Mais dans les deux cas, c'est quand même une réflexion sur le genre du mélodrame en temps de guerre. Soderberg fait du post-moderne et c'est mort, Verhoeven fait du classique et c'est jubilatoire.Ubik a écrit :En revanche, quand Verhoeven vise le clock and dagger style pure arabicat mais new age (nazi gentil, résistant méchant), Soderbergh nous refait Casablanca comme en 36. Pas totalement la même chose.
Black Book (Paul Verhoeven - 2006)
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... and Barbara Stanwyck feels the same way !
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Test dvd zone 2:
http://www.dvdrama.com/rw_fiche-8762-.php
Le commentaire audio de Verhoeven est absent sur cette édition...
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Tour de force magistral.
Une oeuvre à plusieurs niveaux de lecture, d'une richesse sans égale dans la filmographie du cinéaste. Paul Verhoeven a remis les pieds dans le plat et rempilé derrière la caméra avec l'énergie d'un débutant qui a tout à démontrer. Etonnant de fraicheur pour un film de deux heures vingt qui ne faiblit jamais, mieux qui sert un rebondissement toutes les dix minutes et ce alors meme qu'il aurait pu servir un film classique dans le sens le plus noble du terme certes mais sans véritable envergure.
Il n'y a pas que l'actrice principale avec son visage d'abord poupon puis marqué par l'épreuve et par son courage inoui, il y aussi les autres acteurs tous impeccables jusqu'aux seconds roles. Une direction d'acteurs qui surprend et régale. Pas un plan de trop, pas une minute qui coule sous le poids de la narration. Une oeuvre d'orfèvre, qui reconstitue une Hollande partagée entre l'engagement dans la résistance et le parcours tortueux des aiglons du Fuhrer. Le film met aussi très mal à l'aise par le traitement de Muntze, pour la simple et bonne raison qu'il nous fait aimer ou en tout cas espérer sauver une ordure de première qui s'avère etre celui qui fait montre d'une lueur d'humanité au milieu des horreurs dont il est responsable, son poste d'officier ne pouvant effacer les stigmates de ses exactions. Le montrer aussi raffiné, pret à sauver des vies juives, ne pas vouloir trahir une femme qu'il aime sincèrement est à double-tranchant. Peut-on aimer un salaud ? De là à dire que Verhoeven fricote joyeusement avec l'ennemi pour servir un film pro nazi où les résistants seraient les méchants de l'histoire c'est un pas que je franchirai pas tant je trouve cette interprétation lamentable.
Carice a un visage incroyable, une détermination qui émeut et son personnage se mouvant dans des décors immenses (reconstitution d'époque troublante de réalisme) ou chantant pour son pire ennemi possède une aura incroyable, d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire tirée de faits réels. Comment cette femme parvient-elle à berner le pouvoir, à se faufiler dans les plus hautes sphères nazies, tout en oeuvrant pour les siens ? C'est toute la densité dramatique d'une histoire que Verhoeven construit comme un immense roman-photo, à la façon des serials, des films d'aventures et d'espionnage dont il est un hommage génial, appuyé par une très belle direction artistique. On a parlé de Captain Sky et le monde de demain pour son hommage appuyé aux films SF, par ses passages influencés par le cinéma des années 40-50, par les effets en trompe-oeil, ses héros de contrebande. Il ne possède cependant pas la puissance d'évocation de Black Book ni la meme ambition visuelle.
Dans Black Book, il y a une réappropriation des thématiques classiques du film d'espionnage (infiltration, dissimulation, fausse identité, incursion dans un univers cloisonné déstabilisé de l'intérieur) mais aussi du film policier, du film à suspens (j'ai pensé à De Palma mais aussi à Hitchcock, avec le whoodunit). Certaines scènes sont jubilatoires par leur construction en miroir : la rencontre dans le train qui concentre les champ contre champ, rare moment où l'innocence a encore sa place dans un monde d'adultes devenus fous, incarnée par la collection de timbres et la passion qui en découle, mais aussi la fausse libération des otages, ou celle de
Le film trame aussi un classicisme très hollywoodien (on cite dans le texte Jean Harlow, Mata Hari) dans la forme mais qui se révèle marqué par de belles audaces visuelles et d'interprétation. Au début quand Carice se teint les poils du pubis en blond puis est reprise par Muntze qui lui signale qu'elle est perfectionniste, il y a l'idée d'une séduction qui ne se fait pas que par le regard (il y en a énormément dans le film) mais aussi par l'attitude et finalement par le déplacement. Tout le temps en mouvement chez Candice, actrice photogénique et bien plus provocatrice qu'elle ne le laisse paraitre (ses poses nue, son bagout), en attente chez les autres qui passent ensuite à l'action.
Un rythme étourdissant pour un film qui ne l'est pas moins.
Une sorte de perfection qui ne doit pas qu'au talent d'un réalisateur en état de grace, quasi apaisé et pourtant toujours un peu en colère mais qui a pris du recul par rapport à ça, surtout parfaitement conscient de l'ampleur de son scénario et de la façon dont il marie les genres et les tons au sein de son oeuvre en impliquante le spectateur en le titillant, en le faisant vibrer. Probablement un des films les plus importants de la décennie.
9.5/10
Une oeuvre à plusieurs niveaux de lecture, d'une richesse sans égale dans la filmographie du cinéaste. Paul Verhoeven a remis les pieds dans le plat et rempilé derrière la caméra avec l'énergie d'un débutant qui a tout à démontrer. Etonnant de fraicheur pour un film de deux heures vingt qui ne faiblit jamais, mieux qui sert un rebondissement toutes les dix minutes et ce alors meme qu'il aurait pu servir un film classique dans le sens le plus noble du terme certes mais sans véritable envergure.
Il n'y a pas que l'actrice principale avec son visage d'abord poupon puis marqué par l'épreuve et par son courage inoui, il y aussi les autres acteurs tous impeccables jusqu'aux seconds roles. Une direction d'acteurs qui surprend et régale. Pas un plan de trop, pas une minute qui coule sous le poids de la narration. Une oeuvre d'orfèvre, qui reconstitue une Hollande partagée entre l'engagement dans la résistance et le parcours tortueux des aiglons du Fuhrer. Le film met aussi très mal à l'aise par le traitement de Muntze, pour la simple et bonne raison qu'il nous fait aimer ou en tout cas espérer sauver une ordure de première qui s'avère etre celui qui fait montre d'une lueur d'humanité au milieu des horreurs dont il est responsable, son poste d'officier ne pouvant effacer les stigmates de ses exactions. Le montrer aussi raffiné, pret à sauver des vies juives, ne pas vouloir trahir une femme qu'il aime sincèrement est à double-tranchant. Peut-on aimer un salaud ? De là à dire que Verhoeven fricote joyeusement avec l'ennemi pour servir un film pro nazi où les résistants seraient les méchants de l'histoire c'est un pas que je franchirai pas tant je trouve cette interprétation lamentable.
Carice a un visage incroyable, une détermination qui émeut et son personnage se mouvant dans des décors immenses (reconstitution d'époque troublante de réalisme) ou chantant pour son pire ennemi possède une aura incroyable, d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire tirée de faits réels. Comment cette femme parvient-elle à berner le pouvoir, à se faufiler dans les plus hautes sphères nazies, tout en oeuvrant pour les siens ? C'est toute la densité dramatique d'une histoire que Verhoeven construit comme un immense roman-photo, à la façon des serials, des films d'aventures et d'espionnage dont il est un hommage génial, appuyé par une très belle direction artistique. On a parlé de Captain Sky et le monde de demain pour son hommage appuyé aux films SF, par ses passages influencés par le cinéma des années 40-50, par les effets en trompe-oeil, ses héros de contrebande. Il ne possède cependant pas la puissance d'évocation de Black Book ni la meme ambition visuelle.
Dans Black Book, il y a une réappropriation des thématiques classiques du film d'espionnage (infiltration, dissimulation, fausse identité, incursion dans un univers cloisonné déstabilisé de l'intérieur) mais aussi du film policier, du film à suspens (j'ai pensé à De Palma mais aussi à Hitchcock, avec le whoodunit). Certaines scènes sont jubilatoires par leur construction en miroir : la rencontre dans le train qui concentre les champ contre champ, rare moment où l'innocence a encore sa place dans un monde d'adultes devenus fous, incarnée par la collection de timbres et la passion qui en découle, mais aussi la fausse libération des otages, ou celle de
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Le film trame aussi un classicisme très hollywoodien (on cite dans le texte Jean Harlow, Mata Hari) dans la forme mais qui se révèle marqué par de belles audaces visuelles et d'interprétation. Au début quand Carice se teint les poils du pubis en blond puis est reprise par Muntze qui lui signale qu'elle est perfectionniste, il y a l'idée d'une séduction qui ne se fait pas que par le regard (il y en a énormément dans le film) mais aussi par l'attitude et finalement par le déplacement. Tout le temps en mouvement chez Candice, actrice photogénique et bien plus provocatrice qu'elle ne le laisse paraitre (ses poses nue, son bagout), en attente chez les autres qui passent ensuite à l'action.
Un rythme étourdissant pour un film qui ne l'est pas moins.
Une sorte de perfection qui ne doit pas qu'au talent d'un réalisateur en état de grace, quasi apaisé et pourtant toujours un peu en colère mais qui a pris du recul par rapport à ça, surtout parfaitement conscient de l'ampleur de son scénario et de la façon dont il marie les genres et les tons au sein de son oeuvre en impliquante le spectateur en le titillant, en le faisant vibrer. Probablement un des films les plus importants de la décennie.
9.5/10
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J'aime lorsque tu parles de la sorte !Jordan White a écrit :Tour de force magistral.
Une oeuvre à plusieurs niveaux de lecture, d'une richesse sans égale dans la filmographie du cinéaste. Probablement un des films les plus importants de la décennie.
Suis d'accord, un des meilleurs Verhoeven et un des grands films de la décade. Pollux is back !
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Je l'ai découvert ce mois-ci, en achetant le dvd.
C'est un film admirable, et important. Assez radical aussi, je trouve : dans sa frénésie il semble presque chercher à épuiser la forme feuilletonnesque qu'il emprunte et le recours au rebondissement. Dans ses interviews Verhoeven insiste beaucoup sur la volonté qu'il avait avec Black Book de produire une oeuvre réaliste... ce propos m'a d'abord semblé assez en décalage avec la dramaturgie très codifiée du film, puis finalement, l'extrêmisme de cette utilisation de codes cinématographiques, comme si la structure même du film était chauffée à blanc à mesure que l'intrigue progresse, rencontre sûrement un certaine réalité de la guerre et de la traque dans les sentiments d'urgence, d'incertitude et de confusion qu'elles provoquent. Verhoeven effectue presque un mouvement cyclique qui de la dramatisation extrême (des rapports humains également... le jeu de séduction entre Rachel et Müntze est un brillant condensé de représentation de la séduction dans le cinéma classique - presque par abstraction tant ce fil narratif laisse apparaître son ossature ; une forme de radicalité encore) rejoint le réalisme, et montre la complexité du réel et des êtres - et peint violemment son horreur, qui culmine dans les scènes très crues d'après la Libération.
Cette structure dramatique brûlante est érigée au moyen d'une mise en scène magistrale, inspirée à chaque seconde, où le regard des acteurs sur lequel il est constamment fait jeu est aussi sollicité que celui du spectateur, dont l'attention est baladée d'un personnage ou détail à l'autre, tant tout dans la composition de Verhoeven peut faire sens, et sert de ressort. Structure portée en outre par la magnifique Carice van Houten, qui est tout simplement parfaite, et un Sebastian Koch dont le jeu et les mimiques me plaîsent beaucoup (je l'avais déjà particulièrement aimé dans La Vie des autres). Verhoeven a le génie de faire un portrait de femme libéré des figures pesantes de l'héroïne soit martyre, victime, soit sainte, soit battante farouche (ou tout ça à la fois... je pense au "système" von Trier qui m'horripile) ; il peint une sensibilité singulière, fait une héroïne unique dont les réactions, les luttes, les larmes et les choix ; les forces et les faiblesses, n'appartiennent qu'à elle et pas à des étiquettes d'une certaine image de la femme qu'on voudrait renvoyer.
Un des grands films de la décennie, je suis d'accord avec Jordan White. Et un très grand film tout court.
C'est un film admirable, et important. Assez radical aussi, je trouve : dans sa frénésie il semble presque chercher à épuiser la forme feuilletonnesque qu'il emprunte et le recours au rebondissement. Dans ses interviews Verhoeven insiste beaucoup sur la volonté qu'il avait avec Black Book de produire une oeuvre réaliste... ce propos m'a d'abord semblé assez en décalage avec la dramaturgie très codifiée du film, puis finalement, l'extrêmisme de cette utilisation de codes cinématographiques, comme si la structure même du film était chauffée à blanc à mesure que l'intrigue progresse, rencontre sûrement un certaine réalité de la guerre et de la traque dans les sentiments d'urgence, d'incertitude et de confusion qu'elles provoquent. Verhoeven effectue presque un mouvement cyclique qui de la dramatisation extrême (des rapports humains également... le jeu de séduction entre Rachel et Müntze est un brillant condensé de représentation de la séduction dans le cinéma classique - presque par abstraction tant ce fil narratif laisse apparaître son ossature ; une forme de radicalité encore) rejoint le réalisme, et montre la complexité du réel et des êtres - et peint violemment son horreur, qui culmine dans les scènes très crues d'après la Libération.
Cette structure dramatique brûlante est érigée au moyen d'une mise en scène magistrale, inspirée à chaque seconde, où le regard des acteurs sur lequel il est constamment fait jeu est aussi sollicité que celui du spectateur, dont l'attention est baladée d'un personnage ou détail à l'autre, tant tout dans la composition de Verhoeven peut faire sens, et sert de ressort. Structure portée en outre par la magnifique Carice van Houten, qui est tout simplement parfaite, et un Sebastian Koch dont le jeu et les mimiques me plaîsent beaucoup (je l'avais déjà particulièrement aimé dans La Vie des autres). Verhoeven a le génie de faire un portrait de femme libéré des figures pesantes de l'héroïne soit martyre, victime, soit sainte, soit battante farouche (ou tout ça à la fois... je pense au "système" von Trier qui m'horripile) ; il peint une sensibilité singulière, fait une héroïne unique dont les réactions, les luttes, les larmes et les choix ; les forces et les faiblesses, n'appartiennent qu'à elle et pas à des étiquettes d'une certaine image de la femme qu'on voudrait renvoyer.
Un des grands films de la décennie, je suis d'accord avec Jordan White. Et un très grand film tout court.
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Le dernier film de Verhoeven est diffusé ce Mardi 5 février sur Canal +
http://www.canalplus.fr/cid90739.htm
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Re: Notez les films - Avril 2008
Revu BLACK BOOK de Verhoeven hier soir.
C'est affolant... un cinéma autant maîtrisé d'un bout à l'autre et qui malgré une durée plutôt conséquente, file à une vitesse de malade, en proposant une histoire qui mêle sans complexe grand divertissement, drame, réalité historique et propos politique sans que l'un ne bouffe l'autre ou paraisse lourdingue, tout en affichant une liberté de ton pareille, c'est tout bonnement improbable. Et Carice Van Houten mérite clairement une carrière à la mesure de son hallucinant talent.
Verhoeven a signé ici sans conteste l'un de ses plus grands films, mais aussi l'un des plus grands films de la décennie.
C'est affolant... un cinéma autant maîtrisé d'un bout à l'autre et qui malgré une durée plutôt conséquente, file à une vitesse de malade, en proposant une histoire qui mêle sans complexe grand divertissement, drame, réalité historique et propos politique sans que l'un ne bouffe l'autre ou paraisse lourdingue, tout en affichant une liberté de ton pareille, c'est tout bonnement improbable. Et Carice Van Houten mérite clairement une carrière à la mesure de son hallucinant talent.
Verhoeven a signé ici sans conteste l'un de ses plus grands films, mais aussi l'un des plus grands films de la décennie.
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Re: Notez les films de juillet 2009
Black Book
"T'as vu ils ont annoncés 35° aujourd'hui. Il fait lourd.
- T'inquiètes pas, j'ai la glacière et les bières dans le corbillard."
La Hollande n'est pas que le pays du fromage mais aussi celui de notre Hollandais violent, aussi quand on le voit y revenir et nous livrer une nouvelle oeuvre, on est sacrément contents. D'autant plus que Black book (j'ai failli dire Facebook. La technologie c'est parfois une belle connerie. ) est constamment ironique pour son jeu des apparences et ses retournements de situations parfois bien jouissifs (Francken le nazi qu'on pensait une brute épaisse cache bien son jeu et lors de ce qui aurait pu être son arrestation, en profite pour livrer Müntze, son supérieur). Tout le film semble parfois tenir sur rien et se débloque pour avancer qu'à des moments impossible voire aberrants (Ellis/Rachel délivrée infortunément par Ronnie et un complice de celle-ci ou bien Théo, fervant catholique qui ne peut tirer des coups de feu que sur un blasphémateur ! Lesquels coups de feu auraient dû attirer les nazis, mais rien, les rues restent vides ! ) mais qui justement font tout le sel de celui-ci (le scénario est d'une grande richesse).
Celà ne m'avait pas trop marqué au cinéma quand je l'avais vu mais maintenant que je le revois, bon sang Carice Van Houten (Rachel/Ellis) est franchement géniale. Quand au film, 2h20 très fluides, sans temps mort, aucune baisse de régime. Bref Verhoeven est toujours aussi grand.
5/6.
"T'as vu ils ont annoncés 35° aujourd'hui. Il fait lourd.
- T'inquiètes pas, j'ai la glacière et les bières dans le corbillard."
La Hollande n'est pas que le pays du fromage mais aussi celui de notre Hollandais violent, aussi quand on le voit y revenir et nous livrer une nouvelle oeuvre, on est sacrément contents. D'autant plus que Black book (j'ai failli dire Facebook. La technologie c'est parfois une belle connerie. ) est constamment ironique pour son jeu des apparences et ses retournements de situations parfois bien jouissifs (Francken le nazi qu'on pensait une brute épaisse cache bien son jeu et lors de ce qui aurait pu être son arrestation, en profite pour livrer Müntze, son supérieur). Tout le film semble parfois tenir sur rien et se débloque pour avancer qu'à des moments impossible voire aberrants (Ellis/Rachel délivrée infortunément par Ronnie et un complice de celle-ci ou bien Théo, fervant catholique qui ne peut tirer des coups de feu que sur un blasphémateur ! Lesquels coups de feu auraient dû attirer les nazis, mais rien, les rues restent vides ! ) mais qui justement font tout le sel de celui-ci (le scénario est d'une grande richesse).
Celà ne m'avait pas trop marqué au cinéma quand je l'avais vu mais maintenant que je le revois, bon sang Carice Van Houten (Rachel/Ellis) est franchement géniale. Quand au film, 2h20 très fluides, sans temps mort, aucune baisse de régime. Bref Verhoeven est toujours aussi grand.
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Re: Black Book (Paul Verhoeven, 2006)
je copie colle mon avis ici...
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- T'inquiètes pas, j'ai la glacière et les bières dans le corbillard."
La Hollande n'est pas que le pays du fromage mais aussi celui de notre Hollandais violent, aussi quand on le voit y revenir et nous livrer une nouvelle oeuvre, on est sacrément contents. D'autant plus que Black book (j'ai failli dire Facebook. La technologie c'est parfois une belle connerie. ) est constamment ironique pour son jeu des apparences et ses retournements de situations parfois bien jouissifs (Francken le nazi qu'on pensait une brute épaisse cache bien son jeu et lors de ce qui aurait pu être son arrestation, en profite pour livrer Müntze, son supérieur). Tout le film semble parfois tenir sur rien et se débloque pour avancer qu'à des moments impossible voire aberrants (Ellis/Rachel délivrée infortunément par Ronnie et un complice de celle-ci ou bien Théo, fervant catholique qui ne peut tirer des coups de feu que sur un blasphémateur ! Lesquels coups de feu auraient dû attirer les nazis, mais rien, les rues restent vides ! ) mais qui justement font tout le sel de celui-ci (le scénario est d'une grande richesse).
Celà ne m'avait pas trop marqué au cinéma quand je l'avais vu mais maintenant que je le revois, bon sang Carice Van Houten (Rachel/Ellis) est franchement géniale. Quand au film, 2h20 très fluides, sans temps mort, aucune baisse de régime. Bref Verhoeven est toujours aussi grand.
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Black Book
"T'as vu ils ont annoncés 35° aujourd'hui. Il fait lourd.
- T'inquiètes pas, j'ai la glacière et les bières dans le corbillard."
La Hollande n'est pas que le pays du fromage mais aussi celui de notre Hollandais violent, aussi quand on le voit y revenir et nous livrer une nouvelle oeuvre, on est sacrément contents. D'autant plus que Black book (j'ai failli dire Facebook. La technologie c'est parfois une belle connerie. ) est constamment ironique pour son jeu des apparences et ses retournements de situations parfois bien jouissifs (Francken le nazi qu'on pensait une brute épaisse cache bien son jeu et lors de ce qui aurait pu être son arrestation, en profite pour livrer Müntze, son supérieur). Tout le film semble parfois tenir sur rien et se débloque pour avancer qu'à des moments impossible voire aberrants (Ellis/Rachel délivrée infortunément par Ronnie et un complice de celle-ci ou bien Théo, fervant catholique qui ne peut tirer des coups de feu que sur un blasphémateur ! Lesquels coups de feu auraient dû attirer les nazis, mais rien, les rues restent vides ! ) mais qui justement font tout le sel de celui-ci (le scénario est d'une grande richesse).
Celà ne m'avait pas trop marqué au cinéma quand je l'avais vu mais maintenant que je le revois, bon sang Carice Van Houten (Rachel/Ellis) est franchement géniale. Quand au film, 2h20 très fluides, sans temps mort, aucune baisse de régime. Bref Verhoeven est toujours aussi grand.
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Re: Black Book (Paul Verhoeven, 2006)
J'ai vu le dvd en magasin pour une poignée d'euros, j'ai donc sauté sur l'occasion puisque ça faisait depuis sa sortie cinéma que je n'ai pas revu le film.
Et bien ça se regarde avec toujours autant de plaisir. Le cinéaste revient dans son pays avec son expérience Hollywoodienne sur le dos et ça se voit (dans le rythme notamment). Le scénario est béton, il est d'une telle densité qu'il est difficile d'y trouver des coups de mous !
Black Book est en quelque sorte le fruit de son apprentissage dans le cinéma américain et hollandais.
Et bien ça se regarde avec toujours autant de plaisir. Le cinéaste revient dans son pays avec son expérience Hollywoodienne sur le dos et ça se voit (dans le rythme notamment). Le scénario est béton, il est d'une telle densité qu'il est difficile d'y trouver des coups de mous !
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Re: Black Book (Paul Verhoeven, 2006)
Le film sera diffusé sur M6 et en HD s'il vous plait, le Lundi 16 mai à 20h45:
http://www.hdfocus.fr/programmes-tv-hd- ... %20HD.html
http://www.hdfocus.fr/programmes-tv-hd- ... %20HD.html
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Re: Black Book (Paul Verhoeven - 2006)
Ben tiens un texte de oam rapprochant Black Book et Vincere (pas de commentaires sur la pique contre la Liste de Schindler, svp )
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Re: Black Book (Paul Verhoeven - 2006)
Je rebondis... Je trouve étonnant que soit affirmé le fait que Spielberg n'ait pas su montrer l'horreur réelle dans La Liste de Schindler. A moins que tu disais cela en lien avec la représentation du fascisme, mais cela me laisse en désaccord aussi. Sans revenir sur les débats éthiques de la "filmicité" *, La Liste de Schindler laisse transparaître une horreur et une barbarie historiques, consubstantielles au fascisme allemand, que peu de cinéastes ont su atteindre sur le même sujet (hormis peut-être Polanski avec quelques scènes du Pianiste). Le massacre du ghetto de Cracovie, l'immense charnier, le bref aperçu des camps de concentration ou d'extermination, l'entassement dans les trains de déportés, tout ça représente une imagerie condensée de ce que la Seconde Guerre mondiale a de plus atroce. La focalisation sur la fillette au manteau rouge - que l'on ne voit d'ailleurs que brièvement - n'est là que pour cristalliser visuellement une allégorie très forte sur l'horreur de la guerre, et n'élude en rien les atrocités des sorts des adultes qui l'entourent (une scène au hasard : la jeune femme malade, portée par le médecin, qui est abattue d'une balle dans la tête, comme ça). Or, à mon sens, il n'y a rien de tout ça dans le Verhoeven. Ce n'est pas parce que Carice Van Houten se prend un seau de merde sur la tête, par exemple, que ça en fait un film fort à mes yeux. La scène est humiliante, et on peut y voir la portée métaphorique que l'on veut, mais si l'on a accusé Spielberg d'impuissance à filmer l'horreur jusqu'au bout (les douches, l'espoir véhiculé par la liste de 1100 noms), qu'en dire de Verhoeven sur Black Book ? Eh bien, Black Book est un film qui choque éventuellement par la crudité de quelques scènes, qui intéresse par le portrait ambigu d'Ellis De Vries, mais il n'atteint jamais l'abomination sourde du fascisme tel qu'il est représenté chez Spielberg. Je comprends bien ton argumentaire, qui est de montrer que chez Verhoeven, le fascisme se subit et se vit comme une norme, pour survivre. C'est cet accommodement moral avec l'inacceptable, subi ou opportuniste, qui permet de mesurer l'infamie de ce régime. Cette idée n'est d'ailleurs pas si éloignée de La Liste de Schindler. En effet, ce constat est partagé chez Spielberg, du moins dans les premiers temps (Oskar Schindler est un opportuniste et mythomane qui fait son business du nazisme), avant qu'il ne s'en éloigne (prise de conscience et duplicité avec les Allemands), faisant en cela le parcours pas si éloigné de Verhoeven (Ellis de Vries joue aussi la duplicité, mais son attitude vacille quand elle tombe amoureuse de Müntze). Cela dit, tu opposes deux types de représentation qui n'ont rien à voir, à mon avis. L'horreur frontale et barbare chez Spielberg, l'horreur intimiste chez Verhoeven. Celle de négocier avec soi-même, avec ses valeurs, en fonction du contexte. L'approche du Hollandais est intéressante mais pour moi, elle demeurera insatisfaisante car insuffisamment représentative, justement. C'est d'ailleurs une des raisons qui font que je ne comprends pas vraiment toute la dithyrambe qui entoure Black Book, qui est certes un bon film d'espionnage avec un portrait féminin intéressant et quelques thématiques propres au cinéaste hollandais, mais qui ne restera jamais à mes yeux qu'un solide "divertissement", parce qu'il fonctionne sur une histoire très cinématographique, c'est-à-dire, visant une efficacité immédiate. Ironie, c'est ce qu'on a critiqué à Spielberg pour la scène des douches ! Jeux d'espions, trahisons, embuscades, emprisonnement, sexe, action, tout ceci représente une formule romanesque dont peut surgir un certain caractère ludique voire "plaisant". Eh bien moi, à tout choisir, je préfère sans conteste l'approche courageuse et quasi documentaire de Spielberg.
* Quoique j'en profite quand même pour dire qu'en ce qui me concerne, la scène des douches à Auschwitz est effectivement très dérangeante, et à dessein, puisqu'elle épouse une subjectivité - celle des détenues entassées et nues - affolée par l'angoisse d'une mort qu'elle soupçonne imminente ; le "suspense" qui a été critiqué est donc moins cinématographique, c'est-à-dire fabriqué pour obtenir une efficacité mécanique, que fondamentalement viscéral, c'est-à-dire centré sur la terreur et l'horreur extrême d'une Mort sans visage. C'est une des scènes les plus horribles que je connaisse, au sens littéral.
* Quoique j'en profite quand même pour dire qu'en ce qui me concerne, la scène des douches à Auschwitz est effectivement très dérangeante, et à dessein, puisqu'elle épouse une subjectivité - celle des détenues entassées et nues - affolée par l'angoisse d'une mort qu'elle soupçonne imminente ; le "suspense" qui a été critiqué est donc moins cinématographique, c'est-à-dire fabriqué pour obtenir une efficacité mécanique, que fondamentalement viscéral, c'est-à-dire centré sur la terreur et l'horreur extrême d'une Mort sans visage. C'est une des scènes les plus horribles que je connaisse, au sens littéral.