
Les Assassins de l'ordre
BLU-RAY - Région B
LCJ Editions
Parution : 9 avril 2024
Image
LCJ, qui reprend aujourd'hui lui-même la distribution de ses titres, ressort à l'identique le Blu-ray des Assassins de l'ordre, sorti en 2018, cette fois agrémenté d'un fourreau inspiré de l'affiche originale. Le film a été restauré en 2016 par Silverway Media, dans ce qui est officiellement annoncé comme une restauration 4K mais dont la finesse et le niveau de détail un peu limités ressemblent davantage à une restauration en 2K (à partir d'un scan 4K). Nous n'avons aucune information plus précise, tout au plus des soupçons que ce léger sentiment d'épaisseur de l'image pourrait être tout simplement dû à la source utilisée, qui ne serait pas le négatif original mais un élément dupliqué, à la qualité un peu moindre. Nous sommes, par contre, tout à fait sûr qu'il a été utilisé un second élément, à la texture bien plus épaisse, qui apparaît à la 26e minutes pendant 90 secondes. La définition reste globalement bonne, à défaut d'être donc extrêmement ciselée. Les quelques gros plans sont convaincants mais sans excès, et il faut signaler quelques erreurs plus ou moins flagrantes de mise au point au tournage. On pourra également observer que les bobines utilisées ont parfois dû causer quelques soucis aux restaurateurs puisqu'il reste à l'image, après les travaux, quelques indices révélateurs de défauts photochimiques apparus pendant la conservation, et sans doute compliqués à gérer : d'infimes fluctuations de colorimétrie, une coloration orangée partielle et légère sur certains plans, ou une fine usure sur la droite du cadre sous la forme d'une ligne de tâches d'émulsion, etc. L'étalonnage peut surprendre avec son rendu froid insistant, ou des relents verts dans les noirs. On a pu craindre une tendance à moderniser trop franchement les couleurs mais les tonalités réussissent à conserver toutefois un aspect vintage cohérent. On signalera une saturation efficace sur les mobiliers et les vêtements, alors que les visages ont souvent une pâleur plus ou moins accentuée : une caractéristique que l'on retrouve régulièrement sur les masters HD des films de cette période. Les contrastes sont assez bien équilibrés, avec parfois un aspect un peu plus laiteux. La gestion du grain est plutôt réussie, la granularité étant conservée en abondance sans paraître trop envahissante.
Son
Les conditions d'écoute son excellentes, souvent cristallines. Le mixage (assez simple) bénéficie d'une bonne dynamique, largement efficace sur les musiques de Pierre Henry et Michel Colombier, ainsi qu'une ouverture très appréciable lors des prises de son direct. Les voix ont une belle présence, sans sifflantes ou saturation. La piste est totalement nettoyée, le souffle est au pire très discret, le plus souvent absent.
Suppléments
LCJ accompagne le film de deux archives d'époque :
Marcel Carné sur le tournage (9 min - HD avec upscale)
Diffusé en janvier 1971, un reportage qui montre le réalisateur au travail, tandis qu'il évoque son projet en voix off, inspiré d'un "fait divers actuel" à Chambéry. Il revient sur "le côté secret, très intérieur" de Michael Lonsdale, ou le rôle de "Don Quichotte moderne" de Jacques Brel, abordant sa technique de direction d'acteurs qu'il ne considère pas comme des robots. Marcel Carné semble souvent devoir se justifier de ses choix, regrettant être considéré comme démodé pour certains - ce que confirme une question du journaliste qui lui demande pourquoi il n'adopte pas un montage plus déconstruit comme celui d'Hiroshima mon amour. Rappelant l'accueil désarçonné du public du Jour se lève, en 1939, il souligne l'acuité toujours plus grandissante des spectateurs modernes, "un enrichissement formidable pour le créateur".
Sur le tournage à Aix-en-Provence (8 min - HD avec upscale)
Autre reportage, diffusé à la même période dans Le Magazine des arts, sur le tournage des Assassins de l'ordre. Le producteur Michel Ardan, ancien acteur qui n'avait jamais été pris sur un film de Marcel Carné, amuse de s'être cette fois "vengé" en l'engageant lui-même. Il parle de sa bonne entente avec le réalisateur, et de l'équilibre qu'il est forcé imposer entre l'artistique et le financier. Jacques Brel, à qui l'odeur des planches ne manque pas, explique comment les jeunes figurants lui rappellent sa jeunesse, souhaitant que la vie soit "honnête" avant d'être compliquée, et évoque sa passionnante découverte du cinéaste. Marcel Carné explique l'avoir choisi pour sa proximité avec son personnage, "un être généreux, qui n'aime pas l'injustice". Il évoque un projet "assez difficile", qu'il espère tourner dans un esprit "jeune", et revient sur le tournage à Aix-en-Provence et ses platanes...
En savoir plus
Taille du Disque : 32 805 785 006 bytes
Taille du Film : 28 264 120 320 bytes
Durée : 1:50:44.750
Total Bitrate: 34,03 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,98 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29987 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 889 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1337 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 38,067 kbps