
Flic Story
BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 15 juin 2022
Image
Nouvel opus du duo Alain Delon / Jacques Deray à se voir réédité en Blu-ray, mais cette fois par StudioCanal (même si Pathé a participé à la restauration). Flic Story a été restauré en 4K par le laboratoire franco-italien L'Image Retrouvée, à partir du négatif original. Le rendu est plutôt très convaincant, fin et détaillé, restituant souvent avec efficacité la précision des textures. Les gros plans sont soignés même si nous avons perçu une légère frustration sur le niveau de détail, qui aurait pu être encore davantage accentué. Le grain argentique a été conservé, bien soutenu par un encodage invisible. La copie a bénéficié de quelques corrections numériques bienvenues, stabilisation du cadre et des niveaux de noir, profond nettoyage des usures de pellicule. Les contrastes sont plutôt équilibrés et conformes aux caractéristiques de la salle, avec des noirs parfois colorés (comme cela se pratiquait alors), souvent un peu relâchés mais conservant du détail et du grain. Il en va de même pour l'étalonnage qui lorgne résolument vers une approche argentique puisque l'on retrouve des tonalités typiques de la pellicule d'époque (tons bleu-verts, blancs cassés) sans toutefois dériver massivement vers une révision moderniste. On sent que l'étalonneur a cherché un juste milieu sans trop dénaturer les caractéristiques réelles. La seule concession sera peut-être à trouver du côté des carnations qui se montrent bien trop rosées pour être honnêtes, ou pour quelques rendus de rouge suspects quand ils tirent trop facilement sur le bordeaux. Mais le rendu de la photographie semble assez conforme aux choix du directeur de la photographie et aux caractéristiques de la pellicule, avec une lumière assez frontale et éclatante, des décors saturés en couleur mais des tonalités parfois froides (les intérieurs des bureaux de police) ou des visages blafards. On notera également, sur quelques plans issus d'un élément de duplication (pour compléter le négatif), des raccords couleur maladroits et un peu visibles, heureusement très rares - on pense également à ce plan en extérieur où l'herbe a un rendu presque fluorescent... De menus détails pour un beau master et des conditions de visionnage solides, dignes de ce très bon polar.
comparatif DVD Pathé (2011) vs. Blu-ray Studiocanal (2022) : 1 2 3 4 5 6 7
Son
Flic Story bénéficie d'une bonne piste son, à la dynamique correcte. L'ouverture sonore est modérée mais fidèle au mixage d'origine : les ambiances sont souvent silencieuses et les rares passages où l'environnement sonore se déploie restent sobres mais palpables. Le rendu des prises de son direct est précis, celui des voix est plutôt bon, plutôt portées sur les mediums et avec des graves modérées. On ne relève pas de traces d'usure marquées, pas de souffle disgracieux, l'ensemble a été bien nettoyé.
Suppléments
Roger Borniche, Emile Buisson... et les autres (43 min - HD)
Dominique Maillet et Agnès Vincent-Deray, la veuve du cinéaste, reviennent sur Flic Story à travers les témoignages des acteurs Jean-Louis Trintignant et Henri Guybet, de la scripte Bénédicte Kermadec et de Jean-Claude Missiaen, romancier et cinéaste, qui était l'attaché de presse de Jacques Deray sur le film. L'ensemble un peu décousu reste toujours intéressant, essentiellement porté par les inévitables anecdotes d'acteurs qui parlent essentiellement d'eux-mêmes et de leur travail. C'est malgré tout l'occasion de revoir le regretté Jean-Louis Trintignant dans une de ses dernières interviews. Trintignant, qui n'a "jamais été meilleur" selon Missiaen, parle de son personnage, très éloigné de lui, "qui [lui] tendait les bras", un homme qu'il a essayé de comprendre au-delà de sa violence, "comme un chien qui a peur". Henri Guybet, pas débutant mais presque, se souvient d'un tournage "en admiration complète" devant ces acteurs qui se transformaient sous ses yeux dans leurs personnages. On évoque évidemment le grand absent Alain Delon, un homme difficile à gérer qui installait une "tension immédiate" mais possédait un talent réel, un jeu à la mécanique sans accroc. On revient également sur la personnalité et le travail de Jacques Deray, homme discret et réalisateur "très précis et rigoureux" qui installait une "complicité intime" avec l'équipe, très attentif à ses collaborateurs pour qui il était "une école de formation incroyable". Jean-Claude Missiaen parle de la "séquence anthologique" de l'auberge, "le top de la mise en scène" de ce polar "solide", tourné dans la "grande époque" du genre pour le cinéma français. Dommage de ne pas avoir davantage parlé de Roger Borniche, policier devenu auteur, maintes fois adapté à l'écran dans les années 70, qui est à peine mentionné...
En savoir plus
Taille du Disque : 35 602 664 498 bytes
Taille du Film : 28 154 542 080 bytes
Durée : 1:52:03.250
Total Bitrate: 33,50 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29987 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1796 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 27,034 kbps