Ce n'est quand même pas très sérieux. Qu'on ait les reproches de Thaddeus, je le conçois tout à fait. Mais en faire quelque chose qu'il est normal de taire, là non, franchement, faut pas pousser. Il y a plus de cinéma là-dedans que dans n'importe quel navet auquel tu mets 9/10...Kevin95 a écrit :La réponse est dans le film.
Oliver Stone
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Re: Oliver Stone
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Re: Oliver Stone
Oh ! Ce n'est pas gentil de taper sur mes notes...Demi-Lune a écrit :Ce n'est quand même pas très sérieux. Qu'on ait les reproches de Thaddeus, je le conçois tout à fait. Mais en faire quelque chose qu'il est normal de taire, là non, franchement, faut pas pousser. Il y a plus de cinéma là-dedans que dans n'importe quel navet auquel tu mets 9/10...Kevin95 a écrit :La réponse est dans le film.
Bon, je ne sais pas noter (je calcule plus au plaisir qu'à la réussite objective d'un film), c'est mon handicap mais ça n’empêche que j'ai trouvé The Doors complément dans les choux, dans lequel Stone confondait la représentation publicitaire de la fin des sixties et l'époque en elle même, faisait de Morrison une starlette se dandinant à la moindre occasion et non pas un artiste torturé, un film bourré de partis pris certes audacieux sur le papier mais ridicules à l'écran (l'indien reste un joli moment de rigolade magnifiquement parodié dans Wayne's World 2). Je ne suis pas une groupie du groupe (classe, non ?) mais je comprends la réaction d'admirateurs qui crient au navet tant les Doors passent pour des rigolos et leur leader pour un junkie clownesque. Où est le précipice vers lequel se dirige cette génération ? Où est la mort latente ? Où est l'Amérique en train de se décomposer ? Dans des mouvements de caméra ostentatoires ou dans dans une photo orange (soit ce que j'ai retenu du film), je ne suis pas sure (ce n'est que mon avis hein). J'aurai aimé plus de mélancolie et non de l’esbroufe.
Dernière modification par Kevin95 le 21 août 16, 13:17, modifié 1 fois.
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Re: Oliver Stone
Vu une seule fois et -certes sans l'avoir revu- je me range dans le camp de Kevin (au risque de me voir aussi taclé de la sorte). Oliver Stone a même réussi à me faire détester les Doors ; je ne pense pas que c'ait été son intention. J'avais trouvé le film totalement nul.
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Re: Oliver Stone
Ah oui, ça , c'est dommageJeremy Fox a écrit :Oliver Stone a même réussi à me faire détester les Doors
Sinon, cela n'avait pas été l'emballement pour moi non plus. Le début fonctionnait pas mal : il y avait une espèce d'ampleur narrative. J'avais bien aimé la séquence du club de Los Angeles (le Go Go's ?) où le groupe chante The End pour la première fois au grand effarement du patron ("Hein quoi? Personne ne baise sa mère dans mon club!!").
Vu au Max Linder à sa sortie.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Oliver Stone
Moi j'aime beaucoup ce film, j'aime beaucoup Les Doors, je trouve que le film a côté excessif et vulgaire qui colle bien à son sujet
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Re: Oliver Stone
Je trouve qu'on peut rapprocher les Doors de Natural Born Killers, il y a même une scène identique dans les deux je crois (le trip hallucinogène que se font Jim et Mickey dans le désert). Je trouve qu'il y a dans les Doors beaucoup de germes que Stone développera dans NBK. Cela dit je préfère quand même NBK, qui reste un formidable trip visuel totalement dingue là où les Doors est encore trop timide à cause de son côté biopic qui implique un minimum d'obligation de réalisme.
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Re: Oliver Stone
Vu Seizure, le premier long-métrage d’Oliver Stone. C’est le genre de première œuvre n’ayant qu’une valeur de curiosité par rapport au devenir prestigieux de son réalisateur. J’étais quand même intrigué par son caractère fantastico-horrifique, registre auquel Stone ne s’est jamais totalement consacré par la suite (pas vu La Main Du Cauchemar qu’il tourna quelques années plus tard). De quelques manières qu’on le prenne, ce baptême du feu reste toutefois un gros désastre. Un écrivain invite des amis dans sa maison de campagne. Un trio de psychopathe débarque et entraîne les protagonistes dans un jeu de massacre qui les fera périr par où ils ont fauté. Ça aurait pu au moins donner quelque chose tenant du plaisir coupable mais le résultat est bien trop laborieux. C’est excessivement bavard, déroulant péniblement son moralisme mollasson jusqu'à son twist foireux. Le peu de ressource contenu dans l’histoire n’est jamais correctement exploité comme le trouble quant à l’origine des bad guys (évadés d’un asile psychiatrique ? entités millénaires traversant le temps ? Emanations de l’esprit de l’écrivain ?). Bon cela dit, on ne peut pas vraiment dire que la menace soit particulièrement dérangeante. A moins que le summum de l’horreur pour le spectateur soit d’être poursuivit par un Hervé Villechaize barbu armé d’un canif et vêtu d’un saillant pull rouge. A quelques expérimentations sur le montage près, la réalisation est d’ailleurs déplorable. J’ai l’impression que Stone ne croyait pas dans sa propre histoire, pas plus que l’équipe technique et les acteurs. Apparemment d’après les anecdotes d’imdb, le tournage au Québec était plus l’occasion d’abuser de la bibine que de faire de l’art. Enfin bref, à réserver aux fans du cinéaste (et encore s’ils ont du temps à perdre).
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Re: Oliver Stone
Longue interview / Q&A avec Stone dans le double cadre de la sortie de Snowden et d'un livre d'entretien retraçant l'ensemble de sa carrière (en anglais):
http://www.hollywoodreporter.com/news/o ... ica-925611
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Re: Oliver Stone
Intéressante interview d'Oliver Stone, qui revient sur Salvador et Platoon, et parfois l'envie d'en faire un peu trop (spectaculaire) dans la réalisation de ses films.
Je regrette de ne pas voir plus souvent des films de ce réalisateur.
https://m.youtube.com/watch?v=UBS4WYafEKw
Interview pour TCM
Je regrette de ne pas voir plus souvent des films de ce réalisateur.
https://m.youtube.com/watch?v=UBS4WYafEKw
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Re: Oliver Stone
Pourtant, ils sont (quasi) tous disponibles en dvd et/ou blu-ray.Roilo Pintu a écrit :Je regrette de ne pas voir plus souvent des films de ce réalisateur.
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Re: Oliver Stone
Pardon, je me suis mal exprimé, je voulais dire des nouveaux films, Stone est un realisateur devenu rare au cinema.Boubakar a écrit :Pourtant, ils sont (quasi) tous disponibles en dvd et/ou blu-ray.Roilo Pintu a écrit :Je regrette de ne pas voir plus souvent des films de ce réalisateur.
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Re: Oliver Stone
Seizure (La reine du mal chez nous, 1974) est le premier long-métrage tourné par un jeune Oliver Stone, pas encore le réalisateur scénariste oscarisé, mais une boule de nerf revenue du Vietnam et cherchant sa place dans le monde moderne. Il se veut écrivain mais ne parvient pas à finir son premier roman. Il finit à la NYU sous le patronage de Martin Scorsese (de quelques années son ainé) et tourne quelques courts. Dans le même temps, son ami d'enfance Lloyd Kaufman (oui, Troma et son Toxic Avenger, c'est lui) s'est également lancé dans le cinéma et les deux hommes co-produisent un thriller softcore auteurisant, Sugar Cookies. L'année suivante, Stone trouvera les financements nécessaires à la production de son premier film, tourné au Québec.
Tournage à l'économie (décor quasi unique - une grande bâtisse campagnarde), équipe et casting réduits... Stone se lance dans un film de genre mais sait qu'il doit percer pour se faire un nom. Le produit fini doit plaire aux producteurs avec suffisamment de fesses et d'hémoglobine, mais Stone veut élever le débat: on parlera donc des affres de la création, du pacte faustien, d'histoire et de théologie. Certains thèmes sont ainsi passionnants et annoncent très clairement le réalisateur en devenir (dont The Hand est une sorte de remake plus friqué, plus fun et déluré, mais également décevant sur certains points et l'éloignant définitivement du cinéma dit de genre), et Stone n'a pas peur de faire passer beaucoup d'informations par le dialogue. Le problème, c'est que la tambouille ne prend pas vraiment. Olive ne sait pas à quel sein/saint se vouer et finit le cul entre deux chaises, avec une ringardise B mâtinée d'auteurisme post nouvelle vague agaçant. Les tentatives de montage vertical qui fleuriront et seront une de ses marques de fabrique sont déjà là, mais elles sonnent faux, comme une tentative maladroite de stimuler un ensemble trop statique. Quant à elle, la BO, patchwork informe de fonds sonores, fait saigner les oreilles.
Il n'empêche que tout ça se suit avec délectation (passé un premier acte laborieux toutefois). Quand la reine et ses deux sbires (dont inénarrable Nick Nack Hervé Villechaize, avec qui Stone se serait bien frité sur le tournage paraît-il) font leur apparition et lancent leurs jeux sadiques, on se dit que Stone le misanthrope nihiliste devait avoir besoin d'une bonne thérapie et qu'il a trouvé dans ce matériau un moyen d'exorciser quelques démons. La marge de manœuvre du réalisateur vis-à-vis du produit fini reste limitée, et ce truc étrange aurait pu/dû couler notre bonhomme. Il lui faudra d'ailleurs un bon nombre d'années pour revenir, par le biais de l'écriture pure cette fois.
Une curiosité à réserver principalement aux amateurs du futur pamphlétaire.
Tournage à l'économie (décor quasi unique - une grande bâtisse campagnarde), équipe et casting réduits... Stone se lance dans un film de genre mais sait qu'il doit percer pour se faire un nom. Le produit fini doit plaire aux producteurs avec suffisamment de fesses et d'hémoglobine, mais Stone veut élever le débat: on parlera donc des affres de la création, du pacte faustien, d'histoire et de théologie. Certains thèmes sont ainsi passionnants et annoncent très clairement le réalisateur en devenir (dont The Hand est une sorte de remake plus friqué, plus fun et déluré, mais également décevant sur certains points et l'éloignant définitivement du cinéma dit de genre), et Stone n'a pas peur de faire passer beaucoup d'informations par le dialogue. Le problème, c'est que la tambouille ne prend pas vraiment. Olive ne sait pas à quel sein/saint se vouer et finit le cul entre deux chaises, avec une ringardise B mâtinée d'auteurisme post nouvelle vague agaçant. Les tentatives de montage vertical qui fleuriront et seront une de ses marques de fabrique sont déjà là, mais elles sonnent faux, comme une tentative maladroite de stimuler un ensemble trop statique. Quant à elle, la BO, patchwork informe de fonds sonores, fait saigner les oreilles.
Il n'empêche que tout ça se suit avec délectation (passé un premier acte laborieux toutefois). Quand la reine et ses deux sbires (dont inénarrable Nick Nack Hervé Villechaize, avec qui Stone se serait bien frité sur le tournage paraît-il) font leur apparition et lancent leurs jeux sadiques, on se dit que Stone le misanthrope nihiliste devait avoir besoin d'une bonne thérapie et qu'il a trouvé dans ce matériau un moyen d'exorciser quelques démons. La marge de manœuvre du réalisateur vis-à-vis du produit fini reste limitée, et ce truc étrange aurait pu/dû couler notre bonhomme. Il lui faudra d'ailleurs un bon nombre d'années pour revenir, par le biais de l'écriture pure cette fois.
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Re: Oliver Stone
Sur un vieux dvd pourri qui traine chez moi depuis près de 10 ans. La copie recadrée était infâme, et parfois on ne voyait... rien
Pour se faire une idée des dégâts
Il est sorti aux USA en blu il y a quelques années, avec de biens meilleurs résultats (euphémisme):
Pour se faire une idée des dégâts
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Re: Oliver Stone
tu n'avais pas mentiEl Dadal a écrit : Pour se faire une idée des dégâts
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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