Test blu-ray
Image de la jaquette

Un pistolet pour Ringo

BLU-RAY - Région B
Artus Films
Parution : 2 avril 2024

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Artus Films marque notamment son année 2024 du sceau de l'acteur Guliano Gemma, avec les sorties conjointes de deux westerns italiens (Le dernier jour de la colère et Un Pistolet pour Ringo), avant le thriller Un Homme à genoux de Damiano Damiani, prévu en octobre prochain. Après Le retour de Ringo, la suite qu'Artus avait sorti en 2019, c'est donc au tour du premier opus de se voir enfin édité en Blu-ray en France.

Une surprise, pour commencer : Un Pistolet pour Ringo n'est pas proposé à partir du master 2K sorti en 2018 chez les américains Arrow, mais avec une restauration plus récente (2020) et en 4K, effectuée par le laboratoire romain Laser Digital Film. Les rendus sont très similaires côté précision, mais diffèrent sur le cadre (légèrement décalé) et la colorimétrie (ici beaucoup plus nuancée). Côté définition, on sent à la fois la finesse d'un niveau de détail solide et une douceur des contours. Tout cela est très normal puisque le film a été tourné avec le procédé Techniscope, notamment utilisé sur certains films de Sergio Leone ou Dario Argento, Un homme de trop de Costa-Gavras ou même American Graffiti de George Lucas, qui avait l'avantage d'être moins coûteux en pellicule (il imprimait une plus petite surface que les habituels formats larges, sur une hauteur de 2 perforations au lieu de 4), mais produisait en conséquence de ces photogrammes réduits des images un peu moins détaillées, avec un grain plus épais et affirmé. Ici, le grain a justement été conservé, plutôt abondant mais avec une patine encore un tout petit peu épaisse. Les contrastes sont équilibrés, détaillés et dénués de pulsations. La colorimétrie est très saturée, chatoyante, vive, et conserve à peu près un profil argentique naturel, sans trop de modernisation type magenta. La copie a été complètement nettoyée et stabilisée.

Pour l'anecdote, on notera que les derniers crédits du générique de début ont été reconstitués.

Son

La version originale italienne est proposée dans d'excellentes conditions. On remarquera d'abord la grande propreté de l'ensemble, sans bruit de fond, sifflantes ou saturations. La dynamique est correcte malgré une faiblesse dans les graves, ce qui limite un peu la présence des voix (correcte, au demeurant). Les ambiances sont plutôt équilibrées avec la musique et les voix, dans un mélange qui évite l'aspect brouillon. On échappe suffisamment au rendu artificiel des voix post-synchronisées. La version française est elle-aussi de bonne facture, avec des voix assez intactes, des bruitages légèrement artificiels mais un bon équilibre d'ensemble. On sentira parfois un très léger souffle et quelques usures de pellicule très ponctuelles (comme des frottements en arrière-plan). On appréciera surtout la qualité du doublage d'époque et ses voix très familières, Dominique Paturel en tête. La tonalité de cette VF est légèrement plus aigüe, la source ayant sans doute été trouvée sur l'ancien DVD (en PAL, au cadencement légèrement accéléré). Le film ayant été distribué en France dans un montage légèrement raccourci, certains passages de cette version intégrale (des bouts de scènes, parfois quelques répliques) n'ont donc jamais été doublés. Ils sont proposés en VO sous-titrée.

Suppléments

Comme pour les autres titres de la collection de westerns européens, Un Pistolet pour Ringo est présenté dans un beau digipack comprenant le DVD et le Blu-ray. Il est accompagné de plusieurs suppléments :

L'Arme fatale (27 min - HD)
Le dessinateur Curd Ridel, spécialiste du cinéma d'exploitation italien est heureux de présenter Un Pistolet pour Ringo, car très grand fan des westerns de Giuliano Gemma, qui ont bercé son enfance. Il revient sur la rencontre entre Duccio Tessari et l’acteur, pendant le tournage de Messaline, ou son audition quelques années plus tard pour le peplum Les Titans, alors qu’il était encore pompier, choisi parce qu’il "ne nécessitait pas de doublure". Gemma était alors, comme beaucoup, un acteur sous pseudonyme pour faciliter l’exportation. Son succès fût fulgurant lorsqu’il a cumulé 4 westerns au sommet du box office en 1965. Les producteurs opportunistes le mettaient tout à coup en avant sur d'anciennes affiches alors qu’il n’avait parfois qu’un très petit rôle, ou reprenaient "Ringo" dans leurs titres pour surfer sur le succès. Curd Ridel évoque le doubleur voix de Giuliano Gemma qui incarnera le fameux Minos de Peur sur la ville, ou la suite du film (déjà éditée par Artus) qui n’aura rien à voir avec l'intrigue du premier opus, malgré le casting identique. Comme à son habitude, il n’oublie pas de revenir, de manière "wikipediesque", sur la distribution du film : l’acteur-cascadeur George Martin, l’actrice Hally Hammond qui deviendra Mme Tessari, les espagnols Nieves Navarro ou Atonio Casas, le maître d’armes attitré de Tessari Nazarino Zamperla, ou le cameo de Tessari lui-même...

On l'appelle Ringo (21min - SD - VOSTF)
Quelques bribes d'informations et d'anecdotes à partir d'entretiens croisés entre l’acteur Giuliano Gemma et l’actrice Lorella De Luca, qui évoquent le réalisateur Duccio Tessari, "un drôle de personnage" avec qui elle fût mariée. Elle revient sur sa collaboration non créditée au scénario de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, ses méthodes de travail (il pouvait tester lui-même les acrobaties) ou la façon dont il a découvert Gemma. L’acteur évoque quant à lui l’ironie et l’humour de Tessari, qu’il insérait jusque dans les dialogues. Lorella De Luca se souvient du producteur Angelo Rizzoli et rappelle la mode des westerns italiens qui voulaient se faire passer pour américains, avec pseudos à l’anglo-saxonne, revient sur sa peur des chevaux ou du maniement des armes, rappelant l’accident de Gemma, en début de tournage, qui s’était brûlé avec son revolver. L’acteur évoque ses débuts d’"acrobate" au cinéma, lorsqu’il était cascadeur, compare le western américain (une épopée) avec son pendant italien (davantage basé sur l’action), précisant qu’il ne s’inspirait pas des acteurs américains pour incarner ses personnages tout en essayant de leur insuffler une dose de romantisme. Il se souvient du tournage à Almeria, en Espagne, ou de l’acteur Fernando Sancho, "quelqu’un de vraiment plaisant"...


Diaporama (2 min - HD)

Film-annonce US (3min 15s - SD - VO non sous-titrée)
Visiblement retrouvée sur le net...

En savoir plus

Taille du Disque : 37 510 520 176 bytes
Taille du Film : 25 762 566 144 bytes
Durée : 1:37:54.166
Total Bitrate: 35,09 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Audio: Italian / LPCM Audio / 2.0 / 48 kHz / 1536 kbps / 16-bit
Subtitle: French / 0,273 kbps
Subtitle: French / 19,141 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 1 août 2024