Edward Norton
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Re: Edward Norton
Et dans Brooklyn Affairs il a des tocs et des tics. Je n'avais pas remarqué ça, qu'il jouait souvent des personnages psychiquement perturbés...
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
- Supfiction
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Re: Edward Norton
Alors que finalement c'est dans La 25ème heure où il est saint d'esprit qu'il est le meilleur, je trouve.Nestor Almendros a écrit :Et dans Brooklyn Affairs il a des tocs et des tics. Je n'avais pas remarqué ça, qu'il jouait souvent des personnages psychiquement perturbés...
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Re: Edward Norton
Son plus beau rôle également pour moi. Il y est impeccable.Supfiction a écrit :Alors que finalement c'est dans La 25ème heure où il est saint d'esprit qu'il est le meilleur, je trouve.Nestor Almendros a écrit :Et dans Brooklyn Affairs il a des tocs et des tics. Je n'avais pas remarqué ça, qu'il jouait souvent des personnages psychiquement perturbés...
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Re: Edward Norton
Le hasard a voulu que je revois Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn), ce soir.
La première vision datait d'il y a trois semaines.
Malgré des faiblesses évidentes, il s'agit d'un vrai bel effort pour sortir un minimum des carcans actuels du cinéma hollywoodien (franchises et cie).
Le projet est porté par un seul homme : Ed Norton (directed, adapted for the screen and produced by himself). Un film à l'image de l'acteur. Du moins, ce que les interviews laissent à penser. Le type a l'air honnête, concerné et animé par une mémoire du cinéma classique américain (voir le passage sympa chez Konbini).
Pour le dire rapidement, la mise en images m'est apparue essentiellement fonctionnelle : mise en scène bien sage, image pas extra (les séquences oniriques sont moches, par exemple), reconstitution qui tend même un peu trop vers le pastiche. C'est entre autres là que la comparaison avec Chinatown ne tient pas une seconde (citée pourtant à plusieurs reprises dans la presse). Le film de Polanski avait beau se situer dans les années 30, il faisait montre d'une mise en scène absolument moderne et sans aucun clin d'oeil, là où Brooklyn Affairs appuie trop sur le côté rétro de bazar sans aucune originalité formelle. Ce sera mon principal reproche, avec la durée excessive (2h30).
Non, la qualité très remarquable du long-métrage se situe dans cette ambition de proposer un film "de personnages". On n'hésite pas à laisser de côté l'investigation pour explorer leurs caractérisations, établir les liens et les rapports de force, donner à chacun voix au chapitre. Cela en devient le coeur (battant) de l'histoire. Quitte à sacrifier une part de rythme à l'ensemble. Pas étonnant que le film se soit croûté au box-office ricain. En l'état, il s'agit d'un très bel hommage aux outsiders, aux freaks que Norton n'a cessé de jouer pendant toute sa carrière d'acteur. Il est à noter que chaque protagoniste possède un handicap, une faiblesse, une blessure. Là réside, l'émotion et la noblesse du projet (et probablement celle de celui-ci qui l'a conçu). Interprétation vraiment excellente d'Alec Baldwin dans le rôle du salaud de service, massif et inquiétant. L'idée
Bien que le versant reconstitution et hommage au film noir me semble assez quelconque (au mieux, très secondaire), il n'en est rien au sujet de la superbe partition musicale. Loin d'être simplement illustrative, elle mélange avec bonheur divers thèmes jazzy, des arrangements à cordes et un morceau chanté par Thom Yorke : Daily battles, sous-titre tout à fait approprié pour cette attachante production.
La première vision datait d'il y a trois semaines.
Malgré des faiblesses évidentes, il s'agit d'un vrai bel effort pour sortir un minimum des carcans actuels du cinéma hollywoodien (franchises et cie).
Le projet est porté par un seul homme : Ed Norton (directed, adapted for the screen and produced by himself). Un film à l'image de l'acteur. Du moins, ce que les interviews laissent à penser. Le type a l'air honnête, concerné et animé par une mémoire du cinéma classique américain (voir le passage sympa chez Konbini).
Pour le dire rapidement, la mise en images m'est apparue essentiellement fonctionnelle : mise en scène bien sage, image pas extra (les séquences oniriques sont moches, par exemple), reconstitution qui tend même un peu trop vers le pastiche. C'est entre autres là que la comparaison avec Chinatown ne tient pas une seconde (citée pourtant à plusieurs reprises dans la presse). Le film de Polanski avait beau se situer dans les années 30, il faisait montre d'une mise en scène absolument moderne et sans aucun clin d'oeil, là où Brooklyn Affairs appuie trop sur le côté rétro de bazar sans aucune originalité formelle. Ce sera mon principal reproche, avec la durée excessive (2h30).
Non, la qualité très remarquable du long-métrage se situe dans cette ambition de proposer un film "de personnages". On n'hésite pas à laisser de côté l'investigation pour explorer leurs caractérisations, établir les liens et les rapports de force, donner à chacun voix au chapitre. Cela en devient le coeur (battant) de l'histoire. Quitte à sacrifier une part de rythme à l'ensemble. Pas étonnant que le film se soit croûté au box-office ricain. En l'état, il s'agit d'un très bel hommage aux outsiders, aux freaks que Norton n'a cessé de jouer pendant toute sa carrière d'acteur. Il est à noter que chaque protagoniste possède un handicap, une faiblesse, une blessure. Là réside, l'émotion et la noblesse du projet (et probablement celle de celui-ci qui l'a conçu). Interprétation vraiment excellente d'Alec Baldwin dans le rôle du salaud de service, massif et inquiétant. L'idée
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Bien que le versant reconstitution et hommage au film noir me semble assez quelconque (au mieux, très secondaire), il n'en est rien au sujet de la superbe partition musicale. Loin d'être simplement illustrative, elle mélange avec bonheur divers thèmes jazzy, des arrangements à cordes et un morceau chanté par Thom Yorke : Daily battles, sous-titre tout à fait approprié pour cette attachante production.
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Re: Edward Norton
Je rebondis directement sur Brooklyn Affairs
Je ne suis pas tout à fait d'accord sur l'aspect mise en image. Autant effectivement les quelques scènes oniriques sont moyennes, autant le reste m'a plu, et m'a même semblé parfois très inspiré, notamment les séquences musicales, auxquelles Norton et son directeur photo semblent avoir apporté un soin particulier. La musique est d'ailleurs une des forces du film, par la qualité brute de la B.O. mais aussi par la manière dont la musique intervient dans le film, existe réellement (même par extension comme élément de l'intrigue, quand la trompette se transforme en arme ).
J'aime aussi ce rythme faussement lent, qui ne cède ni au spectaculaire, ni à une frénésie excessive, et qui est totalement maîtrisé.
Je reprocherais seulement parfois une vision un peu trop tranchée de certains personnages, le film n'est peut-être pas assez "noir" ou plutôt assez gris, même si la qualité des interprètes, Baldwin en tête, vient apporter la nuance qui manque parfois dans l'écriture.
Mais ce n'est pour moi qu'une petite faiblesse, et je retiens d'abord la qualité d'ensemble du casting et des personnages, et la manière dont, comme le dit cinefil, Norton leur donne voix au chapitre, je retiens aussi la sincérité évidente de l'ensemble, la beauté de nombreux plans, la très belle réussite du final.
Au global, c'est une très belle surprise.
Je ne suis pas tout à fait d'accord sur l'aspect mise en image. Autant effectivement les quelques scènes oniriques sont moyennes, autant le reste m'a plu, et m'a même semblé parfois très inspiré, notamment les séquences musicales, auxquelles Norton et son directeur photo semblent avoir apporté un soin particulier. La musique est d'ailleurs une des forces du film, par la qualité brute de la B.O. mais aussi par la manière dont la musique intervient dans le film, existe réellement (même par extension comme élément de l'intrigue, quand la trompette se transforme en arme ).
J'aime aussi ce rythme faussement lent, qui ne cède ni au spectaculaire, ni à une frénésie excessive, et qui est totalement maîtrisé.
Je reprocherais seulement parfois une vision un peu trop tranchée de certains personnages, le film n'est peut-être pas assez "noir" ou plutôt assez gris, même si la qualité des interprètes, Baldwin en tête, vient apporter la nuance qui manque parfois dans l'écriture.
Mais ce n'est pour moi qu'une petite faiblesse, et je retiens d'abord la qualité d'ensemble du casting et des personnages, et la manière dont, comme le dit cinefil, Norton leur donne voix au chapitre, je retiens aussi la sincérité évidente de l'ensemble, la beauté de nombreux plans, la très belle réussite du final.
Au global, c'est une très belle surprise.
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Re: Edward Norton
Ce thème-ci en particulier, absolument magnifique :Rick Blaine a écrit : La musique est d'ailleurs une des forces du film, par la qualité brute de la B.O.
Quelle entrée de la section rythmique à 1'22 !
- Rick Blaine
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