Les films sous "substances"

[Cook9]

Bon alors j'vous explique, après avoir posté sur Inhérent Vice m'est venu l'idée du présent topic: un lieu d'échange sur la thématique de la "défonce" (alcool inclu) au cinéma, en tant que sujet abordé mais aussi en tant qu'experience de spectateur, s'il vous arrive comme moi de visionner en étant, comme le titre du topic l'indique, sous substances.
L'idée est encore en gestation alors je ne sais pas trop quelle direction donner, j'ai juste une bonne impression sur la richesse du sujet et du partage d'épisodes persos qu'elle représente.
Ce que je peux dire pour l'instant, c'est qu'il semble évident que certains films aient été conçus pour être consommés defoncé (le cinéma de jodorowsky par exemple) où alcoolisé (un singe en hiver).
Non pas qu'ils n'aient rien à offrir si consommés à jeun, bien au contraire, mais plutôt qu'un niveau de lecture différent soit rendu accessible par le réal. Ce phénomène semble parfois offert de plein gré, mais il s'agit parfois (souvent ?) de notre réappropriation en tant que spectateur defoncé, et cette autre lecture, finalement tout aussi subjective qu'une autre, nous emmène sur des chemins d'analyse et de critique pourtant bien à part.
La saveur est autre, l'emprise de l'atmosphère qui fonctionne mieux ou moins bien (revu pour la 30ème fois Blade runner il y a peu, cette fois en blu-ray, en étant bien high, eh bien la magie n'a pas opéré. J'ai quand même pris session avec le son et la musique de vangelis, ainsi que sur bons nombres de plans, mais au final la restau de la photo m'a mis à distance de l'ambiance là où la qualité vhs de mon enfance me donnait l'impression de vivre un rêve légèrement crasspouille au côté de Deckard. J'ai même trouvé ça long, satanée defonce).

Bref, libre à chacun de s'approprier le sujet comme bon lui semble.

[Barry Egan]

Ah, quel topic intéressant !

Perso, j'ai été fan des Corman-Nicholson, comme :



ou



Y a pas besoin de se défoncer en les regardant, ils font le travail tout seul !

[Major Tom]

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[LeRationaliste]

Je cherche ça en ce moment.

Un visuel hallucinatoire avec des films capables de se passer de scénario, de dialogues pour n'être que de l'audiovisuel au sens le plus épuré. Ou alors un bon scénario (basique ou pas) mais où la direction visuelle change méchamment la donne. En musique, quand j'écoute Raw Power des Stooges, j'entends que la forme est importante : sans ce son "dans le rouge" (propos de Pop, j'invente rien), j'écouterais juste un énième album des Eagles, mais sûrement pas Raw Power.

Je pense ne pas avoir fait le tour, mais bon, entre les films de Jodorowsky (qui n'ont pas été conçus pour se droguer mais au contraire pour s'en passer*), Altered States, 2001**, Belladonna, L'Enfer, Easy Rider, The Last Movie ou quelques films tchèques genre La Clepsydre, ça commence à faire beaucoup. J'évite les films comme The Trip, peur que ça ait mal vieilli. Vraiment, aujourd'hui, je ne vous raconte pas les effets psychédélique qu'on pourrait mettre avec de la 3D. Déjà qu'en 2D, les Wachowski ont fait fort avec Speed Racer...

En fait, je cherche l'équivalent d'ambiances musicales comme celles-ci :






Et je dirais que des films comme Belladonna, The Thief and the Cobbler, Phase IV ou Enter the Void par moments peuvent correspondre. Mais j'aimerais en trouver des plus récents. Et avec une colorimétrie de maestro.

L.R

*
J'avais l'intention de faire... un film... qui donnerait les hallucinations que la drogue procure, mais sans halluciner. Je ne voulais pas que les gens prennent ces drogues en allant voir le film, mais fabriquer les effets. Ceci afin de changer les mentalité du public. Jodorowsky, Jodorowsky's Dune (2016).

**
"Je dois dire, la façon dont on parlait de 2001, c'était comme d'un film drogué. C'était bizarre, moi, je n'en prenais pas, mais les gens autour de moi en parlaient comme ça. Au début, je ne comprenais pas mais on m'a dit qu'il fallait prendre ces substances pour augmenter l'expérience. Mais pour parler pour moi, je suis sorti de la salle... plus STONE, que ceux qui prenaient des trucs. Vous savez, moi qui y étais allé propre comme un sou neuf, j'en suis ressorti la tête complètement à l'envers. C'était le film la drogue. Steven Spielberg, Remembering Stanley Kubrick (1999).

[hellrick]

Mais j'aimerais en trouver des plus récents. Et avec une colorimétrie de maestro.

L.R

Color out of space

Café Flesh

Tommy des Who

Le repaire du ver blanc de Ken Russell même si c'est moyen

Blade Runner 2049

[Jeremy Fox]

Les films de Godfrey Reggio : Koyaanisqatsi...

[Dunn]

J'ai vu ce film alors que j'étais malade comme un chien sous médicaments...j'ai adoré mais je n'ai jamais revu le film guérit

[harry]

Valhalla, je le mettrais plutot dans la categorie "punition" ou "calvaire".

Pour le voir avec des substances, je conseille un quadruple espresso a la cocaine (pour pas s'endormir ou mourrir d'ennui).

En film a voir "sous substances" par contre je pense Altered States a de bonnes scenes "hallucinogènes".

[Flol]

Forbidden Zone de Richard Elfman.

[odelay]

[Cook9]

Sympa le montage Major ! Ca m'a donné envie de revoir taking off de Forman la séquence de la découverte du "pot" m'avait fait marrer, d'autant plus que j'étais en pleine période jeune con enfumé.
Sinon il est clair que le film que j'affectionne le plus abordant le sujet sous l'angle folie douce (en opposition à un trainspotting ou climax de Noé, ce dernier m'a d'ailleurs laissé dans le désarroi le plus total ne comprenant pas du tout ce qu'il a voulu dire, et au delà de ça je l'ai trouvé assez chiant, et beaucoup trop "bruyant" pour pas grand chose) est Las Vegas parano. Je me fais une picouze de rappel au moins une fois par an et c'est toujours un plaisir d'assister aux aventures hallucinées de raoul et gonzo, et ca fonctionne aussi bien avec que sans substance.
Sinon je crois que la première fois que j'ai vécu un moment proche d'une defonce mais a jeun au ciné, j'avais 11 ans et c'était devant Blueberry, l'expérience secrète de Jan Kounen. J'y etais allé bien naïf et loin de ce que je m'apprêtais à voir, m'attendant à une adaptation fidèle de la bd de Jean Giraud en bon fan de celle ci et de western que j'étais. J'ai trouvé ca scandaleusement naze et à des années lumières de ce que jaurais voulu voir. MAIS, me reste cette séquence complètement tripée ou notre cowboy si mes souvenirs sont bon se gobe un champi et part dans un deambullum visuel à base de serpents qui s'entrelassent et de femme nue qui m'avait fait m'enfoncer bien au fond du siège. Faudrait ptetre que je le revois lui aussi....

[El Dadal]

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Merci Ken Russell hein
Sinon, je note l'absence du Festin Nu, de Drugstore Cowboy, de Rush, de New Jack City et encore quelques beaux représentants (le début des 90s était particulièrement propice il me semble)

[Thaddeus]

L'un des premiers films qui me vient lorsqu'il s'agit d'évoquer un tel sujet est celui co-réalisé par Nicolas Roeg & Donald Cammell, sorti en 1970 : Performance. Une expérience tout à fait singulière et fascinante.

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Fais-nous encore deux ou trois vidéos "spécial réalisateurs" (mes préférées) et j'en suis.

[Cook9]

Et pour revenir brièvement sur ce que tu dis leRationaliste, il est vrai que Jodo n'a pas conçu ses films dans l'idée de les voir sous l'effet de quelconque drogue (la citation du jodorowsky's dune, que j'adore par ailleurs) mais bien pour susciter l'effervescence des dits effets ("open the young minds" ) en se suffisant à eux mêmes.
C'est juste que je n'ai pour l'instant vu que El topo et La montagne sacrée (je regrette terriblement de ne pas avoir sauté sur le coffret de chez wild side à sa sorti) avec un pote et sous l'influence du pétard, et on se dit quand même que le gars a dû carburer à bonne dose de psychédéliques avant ou pendant la réalisation des films cités. Je veux dire par là qu'on se sent assez "légitime" d'avoir consomé lorsqu'on assiste à ce genre bien singulier de spectacle ésotérique, de 2h. Il faudrait que je remette la main dessus et retente l'expérience voir si le manque ne se fait pas sentir.
Je crois quelque part que ça nous a rassuré de fumer avant de se lancer là dedans, comme pour nous protéger un peu au préalable. Car si la drogue peut avoir ce pouvoir d'immersion, il peut aussi installer une certaine distance, surtout lorsqu'on est deux.

Ah et te conseiller un film qui serait l'équivalent du son d'Amon Düül 2 risque d'être dur. Je vais réfléchir mais à chaud ça m'évoque La planète sauvage de René Laloux que tu as sûrement déjà du voir. J'y pense !

[Major Tom]

Merci Ken Russell hein
Sinon, je note l'absence du Festin Nu, de Drugstore Cowboy, de Rush, de New Jack City et encore quelques beaux représentants (le début des 90s était particulièrement propice il me semble)

Ah bah oui, il en manque plein.
Par exemple je pense à La Maison du docteur Edwardes (hop un nouveau titre) et à ses rêves hallucinés dessinés par Dali.
Buñuel aussi...

Et sinon... je rêve (sous hallucinogène bien entendu) ou... personne n'a cité David Lynch ?
Le meilleur de tous. Et j'en profite pour passer la vidéo du copain d'Anal Genocide sur Lynch...

Fais-nous encore deux ou trois vidéos "spécial réalisateurs" (mes préférées) et j'en suis.

Il y a déjà une petite vidéo prévue pour le 1000ème abonné, qui pourrait presque coller avec le thème de ce topic. Après, j'ai d'autres trucs prévus, maintenant que je commence à m'habituer à mon nouveau matos (I'm back, bitches).