John Wayne (1907-1979)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Tu aimes Les bérets verts Francis ?
francis moury
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rectification

Message par francis moury »

J'introduis de nouvelles coquilles dans un texte bon en voulant corriger un texte mauvais :
Ne tenez pas compte de ce qui précède. Je voulais corriger simplement : "... a bien joué touS les rôles qu'on lui a confié ..."
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Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Je crois bien que j'ai réussi à repérer les deux coquilles qui se sont malencontreusement glissées dans ta liste: HELL FIGHTERS et BRANNIGAN
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Lord Henry a écrit :Je crois bien que j'ai réussi à repérer les deux coquilles qui se sont malencontreusement glissées dans ta liste: HELL FIGHTERS et BRANNIGAN
Et les bérets verts surtout
francis moury
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Pour Jeremy : oui THE GREEN BERETS est un bon film

Message par francis moury »

Oui je pense, cher Jeremy, que c'est l'un des meilleurs films jamais réalisés sur la guerre du Viêt-Nam.
Il est certes déséquilibré par une seconde partie qui le rend trop long même si elle a d'ailleurs aussi ses mérite. La fin du film est en outre très émouvante. Quant à la première partie elle est excellente à tous points de vue : scénario, photo scope panavision technicolor, interprétation, musique de Miklos Rosza, aspect documentaire.

Cela dit, c'est l'un des très rares films tourné sur la guerre du Viêt-Nam pendant son déroulement (Hawks n'a jamais pu réaliser son propre projet pour je ne sais plus quelle raison) et son réalisme documentaire est souvent remarquable mis à part deux détails sans gravité (un plan de l'hélicoptère en flammes sent la maquette, et Wayne casse à un moment contre un arbre une réplique grossière de M16A1) car pour le reste - équipements, stratégies et tactiques, armement, psychologie des protagonistes, couverture globale des divers aspects du conflit - la valeur historique et dramatique du film est intangible.

J'ai défendu ce film bien des fois et notamment sur le défunt site belge http://www.cinerivage.com au cours de débats comme d'habitude acharnés... Il faut par ailleurs savoir que le film de Wayne a été quasi-interdit d'écran à sa sortie en 1968 sous la pression des sympathisants communistes et maoïstes français qui menaçaient les salles qui le diffusaient. Il est ensuite longtemps resté invisible jusqu'à ce que la Warner le ressorte vers 1980-1985 où on a pu le découvrir, de même qu'en vidéo. Et la télévision l'a ensuite régulièrement diffusé quoique son "scope" ne soit pas toujours respectés à 100% pour 100%. Il est disponible en DVD et je vous engage à le visionner absolument si vous voulez connaître un des films-clés de la filmographie de la guerre d'Indochine puis du Viêt-Nam.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Mais zut, esthétiquement parlant, le film de John Wayne est tout simplement merdique non ????

(et je ne parle pas du message :? )

En fin bref, pour moi ce film est un immense navet
francis moury
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Pour Lord Henry

Message par francis moury »

Le HELL FIGHTER de Mc Laglen et le BRANNIGAN de Hickox sont plastiquement très beaux et Wayne y est excellent.
Ce second argument ne vous convaincra pas puisqu'il est n'est pas spécifique : Wayne est toujours excellent.
Mais songez au premier, cher Lord Henry. :)
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Jeremy Fox
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Re: Pour Lord Henry

Message par Jeremy Fox »

francis moury a écrit :Le HELL FIGHTER de Mc Laglen et le BRANNIGAN de Hickox sont plastiquement très beaux .
:)
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John Constantine
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Re: Pour Lord Henry

Message par John Constantine »

francis moury a écrit :et le BRANNIGAN de Hickox plastiquement très beau
[Mode je ne fais que passer]plastiquement beau si on apprécie le visuel ouvrier-cockney-rugueux-marronnasse-get-carter, intéressant pour l'ambiance certes mais je ne mettrai pas ça dans mon salon. [mode je m'en vais]
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francis moury
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"message" et "esthétique" de THE GREEN B

Message par francis moury »

Il n'y a pas d'autre message que l'évidence des faits relatés. Mon cher Jeremy, tu sembles oublier que près d'un million d'asiatiques ont émigré en France après la chute de Saigon - rebaptisé Ho-Chi-Min Ville mais que tout le monde à Paris continue heureusement à appeller Saigon. Ces immigrés sont venus du Laos, du Cambodge et du Viêt-Nam en transitant par la Thailande car ces trois pays étaient tombés sous la dictature de partis communistes avec camps de concentration à la clef et verrouillage de l'activité politique et économique. Et s'ils l'ont fait, c'est parce qu'il ne voulait pas rester sous le joug des communistes nord-viêtnamiens, du Patheth-Laos, des Khmers rouges soutenus qui par la Chine de Mao, qui par l'U.R.S.S. Et j'en ai bien connu dans les années 1980. Tous regrettaient que la France d'abord puis les U.S.A. les ai abandonné et n'ait pas continué la guerre. Voir PASSEPORT POUR L'ENFER de Ann Huy pour avoir une idée du climat après le retrait américain, climat infernal filmé par une viêt-namienne qui sait de quoi elle parle.

Il ne faut pas que la nouvelle génération qui n'a pas connu ces évènements soit victime de désinformation : la guerre d'Indochine était peut-être au départ une guerre de libération justifiée contre la colonisation française mais elle a été très vite noyeautée par les communistes. Et celle du Viêt-Nam fut d'abord et fondamentalement une guerre défensive juste puisque le Nord-Viêtnam communiste multipliait les agressions contre le Sud et ne respectait plus la ligne démilitarisée un instant fixée par les négociations. Mais son drame est que comme toute guerre, elle a donné lieu à des atrocités amplement illustrées et qui sont d'ailleurs visibles dans le film de Wayne.

Je te renvoie - si tu veux en savoir plus - à deux excellents livres cités au bas de ma notice historique annexée à ma critique de HAMBURGER HILL sur http://www.dvdrama.com.

Quant à l'esthétique de THE GREEN BERETS elle est souvent très belle : bonne utilisation du format et de la couleur, belle composition de certains plans. Un cinéma classique au sens absolu du terme sinon "classik" :cry:
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Jeremy Fox
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Re: "message" et "esthétique" de THE GRE

Message par Jeremy Fox »

francis moury a écrit :
Quant à l'esthétique de THE GREEN BERETS elle est souvent très belle : bonne utilisation du format et de la couleur, belle composition de certains plans. Un cinéma classique au sens absolu du terme sinon "classik" :cry:
Historiquement, je serais incapable de discuter avec toi sur ce film car pas assez au fait je l'avoue.

Mais de plus, je me suis ennuyé comme pas possible à sa vision à cause d'un scénario vraiment mauvais et d'une mise en scène et en images absolument indigentes (contrairement à celle de Alamo )
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Francis, tu es en train de faire vaciller mes valeurs esthétiques en ce qui concerne le cinéma, ça ne va plus du tout. :lol: J'étais intimement persuadé qu'il était impossible de trouver Green berets plastiquement bon, il faut croire que si.

J'ai l'impression qu'il n'y a plus de critères définis et qu'on peut désormais trouver beau n'importe quoi et inversement, j'avoue que certains de tes jugements de valeurs m'étonnent de plus en plus souvent mais c'est comme ça, il faut juste que je m'y accoutume :wink:
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Francis, c'est un peu Don Quichotte, lancé à l'assaut des moulins à vent de l'orthodoxie cinéphilique. Et nous sommes tous ses Sancho Pança.
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francis moury
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Classiques + précision historique et commerciale

Message par francis moury »

Oh en général, je suis bien d'accord, cher Jeremy, avec les dictionnaires des films considérés comme classiques et leur choix - même si pas toujours :wink: mais ce qui m'intéresse, c'est moins d'argumenter pour qu'on en retire tel ou tel titre (on s'en est souvent chargé au moment de leur parution, du reste mais souvent à tort :wink: : il y a souvent une bonne raison pour qu'un autentique classique soit considéré comme tel et la tradition ment rarement - sauf quand elle est momentanément ignorante : film invisible, mythique ou peu connu sur lequel peu d'avis ont été donnés) que de repérer tel ou tel titre qui ne s'y trouve pas et qui mériterait pourtant de s'y trouver. Ajouter plutôt que retirer m'a toujours semblé une démarche plus vraie et positive - je dirais presque "positiviste au sens d'Auguste Comte - que la démarche négative parfois confondue avec le sens premier du terme "critique".

Je ne dis nullement par exemple que THE ALAMO (1960) soit mauvais : il est correct et honnête mais je lui préfère cette réalisation-là de Wayne, supervisée techniquement par... Mervin Le Roy - selon Philippe J.P. Ferrari, "John Wayne", éd. Solar Paris 1980, p. 52 qui ajoute que LES BÉRETS VERTS (1968) obtint des recettes énormes au box-office américain, juste derrière TRUE GRIT (1969) d'Hathaway dont l'esthétique est plutôt d'un téléfilm que d'un film et dont la mise en scène est très essouflée même si toujours sympathique. Comme quoi le public américain fête autant l'assez bon que le bon du moment que Wayne y joue. Mais le succès au box-office d'un film n'est pas un élément de jugement esthétique. La présence d'un acteur qui n'est qu'une pate entre les mains du réalisateur, si bon soit-il et si malléable soit-il, non plus. Et d'ailleurs le jugement esthétique lui-même est un élément parmi d'autres de la réussite d'un film selon son genre : il faut voir le sujet du film, son traitement en fonction de son sujet, sa vérité ou sa fausseté en fonction de son sujet. Pas seulement la beauté de ses plans pris en eux-mêmes. Il faut tenir compte de bien des éléments et aussi de la place du film dans le genre auquel il appartient : qu'il veuille s'y intégrer ou au contraire veuille s'en écarter, voire qu'il veuille même être au-delà de toute classification.

Je ne suis pas "idéaliste" en cinéma ni en philosophie : je suis "réaliste". Je veux dire par là que la réalité préexiste à l'oeuvre d'art et qu'on doit la juger en fonction de cette réalité, pas seulement en fonction de sa cohérence intrinsèque. L'être prime ontologiquement sur la pensée, en d'autre termes davantage techniques et renvoyant directement à des débats tels que ceux menés par Étienne Gilson au Collège de France dans les années 30 contre les "thomistes criticistes" tels que Roland-Gosselin, R. Jolivet... cf. : son "Réalisme thomiste et critique de la connaissance" réédité par la collection "Reprise" de la Librairie philosophique J. Vrin en 1983 en fac-similé de l'édition de 1939, pour ceux qui voudraient en savoir plus...

Bref... revenons à l'esthétique qui découle de cette position après cette parenthèse que je voulais tout de même mentionner. Il faut donc rejoindre les deux points de vue afin d'avoir une idée plus exacte, à laquelle viennent s'ajouter les autres points de vue précités. L'ensemble de ces points de vue atteints, on peut alors juger un film. Opération qui est l'aboutissement d'un processus complexe, mettant en jeux des éléments distinct qu'on met du temps à dominer.

Ce que je veux dire, en somme - et tu ne pourras que me l'accorder puisque tu possèdes toi-même :) une honnête partie de cette connaissance, acquise au prix de temps, d'efforts, de passion - c'est que pour juger correctement LES BÉRETS VERTS il faut connaître l'histoire du cinéma et du langage du cinéma mais aussi celle du film de guerre, caussi elle des films sur cette guerre-là et celle d'Indochine qui la précède, connaître le contexte historique tant de l'action racontée que de la production du film, connaître les films postérieurs réalisés dans le même genre afin de repérer si l'oeuvre les a influencés et de quelle manière. Si tous ces points de vue sont acquis et dominés, alors on est prêt à juger un film en fonction de son propre système de valeurs AUSSI. Mais l'un ne peut se faire sans l'autre. La discussion critique ne peut commencer qu'ensuite, en fonction des avis divergents. Mais il y a une part - pas maudite du tout, celle-là ! - qui reste intangible dans cette histoire : c'est l'exact contraire, tu le vois donc cher Jeremy, du relativisme. Cf. le jugement de goût chez Kant... et toute l'histoire de l'esthétique comme science du beau et philosophie de l'art des Grecs à nos jours.

Ton reproche de relativisme, que tu me ressert pour la seconde fois cher Jeremy :( , ne me semble nullement mérité, comme tu le constates :) . Il s'agit bien de valeur, donc d'axiologie, donc d'absolu justement et non de relatif. Mais d'un absolu incarné dans une oeuvre d'art "hic et nunc" - donc passible d'une connaissance et d'une appréciation. Le critique est au confluent du nécessaire et du contingent. Sa position est proprement dialectique et non pas relativiste. :wink:
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Pour Lord Henry

Message par francis moury »

Ma foi... je prends cette comparaison avec "le Chevalier à la triste figure" comme une sorte d'éloge dont je vous suis gré... un éloge tout érasmien, en somme. :) Il faudrait d'ailleurs que je relise le séminaire de doctorat consacré à Cervantes par mon défunt maître Boutang : une auto-analyse métaphysique en perspective.
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