comment tel mouvement de caméra doit paraphraser la narration, ce qui me sort du film.
Avec Vivement Dimanche ce n'est pas le cas, c'est essentiellement ludique et j'en accepte les règles du jeu sans problème.

Et puis Fanny Ardant, quand même...

[odelay]

Ce film est bourré d'incohérences et de facilités de scénario mais qu'est ce qu'il est bien!
Justement c'est grâce à ce plaisir de filmer, de faire du cinéma et aussi à Fanny Ardant. Le reste on s'en fiche. Rien que le générique de début avec la musique guillerette de Delerue où elle marche dans la rue, on se dit qu'on a envie d'en être. Quand Trintignant balance "Barbara vous me mettez dans l'embarras" avec sa voix de Trintignant, c'est un détail mais ça vous fait une scène. Le film est rempli de ces petits trucs. Pour moi c'est une très belle sortie. D'ailleurs le film avait été bien accueilli par la critique et le public qui lui avait fait un beau succès il y a 39 ans pile (il est sorti le 10 aout 83). Et le je défie quiconque de dire que le générique de fin de Vivement dimanche n'est pas l'une du plus belle façon de terminer sa carrière (il m'a fait penser au dernier plan de l'ultime film de Hitchcock, le pas terrible Complot de famille, avec ce clin d'oeil magnifique de Barbara Harris, comme si c'était le clin d'oeil du maitre sur toute sa carrière; dans Vivement dimanche, la légèreté du plan final avec les enfants est l'un des meilleurs résumés de toute la carrière de Truffaut. Good bye.)

[Alexandre Angel]

Et puis Fanny Ardant, quand même...

Justement c'est grâce à ce plaisir de filmer, de faire du cinéma et aussi à Fanny Ardant.

spécial dédicace

[Supfiction]

Je n’ai pas tellement accroché à Vivement Dimanche je dois dire, à cause du scénario. Mais Fanny Ardant était vachement bien.

[Alibabass]

Je viens de voir au cinéma pour la première fois l'Enfant Sauvage, et il est à la fois exigeant et d'une fluidité incroyable (les dialogues de Jean Gruault). C'est un magnifique moment progressif et anthropologique sur l'éducation et le savoir.

Mettre en exergue la technique du cinéma muet pour mettre en évidence la compréhension d'un enfant ayant perdu toute capacité à vivre la société bien rugueuse du 18ème siècle est sublime.

J'ai pas énormément vu de film de l'auteur, je crois que c'est mon 3ème ... et même, j'arrive plus trop à me souvenir de La Mariée était en noir, découvert dans les derniers prémices du CIné-Club de France2, seulement Jules & Jim, mais un peu peur de le revoir, parce-que le même avis que Tchi-Tcha.

Et là, le tic : c'est moi qui abuse ou Elephant Man ; les films de Desplechin & même Bruno Reidal possède un rapport fort avec l'Enfant Sauvage ?

La fin est abrupte, mais le plan final raconte tout. Une vraie humanité s'immisce, c'est beau, c'est fort.

[Spongebob]

Quentin Tarantino se paie François Truffaut : "Je crois que c'est un amateur très passionné, mais empoté"

https://www.premiere.fr/People/News-Peo ... ZA3zHsqsi8

Mais qu'est-ce qu'il a en ce moment le Quentin ?

[Alexandre Angel]

Mais qu'est-ce qu'il a en ce moment le Quentin ?

C'est pas en ce moment : souviens-toi de ce qu'il a dit de John Ford.

[Jack Carter]

Mais qu'est-ce qu'il a en ce moment le Quentin ?

[odelay]

Même les grands peuvent dire de grosses conneries. Je dis ça d’autant plus que j’ai revu Baisers volés et domicile conjugal avant hier et hier soir et franchement je suis encore tombé sous le charme de ces films (et surtout de Claude Jade qu’on oublie un peu trop souvent alors qu’elle est absolument parfaite). C’est le plaisir du cinéma, comme Tarantino et l’autre ne le voit même pas. C’est triste.

[tchi-tcha]

Mais qu'est-ce qu'il a en ce moment le Quentin ?

Il fait son Tarantino, ce n'est pas nouveau (même s'il est en forme ces temps-ci, on en parlait à côté dernièrement). Tout juste a-t-il éventuellement fini par devenir une caricature de son propre personnage.
Léger H.S. :
D'ailleurs, lui qui vénère sans doute davantage Godard, je me demande bien quelles vacheries l'oracle Jean-Luc à pu sortir sur le petit Quentin


À ce petit jeu des âneries définitives, on pourrait aussi exhumer plein de formules assassines de Truffaut lui-même (sur ses aînés français, sur le cinéma anglais qui n'existe pas...), tout ça n'est pas bien grave.

Pour le plaisir, Saint Quentin aurait donc déclaré :
"Les thrillers de Chabrol sont incroyablement meilleurs que les épouvantables films de Truffaut à la Hitchcock, que je trouve simplement nuls. Je ne suis pas un fan de Truffaut, malgré quelques exceptions, principalement L'Histoire d'Adèle H. Mais pour la plupart de ses films, je me sens avec Truffaut comme avec Ed Wood. Je crois que c'est un amateur très passionné, mais empoté."

Voilà, Truffaut = Ed Wood, le Maître a parlé

(d'autant que "amateur passionné mais empoté", on pourrait avoir envie de coller cette étiquette à Sir Quentin lui-même...)

[AtCloseRange]

Mais qu'est-ce qu'il a en ce moment le Quentin ?

Il fait son Tarantino, ce n'est pas nouveau (même s'il est en forme ces temps-ci, on en parlait à côté dernièrement). Tout juste a-t-il éventuellement fini par devenir une caricature de son propre personnage.
Léger H.S. :
D'ailleurs, lui qui vénère sans doute davantage Godard, je me demande bien quelles vacheries l'oracle Jean-Luc à pu sortir sur le petit Quentin

[odelay]

Après, Godard qui dit que Bande à part est un de ses plus mauvais films …hein… bref….

[halford66]

100% d'accord avec QT (même si pour moi avec ses 3 derniers films il est perdu à tout jamais pour le cinéma,vive qu'il arrête comme il l'a annoncé)),Truffaut c'est la quintessence de ce que je n'aime pas dans le cinéma franchouillard,je trouve ça effroyable.

[Courleciel]

100% d'accord avec QT (même si pour moi avec ses 3 derniers films il est perdu à tout jamais pour le cinéma,vive qu'il arrête comme il l'a annoncé)),Truffaut c'est la quintessence de ce que je n'aime pas dans le cinéma franchouillard,je trouve ça effroyable.

Pour Truffaut je suis d'accord, pour Godard ça fait longtemps qu'il s'est perdu dans ses errements.

[Jack Carter]

Non, Jeremy, ne lis pas le dernier message de halford...