Kelly Jean Peters & Don Quine
5.17- Yesterday's Timepiece
Réalisation : Abner Biberman
Scénario : Al Ramrus, John Shaner & Sy Salkowitz
Guests stars : Andy Devine, Audrey Totter, Pat O'Brien...
Première diffusion 18/01/1967 aux USA
DVD : VOSTF - VF
Note : 2/10
Le Pitch :
Stacey achète une montre en or à un marchand ambulant. Il semblerait que cette dernière ait été celle qui avait été donnée à son fils par John Grainger et qui aurait disparu depuis le massacre du père de Stacey par les Indiens. Cet objet retrouvé ravivant ses cauchemars quant à la tragédie familiale, le petit fils demande à son grand-père la permission de partir à la recherche de la vérité quant à la mort de ses parents. Il va tenter de remonter la piste des différents propriétaires de la montre pour en apprendre plus, accompagné par une autre orpheline (Audrey Totter) qui l’eut un moment en sa possession…
Mon avis : Avec une régularité de métronome qui devient vraiment un peu pénible, la saison 5 poursuit son incessante succession d’épisodes très bons et très mauvais : jusqu’à quand ce manque de ‘stabilité’ va-t-il durer et nous faire légèrement reculer à chaque fois que l'on va vouloir poursuivre le visionnage de la série ?!
Sue Ann ayant été une très belle surprise, épisode d’une grande douceur et d’une grande sensibilité porté à bout de bras pas la ravissante Patty Duke, on aura immédiatement compris que ce
Yesterday’s Timepiece semble vouloir nous faire payer ce bon moment, se révélant cette fois ci tout aussi ennuyeux que laborieux. Et pourtant ils s’étaient mis à trois scénaristes pour plancher dessus avec au final un résultat indigne de la réputation de la série, malgré une histoire à priori intéressante replongeant dans le passé de la famille Grainger en contant l’enquête de Stacey tentant de découvrir la vérité sur la mort de ses parents que son grand-père a toujours mis sur le compte d’un massacre par les indiens. Le fait que l’un des trois auteurs ne soit autre que Sy Salkowitz, déjà signataire du minable
Long Ride to Wind River et du médiocre
Trail to Ashley Mountain, aurait pu nous mettre la puce à l’oreille quant à la faible qualité dramatique de l’épisode. Mais l’on a déjà vu au sein de la série de beaux retournements de situations quant à l’écriture de certains scénaristes, comme True Boardman par exemple faisant d'un coup à l'autre souffler le chaud et le froid ; tout était donc possible !
Il y avait aussi pourtant beaucoup d’invités d’un certain prestige – plus peut-être que dans n’importe quel autre épisode - comme Andy Devine (le conducteur de la diligence dans
La Chevauchée fantastique - Stagecoach de John Ford), Stuart Erwin (Ben Dalton dans
When the Daltons Rode de George Marshall), Karl Swenson (au générique de très nombreux westerns signés Delmer Daves, Henry Hathaway, Jack Arnold, Sam Peckinpah…), Robert F. Simon (le juge dans l’excellent
Le Salaire de la violence - Gunman's Walk de Phil Karlson), Pat O’Brien (
Le Garçon aux cheveux verts de Joseph Losey), l’excellent Bruce Bennett (surtout mémorable dans un Raoul Walsh mésestimé et peu connu,
Cheyenne, dans lequel il interprétait avec classe un mystérieux voleur poète) ou encore Audrey totter, l’inoubliable épouse de Robert Ryan dans le chef-d’œuvre du film de boxe réalisé par Robert Wise,
Nous avons gagné ce soir (The Set-Up), également pas mal du tout dans
La Femme qui faillit être lynchée de Allan Dwan où elle interprétait l’épouse de Quantrill, ex-chanteuse de saloon qui n’hésitait pas à jouer du poing et du pistolet. Dans le rôle de la jeune Elaine partie elle aussi à la recherche de son passé, Kelly Jean Peters ; malheureusement, que ce soit elle ou Don Quine, ils manquent ici tous deux de charisme et ne parviennent ainsi pas à nous toucher malgré les histoires familiales tragiques de leurs protagonistes qui comme on l’imagine très vite vont finir par s’imbriquer. Il y avait vraiment un bon postulat de départ ainsi que de bonnes idées à travers ce récit : le fait par exemple que l’on découvre que les indiens n’y sont en fait pour rien dans les massacres incriminés ; que les deux jeunes gens partis ensemble à la recherche de leurs origines vont se voir devenir ‘ennemis’ au fur et à mesure de leurs découvertes après avoir été très proches…
Seulement l’écriture mécanique et trop systématique du scénario - qui voudrait ressembler un peu à celui du superbe western d'Anthony Mann,
Winchester 73, par le fait comme fil conducteur de suivre la trace d’un objet, ici une montre, là un fusil – devient vite pesante, la galerie de personnages rencontrés n’étant pas des plus ni passionnante ni originale, l'ensemble avançant très mollement, rendu encore plus lourd par l’inutile complexification de l’intrigue, mix ici un peu raté entre film policier, road movie et western. La séquence la plus intéressante est celle qui se déroule dans la réserve indienne avec cette bonne idée scénaristique de faire renoncer Stacey à sa vengeance puisque le massacre de ses parents résultait d’un acte de guerre… mais les décors carton-pâte sont tellement calamiteux que l’on a vraiment du mal à s’y immerger malgré le fait de retrouver à cette occasion dans le rôle de l’indien, Henry Brandon, le comédien qui endossait déjà la défroque de l’inoubliable chef Scar dans le chef-d’œuvre de John Ford,
La Prisonnière du désert (The Searchers). Son personnage de ‘loup infaillible’ dans cet épisode est le seul qui parvient à nous sortir de notre torpeur ; il n’aura malheureusement que très peu de temps présence excepté aussi dans les séquences de rêves/flash-back guère finaudes non plus niveau réalisation, Abner Biberman semblant avoir abdiqué devant un scénario qu'il ne sentait peut-être pas trop.
Une trop belle occasion ratée par la série ; en même temps l'on constate que les quelques épisodes du
Virginien qui nous permettaient déjà de connaitre le background des protagonistes principaux, sauf exception, n’avaient jamais encore accouchés de grandes fictions. Ici il y avait peut-être encore plus d'éléments pour aboutir à une histoire poignante et touchante ; mais ça aura été un coup d’épée dans l’eau ! Comptons sur Don McDougall pour relever le niveau en espérant cette fois que Biberman qui lui succèdera fasse preuve d'un peu plus de convictions pour l'épisode 19.
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