Les Damnés (Luchino Visconti - 1969)

Message par **Jeremy Fox** » 27 déc. 03, 23:34

Jordan White a écrit :Philip, si tu veux voir d'autres films de Visconti tu peux tenter Senso et Le Guépard, deux oeuvres très ambitieuses, surtout la deuxième et sa photo sublime. Il y a d'autres oeuvres du cinéaste que j'aime beaucoup, mais il est vrai que j'ai un peu de mal avec Les Damnés.
Il y aussi Mort à Venise qui est un film incroyable, une oeuvre crépusculaire, mélancolique et très touchante et l'un des plus grands rôles de Dirk Bogarde ( ce plan final....)

et le film que j'adore de lui, le superbe Nuits blanches de 1957

John Constantine · Message par **John Constantine** » 27 déc. 03, 23:40

Roy Neary a écrit :Portier de nuit. En tout cas, je ne le classe pas du tout avec Les Damnés.

Tu veux sans doute parler de son importance artistique/ciné par rapport aux Damnés, non? Ce que je peux tout à fait comprendre, vu que la manière dont Cavani traite le sujet de Portier de Nuit peut paraître tout à fait irresponsable.

Kurwenal · Message par **Kurwenal** » 27 déc. 03, 23:47

Jeremy Fox a écrit :
et le film que j'adore de lui, le superbe Nuits blanches de 1957

Et moi, Senso, toujours et encore Senso!

Message par **Roy Neary** » 27 déc. 03, 23:48

John Constantine a écrit :Tu veux sans doute parler de son importance artistique/ciné par rapport aux Damnés, non? Ce que je peux tout à fait comprendre, vu que la manière dont Cavani traite le sujet de Portier de Nuit peut paraître tout à fait irresponsable.

Oui, bien sûr, d'abord par son apport cinématographique (quoique Cavani ne soit pas une mauvaise réalisatrice). Mais surtout, comme tu le rappelles, par son irresponsabilité. Et j'embrayerai par son aspect rance, Cavani se vautrant dans le supra-intellectualisme boueux à destination d'une catégorie d'intellectuels rances et décatis (je ne te classe pas permi eux !

). Si la provocation contestataire consiste à mettre sur le même plan de la victimisation un bourreau nazi et sa victime, alors je prends ma carte de militant chez les réacs. Son petit jeu pervers, foutraque et ridicule est une offense à l'histoire et à la souffrance des vraies victimes.

John Constantine · Message par **John Constantine** » 27 déc. 03, 23:59

Roy Neary a écrit :Cavani se vautrant dans le supra-intellectualisme boueux à destination d'une catégorie d'intellectuels rances et décatis (je ne te classe pas permi eux ! ).

Ca va, je me sens pas visé: je suis vulgaire et je me parfume au Axe Marine!

Mais je comprends ceux qui n'aiment pas: je vais pas faire du prosélytisme pour un film que je ne regarderai pas ts les jours, mais qui m'a paru intéressant (suis tjrs sidéré par tous ce que les 70's ont pu produire comme films

- c'est en train de devenir ma période naphtaline de référence). La suite de la carrière de Cavani semble confirmer que Portier est bien de la provoc' sauce nietzschéenne (dont elle est friande), qui vaut ce qu'elle vaut. Elle a en effet truffé son film de pistes pour intellos décatis (y a des féministes US qui y lisent un ss-texte féministe), mais l'ensemble a fini par la dépasser. En fait, c'est franchement plus proche dans l'esprit du Roi des Aulnes de Tournier (dont j'ai pas vu l'adaptation avec Malkowich par je sais plus qui. Schlondorff?).

Message par **Roy Neary** » 28 déc. 03, 00:07

Le Roi des Aulnes est bien moins dérangeant (oui, c'est Schlöndorff).
Là où je suis parfaitement d'accord avec toi c'est sur les années 70 qui furent une décénnie extraordinaire en matière de cinéma, et ce dans tous les genres (ces crétins finis de maoïstes travaillant aux Cahiers l'ont complètement zappée...).

Swan · Message par **Swan** » 28 déc. 03, 08:42

John Constantine a écrit :J'en pense (m'étais fait une sorte de double prog' "décadence nazie" avec son pendant féminin Portier de Nuit) du très grand bien - la nuit des longs couteaux - ai failli prendre le dvd rital, et attends l'édition de 2004.

Il est annoncé chez quel éditeur ? Bonne nouvelle pour ma vieille VHS en tous cas, c'est l'un de mes Visconti favori, découvert très jeune en plus.

John Constantine · Message par **John Constantine** » 28 déc. 03, 10:10

Swan a écrit :
John Constantine a écrit :J'en pense (m'étais fait une sorte de double prog' "décadence nazie" avec son pendant féminin Portier de Nuit) du très grand bien - la nuit des longs couteaux - ai failli prendre le dvd rital, et attends l'édition de 2004.
Il est annoncé chez quel éditeur ? Bonne nouvelle pour ma vieille VHS en tous cas, c'est l'un de mes Visconti favori, découvert très jeune en plus.

d'après de mystérieux informateurs, ça sort chez Warner.
http://www.dvdclassik.com/Critiques/newsz1_1003.htm

John Constantine · Message par **John Constantine** » 28 déc. 03, 10:30

Roy Neary a écrit :Oui, bien sûr, d'abord par son apport cinématographique (quoique Cavani ne soit pas une mauvaise réalisatrice). Mais surtout, comme tu le rappelles, par son irresponsabilité.

j'aurais bien avoir voulu développer l'idée en écrivant le papier mais voilà: bon, Cavani a voulu traiter le mode bourreau/victime sur le ton du conte, à partir d'archétypes qu'on retrouve chez l'Ogre, Le Grand Méchant loup, etc... bien mais le problème c'est d'adosser ce truc par rapport à la Shoah. Problème: elle utilise le cadre des camps sans faire vraiment référence à l'Horreur des camps. Problème 2: quand on voit un cas très particulier (ici cette relation SM) à l'écran, on a envie de généraliser à la relation bourreau-victime dans les camps. Evidemment, elle traite le sujet sous forme de fantasme... et traiter la période sous forme de fantasme peut paraître franchement irresponsable.

Swan · Message par **Swan** » 28 déc. 03, 10:54

John Constantine a écrit :d'après de mystérieux informateurs, ça sort chez Warner.
http://www.dvdclassik.com/Critiques/newsz1_1003.htm

Oui, c'est vrai, j'avais lu la news, mais j'ai dû ranger ça dans un coin de ma tête... avec cette arlésienne qu'est la sortie de Death in Venice.

George Bailey · Message par **George Bailey** » 28 déc. 03, 11:51

Mon Visconti préféré : un film qui m'a envouté et que j'adore car complexe et en même temps terrifiant. Vivement un DVD à la hauteur.

Kurtz · Message par **Kurtz** » 28 déc. 03, 13:12

Philip Marlowe a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Oui mais moi aussi, si j'aime Bunuel (certains en tout cas), son cinéma ne me touche guère alors que celui de Visconti, oui. Bunuel ne recherche pas l'émotion, Visconti si. Bon, Roy t'expliqueras ça mieux que moi, il est tard pour moi
Au moins je suis fixé, je pense n'avoir aucune chance d'aimer Bunuel. Par contre Visconti si

j'ai pas trouvé beauoup d'émotion dans les damnés.
mais ça m'a pas empêché d'accorcher contrairement au Guépard, et à ses scènes de bals qui durent une heure...............

Message par **Jeremy Fox** » 28 déc. 03, 13:22

Kurtz a écrit :
j'ai pas trouvé beauoup d'émotion dans les damnés.
mais ça m'a pas empêché d'accorcher contrairement au Guépard, et à ses scènes de bals qui durent une heure...............

J'adore cette scène

christian · Message par **christian** » 28 déc. 03, 16:15

J'ai beaucoup aimé "les damnés" (enregistré récemment sur Arte), son coté décadent, romantique (avec un beau score assez malsain de Maurice Jarre tout en fausse naiveté et fausse candeur enfantine), j'adore aussi "Mort à Venise"...

je me sens plus à l'aise chez Visconti que chez Bertolucci (qui me semble plus "poseur" à mon gout en tout cas), je ne deteste pas non plus "Portier de nuit" (ou "La peau") de Cavani.... c'est certes provoc mais "classe"... cela dit je comprend tout à fait qu'on puisse hair les films de Cavani...

Claude Couillec · Message par **Claude Couillec** » 29 déc. 03, 01:42

Bonjour,

un sommet du "cinéma romantique", si on peut l'appeler comme çà. Un sommet tout simplement d'ailleur.

Au fait dans les news : "31.10.03 - Warner se met à l'heure italienne
Le 17 février 2003, Warner Home Video nous offrira trois classiques italiens" C'est bien 17 février 2004 qu'il faut comprendre ? Enfin un autre Visconti !

A propos de Lilia cavani, hélas oui, je trouve aussi un coté irresponsable. Non pas que l'on ne puisse pas traiter des sujets malsains , mais le traitement du sujet manque de perspective. Comme dit plus haut, comment traiter ce sujet, y compris ce "fantasme" sans pour autant minimiser la monstrueuse réalité historique ? Cette sensation de réduction de cette réalité dans le film de Cavani à quelque chose d'irresponsable en effet.

Claude.