Test blu-ray
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Un si joli village

BLU-RAY - Région B
Studiocanal
Parution : 5 mars 2025

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La salve de mars 2025 clôt la belle aventure de la collection Nos années 70 qui, en 3 ans et 36 titres, a remis sous le feu des projecteurs des films français de la décennie 70 plus ou moins oubliés. C'est notamment le cas de Un si joli village..., très jolie découverte qui n'avait pas été éditée en vidéo depuis la VHS Proserpine, en 1983. Le film a été restauré récemment, très probablement par le laboratoire VDM. L'aspect ressemble au minimum à une bonne restauration 2K, avec une définition très satisfaisante et un bon niveau de détail (même si on aurait souhaité qu'il soit encore davantage accentué). Le grain fin est conservé sans filtrage marqué, et plutôt correctement géré par l'encodage. L'étalonnage est nuancé, plutôt bien saturé, naturel, sans dérives magenta artificielles. Les contrastes sont équilibrés et stables - on remarquera 3 plans (tournés simultanément, dans la chambre de la victime) qui souffrent d'un peu de pulsations de noirs et n'ont curieusement pas été corrigés. La copie est stable et globalement très propre (il subsiste quelques "rayures peigne" verticales pendant quelques petites minutes).

Son

Une piste son qui restitue bien le mixage d'époque, tant dans son aspect général que dans ses limites. L'ouverture est honorable, suffisamment détaillée. Les voix sont claires, l'ensemble est très propre, sans dégradations dûes au temps, ni souffle ni saturation.

Suppléments

Préface de Jérôme Wybon (4min - HD)
Avant de présenter les suppléments qui accompagnent le film, le directeur de la collection Nos années 70 présente Un si joli village"le film le plus chabrolien d'Étienne Perrier", à travers les adaptations cinématographiques du romancier Jean Laborde, le casting, notamment Jean Carmet (qui terminait "une très belle décennie" de cinéma) et les clins d'oeil au personnage de Columbo.

Interview d'Étienne Perrier (7 min - HD)
Diffusé sur la RTBF durant l'été 1979, le réalisateur d'Un si joli village évoque l'affection qu'il porte forcément à son film, et dit de manière juste et humble préférer son métier de "raconteur d'histoire" à celui d'auteur à thèse, notion qu'on accole trop facilement aux cinéastes depuis quelques années. Il avoue avoir écrit pour la première fois un scénario en connaissant le casting principal, et raconte l'écriture en deux temps (et deux scénaristes), expliquant pourquoi la première version, trop fidèle au roman, dût être revue parce qu'elle privilégiait l'aspect policier au détriment des éléments plus sociaux. Il explique avoir voulu prendre le contrepoint du roman en rendant très humain ce patron "presque fasciste", et en teintant le personnage du juge d'une "haine personnelle" qui orientait son travail, . Il parle de la "révélation" Valérie Mairesse, qui correspondait idéalement à son personnage. Une belle archive sur un bien trop cinéaste méconnu.


Jean Carmet ou le piéton décapotable (53min - SD - 4/3)
Précieux documentaire produit pour la télévision suisse en 1982, un autoportrait de l’acteur alors en tournage des Misérables de Robert Hossein. Il se raconte à travers son goût pour la sieste et les flâneries qui peuvent l’amener à ne pas rentrer chez lui, son amour pour les gares et les trains (on le voit visiter l’Orient-express), son côté tactile avec les comédiens… et les femmes. Il évoque ses racines à travers la Loire ("un fleuve qui m'est est indispensable") et son village natal de Bourgueil, près d’Angers, où il retrouve son école, sa maison et le souvenir de son père qui contemplait la grand-place tel un voyeur, à travers un trou creusé dans le portail ("la première caméra de la famille Carmet"), ce qui a peut-être inspiré à Jean le talent de "regarder les autres par un petit trou". Impossible de parler de l’acteur sans évoquer son amour de la bonne chère et du vin ("la sainte soif se révèle à la vue des vignobles"), un côté bon vivant illustré par une courte rencontre avec Gérard Depardieu chez un caviste, où on l'entend glisser imperceptiblement le souhait de devenir vigneron (un pas que franchira Depardieu quelques années plus tard). Il y a d’autres moments de complicité lorsque Jean Carmet retrouve quelques-uns de ses autres grands amis au cours d’échanges savoureux, comme lorsqu’il rend visite à Michel Audiard, dans son l’hôtel, à qui il avoue son envie d’incarner le commissaire Maigret. Il reproche avec malice au romancier et scénariste Georges Conchon (Le Sucre) de trop l’influencer sur la diction des dialogues. Il parle de pigeons voyageurs déréglés par les ondes avec le scénariste Jean-Claude Carrière, ainsi que d’un projet (inabouti) où il devrait jouer le fils d’Adjani et Klaus Kinski. Enfin, il évoque avec sa femme Sonia leur maison (elle lui a "redonné le goût des murs"). Cette dernière parle de la personnalité de Jean Carmet, "quelqu’un du XIXe" qui aime prendre son temps et regarder, qui a le "culte de l’amitié". Une très belle archive et un très beau document pour les fans de l’acteur.


Bande-annonce originale (2min 33s - HD) dénichée par Jérôme Wybon dans les collections du CNC à Bois d'Arcy et spécialement numérisée en 4K pour l'occasion.


En savoir plus

Taille du Disque: 35 085 447 064 bytes
Taille du Film : 29 744 818 176 bytes
Durée : 1:57:32.000
Total Bitrate: 33,74 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 29,99 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 29999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2006 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 41,621 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 21 avril 2025