Delphine Seyrig (1932-1990)
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Delphine Seyrig (1932-1990)
Il n'y avait pas encore de topic consacré à cette actrice (à moins que le moteur de recherche du site ne marche pas bien).. C'est désormais chose faite.
Née à Beyrouth, fille d'un archéologue de renom. Formation au théâtre, avec un détour par l'Actor studio. Sur les planches elle interprétera les plus grands auteurs: Peter Handke, Harold Pinter...
Concernant sa filmographie, je retiendrai les films suivants, ceux que j'ai vu:
L'Année Dernière à Marienbad (1961) de Alain Resnais: film scénarisé par Alain Robbe-Grillet, parfois contesté mais c'est le film qui révèle sa grace.
Muriel ou le temps d'un retour (1963) autre collaboration avec Alain Resnais. Film sur le souvenir et sur la guerre d'Algérie scénarise encore une fois par un écrivain d'envergure bien qu'oublié, Jean Cayrol, déjà auteur du commentaire off de Nuit et brouillard.
Accident (1967) de Losey où elle apparaît dans une seule scène -mais quelle scène ! Elle retournera en 1973 sous la direction de Losey une adaptation très difficile à voir de La maison de poupées de Ibsen, aux côtés de Jane Fonda.
Baisers volés (1968). L'une des plus belles réussites de Truffaut, où elle incarne Fabienne Tabard, personnage dont Antoine Doinel- Jean-Pierre Léaud dira: "ce n'est pas une femme, c'est une apparition".
Peau d'âne (1970) de Jacques Demy, où elle incarne un autre personnage inoubliable: la fée des lilas.
Le charme discret de la bourgeoisie (1972) de Luis Bunuel, film que j'ai adoré lors de sa découverte il y a quelques années mais dont je crains bizarrement la revoyure.
Ses apparitions dans deux gros films américains de 1973- 1974: l'excellent Chacal de Fred Zinnemann et Contre une poignée de diamants de Don Siegel.
India Song (1975) de Marguerite Duras: sans le film à voir de Duras, pas forcément facile d'approche mais avec une bande-son fascinante. A noter que le rôle était initialement prévu pour Dominique Sanda, autre voix fascinante s'il en est.
Une actrice dont j'apprécie la beauté et la voix.
Née à Beyrouth, fille d'un archéologue de renom. Formation au théâtre, avec un détour par l'Actor studio. Sur les planches elle interprétera les plus grands auteurs: Peter Handke, Harold Pinter...
Concernant sa filmographie, je retiendrai les films suivants, ceux que j'ai vu:
L'Année Dernière à Marienbad (1961) de Alain Resnais: film scénarisé par Alain Robbe-Grillet, parfois contesté mais c'est le film qui révèle sa grace.
Muriel ou le temps d'un retour (1963) autre collaboration avec Alain Resnais. Film sur le souvenir et sur la guerre d'Algérie scénarise encore une fois par un écrivain d'envergure bien qu'oublié, Jean Cayrol, déjà auteur du commentaire off de Nuit et brouillard.
Accident (1967) de Losey où elle apparaît dans une seule scène -mais quelle scène ! Elle retournera en 1973 sous la direction de Losey une adaptation très difficile à voir de La maison de poupées de Ibsen, aux côtés de Jane Fonda.
Baisers volés (1968). L'une des plus belles réussites de Truffaut, où elle incarne Fabienne Tabard, personnage dont Antoine Doinel- Jean-Pierre Léaud dira: "ce n'est pas une femme, c'est une apparition".
Peau d'âne (1970) de Jacques Demy, où elle incarne un autre personnage inoubliable: la fée des lilas.
Le charme discret de la bourgeoisie (1972) de Luis Bunuel, film que j'ai adoré lors de sa découverte il y a quelques années mais dont je crains bizarrement la revoyure.
Ses apparitions dans deux gros films américains de 1973- 1974: l'excellent Chacal de Fred Zinnemann et Contre une poignée de diamants de Don Siegel.
India Song (1975) de Marguerite Duras: sans le film à voir de Duras, pas forcément facile d'approche mais avec une bande-son fascinante. A noter que le rôle était initialement prévu pour Dominique Sanda, autre voix fascinante s'il en est.
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Il y a aussi son rôle très marquant dans le Jeanne Dielman 23 quai du commerce 1080 Bruxelles de Chantal Akerman...
Et Les lèvres rouges de Harry Kümel...
Deux films que j'ai vus il y a très longtemps, mais qui m'avaient marqué, dans 2 styles très différents...
Dans ces 2 films, Delphine Seyrig était magnifique...
Une actrice fascinante, je suis d'accord !
Et Les lèvres rouges de Harry Kümel...
Deux films que j'ai vus il y a très longtemps, mais qui m'avaient marqué, dans 2 styles très différents...
Dans ces 2 films, Delphine Seyrig était magnifique...
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Un film d'elle, vu assez récemment et qui m'a beaucoup plu, c'est Aloïse (Liliane de Kermadec, 1975). Un film biographique sur Aloïse Corbaz, une femme internée en hôpital psychiatrique et qui s'est mise au dessin et à la peinture. J'ai particulièrement apprécié son jeu dans ce film.
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
...et c'est une excellente initiative!!!blaisdell a écrit :Il n'y avait pas encore de topic consacré à cette actrice (à moins que le moteur de recherche du site ne marche pas bien).. C'est désormais chose faite.
DITES LE AVEC DES FLEURS (Diselo con flores) de Pierre GRIMBLAT – France/Espagne - 1974
Avec Rocio DURCAL, Fernando REY, Delphine SEYRIG, Francis BLANCHE et John MOULDER BROWN
En 1944, un officier nazi (Frédéric Mitterrand) qui a tenté d’assassiner Hitler est poursuivi par la gestapo. Sans aucun espoir, il envisage de se suicider et tue auparavant sa femme et ses enfants. Néanmoins, il n’arrive pas à mettre son acte final à exécution. Victime d’un grave accident, il perd la mémoire.
30 années passent et l’on retrouve dans une luxueuse villa, envahie de fleurs, l’officier devenu amnésique (Fernando Rey) mais assailli par de fugaces visions. La venue d’une jeune fille au pair allemande (Rocio Durcal) va déclencher une série de drames : les enfants meurent les uns après les autres dans des circonstances tragiques…La jolie blonde est-elle la meurtrière et quels sont ses mobiles ?
Le film fantastique n’est vraiment pas une spécialité française (mais un peu plus exploité en Espagne), aussi on ne peut qu’être intrigué par ce film étrange à l’atmosphère inquiétante. Pierre Grimblat, connu surtout pour ses réalisations pour le petit écran, a le mérite de proposer un film troublant et original, fort bien mis en scène. Il ne s’agit pas d’un film de cinéma bis, mais d’une œuvre envoutante et déconcertante, que j'aurais du mal à comparer avec une autre.
Au fur et à mesure de la disparition des membres de la famille et surtout après la mort de la maîtresse de maison Delphine Seyrig, jardinière émérite (excellente comme souvent), le manoir végétal où se focalise l’action se transforme en enfer déliquescent avec ses fleurs pourries et ses plantes noircies. La beauté des paysages et de la flore confèrent une étrange poésie aux scènes qui pourraient être violentes. La manière dont est filmée la mort de la fillette (qui tombe dans un précipice, tout en appuyant un coquillage contre son oreille) est notamment particulièrement réussie. Quant à l’assassinat du vieux vicelard incarné par Francis Blanche (dans son dernier film), égorgé d'un coup sec par la belle Rocio (plus connue pour ses comédies musicales espagnoles), c’est franchement un grand moment de film d’épouvante, à faire bondir de son fauteuil.
Je n’ose pas aller plus loin dans les descriptions pour laisser un peu de suspens, mais ce film est tellement réussi dans son genre et surtout d’une telle originalité qu’il mériterait amplement une sortie en DVD en France.
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
C'est une actrice qui exerce également sur moi une fascination certaine...
Delphine Seyrig reste, à travers ses films, une énigme, une voix, un physique d'une sensualité rare et une présence à la fois radieuse et fantasmatique, réelle et onirique...
Je ne l'oublierais jamais, surtout dans Muriel ou le Temps du Retour de Resnais...
Delphine Seyrig reste, à travers ses films, une énigme, une voix, un physique d'une sensualité rare et une présence à la fois radieuse et fantasmatique, réelle et onirique...
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
j'ai lu quelque part que le rôle féminin de L'ANNEE DERNIERE A MARIENBAD fut proposé en première intention à Kim Novak (dsl pour mes vieilles obssessions!!)
la personnalité cinématographique mystèrieuse de l'actrice se serait certainement accomodée de ce rôle envoûtant, très "europèen" à mon sens, dont Delphine Seyrig s'en tire avec les honneurs...
la personnalité cinématographique mystèrieuse de l'actrice se serait certainement accomodée de ce rôle envoûtant, très "europèen" à mon sens, dont Delphine Seyrig s'en tire avec les honneurs...
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
La cinémathèque française a proposé il y a quelques années une rétrospective de ses films ( mais je n'en étais point....hélaaas!) et on pouvait y voir son film réalisé sur les actrices "Sois belle et tais-toi" qui reste donc inédit pour moi....
Sinon il y a au forum des images une vidéo disponible de l'émission DIM DAM DOM dans laquelle DS (initiales bien méritées) est interviewée par Claude Lanzmann dans son appartement de la place des Vosges. Un document à mon avis exceptionnel (et rare, introuvable ailleurs y compris dans les archives de l'INA)
Sinon il y a au forum des images une vidéo disponible de l'émission DIM DAM DOM dans laquelle DS (initiales bien méritées) est interviewée par Claude Lanzmann dans son appartement de la place des Vosges. Un document à mon avis exceptionnel (et rare, introuvable ailleurs y compris dans les archives de l'INA)
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Un rôle assez différent dans le film de William Klein : Mister Freedom
Et le rôle qui me l'a fait découvrir à la télévision : Le lys dans la vallée
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Avis aux admirateurs de la grande Delphine, France Culture rediffuse cette nuit à 5h30 une archive de 1956 : Choisissez votre rôle - Delphine Seyrig.
Elle avait alors 24 ans et déjà quelques années de théâtre derrière elle.
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Joseph L. Mankiewicz
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Je l'ai vue sur scène en 1970 dans la pièce de Pinter " C'était hier", ses partenaires non moins prestigieux avaient pour noms: Françoise Fabian et Jean Rochefort. Nous étions un petit groupe de sept personnes à l'attendre à la sortie du théâtre (Montparnasse), Rochefort et Fabian sortirent les premiers et gentiment signèrent nos programmes, Delphine Seyrig se fit attendre... accompagnée d'une amie et poussant un solex, vêtue d'un pull à col roulé et d'un jean elle était différente de la femme que nous venions de voir , mais très belle. Elle nous fit le privilège de bavarder une quinzaine de minutes avec nous, instants que je ne suis pas près d'oublier, son décès survenu trop tôt , m'a beaucoup touché. elle repose au cimetière Montparnasse où il m'arrive de faire un détour quand je vais à Paris. Un grand talent, méconnu du grand public, j'attends toujours qu'un beau livre lui soit consacré, pas assez commercial ?
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Par son parcours très exigeant, elle n'a pas eu la reconnaissance publique d'une Jeanne Moreau ou d'une Deneuve mais aussi difficile d'accès soit-il, L'année dernière à Marienbad fit énormément parler de lui (et donc d'elle). Et son rôle de l'envoûtante Mme Tabard de Baisers volés dépassa largement le cercle des cinéphiles. Puis il y aura son rôle de fée dans Peau d'âne, Le charme discret de la bourgeoisie et dans une moindre mesure son apparition dans le thriller international Chacal (un rôle secondaire mais qui a certainement du marquer). Dans les années 60-70, je me rappelle très bien que la génération au-dessus de la mienne (celle du baby boom) lui vouait une véritable vénération. Ensuite, il est clair que ce n'est pas chez Duras, Kermadec ou Ackerman qu'elle risquait de faire les plateaux télé...Chip a écrit :Un grand talent, méconnu du grand public
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Reçu aujourd'hui tiens. Le BR est parait-il très correct. Région free VF+ VOSTFR.locktal a écrit :Et Les lèvres rouges de Harry Kümel...!
Tout le reste est dérisoire.
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
La grande Delphine interrogée en 1971 dans l'émission Métiers de rêve sur France Culture.
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Très bon film que ce Chacal de Zinneman... Mais je ne me souviens absolument pas de la présence de cette comédienne.Federico a écrit :et dans une moindre mesure son apparition dans le thriller international Chacal (un rôle secondaire mais qui a certainement du marquer).
A ce sujet, je l'ai revu dans le film de Siegel 'Contre une poignée de diamant" et son rôle est loin d'être marquant.
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Re: Delphine Seyrig (1932-1990)
Comment ne pas tomber amoureux d’elle dans Baisers volés et en particulier de sa voix envoûtante. D'ailleurs ce n'est pas qu'une simple histoire de timbre de voix. C'est aussi et peut-être surtout un phrasé, une culture et une sensualité qui s'expriment à travers sa voix, quelque-soit le dialogue. Au point que je peux l'écouter en podcast juste pour le plaisir sans même écouter forcement ce qu'elle dit.
Amusant d’ailleurs qu’elle cite Le lys dans la vallée dans cette scène de Baisers volés (« J’ai lu Le lys dans la vallée, je suis comme vous, je trouve que c’est très beau... »), deux ans avant de le jouer à la télévision.
Malheureusement j’ai toujours beaucoup de mal avec Resnais, que ce soit Marienbad ou même Muriel.
Amusant d’ailleurs qu’elle cite Le lys dans la vallée dans cette scène de Baisers volés (« J’ai lu Le lys dans la vallée, je suis comme vous, je trouve que c’est très beau... »), deux ans avant de le jouer à la télévision.
Malheureusement j’ai toujours beaucoup de mal avec Resnais, que ce soit Marienbad ou même Muriel.