Test blu-ray
Image de la jaquette

Outrages

BLU-RAY - Région B
Wild Side
Parution : 1 décembre 2021

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Outrages a été édité en Blu-ray au Bénélux par Sony en 2014, édition que nous avions testée et qui proposait le film dans sa version Cut uniquement. L'édition maintenant proposée par Wild Side est une version Uncut plus longue de six minutes et déjà éditée en Allemagne chez Koch Media. Le métrage supplémentaire concerne deux scènes où l'on voit deux agents du gouvernement, habillés en civil, interroger Eriksson sur l'incident ayant impliqué sa section. La deuxième concerne le procès des soldats et l'interrogatoire rugueux de Eriksson par l'avocat de la défense. Ces deux scènes donnent incontestablement plus de poids au personnage joué par Michael J. Fox. Les masters vidéo utilisés ont sensiblement la même origine, un DCP 2K  réalisé par Sony au début des années 2010, forcément perfectible mais de qualité respectable. On remarquera malgré tout, à l'aide de nos comparatifs ci-dessous, quelques différences notables. Dès le premier comparatif le piqué de la version uncut apparait supérieur, mais ce supplément de définition est quelque peu artificiel sur le deuxième comparatif avec une accentuation des contours pas toujours naturelle. On remarque également une colorimétrie à la dominante légèrement moins magenta pour la version uncut. Projeté sur grand écran, ce Blu-ray Wild Side révèle un encodage soigné où les artefacts de compression sont inexistants (Wild Side semble avoir trouvé un bon prestataire car c'est systématiquement le cas depuis quelques temps). Ce master propose également des contrastes corrects bien qu'un peu trop appuyés, et une saturation chromatique assez plaisante lors des nombreuses scènes tournées dans la jungle thaïlandaise ( à défaut d'être vietnamienne).

Comparatif 1 Comparatif 2 Comparatif 3 Comparatif 4 Comparatif 5

Pour cette édition, la version cinéma est inclue sur un DVD.

Son

On peut supposer que la version originale DTS HDMA  5.1  est dérivée du mixage 6 pistes en canaux discrets de la version 70 mm, on y apprécie des effets immersifs lors des scènes de combat, très dynamiques et souvent subtiles lorsqu'il s'agit de retranscrire les ambiances de la jungle. Cette édition propose également la version originale en stéréo qui n'était pas présente sur le Blu-ray Sony que nous avons testé. La version française, également proposée en DTS HDMA 5.1, est de bonne qualité mais, comme souvent, le mixage rend les dialogues trop présents au détriment des ambiances.

Suppléments



Making of (30 min - SD - 4/3 - VOSTF)
Repris des éditions DVD sorties depuis 2001, ce documentaire signé Laurent Bouzereau donne la parole au réalisateur Brian De Palma qui évoque son rapport à la guerre du Vietnam (selon lui, elle n'avait aucun sens) et raconte l'élaboration du projet, dont il a eu l'idée dès la lecture de l'article de presse racontant le fait divers en 1969. (Il parle également, sans avoir jamais pu le voir, d'un film allemand sur le même sujet, qui avait fait scandale pendant le Festival de Berlin en 1970). De Palma revient sur le casting de jeunes talents qui ont depuis fait carrière, dont John C. Reilly qui remplaça un autre acteur pour son rôle, ou la jeune Thuy Thu Le qui fut trouvée à Paris. Il se souvient des entraînements des acteurs, façon commando, un peu trop suivis à la lettre par des instructeurs zélés (le capitaine Dye qui apparaît dans le film), du tournage en Thaïlande dans des conditions pas toujours simples (dans la jungle, "on est tout de suite perdu") ou de la seconde fin envisagée : une scène de cauchemar, après le retour aux USA, qui fut finalement rejetée, le réalisateur préférant une conclusion rédemptrice pour "refermer la blessure". Comme toujours avec les suppléments de Laurent Bouzereau, l'ensemble est très rythmé et assez complet (malgré l'absence d'extraits vidéos sur le tournage), avec parfois une une petite tendance de De Palma à la paraphrase, à résumer du film. Et si l'on regrette les participations importantes de Michael J. Fox, Sean Penn ou Ennio Morricone, les souvenirs de Brian de Palma gardent une certaine richesse, d'autant qu'on le sent encore très ému par le sujet...


La guerre d'Eriksson (18 min - SD - 4/3-VOSTF)
Michael J. Fox a finalement droit à son supplément à lui tout seul et c'est tant mieux puisqu'il a beaucoup de choses très intéressantes à raconter ! Toujours interrogé par Laurent Bouzereau, il évoque Outrages"un  film magnifique", humaniste et en même temps contre la guerre, et parle de ses choix d'acteur pour incarner le rôle, en faire quelqu'un de simple pour faciliter l'identification avec le spectateur. Il décrit assez précisément le tournage en Thaïlande et les conditions difficiles qui ont endurci toute l'équipe, l'immersion dans les décors réels qui l'a parfois poussé à bout dans ses élans de colère, et l'a obligé à s'enfermer dans son propre monde. Il évoque ses rapports avec Sean Penn, distant pendant le tournage afin de maintenir toute l'intensité de son jeu, et parle du travail de Brian de Palma, "un grand homme" qui s'aidait de storyboards créés sur ordinateur.

Des ténèbres à la lumière ( 41 min -HD-VOSTF)
Dans cet entretien exclusif produit par Wild Side, l'assistant réalisateur Eric Schwab évoque sa collaboration avec Brian De Palma, qu'il démarra en tant qu'assistant lors des repérages de Body Double. Puis les deux hommes se découvrant des affinités cinéphiliques, il gravit les échelons pour devenir assistant-réalisateur sur Outrages après avoir été logisticien sur Les incorruptibles. Ce document revêt un intérêt particulier car il décrit l'important travail de pré-production que nécessite un tel projet, en commençant par le repérage des lieux de tournage qui aurait pu avoir lieu aux Philippines, comme de nombreux films sur la guerre du Viêtnam, alors que c'est la Thaïlande qui fût finalement choisie pour des motifs sécuritaires. Ces repérages auxquels ne participaient pas Brian De Palma durèrent trois semaines, puis Eric Schwab nous révèle également qu'il dût faire le même travail dans la foulée en Australie pour un éventuel plan B si la Thaïlande devait devenir dangereuse pour l'équipe (le studio envisagea même le Mexique). La suite concerne le tournage qui eut lieu dans des conditions difficiles de chaleur et d'humidité. On apprend également que Eric Schwab s'est inspiré de Rashômon pour certains plans de seconde équipe tournés dans la jungle. Il termine en évoquant le tournage d'un autre film de guerre tourné par Brian De Palma, Redacted. Cet entretien riche et passionnant avec un homme visiblement passionné par le cinéma, est illustré par de nombreuses photos de tournages  inédites.



Casualties of War, le journal ( 25 min-HD 720P-VOSTF)
Il s'agit d'images tournées en 8mm par Monica Goldstein sur le tournage de Outrages en Thaïlande. Elles ont été récemment exhumées par l'assistante de Brian De Palma et numérisée à partir d'un transfert vidéo SD analogique. Elles sont judicieusement montées en split screen et mélangées avec les images du montage final. On y découvre Brian De palma diriger les équipes de tournage et les comédiens. Quelques plans sont alternatifs, notamment une scène interprétée par le comédien Stephen Baldwin qui fût remplacé au bout d'une semaine par John C. Reilly, ou bien un plan plus gore du cadavre de la recrue piégée par un booby trap.


Bande annonce originale (2 min-HD-STF)

Une obsession vietnamienne (200 pages grand format)
Un livre de Nathan Réra, Maître de conférence en Histoire de l'art à l'université de Poitiers et auteur de Outrages, de Daniel Lang à Brian De Palma édité en avril 2021. Il est le fruit d'une enquête approfondie sur la genèse du film, après trois années de recherche et de consultation des archives. L'auteur nous explique dans le prologue que le livre édité par Wild side ne doit pas être considéré comme une redite de son premier ouvrage, les éléments d'archive apportés par Monica Goldstein ayant été révélés peu de temps après le bouclage de ce premier livre.

Dans ce second ouvrage, Nathan Réra s'appuie sur ces documents photographiques mais aussi sur le témoignage écrit de Monica Goldstein et Rolland Neveu pour affiner ce formidable travail de défrichement qu'est le récit d'un tournage épique, symbole d'un certain cinéma des années 80 (encombrant monument dont une certaine cinéphilie béate tarde à faire l'inventaire). On comprend en lisant le(s) livre(s) de Nathan Réra (et en revoyant le film aussi, bien sûr) que Outrages est bien l'une des pierres angulaires de ce monument.


En savoir plus

Disc Label: OUTRAGES
Disc Size: 48,183,147,458 bytes
Protection: AACS
Playlist: 00000.MPLS
Size: 35,509,284,864 bytes
Length: 1:59:07.098
Total Bitrate: 39.75 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 26899 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz /  4132 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  2135 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz /  4136 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0.302 kbps
Subtitle: French / 23.900 kbps

Par Jean-Marc Oudry et Stéphane Beauchet (bonus) - le 23 décembre 2021