Coxwell a écrit :
L'as tu lu ?
Oui et pour moi c'est loin d'être un classique du manga.
Supfiction a écrit :
Ce qui est étonnant dans le film c’est que ce ne sont pas des “Groseille” (on est très loin également de Yudai le quincailler de Kore-Eda), les enfants en particulier sont instruits et pourraient très bien se faire une situation rapidement.
Job mal payé plus bon niveau d'études, c'est quand même une situation de plus en plus courante en France. En particulier en région parisienne. Parce que la majorité des emplois créés en France aujourd'hui sont des contrats précaires. Il n'y aucune raison que la mondialisation ne produise pas des effets proches en Asie.
Coxwell a écrit :
En quoi les gilets jaunes seraient les représentants du prolétariat ? Ce serait se méprendre. La plupart sont des petites classes moyennes qui se considèrent paupérisées, auxquelles on a vendu des rêves de pavillons, de voitures et de géographie périurbaine (la France des rond-points) dans les années 70-2000 et qui sont confrontées au déclassement social et idéologique valorisant la métropole mondialisée et verdie. C'est une sorte de contestation d'un monde qui se voit disparaître, souffrant d'une marginalisation économique notamment.
Certes, mais comme être GJ implique nolens volens d'être dans une culture de la démerde, cela rend
Parasite particulièrement synchrone de la France de 2019.
Coxwell a écrit :
J'ai bien du mal à résumer ce couple aisé à une famille riche "influencée par l'américanisme" comme si c'était son code de définition sociologique.
Sauf que leur goût des références culturelles anglo-saxonnes, le fait qu'il s'expriment dans un équivalent coréen du franglais dit quelque chose de leur envie d'imiter l'American way of life.
Coxwell a écrit :
Je ne vois pas vraiment en quoi le scénario de Millers Crossing (que j'aime beaucoup) présenterait un degré d'accomplissement supérieur à certains films coréens - non inscrit dans ce genre ? D'une certaine façon, il y a des éléments plus intéressants dans l'imbrication des genres des films de BJW (et même en dehors de MoM) qui rendent l'écriture presque aussi fine que celle à base d'ironie juive moqueuse des Coen.
Parce que leur structure est souvent bancale, loin de l'équilibre parfait que je peux voir dans certains Scorsese, certains Coen (ou en Asie celui de
The Killer). Par exemple je trouve le dernier Na Hong-jin bien écrit... jusqu'au dernier tiers où j'ai l'impression qu'il ne sait pas comment finir son film. A l'inverse, le sentiment de gâchis, de tristesse sur la durée qui se déploie sur la fin de
Memories of murder n'a rien à envier au Fincher de
Zodiac. Sinon, je sais bien que Lee Chang-dong n'a rien à voir avec la vague de cinéastes cinéphiles dont je parle, que c'est un ancien écrivain à succès devenu depuis brièvement ministre mais pour moi le scénario de
Peppermint Candy est l'exemple d'une maîtrise d'écriture quasi-parfaite que j'ai plus de peine à trouver dans la Nouvelle Vague coréenne.