Test blu-ray
Image de la jaquette

Né un 4 juillet

BLU-RAY - Région B
L'Atelier d'images
Parution : 15 avril 2025

Image

Fidèle à Oliver Stone, après U-Turn ou JFK, l'Atelier d'images propose aujourd'hui Né un 4 juillet, second opus de sa trilogie sur le Vietnam. Cette sortie avait été annoncée il y a déjà pas mal de temps en France, mais avait dû être décalée suite au retard pris par les travaux de restauration. L'attente est payante puisque, après les américains de Shout! Factory en novembre dernier, nous pouvons désormais apprécier en HD et UHD cette restauration 4K flambant neuve (et très réussie), effectuée à partir du négatif original et validée par le réalisateur. Les images ont été totalement nettoyées et stabilisées, et se distinguent par une très belle précision, un trait fin et un niveau de détail solide. La gestion des contrastes est également efficace, avec des niveaux de noirs bien équilibrés (conservant toujours du détail) et des hautes lumières (logiquement) mieux saturées.

Parmi les petites différences entre les Blu-rays HD et UHD, on remarquera que la colorimétrie est légèrement plus terne et moins nuancée en HD, l'étalonnage se montrant toujours très naturel mais avec des couleurs un peu plus affirmées en UHD. La palette générale adopte une sorte de neutralité légèrement "crémeuse", façon habile de conserver les tonalités originelles de la pellicule (cela peut rappeler l'idée des teintes jaune-vert tant décriées depuis une bonne dizaine d'années) tout en les modernisant, ce qui permet notamment d'éviter les habituelles carnations magenta. Le grain argentique a été conservé, mais il apparaît toutefois de manière peu appuyée : les capacités du Blu-ray UHD trouvent ici tout leur sens, réussissant à retranscrire les subtilités organiques du scan 4K, là où le Blu-ray HD montre des limites plus franches. Si on évite des soucis de compression visibles (ce qui a pu être le cas sur de récentes sorties de l'éditeur), il faut avouer que le grain se cherche encore un peu sur le Blu-ray HD, sans pour autant être gommé.

Nous n'avons pas résisté à un petit comparatif avec le précédent master HD, sorti chez Universal en 2011, qui prenait sans aucun  doute de nombreuses libertés avec la colorimétrie d'origine. Il fallait jusqu'alors accepter une luminosité moins franche, des contrastes soutenus, et peut-être surtout une colorimétrie très marquée, avec une dérive magenta très envahissante qui touchait non seulement les visages mais aussi le reste de l'image, là où le nouveau transfert apparaît beaucoup plus sobre et neutre. Le comparatif #1 aiguise quand même notre curiosité car la nouvelle restauration semble avoir perdu un étalonnage sépia très contrasté (et, on va le dire, suffisamment photochimique pour sembler être d'origine) au profit d'un rendu désormais plus classique et passe-partout. On rappelle que ce n'est malheureusement pas Robert Richardson qui a supervisé les travaux...

Notez que le Blu-ray UHD est présenté en Dolby Vision et HDR10.

Blu-ray Universal (2011) vs. Blu-ray L'Atelier d'images (2025) :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Son

Peu de soucis également côté son puisque les pistes 5.1 et 7.1 Dolby Atmos se montrent sans surprise d'une grande efficacité. Film "récent" oblige, la bande-son est très précise, avec énormément de détails qui enrichissent l'expérience. La spatialisation est soutenue, tant dans les scènes de combat, que pour les ambiances du quotidien ou la musique de John Williams. VO et VF sont presque toujours semblables, les voix sont claires, avec une belle présence et dans un spectre sonore équilibré.

Suppléments

Né un 4 juillet est proposé en combo Blu-ray UHD et Blu-ray HD, accompagné d'un livret de 32 pages comprenant des notes de production du dossier de presse d'époque (avec notules biographiques) et surtout un article de François Cognard, publié dans le Starfix n°81 de février 1990. Le journaliste évoque le tournant de carrière du jeune Tom Cruise qui, après avoir été un aimant à teenagers, au sourire carnassier ("le charismatique chronique"), s'attaque désormais à des rôles bien plus ambitieux. Cognard discerne une "forme de maturité" gagnée au contact de stars comme Paul Newman et Dustin Hoffman, qui explose dans Né un 4 juillet, "son plus grand défi" jusqu'alors, l'acteur livrant "une performance magistrale", un jeu "insoumis" et "incandescent", "une mappemonde d'émotions".

Commentaire audio d'Oliver Stone (VOSTF)
Repris du DVD Universal, un commentaire audio globalement très soutenu, fourmillant de détails au point que le réalisateur passe parfois presque du coq à l’âne, souhaitant suivre le film et en même temps parler de tout. Il évoque Né un 4 juillet comme "un film très difficile à faire", qui attendra 10 ans pour se concrétiser, un "second souffle" dont il reprendra certains éléments du scénario presque à l’identique. Il revient sur la personnalité de Ron Kovic, les rapports avec ses parents, son enfance où l’on vivait "avec la peur et les icones", sa culture puritaine, son livre autobiographique, la "grande proximité d’émotion" qu’il y eut entre entre lui et Tom Cruise, qui s’est démené pour un rôle finalement très proche de lui, l’acteur voyant presque "sa vie se déroulant une génération plus tôt". Olivier Stone parle entre autres de son goût pour raconter l’intimité des gens, le rapport au travail, les montrer dans l’action, de sa vision de l’hôpital militaire vu comme "un asile de fous", d’après ses souvenirs, des scènes mexicaines tournées aux Philippines, de Tom Berenger et Willem Dafoe qui apparaissent comme des fantômes de leurs personnages de Platoon, de la musique de John Wiliams "un peu mélo mais c’est beau", qui a été très utile pour "habiller le cliché", ou du jeu avec la caméra, d’abord mobile et très libre, avant de se maintenir à faible hauteur et se montrer plus claustrophobique...

Une dimension profondément autobiographique (24 min - HD)
Journaliste cinéma au Monde et plume précieuse de la sphère critique française, Samuel Blumenfeld resitue Né un 4 juillet dans la carrière d’Oliver Stone, alors "à un pic" après l'énorme succès de Platoon, et dans une vague de films sur le Vietnam produits à la fin des années 80, où l’on revisite la période avec l’envie d’exorciser la défaite. Né un 4 juillet est un "film impossible" qui a mis 10 ans à se concrétiser, après une première tentative avec Al Pacino et William Friedkin (et déjà Stone au scénario), qui avait été court-circuitée par Retour, au sujet proche, qui avait comme consultant Ron Kovic. Pour Né un 4 juillet, Samuel Blumenfeld note la référence aux Plus belles années de notre vie (1946), qui s’attaquait déjà à la "dimension organique" de la guerre à travers ses vétérans meurtris, le cinéaste prenant aussi le contre-pied de la "masculinité triomphante" en s’appropriant Tom Cruise, acteur marqué du "reaganisme triomphant" et du fantasme américain qu’est Top Gun, pour "un rôle qui lui était absolument destiné". Pour Samuel Blumenfeld, Oliver Stone "se soigne à l’écran" en montrant ce qu’il a lui-même connu à son retour du Vietnam, quand personne ne s’occupait de lui : la réalité d’un hôpital pour vétérans de guerre et le délabrement de son pays, avec comme question centrale : "que fait l’Amérique de ses enfants ?". À ce titre, la séquence d’ouverture, pensée comme dans Platoon, fixe les règles du jeu à venir. Oliver Stone confronte également les années 50 et 60, avec son héros qui passe brutalement d’une époque à l’autre, ayant perdu au combat la capacité à apprécier les années 60 ("un train lui est passé sous le nez"), et se prenant en pleine figure les changements de la société de 1968. Le journaliste évoque enfin "l’impact de Ron Kovic dans les dialogues", Oliver Stone allant bien plus loin que l’autobiographie de départ, et la collaboration avec le directeur de la photographie Robert Richardson, "indissociable" du travail de Stone...


Les coulisses du film (22 min - HD avec upscale - VOSTF)
Repris du Blu-ray Universal, une série d’interviews données par Bryant Gumbel pour son Today Show sur NBC, qui interroge Tom Cruise, Oliver Stone et Ron Kovic sur Né un 4 juillet. On évoque les raisons du retour de Stone au Vietnam après Platoon, son acteur vedette qui a mis "toutes ses tripes" dans l’interprétation d’un soldat en quête de "l’authenticité des faits", et surtout un pays "indifférent à la guerre" et "le manque de respect d’une nation" pour un soldat qui s’est sacrifié (un "pays invalide"). Ron Kovic revient notamment sur la promesse que lui a fait Oliver Stone en 1978 d’essayer un jour de reprendre le projet, après l’abandon de la production après 4 jours de tournage. Il parle de son expérience sur le tournage ("c’était très irritant de se regarder !"), et surtout de son combat engagé, comment il fait face à sa situation d’invalide malgré le regard des gens, au point que sa "blessure est devenue sagesse".

Bande-annonce originale (2min 53s - HD avec upscale - VOSTF)

En savoir plus

Blu-ray HD

Taille du Disque: 47 631 922 122 bytes
Taille du Film : 41 039 431 680 bytes
Durée : 2:24:02.791
Total Bitrate: 37,99 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,77 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25775 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2902 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1344 kbps / 16-bit)
Audio: English / Dolby TrueHD Audio / 7.1 / 48 kHz / 3114 kbps / 16-bit (AC3 Embedded: 5.1 / 48 kHz / 640 kbps / DN -12dB)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2502 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1344 kbps / 16-bit)
Audio: English / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 192 kbps / DN -4dB
Subtitle: French / 0,115 kbps
Subtitle: French / 24,552 kbps
Subtitle: French / 43,867 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 1 avril 2025