ballantrae a écrit :Alice et le maire 8.5/10
Très bon film qui peut effectivement rappeler Quai d'Orsay mais avec d'autres couleurs, un autre ton, d'autres enjeux. La mélancolie est omniprésente alors que chez B Tavernier dominait le rythme trépidant et les annotations aussi précises que drôles.Lyon est magnifiée, les acteurs remarquables ( Lucchini n'avait pas été aussi sobre depuis bien longtemps/A Demoustier est une actrice capable d'un nuancier formidable).
Flol a écrit :J'y ai beaucoup pensé aussi, et ce n'était pas à l'avantage du film de Pariser tant le Tavernier est constamment vivifiant et pétillant, sans tomber forcément dans l'aspect morne et ennuyeux de l'étalage de sa grande intelligence (ce qui plombe à certains moments Alice et le Maire).Alexandre Angel a écrit :ça décalque quand même le Quai d'Orsay, de Tavernier.
Effectivement, le film part un peu dans toutes les directions et on a parfois du mal à identifier le sens du film. Je pense qu'une seconde vision permettra de clarifier le propos de Nicolas Pariser. L'argument de départ peut faire penser à Quai D’Orsay, mais c'est en fait un film très différent, sur la forme bien entendu (l'un étant une farce et presque une BD, l'autre beaucoup plus réaliste) mais sur le fond encore davantage. Alice et le maire est un film bien plus ambitieux. Il entend interroger les rapports entre les idées et l'exercice du pouvoir, entre l'action et la réflexion.zemat a écrit :ALICE ET LE MAIRE: 3,5/10
Heureusement qu’Anaïs Demoustier est de quasi toutes les scènes pour relever l’intérêt, car sinon je me serais très vite ennuyé... Vraiment circonspect sur le message porté par le film, on se demande tout le temps où le réalisateur veut nous emmener,
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Il y a des choses bien senties qui vont au-delà de la critique de l'administration et des arcanes du pouvoir, comme par exemple la manière d'accueillir les recrues dans une organisation ou les barrières invisibles et subtilement imposées entre niveaux hiérarchiques qui sont autant de frein à la créativité et la motivation. C'est particulièrement vrai en entreprise où l'on balance de plus en plus facilement les gens sur des projets en attendant beaucoup tout en donnant très peu.
Mais le film part dans d'autres directions. Il se moque par exemple des grands projets municipaux ("Lyon 2500 !") sortis de cellules marketing et qui sont surtout de la poudre de perlimpinpin pour motiver équipes et électeurs à aller de l'avant, même si c'est du vent.
Le film évoque aussi les petites (et grandes) ambitions contrariées, la duplicité des uns ou l'exploitation des autres.
Le personnage principal n'est pas Luchini mais Anais Demoustier qui joue une nouvelle fois un personnage de jeune femme (trop) intelligente mais qui se cherche. Et Luchini est une nouvelle fois un homme de pouvoir et de culture. Les deux acteurs sont un peu dans leur zone de confort (grâce à l'imagination des producteurs) mais ils arrivent à s'en libérer au moins partiellement. Ainsi Demoustier joue un personnage moins naïf que par le passé et Luchini un maire "en panne de carburant" et en demande d'idées et d'énergie de jeunes recrues. "Vous êtes philosophe." "Non, j'ai donné des cours de philosophie"
Le maire Luchini fait écho à celui auquel il était confronté chez Rohmer dans L'arbre, le maire et la médiathèque), joué à l'époque par Pascal Gregory. Je crois d'ailleurs que Nicolas Pariser a été assistant de Rohmer.