Brigitte Bardot

[Watkinssien]

Il n'empêche qu'elle continue à me fasciner dans Le Mépris de Godard, qui est incontestablement son plus beau rôle et où elle est formidable.

[Demi-Lune]

Il n'empêche qu'elle continue à me fasciner dans Le Mépris de Godard, qui est incontestablement son plus beau rôle et où elle est formidable.

Je ne sais pas si c'est son plus beau rôle car je ne connais pas suffisamment sa filmographie, mais à mes yeux il est clair que je ne peux m'imaginer quelqu'un d'autre qu'elle dans le rôle de Camille. Brigitte Bardot était également convaincante dans le film de Louis Malle Vie Privée (1962) que j'ai vu récemment, grandement inspiré d'ailleurs de sa condition de star sulfureuse.

[odelay]

Quand quelqu'un marque autant les rôles et les films qu'elle interprète c'est qu'il y a quand même quelque chose qui se passe quand elle joue,

[Cathy]

Quand quelqu'un marque autant les rôles et les films qu'elle interprète c'est qu'il y a quand même quelque chose qui se passe quand elle joue,

Entièrement de ton avis, BB n'est pas une grande actrice, mais elle a ce quelque chose qui fait qu'on la regarde, qu'on l'écoute, qu'elle peut nous agacer, mais elle a fait les films qui mettaient bien en évidence ses qualités que ce soit celles de comédienne légère. Effectivement dans l'Ours et la poupée, elle est inimitable, c'est d'ailleurs un de mes films cultes, dans la Vérité, elle est également très bien car son ton faux sert admirablement son personnage, un autre de mes films cultes ! En tous cas, si je n'aime pas la femme, j'apprécie beaucoup les films qu'elle a tournés, que ce soit des comédies légères style "en effeuillant la marguerite", le film avec Charles Boyer dont j'ai oublié le titre, ou des films plus graves. De toute façon, elle aurait été aussi nulle, elle n'aurait pas pu faire la carrière qu'elle a faite avec autant de succès.

[francesco]

Enfin découvert La Vérité qui était un des mes fantasmes cinématographiques ... en particulier parce que j'imaginais des tas de chose à propos de la performance de Bardot (qui avait remporté le Donatello di Oro en Italie pour le rôle). Comme souvent dans ces cas là la déception est proportionnelle à l'attente. Autant j'ai été fasciné par les Clouzot (Le Corbeau et Les Diaboliques) que j'ai pu voir autant celui-ci, qui se laisse voir sans ennui cependant, m'a semblé finalement peu intéressant. J'aurais d'ailleurs du mal à détacher une scène en particulier d'ailleurs de tout ce qui concerne l'intrigue proprement dite, tant j'ai cru voir une réalisation finalement plate et conventionnelle, presque télévisuelle en fait. Alors qu'avec les autres films de Clouzot j'avais le sentiment d'une sécheresse toute langienne, là j'ai juste l'impression de quelque chose de peu imaginatif. Heureusement toutes les séquences juridiques sont à la fois drôles et cruelles même si les "trucs" sont assez faciles, c'est tellement bien fait, les dialogues sont tellement réussis que j'ai marché.
Samy Frey et Bardot campent le couple le plus antipathique que j'ai vu au cinéma, sans que quoique ce soit de flamboyant dans leurs personnages permettent de s'attacher un tant soit peu ou au moins de s'intéresser : ce n'est pas l'amour fou surréaliste comme le suggère le scénario, c'est juste une dinde (la bêtise du personnage de Bardot m'a sidéré) et un mufle qui s'écorchent parce qu'ils n'ont rien de mieux à faire. Au moins Frey a quelque chose de consistant à proposer parce que Bardot est simplement épouvantable, à mon sens. Une des pires performances d'actrices "dramatiques" que j'ai vu de ma vie, jusqu'à me faire hurler de rire quand elle pleure au tribunal ("avec moi 100 foooooooooooois ... avec moi 1000 foooooooooooooois ...") pour ne rien dire de la lecture de la lettre de suicide que ses accents triviaux transforment en liste de courses. Elle est plus crédible au début, quand on a simplement envie de giffler son personnage de crétine finie.
Heureusement l'intervention de Jackie Sardou et, globalement, de tous les seconds rôles donne un relief interprétatif autre au film (mention particulière aux avocats, procureur et juge d'ailleurs, que j'avoue ne pas connaître ).

Je me relis et je me trouve sévère parce que je n'ai pas passé un mauvais moment. La déception, encore une fois, sans doute ... Ah si j'y pense : très beau passage, quand même, que la séquence du meurtre (il faudrait juste que Bardot n'ait pas à parler) ou plutôt la séquence qui la précède, rythmée (montage et découpage) par la berceuse de L'Oiseau de feu.

[Ann Harding]

Tu n'es pas le seul Francesco. J'ai trouvé également La Vérité complètement raté du point de vue scénario et personnages. Et pourtant, j'adore Clouzot... Voici ce que j'ai écrit l'année dernière lors de la diffusion du film sur Arte:

Voilà un Clouzot vraiment décevant ! J'ai trouvé le scénario raté aussi bien dans sa description ridicule et schématique de la vie de St Germain des Prés que lors qu'il brocarde les familles bien-pensantes de l'époque. Les personnages manquent d'épaisseurs et sont tellement stéréotypés qu'ils deviennent des caricatures: la soeur violoniste bien sage, le petit fiancé égoïste, le président du tribunal bien-pensant et père-la-morale etc. Quant à Bardot, elle fait du Bardot, c-a-d par grand'chose. Moi qui suit une inconditionnelle du Corbeau et de Quai des Orfèvres, je suis sidérée que Clouzot ait produit un film aussi surfait et artificiel. Je ne peux guère sauver que les échanges entre un Paul Meurisse pince-sans-rire et un Charles Vanel matois. C'est un peu maigre. Décrire la jeunesse de ces années-là n'était peut-être plus dans les cordes de Clouzot. Alors qu'il avait fait brillamment dans Les Inconnus dans la Maison (1942) avec Raimu, ici il semble dépassé par les événements. Dans le même registre, je trouve qu'Autant-Lara s'en sort mieux dans En Cas de Malheur, en dépit des défauts du film.

[Cathy]

Je ne suis pas du tout mais pas du tout d'accord avec vous deux. Mais il est évident Francesco que je t'ai aussi trop vendu ce film que j'adore, et comme tous les films qu'on attend de découvrir et qui ne vous correspondent pas totalement vous déçoivent. Justement c'est sans doute cela l'intérêt du film comment une fille sans intérêt peut séduire un mufle tel que le héros. C'est justement tout l'intérêt du film cette fascination passionnelle de cette femme pour cet homme qui ne l'aime pas mais ne pense qu'à s'amuser sans voir les conséquences de ses actes. Maintenant j'aime beaucoup Brigitte Bardot dans ce rôle, y compris dans ses excès, et je comprends totalement qu'elle zigouille Samy Frey qui est une ordure de première, ne pensant finalement qu'au sexe !

[Lord Henry]

Absolument étincelante dans l'Ours et la Poupée de Michel Deville - découvert récemment; à l'égal des plus grandes actrices de la comédie hollywoodienne - de Katharine à Audrey Hepburn.

[riqueuniee]

Je ne suis pas du tout mais pas du tout d'accord avec vous deux. Mais il est évident Francesco que je t'ai aussi trop vendu ce film que j'adore, et comme tous les films qu'on attend de découvrir et qui ne vous correspondent pas totalement vous déçoivent. Justement c'est sans doute cela l'intérêt du film comment une fille sans intérêt peut séduire un mufle tel que le héros. C'est justement tout l'intérêt du film cette fascination passionnelle de cette femme pour cet homme qui ne l'aime pas mais ne pense qu'à s'amuser sans voir les conséquences de ses actes. Maintenant j'aime beaucoup Brigitte Bardot dans ce rôle, y compris dans ses excès, et je comprends totalement qu'elle zigouille Samy Frey qui est une ordure de première, ne pensant finalement qu'au sexe !

Moi aussi j'aime le film. C'est avec ce film que j'ai découvert les qualités d'actrice dramatique de BB. Même si Clouzot a peut-être plus soigné les rôles des deux avocats (inspirés, paraît-il, par des avocats célèbres de l'époque), je ne trouve pas son personnage sacrifié.

[jacques 2]

actrice dramatique

Que voilà une bonne définition de la vraie place de B.B dans le septième art ...

Quand quelqu'un marque autant les rôles et les films qu'elle interprète c'est qu'il y a quand même quelque chose qui se passe quand elle joue,

C'est vrai : effet garanti, elle m'exaspère après deux répliques et je ne crois pas être le seul ...

Faut arrêter avec le "mythe" Bardot : c'était certes un physique, un corps voire une interprète de chansons (le répertoire parfait que lui a donné Gainsbourg) mais une actrice ?
Franchement, restons - un peu - sérieux ...

[Jeremy Fox]

Franchement, restons - un peu - sérieux ...

Le plus sérieusement du monde, je la trouve superbe dans au moins Le Mépris (l'un des plus beaux films du monde), En cas de Malheur et L'ours et la Poupée. Et je n'ai pas vu le Clouzot.

et j'ai remonté ça :

quand tu traces un parallèle avec Leaud, tu apportes de l'eau à mon moulin : sauf dans "les 400 coups" (l'excuse de l'enfance), je l'ai toujours trouvé parfaitement insupportable et tout à fait crispant ...

C'est assez cohérent finalement : Léaud est un de mes acteurs français préférés

[jacques 2]

Ben oui, je suis cohérent avec moi même ...

Ceci dit, petit HS pour te dire combien je te saurais toujours gré de m'avoir donné envie de de découvrir notamment les films de Budd Boetticher avec Randolph Scott : le coffret était (est) vraiment grandiose ...

[Jeremy Fox]

Ben oui, je suis cohérent avec moi même ...

Ce n'était pas une critique ; du coup la cohérence marchait pour moi aussi

[Jeremy Fox]

Bluffé une nouvelle fois par l'actrice dans La Vérité de Clouzot que je n'avais encore jamais vu et que je considère désormais comme son meilleur film avec L'assassin habite au 21. Il m'a passionné de bout en bout autant par son scénario que sa mise en scène et son interprétation. Superbe description de l'époque, de l'évolution des mœurs d'une part et de l'hypocrisie galopante de ceux qui ne l'acceptaient pas. Belle histoire d'amour dans le même temps et un des procès les plus captivants vus au cinéma. Allez hop, je file modifier mon top 100 français.

[Marceline Bonheur]