
Le Grand pardon
BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 12 mars 2025
Image
Alexandre Arcady est plutôt bien représenté en Blu-ray, en plus de la disponibilité de ses films récents on se souvient d'une salve chez ESC en 2021, et plusieurs rééditions sont à venir en juin prochain, chez Rimini. L'un de ses plus célèbres opus, Le grand pardon, s'ajoute à la liste en rejoignant la nouvelle collection de Studiocanal, Nos années 80, supervisée par Jérôme Wybon. Le film a été récemment restauré en 4K, très probablement par le laboratoire VDM qui a fait un très joli travail. Le résultat est en effet convaincant, tant dans la finesse des images, la qualité de la définition, que du niveau de détail. Tout cela est régulièrement tempéré par des erreurs de mise au point au moment du tournage, mais cela ne gâche pas le plaisir de retrouver une photographie en Panavision, typique de cette période. Le grain est fin et bien organique, quelques plans nocturnes voient leur consistance un peu s'épaissir, mais heureusement sans toucher à la précision du trait. On ne relève aucun macroblocs ou souci de compression. L'étalonnage est plutôt naturel, même si la palette est quand même un peu modernisée par rapport à une patine photochimique. Mais c'est exécuté avec retenue et surtout une fidélité d'esprit par rapport aux caractéristiques d'origine, sans choix incongrus ou dérives magenta appuyées. Les contrastes sont plutôt bien gérés, on peut parfois sentir quelques infimes pulsations dans les noirs, mais rien de marquant. De très bonnes conditions de visionnage.
comparatif DVD Studiocanal (2010) vs. Blu-ray Studiocanal (2025) :
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Son
La piste mono d'origine est de très bonne facture, très détaillée et équilibrée entre les voix (cristallines), les arrière-plans et la musique. La piste, naturelle, est dénuée des traces du temps : pas de souffle ni de craquements ou saturations.
Suppléments
Préface de Jérôme Wybon (3min - HD)
Avant de présenter les suppléments du Blu-ray, le directeur de la collection Nos années 80 revient sur les origines d'un projet au sujet polémique, qui sera sauvé par Ariel Zeitoun, alors à la Gaumont. Il évoque l'énorme casting du film, en partie composé des "comédiens en devenir de la décennie", du beau succès en salles et de la suite tardive... qui n'aura pas le même destin.
Jérôme Wybon propose ensuite les deux suppléments qu'il avait réalisés en 2010 pour le DVD Studiocanal :
La saga Bettoun - 1e partie (34min - SD)
Entretiens croisés du réalisateur Alexandre Arcady, de l'acteur Roger Hanin, du co-scénariste Daniel Saint-Hamon et du producteur (et futur réalisateur) Ariel Zeitoun qui évoquent les origines du projet, inspiré au départ par la famille Zemmour, sorte de "bandits" mafieux parisiens, et d’un article racontant un enterrement "digne d’Al Capone à Chicago". Un projet peu emballant pour les producteurs, "effrayés" de montrer la communauté juive sous un jour illégal, et qui ne plaisait pas forcément aux Zemmour, au point que le tournage dût être protégé par les plus hautes autorités de l’État, bien aidé par l’arrivée de François Mitterrand (beau-frère de Roger Hanin) au pouvoir. Alexandre Arcady raconte la phase d'écriture (et plus spécifiquement du polar) "comme des novices", lorsqu'ils cherchaient des anecdotes supplémentaires dans la presse, et revient sur la composition de sa distribution : la rencontre avec Roger Hanin, "un acteur époustouflant" que la critique ne jugeait alors pas à sa juste valeur, et dont Arcady a craint un moment qu’il n’abandonne le projet, suite à l’élection de Mitterrand. Arcady raconte comment il a pu convaincre Jean-Louis Trintignant grâce à sa ressemblance avec le coureur automobile Jacques Laffite, le "casting" de Jean-Pierre Bacri grâce à Roger Hanin, le "troc" de Robert Hossein, échangé contre la participation de Roger Hanin sur Les Misérables (que Hossein était en train de préparer), comment ils ont pu obtenir Serge Gainsbourg et Yves Mourousi dans la boîte de nuit, ou l’idée des scènes de Biarritz inspirées par Anny Duperey. Roger Hanin ne cache pas le plaisir qu'il éprouva sur le film, avec un rôle qui, ajoute-t-il malicieusement, lui a permis d’"écraser tout le monde comme [il] aime le faire", on revient sur le parallèle avec le Parrain ou le succès populaire et critique - pas unanime mais presque... Un bon complément, bien aidé par la générosité du réalisateur, très bon client dans cet exercice.
Alexandre père et fils (8min - SD)
Avant de se lancer avec succès dans une carrière de réalisateur, Alexandre Aja a débuté à l'écran dans les films de son père, Alexandre Arcady. Ce dernier raconte le moment où il appris la naissance de son fils et pourquoi il a tenu à ce qu'Alexandre incarne le petit garçon de Clio Glodsmith dans Le grand pardon. Il revient sur le tournage du tout dernier plan, où il dût le gronder pour obtenir de lui autre chose qu'un sourire, et évoque les deux autres apparitions d'Aja à l'écran, dans Le grand carnaval (à 5 ans) et Le grand pardon II (à 13 ans). Il se souvient de la Bar-mitsvah de son fils, après le tournage, qui réunissait à la fois sa vraie famille et celle du film.
Enfin, comme le veut la tradition dans la collection Nos années 80, Jérôme Wybon propose deux documents d'archive :
Interviews de A. Arcady, R. Hanin, R. Berri et B. Giraudeau (8min - HD)
Diffusé en février 1982 sur la RTBF, Alexandre Arcady parle de sa "rencontre formidable" avec Roger Hanin qui a motivé le projet du Grand pardon, pour un rôle "étonnant et détonant". Roger Hanin apprécie son personnage de Raymond Bettoun, avec qui il partage au fond de lui les mêmes qualités et travers. Il évoque ses rapports professionnels avec Richard Berry et Gérard Darmon, "des gens aussi importants que Pacino ou De Niro". Richard Berry parle de son personnage ("la Mafia en gants blancs") tandis que Bernard Giraudeau se réjouit d'obtenir enfin des rôles différents.
Reportage sur les projections test du Grand Pardon (7min - SD)
Reportage d'Alain Beverini, diffusé en janvier 1982 dans l'émission 7 sur 7, sur la projection test organisée par Alexandre Arcady pendant la post-production du Grand pardon. Une "petite expérience" courante en Amérique mais très rare en France, dont le réalisateur commente les résultats quelques semaines plus tard, avec les "premières sensations de réconfort" et la réintroduction d'une scène qu'il avait préalablement supprimée. On le voit également en plein mixage et sur la table de montage, aux côtés de Joële Van Effenterre.
En savoir plus
Taille du Disque : 39 031 553 457 bytes
Taille du Film : 34 438 127 616 bytes
Durée : 2:16:04.541
Total Bitrate: 33,74 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29997 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2007 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 34,528 kbps