Haute pègre (Ernst Lubitsch - 1932)
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J'adore Herbert Marshall, je n'y peux rien, je lui trouve une classe folle... Une sorte de mélange James Stewart/Laurence Olivier gominé... un des acteurs les plus classieux de tous les temps, avec une facétie dans le sourire et le regard.
Et surtout il y a Edward Everett Horton, qui, chaque fois chez Lubistch, me fascine tellement il est drôle (même sans rien faire ou dire).
Et puis le cinéma parlant à 3 ans à peine... Lubitsch a fait depuis 3-4 comédies musicales avec Chevalier, et son "L'homme que j'ai tué", il se lance ici pour la première fois dans une comédie, non musicale parlante, et c'est énorme. Pour moi la création de la Lubistch's touch (en comédie) se fonde sur ce film et l'année suivante "Serenade à trois". Il a déjà 15 ans d'avance sur tout le monde.
Et surtout il y a Edward Everett Horton, qui, chaque fois chez Lubistch, me fascine tellement il est drôle (même sans rien faire ou dire).
Et puis le cinéma parlant à 3 ans à peine... Lubitsch a fait depuis 3-4 comédies musicales avec Chevalier, et son "L'homme que j'ai tué", il se lance ici pour la première fois dans une comédie, non musicale parlante, et c'est énorme. Pour moi la création de la Lubistch's touch (en comédie) se fonde sur ce film et l'année suivante "Serenade à trois". Il a déjà 15 ans d'avance sur tout le monde.
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- Georges Perec
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Juste une remarque concernant Herbert Marshall :
Si vous trouvez son jeu un peu statique, c'est tout simplement qu'il avait une jambe de bois (Eh oui! ), et que Lubitsch s'est arrangé pour que celane soit pas évident à l'écran.
En regardant bien le film, on s'aperçoit que Marshall quitte toujours le cadre lorsque son personnage doit se déplacer rapidement : c'est donc une doublure qui cavalle dans les escaliers de Madame Collet
Sinon, pour en revenir à ce que disait Sergius, il faut se rappeller de la date du film pour constater la modernité et la virtuosité que Lubitsch, génial, y a insufflées :
- l'utilisation du son y est sidérante : langues traduites en tous sens, murmures érotiques, mots-clés ("Nostrills", soit amygdales en français, sert à démasquer un criminel ; "Constantinople" provoque le désir érotique (gag repris par Woody Allen)...), voix hors champ (dans la séquence brillante où la caméra reste fixée sur une horloge alors que tout se passe juste à côté et ne nous parvient que par les mots)...
- visuellement, la Lubitsch touch est déjà présente : l'utilisation du hors-champ inclus jusqu'aux actes même qui définissent les personnages (nos voleurs de classe internationale ne sont jamais vus en train d'escamoter des objets, mais seulement lorsqu'ils les restituent : quelle élégance ), le motif des portes ouvertes/fermées est employé avec un art de la suggestion et un humour confondants .
Bref, mettre 3/6 à un tel chef d'oeuvre, c'est un sacrilège.
PS : ce film n'est pas une Screwball comedy, d'où son rythme moins frénétique que la moyenne des comédies de l'époque (la baisse de rythme aux 2 tiers traduit l'enlisement du héros et nous transmet son hésitation : ce n'est donc pas un défaut selon moi).
Si vous trouvez son jeu un peu statique, c'est tout simplement qu'il avait une jambe de bois (Eh oui! ), et que Lubitsch s'est arrangé pour que celane soit pas évident à l'écran.
En regardant bien le film, on s'aperçoit que Marshall quitte toujours le cadre lorsque son personnage doit se déplacer rapidement : c'est donc une doublure qui cavalle dans les escaliers de Madame Collet
Sinon, pour en revenir à ce que disait Sergius, il faut se rappeller de la date du film pour constater la modernité et la virtuosité que Lubitsch, génial, y a insufflées :
- l'utilisation du son y est sidérante : langues traduites en tous sens, murmures érotiques, mots-clés ("Nostrills", soit amygdales en français, sert à démasquer un criminel ; "Constantinople" provoque le désir érotique (gag repris par Woody Allen)...), voix hors champ (dans la séquence brillante où la caméra reste fixée sur une horloge alors que tout se passe juste à côté et ne nous parvient que par les mots)...
- visuellement, la Lubitsch touch est déjà présente : l'utilisation du hors-champ inclus jusqu'aux actes même qui définissent les personnages (nos voleurs de classe internationale ne sont jamais vus en train d'escamoter des objets, mais seulement lorsqu'ils les restituent : quelle élégance ), le motif des portes ouvertes/fermées est employé avec un art de la suggestion et un humour confondants .
Bref, mettre 3/6 à un tel chef d'oeuvre, c'est un sacrilège.
PS : ce film n'est pas une Screwball comedy, d'où son rythme moins frénétique que la moyenne des comédies de l'époque (la baisse de rythme aux 2 tiers traduit l'enlisement du héros et nous transmet son hésitation : ce n'est donc pas un défaut selon moi).
"There is Paramount Paris and Metro Paris, and of course the real Paris. Paramount's is the most Parisian of all."
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Pour continuer avec Lubitsch, je viens de voir Une heure près de toi (One hour with you).
Ca m'a déjà beaucoup plus plu. A part Maurice Chevalier qui m'énerve un peu, tous les acteurs sont assez jubilatoires dans ce jeu de mensonges où dominent les sous-entendus sexuels et les propos mysogines (la palme à Charles Ruggles, déjà présent dans "Haute pègre", et toujours aussi génial!). Les chansons donnent un rythme au film, un aspect pétillant et entraînant (j'avais envie de chanter la chanson "one hour with you"!). Le scénario est bien ficelé, sans temps morts. Dommage que ce ne soit pas un peu plus drôle, car le film ne tire jamais plus que quelques sourires. On en ressort tout de même légers, heureux, et c'ets notamment à ça qu'on reconnait un bon Lubitsch!
4/6 ou 5/6
Ca m'a déjà beaucoup plus plu. A part Maurice Chevalier qui m'énerve un peu, tous les acteurs sont assez jubilatoires dans ce jeu de mensonges où dominent les sous-entendus sexuels et les propos mysogines (la palme à Charles Ruggles, déjà présent dans "Haute pègre", et toujours aussi génial!). Les chansons donnent un rythme au film, un aspect pétillant et entraînant (j'avais envie de chanter la chanson "one hour with you"!). Le scénario est bien ficelé, sans temps morts. Dommage que ce ne soit pas un peu plus drôle, car le film ne tire jamais plus que quelques sourires. On en ressort tout de même légers, heureux, et c'ets notamment à ça qu'on reconnait un bon Lubitsch!
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Trouble in Paradise (Haute pègre) (Ernst Lubitsch, 1932) :
7.5/10
_______________
Un très bon Lubitsch. Pardonnez le pléonasme.
Ce jeu en triangle amoureux est bourré de charme. Grâce aux comédiens bien entendu, orchestré par un rythme endiablé et surtout des dialogues ciselés, jolis, acérés, de véritables petites pointes d'humour et d'amour tour à tour, se mêlant, se rejoignant, se piquant, se torturant, se quittant, se retrouvant. Les mots s'entrechoquent, s'avouent, se disent avec les yeux, avec la moue.
Un bien joli numéro de charme, des comédiens, de la mise en scène et du film tout entier. Peut-être qu'il manque encore quelque chose pour que la Lubitsch touch prenne sa place au firmament de son cinéma. Quelque chose d'autre. Une respiration plus soutenue encore? C'est technique? C'est scénaristique? Je ne sais pas.
Quoiqu'il en soit, le spectacle n'en demeure pas moins enthousiasmant.
7.5/10
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Un très bon Lubitsch. Pardonnez le pléonasme.
Ce jeu en triangle amoureux est bourré de charme. Grâce aux comédiens bien entendu, orchestré par un rythme endiablé et surtout des dialogues ciselés, jolis, acérés, de véritables petites pointes d'humour et d'amour tour à tour, se mêlant, se rejoignant, se piquant, se torturant, se quittant, se retrouvant. Les mots s'entrechoquent, s'avouent, se disent avec les yeux, avec la moue.
Un bien joli numéro de charme, des comédiens, de la mise en scène et du film tout entier. Peut-être qu'il manque encore quelque chose pour que la Lubitsch touch prenne sa place au firmament de son cinéma. Quelque chose d'autre. Une respiration plus soutenue encore? C'est technique? C'est scénaristique? Je ne sais pas.
Quoiqu'il en soit, le spectacle n'en demeure pas moins enthousiasmant.
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Très grand Lubitsch en ce qui me concerne, d'une classe et d'une invention narrative folles. Chez Lubitsch, tout est permis, y compris les moments les plus invraisemblables et théatrales, mais il est si sûr de son art de metteur en scène et de dialoguiste, si libre et fin dans ses intuitions, qu'il retombe toujours sur ses pieds, tel un équilibriste n'ayant peur de rien et humant les étoiles en riant. Et puis, Lubitsch sait tirer le meilleur parti de ses acteurs, y compris de leurs faiblesse et tics, qui du coup ont l'air comme des poissons dans l'eau.
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
Légère déception en ce qui me concerne, et je n'arrive pas à comprendre pourquoi, j'adore Herbert Marshall, plein de charme, et séduisant en diable en secrétaire escroc, j'aime beaucoup Kay Francis, j'ai plus de mal avec Myriam Hopkins, mais il manque quelque chose pour que la sauce prenne, il y a une sorte de ventre mou dans le film, pourtant le début et la fin sont excellents et annoncent sans doute Sérénade à trois, la mise en scène est brillante mais bon, je rejoins aussi le camp des déçus, par contre, j'ai été enthousiasmée par One hour with you, léger, mais pétillant, excitant, revigorant !
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
C'est le film avec lequel j'ai découvert Lubitsch, je devais avoir 18 ans. J'étais littéralement tombé sous le charme. Mais il est vrai que One Hour with You est encore un cran au dessus
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
Un excellent Lubitsch, malicieux, plein de verve, de piquant, d'une suprême élégance... Il faut que je le revoies...
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
Je ne vois pas trop en quoi.C'est le film avec lequel j'ai découvert Lubitsch, je devais avoir 18 ans. J'étais littéralement tombé sous le charme. Mais il est vrai que One Hour with You est encore un cran au dessus
Moi même j'aime encore plus Une heure près de toi mais Lubitsch lui-même considérait Haute pègre comme son film le plus abouti stylistiquement parlant. Et c'est vrai que c'est un chef d'oeuvre.
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
L'avis de Cathy m'a un poil refroidi mais c'est clairement un des Lubitsch qui me fait le plus envie, rien que pour la présence de Kay Francis et de Miriam Hopkins devant la caméra....
- Père Jules
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
C'est un chef-d'oeuvre. Mon favori du bonhomme avec To Be or Not to Be et The Shop around the Cornerfeb a écrit :L'avis de Cathy m'a un poil refroidi mais c'est clairement un des Lubitsch qui me fait le plus envie, rien que pour la présence de Kay Francis et de Miriam Hopkins devant la caméra....
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
J'ai pour ma part été très déçu en le voyant. On en parle souvent comme du chef d'oeuvre de Lubitsch mais de tous les films que j'ai vu, je pense que c'est le plus faible. Bien sûr il y a des moments très drôles (surtout grâce à la présence du toujours excellent Edward Everett Horton), mais aussi bcp de longueurs (un comble pour une film quand même assez court). Les actrices sont assez peu charismatique (surtout Kay Francis que je n'ai pas du tout apprécié). Herbert Marshall s'en tire plutôt bien. Du coup, je reste quand même assez surpris du pied d'estale sur lequel on le place habituellement...
Peut-être aurais-je besoin de le revoir pour l'apprécier d'avantage, mais je doute que je le trouve jamais aussi bon que To Be Or Not To Be, Design For Living, Cluny Brown ou encore The Shop Around The Corner
Peut-être aurais-je besoin de le revoir pour l'apprécier d'avantage, mais je doute que je le trouve jamais aussi bon que To Be Or Not To Be, Design For Living, Cluny Brown ou encore The Shop Around The Corner
- Cathy
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Re: Haute pègre (Ernst Lubitsch, 1932)
Ceci explique sans doute cela, car ce sont les deux Lubitsch auxquels je n'adhère pas, surtout le premier, je n'y arrive pas du tout. Il faut que je revois le second. Sans doute en attendais-je aussi plus, vu le casting d'enfer, mais bon je le trouve trop mou, bien qu'il y ait plein de choses drôles, la sauce ne prend pas ! Je préfère Design for Living ou Ninotchka !Père Jules a écrit :C'est un chef-d'oeuvre. Mon favori du bonhomme avec To Be or Not to Be et The Shop around the Cornerfeb a écrit :L'avis de Cathy m'a un poil refroidi mais c'est clairement un des Lubitsch qui me fait le plus envie, rien que pour la présence de Kay Francis et de Miriam Hopkins devant la caméra....
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