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La Coupe à 10 francs

BLU-RAY - Région
LCJ Editions
Parution : 7 mai 2024

Image

LCJ réédite aujourd'hui en Blu-ray La Coupe à 10 francs, à partir de la même restauration sortie en DVD en 2016, effectuée par le laboratoire Digimage Classics (aujourd'hui Transperfect Media/Hiventy). Les travaux ont été visiblement menés à partir du négatif original super 16mm, pour un résultat qui lorgne fort du côté du 2K (rien n'est officiellement précisé). Le rendu est très honorable et fidèle à un film français de cette période, à la photographie modeste. La définition se montre convenable malgré des douceurs, le niveau de détail est plutôt sage à l'exception de quelques gros plans efficaces, mais il faut immédiatement préciser que le film souffre surtout de très fréquents problèmes de mise au point qui altèrent forcément l'impression de Haute-Définition. La patine argentique est plutôt respectée, avec une granularité palpable et non filtrée. L'étalonnage fleure bon l'argentique 70's, sans retouches modernistes inappropriées, et avec des contrastes équilibrés. La copie est stable et totalement nettoyée. Une présentation convaincante pour un film assez rare et méconnu.

Son

Très bonne retranscription de la piste audio, à la fois dans sa propreté et sa clarté, mais aussi dans sa sobriété. Le niveau de détail des prises de son direct est très honnête, la présence des voix est correcte. La dynamique reste limitée, conformément aux caractéristiques d'origine. Le mixage est équilibré. On ne relève pas de saturations ni de sifflantes.

Suppléments

Si LCJ n'a pas repris les suppléments de son DVD sorti en 2016 (le court métrage Une lettre ainsi qu'un entretien avec Philippe Condroyer, dommage...), saluons l'effort de l'éditeur qui en a produit de nouveaux :

Entretien avec Éric Le Roy (25 min - HD)
Éric Le Roy, des Archives Françaises du Film, revient sur La Coupe à 10 Francs et son réalisateur singulier Philippe Condroyer, une âme de poète "trop timide, trop dans son monde", qui a refusé de rentrer dans le système et n’a pas trouvé sa place dans le cinéma français. Il évoque un producteur peu présent, notamment lorsqu’il s’est agi de présenter le film à Cannes (c’est Condroyer qui a tout géré), et un film peu resté sur les écrans, peu diffusé à la TV, qui est donc "tombé dans l’oubli". Éric Le Roy, qui a rencontré Condroyer lors de la restauration de La Coupe à 10 Francs, autour de 2012, raconte comment le réalisateur a retrouvé puis racheté lui-même les droits de son film, ce qui a permis cette redécouverte tardive. Il donne quelques pistes de lecture de ce "choc incroyable", librement inspiré d’un fait divers raconté dans le Nouvel Observateur, à l’écriture rigoureuse où "le documentaire jaillit de la fiction", avec un héros que le cinéaste a écrit comme "un double de lui-même". Éric Le Roy rappelle ce courant informel qui s’intéressait à la jeunesse française des années 70 (parmi Doillon ou Pialat), souligne la musique d’Antoine Duhamel dans un free jazz en partie improvisé, ou revient sur importance de la peinture dans l’esthétique du film, avec des jeux de cadrages symbolisant l’oppression des personnages. Une présentation globale et intéressante.

Entretien avec Sébastien Le Pajolec (44 min - HD)
Un supplément très complet avec Sébastien Le Pajolec, Maître de conférence en communication audiovisuelle, dont on appréciera les efforts de recherche pour raconter avec précision le parcours méconnu de Philippe Condroyer. Fils de romancier (premier Prix Albert Londres), il deviendra cinéaste en faisant ses gammes dans le film industriel et la publicité, tout en s’essayant au court métrage. Sébastien Le Pajolec revient sur Tintin et les oranges bleues et les déconvenues de production d'Un Homme à abattre, avant des travaux pour la télévision, entre fictions, séries et documentaires. Sébastien Le Pajolec analyse La Coupe à 10 Francs, revenant en détails sur le drame original dans la "société cadenassée" d'"une France entre deux âges"., qui rappelle le tableau provincial de Coup de tête. Il raconte longuement la collaboration au long cours avec Antoine Duhamel, "figure centrale" dans la carrière de Condroyer, avec sa musique "discrète et essentielle", ici accompagné du saxophoniste Anthony Braxton, le "Pierre Boulez noir".

Entretien avec Didier Sauvegrain (26 min - HD)
Éric Le Roy interviewe laborieusement le héros de La Coupe à 10 Francs, aussi peu disert que dans le film (les questions sont souvent plus intéressantes que les réponses) qui, alors jeune acteur débutant, revenait sur Paris après plusieurs années au TNS de Strasbourg. Il parle de l'alchimie avec Philippe Condrier, son "oeil de peintre", leurs affinités communes, et se souvient du tournage dans la région de Beauvais, de la scène finale ou du jour où il s'est fait couper les cheveux devant la caméra. Il revient sur un film qui "portait une part de [sa] révolte" et son personnage qui n'avait pas conscience de sa "vie programmée", errant comme un ange dans son propre monde...

En savoir plus

Taille du Disque: 47 657 564 879 bytes
Taille du Film : 27 388 157 952 bytes
Durée : 1:45:53.916
Total Bitrate: 34,48 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 28,87 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 28875 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1798 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1813 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0,000 kbps
Subtitle: French / 20,432 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 29 juillet 2024