Jordan White a écrit :Pecker est un film qui me touche beaucoup, en ce qui concerne le personnage de Edward Furlong surtout, ses aspirations. Ce film raconte comment en photographiant des touts petits riens, en sachant regarder les autres on parvient à dénicher une beauté, un instantané. C'est un film empathique. J'adore.
En revanche Cecil B Demented reste pour moi un film très en deça de ce que j'en attendais. Je trouve par exemple que donner le rôle principal à Stephen Dorff a été une erreur de casting, tant son rôle de réal hystérique m'a paru tourner en rond.
Pour les inspirations, John Waters est un fan revendiqué de Russ Meyer.
etre un fan Jordan ne veut pas dire inspiration,heureusement d'ailleurs.
pour Pecker je lui redonnerai une chance un de ces jours
la scéne du cinema porno dans cecil...est vraiment géniale,avec sa métaphore sur les films de zombies de Romero,elle te touche pas?
Il y a certains cadrages chez Waters et Meyer qui ne sont parfois pas si éloignés. Mais bon, c'est surtout sur le plan du respect de l'un envers l'autre que se joue l'influence de Waters.
J'ai trouvé Cecil B trop long, je le trouve très decevant ce film alors que je m'attendais à un film jouissif et mordant , ce qu'il n'arrive qu'à moitié à être.
Mais étan fan de son ciné en général, j'attends le prochain avec impatience, j'ai lu quelque part qu'il s'agissait d'une histoire sur les accros du sexe.
Jordan White a écrit :
Mais étan fan de son ciné en général, j'attends le prochain avec impatience, j'ai lu quelque part qu'il s'agissait d'une histoire sur les accros du sexe.
oh là,avec un tel postulat,on peut s'attendre à quelquechose de bien barré en esperant qu'on lui laisse les mains libres.
merci pour l'info,et inutile de te dire que je suis aussi impatient que toi
Merci à tous, du coup, j'ai inscrit quelques films de plus sur mes tablettes "a voir", et c'est bien agréable, de s'augmenter de quelques apétissants projets...
Jordan White a écrit :
Mais étan fan de son ciné en général, j'attends le prochain avec impatience, j'ai lu quelque part qu'il s'agissait d'une histoire sur les accros du sexe.
oh là,avec un tel postulat,on peut s'attendre à quelquechose de bien barré en esperant qu'on lui laisse les mains libres.
merci pour l'info,et inutile de te dire que je suis aussi impatient que toi
T'as pas fait exprès, rassure-moi, tu n'as pas fait exprès !!!
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs - « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
Une revoyure de Cry Baby, découvert en salle à sa sortie.
J'ai beaucoup aimé. La galerie de personnage est réjouissante, la musique super, l'intrigue un prétexte à une critique gentillette de la société bien pensante des années cinquante.
Les morceaux musicaux sont vraiment chouettes avec une préférence pour ceux en prison. On voit John Waters respectueux du genre qui coregraphie les scenes avec dynamisme et sincérité .
Il y a un passage bien drôle à l'orphelinat,
Polyester
Chef-d'oeuvre du cinéma grotesque. Tout y est drôle, vif, outré mais jamais lassant. Rien à voir avec ce sympathique raseur de Russ Meyer, dont chaque film tient sur une ou deux séquences de cinq minutes et quelques actrices titanesques ; ici, tout est tellement torrentiel que j'ai senti au fond de cette vulgarité (bien mesurée sans doute par rapport aux oeuvres précédentes, qu'il me tarde de découvrir), quelque chose comme de l'amour... Ca ne s'explique pas, ça se ressent juste.
Le bonus du dvd nous montre une interview du réalisateur, personnage infiniment drôle et aimable dont le corps serpentin et mobile flotte étrangement dans une chemise blanche au col trop grand : on s'attend à ce qu'il disparaisse en un clin d'oeil.
LU SUR FORUM A MONTRES : "(...) maintenant c'est clair que Festina c'est plus ce que c'était(...)"
Desperate Living
L'histoire d'une petite bourgeoise névropathe et sa domestique obèse et noire en cavale qui trouvent refuge dans une cour des miracles nommée Mortsville, tenue par une méchante bande de freaks (une reine obèse et édentée, des gouines dont l'une mange des rats, et l'autre qui a étouffé une amie dans la pâtée de son toutou, des gardes en casquette de cuir et sweat résille...). "Polyester" se réappropriait quelques thèmes sirkiens, "Desperate Living" est une réécriture du Magicien d'Oz. Mais le monde enchanté de John Waters n'est pas tout à fait le même que celui de Dorothy. The pièce de résistance : la gouine en chef étrenne sa greffe de pénis auprès de sa petite amie qui en vomit de dégoût ; dépitée, elle se tranche son zguègue tout neuf qu'elle jette dehors avant qu'un chien ne se précipite dessus, croyant avoir affaire à une saucisse.
"J'ai voulu écrire un conte de fées pour lesbiennes", déclare benoîtement le réalisateur-chafouin, que l'on aura pris garde de ne pas mettre à table entre Chantal Akerman et Marguerite Duras... On pourrait comparer celui-ci à un Fellini sans fioriture, un Almodovar sans subconscient, un Russ Meyer moins esthète du Z fauché, mais aussi plus drôle ; son homosexualité reste anecdotique par rapport à son obsession de l'aspect bouffon et libérateur du porno. Et vous l'avez compris : à l'époque, on ne pensait pas encore en termes de "mariage pour tous" ; c'est par conséquent TRES délirant - à côté, le Rocky Horror Show est une bluette de patronage - et un peu pénible aussi sur la longueur, comme tout spectacle d'initié. Il faut avoir la santé : on regarde cela les yeux ébahis sans trop savoir ce qui nous arrive, en se disant que les spectateurs de 1977 avaient le coeur rudement bien accroché.
En trois mots : c'est un peu le foutoir, mais c'est marrant. Mais c'est un peu le foutoir quand même.
LU SUR FORUM A MONTRES : "(...) maintenant c'est clair que Festina c'est plus ce que c'était(...)"
Hairspray
Il faudrait créer un petit code couleurs pour les films de John Waters comme en proposent les cartes de certains restaurants chinois : un piment égale plat pas très fort, deux égalent un peu fort, trois égalent très fort. A ce titre, Hairspray aurait juste un piment, Polyster deux et Desperate Living, trois. Ici, la cucuterie générale tient lieu de vulgarité, et cette petite bulle sixties fluo se suit avec plaisir même si l'amateur se tient à l'affût du petit gag salé. En vain ; cela débutait pourtant très fort : le générique montrait des personnages se passant de façon quasi-religieuse et extatique de la laque en bombe sur leurs cheveux permanentés... las, on devra se contenter d'un mince filet de vomi, et de l'apparition hilarante du réalisateur himself en psychiatre armé d'une petite spirale en carton. Cela reste "grand public", John Waters devait avoir quelques factures à payer. Comme c'est un personnage très sympathique, on lui pardonne.
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Yaplusdsaumon a écrit :Desperate Living
L'histoire d'une petite bourgeoise névropathe et sa domestique obèse et noire en cavale qui trouvent refuge dans une cour des miracles nommée Mortsville, tenue par une méchante bande de freaks (une reine obèse et édentée, des gouines dont l'une mange des rats, et l'autre qui a étouffé une amie dans la pâtée de son toutou, des gardes en casquette de cuir et sweat résille...). "Polyester" se réappropriait quelques thèmes sirkiens, "Desperate Living" est une réécriture du Magicien d'Oz. Mais le monde enchanté de John Waters n'est pas tout à fait le même que celui de Dorothy. The pièce de résistance : la gouine en chef étrenne sa greffe de pénis auprès de sa petite amie qui en vomit de dégoût ; dépitée, elle se tranche son zguègue tout neuf qu'elle jette dehors avant qu'un chien ne se précipite dessus, croyant avoir affaire à une saucisse.
"J'ai voulu écrire un conte de fées pour lesbiennes", déclare benoîtement le réalisateur-chafouin, que l'on aura pris garde de ne pas mettre à table entre Chantal Akerman et Marguerite Duras... On pourrait comparer celui-ci à un Fellini sans fioriture, un Almodovar sans subconscient, un Russ Meyer moins esthète du Z fauché, mais aussi plus drôle ; son homosexualité reste anecdotique par rapport à son obsession de l'aspect bouffon et libérateur du porno. Et vous l'avez compris : à l'époque, on ne pensait pas encore en termes de "mariage pour tous" ; c'est par conséquent TRES délirant - à côté, le Rocky Horror Show est une bluette de patronage - et un peu pénible aussi sur la longueur, comme tout spectacle d'initié. Il faut avoir la santé : on regarde cela les yeux ébahis sans trop savoir ce qui nous arrive, en se disant que les spectateurs de 1977 avaient le coeur rudement bien accroché.
En trois mots : c'est un peu le foutoir, mais c'est marrant. Mais c'est un peu le foutoir quand même.
Pour moi, Desperate Living est le film le plus proche de l'univers d'Alfred Jarry et Queen Carlotta un parfait avatar d'Ubu roi. En cela, et par son côté DIY, Desperate living est le film le plus punk qui soit.
"Je ne veux pas rester dans l'histoire comme le gars qui a détruit l'Univers" Dude, where's my car Tears in my beers
NotBillyTheKid a écrit :
Pour moi, Desperate Living est le film le plus proche de l'univers d'Alfred Jarry et Queen Carlotta un parfait avatar d'Ubu roi.
Ha oui, bien vu, j'avais complètement loupé ça... Et de fait, Ubu Roi m'a laissé un peu interdit, comme ce film (je suis très jaloux des voluptés que les amateurs tirent d'Alfred Jarry !) même si je reconnais que l'objet est fascinant intellectuellement.
Ca vaudrait le coup d'ouvrir un topic du cinéma "punk", où l'énergie, la provocation et le système D font valoir leurs droits. J'y mettrais, en plus de ce film, quelques Fuller, Aldrich et Godard bien sûr !
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Une jeune (et plantureuse) fille fugue de chez elle et devient mannequin pour un couple de photographes pervers ; elle ira jusqu'à tuer son propre enfant pour satisfaire aux lois du showbiz.
Là encore, ce n'est pas sans fierté que l'on parvient à extraire le mince fil narratif d'un tel bazar. L'essentiel du film est inracontable : c'est une suite de moments de bravoure (un père qui exhibe un sexe couvert de pustules à sa fille de dix ans entre deux vomissements avant que celle-ci ne le saigne comme un goret, une gamine qui joue aux accidents de voitures dans sa chambre avec du ketchup, une mère maquerelle à qui l'on tranche une main, Divine paradant sur son trampoline sous les acclamations de la foule...) où l'auteur invente une véritable pornographie du rire.
Comme Jean-Louis Costes ou Jean Dubuffet, John Waters crée comme seuls les enfants en sont capables, au mépris de toute considération morale et de toute revendication - à l'exception des dernières minutes, assez poignantes, qui évoquent le sort des marginaux, exploités par l'industrie du spectacle et rejetés par les autres. Pour le reste, c'est le grand charivari : sur un canevas de mélodrame cent fois mort, et armé d'une boîte de feutres, d'une paire de ciseaux et d'un tube de colle, il couche une galerie de personnages découpés au hasard dans les revues mondaines, auxquels il va faire sauter quelques dents, un oeil, une main, ou encore y ajouter des fourreaux de résille, des cheveux en choucroute et des sourcils effilés jusqu'aux oreilles. Avec surtout, du maquillage, des litres de maquillage, et même en injection intraveineuse (véridique !)
Enfin, tout autour en guise d'écrin : du sang, du caca, du sperme et du vomi. Un Chien Andalou au carré et sans prise de tête, vous en rêviez ? Waters l'a fait.
Le jusqu'auboutiste "Desperate Living" est plus qu'en germe, mais je porte ma préférence sur cet opus qui est encore "cosy", sans doute du fait des décors petit-bourgeois de la ville de Baltimore qui viennent chemiser le spectacle. Le résultat est une sorte d'opérette fluorescente et gonflée à l'hélium, filmée cracra mais pas trop mal ficelée, aussi jubilatoire (le terme retrouve toutes ses couleurs chez John Waters) que délicate : pour peu que l'on ne soit pas à table, il est difficile de ne pas s'attendrir devant l'innocence d'un tel hommage rendu à la liberté de création. Un chef-d'oeuvre ? Oui. Encore.
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