Une grosse vingtaine de découvertes marquantes en juillet : pas facile d'extraire une sélection.
Je retiens en priorité
Le Tombeau des lucioles. À l'évidence, c'est un modèle d'adaptation littéraire, en tout point respectueux de la chronologie et de la substance du court roman de Nosaka mais qui en infléchit la - toute relative - sécheresse factuelle pour tendre vers une narration diégétique infiniment plus probante en termes d'efficacité dramatique à l'écran. Le résultat est là : une émotion à fleur de peau de tous les instants. La netteté d'exécution du trait de Yoshifumi Kondô est aussi pour beaucoup dans cette réussite. Déchirant.
Juste derrière, un Yamada apparemment tenu par les japonais pour l'une des plus belles réussites du cinéma des années 90.
Musuko ne me semble pas usurper cette flatteuse réputation : une chronique familiale au lyrisme secret, attentive aux mutations sociétales mais étrangère à toute tentation passéiste. Rentarô Mikuni y est bouleversant. Pour une fois (la première après quelque 25 films vus) la filiation avec Ozu n'est sans doute pas irrecevable. Yamada se permet même un plan signature sur une façade d'immeuble administratif à la manière du maître dans les années 50. Je ne serais pas plus surpris si ce film avait pu inspirer l'œuvre à venir de Kore-eda.
Gros coups de cœur également pour
La Ballade de Tsugaru, qui confirme après
Le Rendez-vous le mois dernier le talent de Kôichi Saitô à dessiner des entre-deux sentimentaux extrêmement troublants, pour l'immanente beauté de
L'Étoile cachée de Ritwik Ghatak ou encore pour le baroque
Under the blossoming cherry trees de Shinoda couvant un impressionnant feu infernal.
Mentions spéciales pour les prestations de Claudette Colbert dans
Zaza, véritable feu d'artifice, et de ma chouchoute Chieko Baishô dans
Le Château ambulant : les infinies nuances dont elle pare la voix de Sophie à tout âge dans le
Château ambulant de Miyazaki sont un authentique tour de force.
Découvertes :
1 –
LE TOMBEAU DES LUCIOLES (Isao Takahata – 1988)
2 –
MY SONS (Yôji Yamada – 1991)
3 –
LA BALLADE DE TSUGARU (Kôichi Saitô – 1973)
4 –
L'ÉTOILE CACHÉE (Ritwik Ghatak – 1960)
5 –
SOUS LES CERISIERS EN FLEURS (Masahiro Shinoda – 1975)
6 –
MON VOISIN TOTORO (Hayao Miyazaki – 1988)
7 –
ZAZA (George Cukor – 1938)
8 –
UNE AUBERGE À OSAKA (Heinosuke Gosho – 1954)
9 –
À LA RECHERCHE DE GARBO (Sidney Lumet – 1984)
10 –
THE PETRIFIED FOREST (Masahiro Shinoda – 1973)
Redécouvertes majeures :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
UN PACTE AVEC LE DIABLE (John Farrow – 1949)
BLUE COLLAR (Paul Schrader – 1978)
L'ÉPREUVE DU BONHEUR (Henry King – 1951)