Lalo Schifrin
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Lalo Schifrin
Que pensez-vous de ce compositeur et que connaissez-vous de lui ?
Je l'ai découvert très jeune avec "Mission impossible" mais surtout très récemment (après l'avoir sous-estimé, j'avoue, par ignorance et manque de CDs surtout) dans le thriller de René Clément, "les félins" (avec Alain Delon et Jane Fonda) qui est aussi l'une des 1ere BO de Schifrin, compositeur classique argentin formé à Paris par Olivier Messiaen et Charles Koechlin (excusez du peu...) et grand jazzman qui plus est...
dès "Les félins" (1964 - bande originale inédite en disque ;-( ), Schifrin a un style qui lui est propre, thème principal jazzy et nerveux aux cuivres, orgue, voix et percussions, pistes de suspences très dissonantes souvent rythmés aux tablas, harmonies chorales complexes toute en montées modales et completement dans la lignée de "L'ascension" de Messiaen (dans la scène du meurtre de Barbara), passages purement sériels marqués par Pierre Boulez (autre influence de Schifrin, toujours dans la scène du meurtre), influences baroques (grosse utilisation de clavecin ou instrument similaire) et thème d'amour très épuré et pudique (souvent à base de flute et harpe, à mille lieux des grandiloquences pénibles d'Hollywood...)
ensuite son parcours sera extremement éclectique (à noter fort peu de très bons films d'auteur dans sa riche filmo, et ce surtout dans les 80s et 90s...)
musique expérimentale dans "THX1138" (influences de John Cage, Messiaen, musique orientale et gamelans),
musique aléatoire et percussive dans "The hellstrom chroniques" - film consacré aux insectes,
jazz nerveux avec thème d'amour épuré dans "Bullitt",
incroyable mix d'acidjazz et de funk avec des dissonances à la Boulez/Ligeti/Messiaen dans "Dirty Harry" et "Sudden impact" (malgré un générique disco très moyen),
musique impressioniste et d'un lyrisme bouleversant dans le sublime "Voyage of the damned" (à base de sax soprano solo, harpes, flutes, cor anglais, orchestre de chambre),
même impressionisme debussyste dans "The fox" avec un passage sériel ("the fox hole"),
à noter aussi un aspect angoissant très herrmanien et à la Lutoslawski dans ses incroyables BOs de films de guerre (La peau, l'aigle s'est envolé) et films d'horreur (Amityville, the manitou, L'exorciste : partition refusée)
sur "la peau", certaines scènes très dures montrant l'agonie d'un soldat sont soutenues avec une extreme pudeur et finesse par Schifrin (flutes et nappes de cordes en sourdines tout en pianissimi) dans un climax très debussyste et ondoyant (le "martyre de St Sébastien" n'est pas loin...) là où un tacheron d'Hollywood aurait eu tendance à sortir le violon solo larmoyant ou la grosse artillerie aux cordes façon Barber ou Copland...
les défauts de Schifrin ? son gout pour un jazz parfois très banal, ses incursions franchement très moyennes dans le disco , la country et le lounge, et quelques scores très conventionnels...
Je l'ai découvert très jeune avec "Mission impossible" mais surtout très récemment (après l'avoir sous-estimé, j'avoue, par ignorance et manque de CDs surtout) dans le thriller de René Clément, "les félins" (avec Alain Delon et Jane Fonda) qui est aussi l'une des 1ere BO de Schifrin, compositeur classique argentin formé à Paris par Olivier Messiaen et Charles Koechlin (excusez du peu...) et grand jazzman qui plus est...
dès "Les félins" (1964 - bande originale inédite en disque ;-( ), Schifrin a un style qui lui est propre, thème principal jazzy et nerveux aux cuivres, orgue, voix et percussions, pistes de suspences très dissonantes souvent rythmés aux tablas, harmonies chorales complexes toute en montées modales et completement dans la lignée de "L'ascension" de Messiaen (dans la scène du meurtre de Barbara), passages purement sériels marqués par Pierre Boulez (autre influence de Schifrin, toujours dans la scène du meurtre), influences baroques (grosse utilisation de clavecin ou instrument similaire) et thème d'amour très épuré et pudique (souvent à base de flute et harpe, à mille lieux des grandiloquences pénibles d'Hollywood...)
ensuite son parcours sera extremement éclectique (à noter fort peu de très bons films d'auteur dans sa riche filmo, et ce surtout dans les 80s et 90s...)
musique expérimentale dans "THX1138" (influences de John Cage, Messiaen, musique orientale et gamelans),
musique aléatoire et percussive dans "The hellstrom chroniques" - film consacré aux insectes,
jazz nerveux avec thème d'amour épuré dans "Bullitt",
incroyable mix d'acidjazz et de funk avec des dissonances à la Boulez/Ligeti/Messiaen dans "Dirty Harry" et "Sudden impact" (malgré un générique disco très moyen),
musique impressioniste et d'un lyrisme bouleversant dans le sublime "Voyage of the damned" (à base de sax soprano solo, harpes, flutes, cor anglais, orchestre de chambre),
même impressionisme debussyste dans "The fox" avec un passage sériel ("the fox hole"),
à noter aussi un aspect angoissant très herrmanien et à la Lutoslawski dans ses incroyables BOs de films de guerre (La peau, l'aigle s'est envolé) et films d'horreur (Amityville, the manitou, L'exorciste : partition refusée)
sur "la peau", certaines scènes très dures montrant l'agonie d'un soldat sont soutenues avec une extreme pudeur et finesse par Schifrin (flutes et nappes de cordes en sourdines tout en pianissimi) dans un climax très debussyste et ondoyant (le "martyre de St Sébastien" n'est pas loin...) là où un tacheron d'Hollywood aurait eu tendance à sortir le violon solo larmoyant ou la grosse artillerie aux cordes façon Barber ou Copland...
les défauts de Schifrin ? son gout pour un jazz parfois très banal, ses incursions franchement très moyennes dans le disco , la country et le lounge, et quelques scores très conventionnels...
J'aime beaucoup Schifrin et ses compositions de types jazzy/funky des années 70. Je ne pourrais pas en parler aussi bien que toi.
Ses emprunts à la country ou à ce que tu appelles "jazz banal" ne me dérangent pas du tout au contraire de ses musiques expérimentales justement.
J'écoute souvent Bullit et Dirty Harry (que j'enchaîne d'ailleurs avec du George Benson, ce n'est pas par hasard). Je me replonge ainsi dans ces ambiances urbaines typiques des années 70.
Schifrin a aussi beacoup de considération pour sa profession, et il a donné plusieurs concerts de musique de film où ses propres compositions cotoyaient celles de ses confères (anciens et contemporains).
Ses emprunts à la country ou à ce que tu appelles "jazz banal" ne me dérangent pas du tout au contraire de ses musiques expérimentales justement.
J'écoute souvent Bullit et Dirty Harry (que j'enchaîne d'ailleurs avec du George Benson, ce n'est pas par hasard). Je me replonge ainsi dans ces ambiances urbaines typiques des années 70.
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- Mogul
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- Mogul
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je ne vois pas trop... tu pourrais me fredonner le thème de Dirty harryMac Lean a écrit :ah si!Tuck pendleton a écrit :J'aime beaucoup la musique des Dirty harry qui, sans véritables thèmes
C'est d'ailleurs ce qui marque les films de la série.
edit: je vois ce que tu veux dire...je parlais de thème englobant la série
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- Doublure lumière
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Mon goût immodéré pour les scores Blaxploitation me contraint à bicher grave sur Enter the dragon : même si ce n'est pas son score le plus réussi, c'est sans doute un de ceux où il pousse le plus loin le mélange des styles (emprunts au funk mêlés à des sonorités orientales folklo-pacotille sur fond de jazz urbain ponctué de cris de Bruce Lee, ça va même "au delà de l'improbable"...).
Pour ce qui du "lounge", tout dépend de ce que tu ranges sous cette étiquette. Pour ma part, je trouve que "The gentle softness" (Dragon), dans un style "à la John Barry", est une composition exquise et que "The aftermath of love" (Bullitt) est parfaitement digne des "cristalleries Bacharach".
Connaissez-vous son Theme From "Medical Center" ?
Je n'accroche pas vraiment le versant "synthétique" de son oeuvre (Black Widow, Sudden Impact, etc.). Est-ce normal ? Si non, est-ce grave ? Si oui, quel(s) titre(s) me conseillez-vous ?
Pour ce qui du "lounge", tout dépend de ce que tu ranges sous cette étiquette. Pour ma part, je trouve que "The gentle softness" (Dragon), dans un style "à la John Barry", est une composition exquise et que "The aftermath of love" (Bullitt) est parfaitement digne des "cristalleries Bacharach".
Connaissez-vous son Theme From "Medical Center" ?
Je n'accroche pas vraiment le versant "synthétique" de son oeuvre (Black Widow, Sudden Impact, etc.). Est-ce normal ? Si non, est-ce grave ? Si oui, quel(s) titre(s) me conseillez-vous ?
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- Doublure lumière
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Pour les admirateurs du Schifrin façon Dirty Harry, qu'ils se tiennent prêts pour la sortie imminente de l'édition complète de la bande originale sur le propre label du compositeur.
Schifrin, c'est la classe à l'état pur. Rush Hour 2 démontre que le maestro peut d'un geste élégant renvoyer à leurs chères études la plupart des besogneux du sampler et leurs armées d'ochestrateurs qui encombrent les écrans actuellement.
Schifrin, c'est la classe à l'état pur. Rush Hour 2 démontre que le maestro peut d'un geste élégant renvoyer à leurs chères études la plupart des besogneux du sampler et leurs armées d'ochestrateurs qui encombrent les écrans actuellement.
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il y a parfois un coté à la Dirty Harry sympa là dedans mais c'est loin d'être mon preféré...Sibyl Vain a écrit :Mon goût immodéré pour les scores Blaxploitation me contraint à bicher grave sur Enter the dragon : même si ce n'est pas son score le plus réussi
Est-ce que tu connais "la peau", "voyage of the damned", "THX1138" ?? c'est du symphonique mais sublime... THX1138 possède quelques morceaux plus lounge (tout le reste est atonal ou modal) qui te plairait surement
Sinon je ne connais pas du tout son Theme From "Medical Center", c'est funky j'imagine ??
Sinon moi non plus je n'aime pas tellement son coté synthé, mais sur "Sudden impact", le thème d'amour (inédit en CD) et surtout le morceau "Unicorn's Head" (avec un orgue digne d'Olivier Messiaen) sont totalement symphonique et sublimes !!!
Si, Schifrin a tout de même écrit une BO sublime avec des synthés : il s'agit de "Hellstrom's chroniques" qui est fantastique !! (hyper expérimental)
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Plutôt ouais...christian a écrit :Sinon je ne connais pas du tout son Theme From "Medical Center", c'est funky j'imagine ??
Pour te donner une idée, à l'écoute du morceau, j'imagine la série comme un genre de Urgences avec Starsky & Hutch comme ambulanciers. Tu vois le genre...
Tu peux capter un extrait en mp3 :
http://www.blaxploitation.com/sounds/strax/t547.mp3
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pour ma part là ou je bloque vraiment sur schiffrin c l'album avec dizzy gillespie, FREE RIDE. terrible !
pour cette musique m'evoque des images de fin de journée d'ete pres de la mer, l'heure de l'apero au depart grande soirée qui promet, au bord de la piscine, avec le cocktail a la main, et le soleil couchant .....
ya pas de smiley reveur ?
enfin bon.
et bien evidemment presque tout ce que vous avez deja cité.
par contre je confirme également mon sceptisisme devant les tonalités beaucoup trop disco, trop frequentes dans sa carriere
pour cette musique m'evoque des images de fin de journée d'ete pres de la mer, l'heure de l'apero au depart grande soirée qui promet, au bord de la piscine, avec le cocktail a la main, et le soleil couchant .....
ya pas de smiley reveur ?
enfin bon.
et bien evidemment presque tout ce que vous avez deja cité.
par contre je confirme également mon sceptisisme devant les tonalités beaucoup trop disco, trop frequentes dans sa carriere
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Le thème, très mélancolique, du générique de fin du 1er Dirty Harry, qui a ensuite été recyclé (dans de moins bonnes versions) dans les suivants. Ce même thème qui a été énormément samplé et recyclé par le rap (u morceau des IAM me vient immédiatement à l'esprit, d'ailleurs).Tuck pendleton a écrit :je ne vois pas trop... tu pourrais me fredonner le thème de Dirty harryMac Lean a écrit :
ah si!
C'est d'ailleurs ce qui marque les films de la série.
edit: je vois ce que tu veux dire...je parlais de thème englobant la série