Test blu-ray
Image de la jaquette

Navajeros

BLU-RAY - Région B
Artus Films
Parution : 7 mai 2024

Image

En même temps que Le Député, Artus Films a proposé en mai dernier un autre film d'Eloy de la Iglesia, qui aurait d'ailleurs pu figurer dans le coffret Quinqui, sorti à la rentrée 2023. L'éditeur poursuit donc son exploration du cinéma de genre espagnol, et du même coup la filmographie de Eloy de La Iglesia, avec le fameux Navajeros, proposé dans ce qui est probablement le meilleur master HD à ce jour, qui offre des conditions de visionnage et très similaires aux films pré-cités, avec une restauration semble-t-il effectuée dans le même laboratoire, à la même époque. L'image n'offre toujours pas de tranchant dernier cri mais reste heureusement très convenable, malgré des limitations. La définition est honnête, couplée à un niveau de détail très sage, qui peut ponctuellement se faire remarquer. La texture argentique est un peu artificielle, avec un grain à l'aspect souvent électronique, mais on a évité le lissage. La colorimétrie respire la restauration datée, pas forcément toujours très naturelle mais souvent agréable, sans écarts disgracieux. Les contrastes sont équilibrés. La copie est stable et largement nettoyée. Un rendu somme toute satisfaisant pour un film vraisemblablement proposé pour la première fois en vidéo en France.

Son

Une bande-son là aussi conforme aux précédents films de La Iglesia, entièrement post-synchronisée et soumise à des sifflantes affirmées. La dynamique est correcte, palpable par exemple pendant certains passages musicaux, dans un ensemble qui reste équilibré malgré la discrétion des arrière-plans et l'artificialité ponctuelle des tessitures des voix doublées. La piste est assez propre, on ne relève pas de souffle. 

Suppléments

Présentation de Marcos Uzal (48 min - HD)
Le critique aux Cahiers du cinéma, déjà présent dans les suppléments du Député, fait un retour très complet sur Navajeros, "premier film véritablement quinqui" du réalisateur Eloy de la Iglesia, qui lui permet de continue de parler de la société espagnole à travers une "génération perdue" que personne ne regarde, et qui ne peut survivre que par la délinquance. De La Iglesia filme le réel, s’inspirant d’El Rojo, un personnage de faits divers "devenu presque un mythe", ancrant son imagerie dans un réalisme accentué par le décor des quartiers populaires d’une "ville en friche", et montrant la drogue devastratrice comme un symptôme d’une société qui va mal. C’est le film "le plus directement violent" de la filmographie quinqui de La Iglesia, sans fioritures mélodramatiques ou romanesques, avec une lucidité sur la violence qui ne cache pas la cruauté de cette délinquance, qu’il montre dans la débrouillardise et la survie davantage que dans un aspect mafieux, ou qui représente la police encore "pétrie de l’esprit franquiste". Marcos Uzal note l’importance des chansons populaires dans le cinéma quinqui, avec ici des contrepoints marqués par la musique classique. Il revient sur le journaliste, personnage parallèle au récit qui permet un commentaire de la situation par "une forme de didactisme", note l'absence de militantisme homosexuel dans un cinéma pas seulement masculin mais ponctué de très beaux personnages féminins, et aborde les audaces formelles de Eloy de la Iglesia, un réalisateur qui vit ce qu’il filme et offre ici pour la première fois le rôle principal à Jose Luis Manzano, "son acteur fétiche" des années 80, avec qui il partagea une histoire très forte d’amitié et d’amour. Un très bon intervenant pour un supplément très intéressant.

Galerie d'affiches et de photos (30s - HD)

En savoir plus

Taille du Disque : 36 063 094 204 bytes
Taille du Film : 23 858 128 896 bytes
Durée : 1:35:40.750
Total Bitrate: 33,25 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: Spanish / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Subtitle: French / 23,281 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 8 août 2024