Quel avenir pour le cinéma ?

[Jack Griffin]

Je vais peut être assisté à la disparition des salles de mon vivant

[Nestor Almendros]

Pas en France, à mon avis. On n'a pas le même rapport a la salle et au cinéma que les américains.

[Jack Griffin]

Notre génération oui. Mais après...

[Nestor Almendros]

Une bonne guerre atomique et on repartira de zéro

[Flol]

Mais les gens seront contents y'aura Avengers 48.

Ah visiblement, Jeremy Fox fait encore dodo.

[Coxwell]

Pas en France, à mon avis. On n'a pas le même rapport a la salle et au cinéma que les américains.

Les petites salles "Art house / Art et essai" vont probablement survivre, configuration de publics différentes. Les complexes et salles plus commerciales vont souffrir même en Europe, irrémédiablement. Pas convaincu qu'elles résisteront mieux que leurs homologues américaines.
Je ne compte plus - à ma grande tristesse - le nombre de gens qui étalonnent le mot "cinéma" avec SVOD... Et que dire des salles commerciales vides dans les grandes capitales comme à Bruxelles par ex. Je vais très souvent en salle en tant que cinéphile et professionnel, et à chaque fois que j'y vais, mon plaisir est toujours complété d'une grande tristesse de voir ces lieux désertiques.

[tenia]

Rappel : le marché physique aux US ne représente plus que 13% des revenus videos. En France, c'est 30%.
Les entrées salles en France sont (étaient) stables de façon très élevée depuis 25 ans. Aux USA, elles s'érodent depuis des décennies, le BO étant uniquement maintenu à flots parce qu'il est en revenus et que le prix du billet a continuellement augmenté (sans compter la 3D puis la résurgence de l'IMAX et les suppléments qui vont avec).

La décision de certains studios US pourrait bien sûr ricocher dans le monde entier, mais les us et coutumes en France au moins ne sont clairement pas les mêmes qu'aux USA, surtout vis à vis de la salle.

Quant à l'opposition Blockbuster / plus petites prods, ça fait 20 ans au moins que les grosses machines ont gagné, laissant des miettes à des films indés devenus trop nombreux pour être viables, et on le voit d'ailleurs depuis la réouverture des salles en juin, incapables de promouvoir les films qu'ils ont et préférant se plaindre à qui mieux mieux de ceux qu'ils n'ont pas, à croire qu'ils veulent faire fuir leurs clients.

[Coxwell]

Rappel : le marché physique aux US ne représente plus que 13% des revenus videos. En France, c'est 30%.
Les entrées salles en France sont (étaient) stables de façon très élevée depuis 25 ans. Aux USA, elles s'érodent depuis des décennies, le BO étant uniquement maintenu à flots parce qu'il est en revenus et que le prix du billet a continuellement augmenté (sans compter la 3D puis la résurgence de l'IMAX et les suppléments qui vont avec).

La décision de certains studios US pourrait bien sûr ricocher dans le monde entier, mais les us et coutumes en France au moins ne sont clairement pas les mêmes qu'aux USA, surtout vis à vis de la salle.

Quant à l'opposition Blockbuster / plus petites prods, ça fait 20 ans au moins que les grosses machines ont gagné, laissant des miettes à des films indés devenus trop nombreux pour être viables, et on le voit d'ailleurs depuis la réouverture des salles en juin, incapables de promouvoir les films qu'ils ont et préférant se plaindre à qui mieux mieux de ceux qu'ils n'ont pas, à croire qu'ils veulent faire fuir leurs clients.

La France est un marché spécifique certes (entendons nous - par rapport aux blockbusters), mais il est par ex moins rentable qu'au UK par ex, du à un prix moyen du ticket qui fait que le nombre d'entrées supérieur ne compense pas la différence (210 millions d'entrées par an en FR, UK 170 millions mais double de cash). Par conséquent, les logiques outre-atlantiques de distribution vont avoir des répercussions ici également, notamment sur les grosses écuries à l'affiche, et dans quelles conditions.

Les salles subventionnées art&essai continueront à bénéficier d'un public et d'une sociologie bien différents, plus âgé et plus "cinéphile", avec probablement une continuité dans la fréquentation.

[Supfiction]

Dommage quand même que les distributeurs ne profitent pas de cette situation pour oser davantage et innover. Par exemple en ressortant les bons films passés un peu / beaucoup inaperçus ou qui ont bien marché ces derniers mois/années sans avoir fait totalement le plein d’entrées.

[Coxwell]

Dommage quand même que les distributeurs ne profitent pas de cette situation pour oser davantage et innover. Par exemple en ressortant les bons films passés un peu / beaucoup inaperçus ou qui ont bien marché ces derniers mois/années sans avoir fait totalement le plein d’entrées.

Malheureusement, ce n'est pas ce qui attire les spectateurs des complexes, assurent la pérennité de la machinerie/trésorerie des salles commerciales. Même les ressorties IMAX des Nolan en Europe (par ex. à Bruxelles) ne remplissent pas les salles.
Quant aux reprogrammations de quelques films "indé" anciens diffusés chez UGC ou affiliés (Bruxelles à nouveau) font des bides presque à chaque fois.

[tenia]

Malheureusement, ce n'est pas ce qui attire les spectateurs des complexes, assurent la pérennité de la machinerie/trésorerie des salles commerciales.

C'est une évidence, et ça ne date pas d'hier, mais l'attentisme pessimiste est la pire des options. Être aussi mauvais commerciaux et faire aussi peu d'effort d'adaptation, c'est sidérant : on dirait des grandes surfaces qui ont la plupart des rayons pleins sauf pour le Nutella et le Coca, et hurlent du coup au mégaphone "ne venez pas, ça sert à rien" comme si les rayons étaient totalement vides.

En pratique, ce qu'on voit, c'est que les films non blockbusters font des scores certes inférieurs mais pas si terribles que ça, et que les exploitants sont incapables de capitaliser sur ces cartes là. A la place, non seulement ils constatent l'absence des blockbusters, mais ne font QUE cela. Je n'ai peut-être pas de chance, mais je n'ai vu aucun communiqué ni aucun exploitant dire "il nous manque les grosses machines, MAIS du coup, on s'est rabattu sur les autres films en communiquant à fond dessus vu qu'il nous reste que ça pour le moment".

Et la FNCF semble absolument incapable de soutenir cela, continuant de matraquer une communication uniquement décourageante. A les lire, on dirait qu'aucun film n'est sorti depuis le 22 juin et que les salles n'ont littéralement rien à programmer. En pratique, c'est totalement faux.

[Mosin-Nagant]

https://deadline.com/2020/07/cineworld- ... 202998245/

J'aime beaucoup ce commentaire, en dessous de l'article:

Only the most ignorant could yell, «ADAPT OR DIE» at an industry that just came out of a record-setting $42B year. «Adapt or die» is what you say when something stops working under normal circumstances… not during an extraordinary (but ultimately temporary event). This is shooting one’s self in the face because your nose itches.

Traduction pour les non-anglophones:

Seul le dernier des crétins peut crier «ADAPTEZ-VOUS OU MOUREZ» à une industrie qui vient de sortir d'une année record de 42 milliards de dollars. «Adaptez-vous ou mourez» c'est ce qu'on dit quand quelque chose cesse de fonctionner dans des circonstances normales… pas pendant un événement extraordinaire (mais finalement temporaire). C'est comme se tirer une balle en pleine tronche juste parce que le nez vous démange.

[Joshua Baskin]

Je vois beaucoup de cynisme là-dedans et finalement un intérêt très limité pour le cinéma en tant qu'art.

Pour faire un parallèle avec la musique à l'heure du streaming, regardez ce que vient de déclarer le CEO de Spotify :

https://www.stereogum.com/2093393/spoti ... come/news/

Spotify CEO To Musicians: “You Can’t Record Music Every Three Or Four Years And Think That’s Going To Be Enough”

[tenia]

Quand l'industrie artistique rappelle qu'elle est une industrie.

[El Dadal]

Avant, c'était les maisons de disques qui mettaient la pression à leurs poulains. Le donneur d'ordres a changé...