La musique classique dans le cinéma contemporain
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- MJ
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La musique classique dans le cinéma contemporain
C'est en écoutant le concerto pour piano de Bartok et Serge Prokoviev (ah tient, je l'ai oublié dans le topic idoine celui-là...) que m'est venu l'idée d'un topic sur la question de ce genre de musique au cinéma.
Bien sûr il y a Kubrick avec Le Beau Danube Bleu pour 2001, Haendel pour Barry Lyndon, Beethoven pour Orange Mécanique, Bartok pour Shining, Tchaïkovsky pour Eyes Wide Shut et le club Mickey Mouse pour Full Metal Jacket, bien sûr il y a l'Or du Rhin de Wagner dans le dernier chef-d'oeuvre fiévrieux et halluciné de Malick... mais il y a aussi Schubert, la Jeune Fille et la Mort, qui sert de base au magnifique film homonyme de Polanski, chef-d'oeuvre musical d'entre les chef-d'oeuvres qui ouvre et termine le film, dans un plan-séquence aérien visuellement identique mais au propos bien différent.
Avec Schubert Il y aurait encore Haneke et sa "muse", qui en plein sex-shop se mouche avec délectation dans du foutre pas très appétissant, mais c'est déjà un peu moins classe.
Il y aurait aussi Amadeus bien entendu, qui détient notamment sur son tableau de chasse Mozart bien entendu, mais aussi Bach et Salieri, injustement rabaissé dans le film (il a inspiré Mozart) mais bien présent en fond sonore.
Etonnament, toujours chez Polanski, Le Pianiste est bien plus avare en la matière. Ce qui intéresse le cinéaste n'est pas la musique ni le talent de Spilzman en soi, mais ce don inné qu'il n'a pas demandé et à qui seul il devra sa survie (il est sauvé par un admirateur qui lui évite un aller-simple pour les camps, se sont des connaissances artistiques qui l'hébergent et le protègent, il amadouera finalement un officier S.S. en rejouant enfin après tant d'années de silence), si dans Lunes de Fiel Polanski exprimait pleinement pour la première fois son désir de fonder une famille au sens traditionnel du terme, le don du "héros" de ce film pourrait pourquoi pas être vu comme un attribut divin, malgré le fait que son auteur est profondément agnostique. Première éventuelle allusion divine dans la filmo de ce grand monsieur, encore que La Neuvième Porte puisse pour certains entrer dans cette catégorie.
Même ironie dans La Honte de Bergman, histoire de musiciens qui ne jouent plus. Un film ultra-kubrickien dans son essence même, l'échec de la communication en étant le thème central. Si en naphta le magicien du Nord exprimait déjà sa passion pour la musique avec la magnifique Hymne à la Joie qui clôture son Vers la Joie c'est avec Saraband et surtout Fanny och Alexander qu'il utilisera pleinement ce média. La musique donne à ce dernier un souffle épique déjà pleinement atteints pas les images. Un film au souffle nouveau , l'un des plus beau de l'histoire du cinéma.
Liste pas du tout exhaustive, juste basée sur mon humeur du moment et qui ne demande qu'à être étaillée par vous.
Bien sûr il y a Kubrick avec Le Beau Danube Bleu pour 2001, Haendel pour Barry Lyndon, Beethoven pour Orange Mécanique, Bartok pour Shining, Tchaïkovsky pour Eyes Wide Shut et le club Mickey Mouse pour Full Metal Jacket, bien sûr il y a l'Or du Rhin de Wagner dans le dernier chef-d'oeuvre fiévrieux et halluciné de Malick... mais il y a aussi Schubert, la Jeune Fille et la Mort, qui sert de base au magnifique film homonyme de Polanski, chef-d'oeuvre musical d'entre les chef-d'oeuvres qui ouvre et termine le film, dans un plan-séquence aérien visuellement identique mais au propos bien différent.
Avec Schubert Il y aurait encore Haneke et sa "muse", qui en plein sex-shop se mouche avec délectation dans du foutre pas très appétissant, mais c'est déjà un peu moins classe.
Il y aurait aussi Amadeus bien entendu, qui détient notamment sur son tableau de chasse Mozart bien entendu, mais aussi Bach et Salieri, injustement rabaissé dans le film (il a inspiré Mozart) mais bien présent en fond sonore.
Etonnament, toujours chez Polanski, Le Pianiste est bien plus avare en la matière. Ce qui intéresse le cinéaste n'est pas la musique ni le talent de Spilzman en soi, mais ce don inné qu'il n'a pas demandé et à qui seul il devra sa survie (il est sauvé par un admirateur qui lui évite un aller-simple pour les camps, se sont des connaissances artistiques qui l'hébergent et le protègent, il amadouera finalement un officier S.S. en rejouant enfin après tant d'années de silence), si dans Lunes de Fiel Polanski exprimait pleinement pour la première fois son désir de fonder une famille au sens traditionnel du terme, le don du "héros" de ce film pourrait pourquoi pas être vu comme un attribut divin, malgré le fait que son auteur est profondément agnostique. Première éventuelle allusion divine dans la filmo de ce grand monsieur, encore que La Neuvième Porte puisse pour certains entrer dans cette catégorie.
Même ironie dans La Honte de Bergman, histoire de musiciens qui ne jouent plus. Un film ultra-kubrickien dans son essence même, l'échec de la communication en étant le thème central. Si en naphta le magicien du Nord exprimait déjà sa passion pour la musique avec la magnifique Hymne à la Joie qui clôture son Vers la Joie c'est avec Saraband et surtout Fanny och Alexander qu'il utilisera pleinement ce média. La musique donne à ce dernier un souffle épique déjà pleinement atteints pas les images. Un film au souffle nouveau , l'un des plus beau de l'histoire du cinéma.
Liste pas du tout exhaustive, juste basée sur mon humeur du moment et qui ne demande qu'à être étaillée par vous.
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Belle idée de topic, MJ.
La rencontre entre musique classique et cinéma n'a pas toujours été fructueuse, mais il reste un certain nombre de moments inoubliables.
Dans les indispensables, je ne peux qu'évoquer le rapport, d'une intense richesse, entre Tarkovski et Bach. Une révision récente du Miroir m'a procuré des frissons tant La Passion selon St Jean renforce le caractère bouleversant des souvenirs. Cinéma et musique participent à une même recherche d'une humanité, d'une spiritualité, d'une transcendance...
La difficulté principale posée par l'utilisation de la musique classique vient du fait qu'elle peut très facilement devenir citation et tourner en vide. Cela devient d'autant plus désagréable s'il s'agit de morceaux de grand répertoire.
Il faut donc maturité et clairvoyance dans les choix, ce que des grands cinéastes su montré.
Pour un exemple récent, je prends Adieu d'Arnaud Des Paillères. Un passage d'un concerto de Vivaldi (asser rare, je n'ai plus la référence exacte en tête) se greffe à une montée en puissance de la mise en scène jusque à un plan sur le visage d'Aurore Clément en point d'orgue. Si tout le traitement musical du film est remarquable ( très beau travailde Wheeler), cette séquence est poignante et expressive car la musique devient une partie intégrante de la mise en scène, liée à l'affect des personnages.
La rencontre entre musique classique et cinéma n'a pas toujours été fructueuse, mais il reste un certain nombre de moments inoubliables.
Dans les indispensables, je ne peux qu'évoquer le rapport, d'une intense richesse, entre Tarkovski et Bach. Une révision récente du Miroir m'a procuré des frissons tant La Passion selon St Jean renforce le caractère bouleversant des souvenirs. Cinéma et musique participent à une même recherche d'une humanité, d'une spiritualité, d'une transcendance...
La difficulté principale posée par l'utilisation de la musique classique vient du fait qu'elle peut très facilement devenir citation et tourner en vide. Cela devient d'autant plus désagréable s'il s'agit de morceaux de grand répertoire.
Il faut donc maturité et clairvoyance dans les choix, ce que des grands cinéastes su montré.
Pour un exemple récent, je prends Adieu d'Arnaud Des Paillères. Un passage d'un concerto de Vivaldi (asser rare, je n'ai plus la référence exacte en tête) se greffe à une montée en puissance de la mise en scène jusque à un plan sur le visage d'Aurore Clément en point d'orgue. Si tout le traitement musical du film est remarquable ( très beau travailde Wheeler), cette séquence est poignante et expressive car la musique devient une partie intégrante de la mise en scène, liée à l'affect des personnages.
- Jeremy Fox
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Il y aurait tant à dire mais le premier nom qui me vient à l'esprit est Michel Deville, cinéaste ayant quasiment toujours utilisé la musique classique à très bon escient pour accompagner chacun de ses films en changeant de compositeur à chaque fois.
Woody Allen a magnifiquement utilisé le quatuor N°15 de Schubert pour son Crimes et délits, Comencini les concertos pour mandolines de Vivaldi dans Un Enfant de Calabre, l'émouvant sextuor N°1 de Brahms dans Les Amants de Louis Malle...
ect...
Woody Allen a magnifiquement utilisé le quatuor N°15 de Schubert pour son Crimes et délits, Comencini les concertos pour mandolines de Vivaldi dans Un Enfant de Calabre, l'émouvant sextuor N°1 de Brahms dans Les Amants de Louis Malle...
ect...
Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
Chostakovitch, Seconde suite pour orchestre de jazzMJ a écrit :Tchaïkovsky pour Eyes Wide Shut
- Jeremy Fox
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Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
Les quatuors de Chostakovich, intelligement utilisés justement par Michel Deville dans le très bon polar avec Patrick Bruel : Toutes peines confonduesBilly Budd a écrit :Chostakovitch, Seconde suite pour orchestre de jazzMJ a écrit :Tchaïkovsky pour Eyes Wide Shut
- MJ
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Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
Cette musique, aussi utilisée dans une très belle publicité me fait chialer à chaque fois. Mais il me semble que Tchaïkovsky est aussi crédité au générique de EWS.Billy Budd a écrit :Chostakovitch, Seconde suite pour orchestre de jazz
Je crois me rappeller d'un film où le Carnval des Animeaux de St-Saens avait été utilisé à merveille, mais je n'ai plus en tête une seule image du film, seulement l'émotion que cela a provoqué sur moi. Des idées?
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Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
non.MJ a écrit : Mais il me semble que Tchaïkovsky est aussi crédité au générique de EWS.
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Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
Les moissons du Ciel, De Malick.MJ a écrit :Je crois me rappeller d'un film où le Carnval des Animeaux de St-Saens avait été utilisé à merveille, mais je n'ai plus en tête une seule image du film, seulement l'émotion que cela a provoqué sur moi. Des idées?
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- MJ
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Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
Au temps pour moi.Jack Griffin a écrit :non.
Un Malick que j'aurais vu sans le savoir?Ouf, a évité la démagogie a écrit :Les moissons du Ciel, De Malick.MJ a écrit :Je crois me rappeller d'un film où le Carnval des Animeaux de St-Saens avait été utilisé à merveille, mais je n'ai plus en tête une seule image du film, seulement l'émotion que cela a provoqué sur moi. Des idées?
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Re: La musique classique dans le cinéma contemporain
Babe !!MJ a écrit :Je crois me rappeller d'un film où le Carnval des Animeaux de St-Saens avait été utilisé à merveille, mais je n'ai plus en tête une seule image du film, seulement l'émotion que cela a provoqué sur moi. Des idées?
Très belle utilisation de cette pièce musicale, effectivement.
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Et même si c'est du vu et revu et rerevu, l'utiliation de La chevauchée des Walkyries de Richard Wagner pendant l'assaut en hélicoptères dans Apocalypse Now reste l'un de ces grands moments ou musique classique et cinéma entrent en osmose parfaite, donnant naissance à une scène d'une puissance démentielle.
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