Black Book (Paul Verhoeven - 2006)
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A noter que le film distribué en sortie réduite marche très bien aux USA.
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je reposte ici mon avis:
- Black Book: Du Verhoeven. Vous savez, celui que de nombreux cinéphiles appellent "Paulo", comme un pote dont on veut faire partie de la bande parce qu'il a les c****** de faire et dire des choses qu'on n'osera jamais, nous. Cette recherche de proximité le desservirait presque, entouré de nerds. Je craignais alors qu'il fasse un peu comme Tarantino: un film verhoevenesque pour ses potes de fans. Et en fait, non. Paul Verhoeven est d'une intégrité intellectuelle exemplaire. Il filme des films qui ne reflèteront jamais que sa vision métaphysique des hommes et des femmes. Il y a un courant de pensée Verhoeven, comme il y a des courants de pensée littéraires ou philosophique. Ce qui fait de lui un auteur, c'est à dire un petit "plus" par rapport au statut de réalisateur. Black Book est un superbe film, à l'image splendide, à la violence et à la mort fraîche puis froide, à la compassion inattendue, à la force inespérée. Faire un film sur une héroïne durant la 2nde guerre mondiale? C'est d'un démodé! Ben en fait, la mode, ça va, ça vient, et Verhoeven est un peu au dessus de cela. Il filme son sujet avec la passion d'un débutant: soin et efficacité de la mise en scène, intrigue adorée et chouchoutée par son auteur, amour de ses interprètes. Le cynisme des années 90 lorgne un peu plus vers l'amertume. On est face à un auteur qui rend grâcieuse son oeuvre, sans pathos, les yeux dans la mouise, de par l'humanité qu'il y a mise. Beau et grand film, même pas classable car embrassant moult genres. Bra-vo. *clin d'oeil à De Palma: comme quoi on peut mélanger théorie et praxis* 18/20
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total +1kayman a écrit :Bon, Carice Van Houten, rhaaaaaa
Je me joins au concert de louanges, quel film !! Ca fait plaisir de voir le Paul revenir à un tel niveau. Je me suis vraiment laissé happer par le film.
Seul bémol, dommage que la musique soit si peu finaude.
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Vu ce week-end, et peut-être moins enthousiaste que vous tous. Ce qui m'a surpris dans le film, c'est son côté feuilletonnesque (totalement revendiqué, d'ailleurs, puisqu'il est à un moment fait référence à Mata Hari). Partant de là, on a droit à du bon, du très bon, mais aussi du beaucoup plus classique:
Un peu surpris également par l'absence de véritable audace. C'est vrai qu'il y a une ou deux scènes un peu limite, mais on est quand même bien loin des provocs de la "première" période hollandaise. Alors que Verhoeven n'était plus soumis à la censure US, je pensais qu'il se lacherait davantage. Un peu déçu enfin par une certaine absence de commentaire social, puisqu'en définitive, le film se résume principalement à enquiller les péripéties. C'est d'autant plus frustrant qu'on retrouve, au détour de petits détails, quelques bribes de l'univers du cinéaste: une héroïne qui m'a beaucoup fait penser à celle de Flesh & Blood, ou bien Müntze qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Jeroen Krabbe, acteur fétiche du réalisateur.
Reste en définitive la mise en scène, et c'est sur ce plan-là que Verhoeven marque des points: c'est fluide, direct, carré, impeccablement rythmé, bref il n'a rien perdu de son savoir-faire. Je serai moins enthousiaste sur le contenu, que j'aurais souhaité un peu plus subversif.
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Un peu surpris également par l'absence de véritable audace. C'est vrai qu'il y a une ou deux scènes un peu limite, mais on est quand même bien loin des provocs de la "première" période hollandaise. Alors que Verhoeven n'était plus soumis à la censure US, je pensais qu'il se lacherait davantage. Un peu déçu enfin par une certaine absence de commentaire social, puisqu'en définitive, le film se résume principalement à enquiller les péripéties. C'est d'autant plus frustrant qu'on retrouve, au détour de petits détails, quelques bribes de l'univers du cinéaste: une héroïne qui m'a beaucoup fait penser à celle de Flesh & Blood, ou bien Müntze qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Jeroen Krabbe, acteur fétiche du réalisateur.
Reste en définitive la mise en scène, et c'est sur ce plan-là que Verhoeven marque des points: c'est fluide, direct, carré, impeccablement rythmé, bref il n'a rien perdu de son savoir-faire. Je serai moins enthousiaste sur le contenu, que j'aurais souhaité un peu plus subversif.
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Ce ne serait pas le décalage le plus long jamais constaté entre la sortie d'un film en salle et sa sortie en DVD?Fatalitas a écrit :30 septembre, c'est pas vraiment la fin de l'année.Boubakar a écrit :Le film n'est prévu qu'à la fin de l'année en France, mais il est déjà dispo à la location.
edit : ah oui, vu sur dvdrama, le 14 novembre
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Et Carice Van Houten évoque parfois plusieurs actrices "Verhoeveniennes" comme Monique Van de Ven ou Renée Soutendijk. La scène de lit avec Müntze m'a beaucoup fait penser au 4ème Homme (en beaucoup moins "démonstratif", il est vrai).Ratatouille a écrit :A un tel point que je croyais au début qu'il s'agissait de Krabbe.Martin Brody a écrit :Müntze qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Jeroen Krabbe, acteur fétiche du réalisateur.
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Tout à fait. D'ailleurs, je crois que j'évoque cette ressemblance un peu plus haut dans ce même topic.Martin Brody a écrit :Et Carice Van Houten évoque parfois plusieurs actrices "Verhoeveniennes" comme Monique Van de Ven ou Renée Soutendijk. La scène de lit avec Müntze m'a beaucoup fait penser au 4ème Homme (en beaucoup moins "démonstratif", il est vrai).
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Vu hier soir en DVD Z1 (image & sons excellents, sous-titres français jaunes indiscrets).
Un film qui m'a procuré un immense plaisir de spectacteur que je trouve d'habitude dans les grands films classiques hollywoodiens - Verhoeven a formidablement assimilé la syntaxe hollywoodienne pendant son escapade américaine - mais que je ne trouve plus, ou très rarement, dans la production contemporaine. Sur 2h20, une histoire très dense dont les péripéties accumulées font penser aux sérials/mélos (DVDBeaver tape fort en disant que c'est "Anne Frank chez Showgirls", mais il y a un peu de çà), des changements de ton constants entre comédie et drame, une surprise de tous les instants dans les motivations et rapports des personnages... L'utilisation du cadre, des mouvements de caméra, des déplacements des acteurs sont d'un classicisme jubilatoire. La photo et l'utilisation de la couleur, splendides, ne dépareraient pas dans un film Technicolor de l'époque Kalmus. Et les acteurs sont tous à l'unisson, excellents, entraînés par une Carice van Houten que je découvrais pour la première fois (de la tête aux pieds), idéale dans un rôle qui m'a fait souvent penser à Scarlett O'Hara. Seule la musique, comme les posts ci-dessus l'ont plusieurs fois noté, est un peu faible. Un film à l'ampleur et au souffle admirables qui entre sans hésiter dans mes préférés des années 2000 et que je pourrai revoir régulièrement avec plaisir, comme Les Aventures de Robin des Bois, Autant en Emporte le Vent ou Casablanca. C'est d'ailleurs passionnant de comparer Black Book à The Good German : Verhoeven a brillament réussi là où Soderbergh s'est ramassé.
J'ai su que j'allais adorer le film quand j'ai vu cette scène du début au détail à priori insignifiant mais qui raconte déjà tout la suite :
L'humour parfois potache de Verhoeven va jusqu'à utiliser les véritables noms des acteurs pour faire sourire le spectateur : dans une scène-clé du film,
Un film qui m'a procuré un immense plaisir de spectacteur que je trouve d'habitude dans les grands films classiques hollywoodiens - Verhoeven a formidablement assimilé la syntaxe hollywoodienne pendant son escapade américaine - mais que je ne trouve plus, ou très rarement, dans la production contemporaine. Sur 2h20, une histoire très dense dont les péripéties accumulées font penser aux sérials/mélos (DVDBeaver tape fort en disant que c'est "Anne Frank chez Showgirls", mais il y a un peu de çà), des changements de ton constants entre comédie et drame, une surprise de tous les instants dans les motivations et rapports des personnages... L'utilisation du cadre, des mouvements de caméra, des déplacements des acteurs sont d'un classicisme jubilatoire. La photo et l'utilisation de la couleur, splendides, ne dépareraient pas dans un film Technicolor de l'époque Kalmus. Et les acteurs sont tous à l'unisson, excellents, entraînés par une Carice van Houten que je découvrais pour la première fois (de la tête aux pieds), idéale dans un rôle qui m'a fait souvent penser à Scarlett O'Hara. Seule la musique, comme les posts ci-dessus l'ont plusieurs fois noté, est un peu faible. Un film à l'ampleur et au souffle admirables qui entre sans hésiter dans mes préférés des années 2000 et que je pourrai revoir régulièrement avec plaisir, comme Les Aventures de Robin des Bois, Autant en Emporte le Vent ou Casablanca. C'est d'ailleurs passionnant de comparer Black Book à The Good German : Verhoeven a brillament réussi là où Soderbergh s'est ramassé.
J'ai su que j'allais adorer le film quand j'ai vu cette scène du début au détail à priori insignifiant mais qui raconte déjà tout la suite :
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L'humour parfois potache de Verhoeven va jusqu'à utiliser les véritables noms des acteurs pour faire sourire le spectateur : dans une scène-clé du film,
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... and Barbara Stanwyck feels the same way !
Pour continuer sur le cinéma de genre, visitez mon blog : http://sniffandpuff.blogspot.com/
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Que rajouter de plus, Verhoeven nous pond un de ses meilleurs films avec l'immense "Starship troopers", c'est le seul film hollandais que j'ai vu de lui, vu que je ne connaissais que sa période américaine.
Et je pleure de voir que c'est Snyder qui s'attèle à l'adaptation des Watchmen, et pas le Hollandais Violent, arrrrrrrrgh !
Et je pleure de voir que c'est Snyder qui s'attèle à l'adaptation des Watchmen, et pas le Hollandais Violent, arrrrrrrrgh !
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Ce que tu te dis me semble très très juste.Tom Peeping a écrit :Vu hier soir en DVD Z1 (image & sons excellents, sous-titres français jaunes indiscrets).
Un film qui m'a procuré un immense plaisir de spectacteur que je trouve d'habitude dans les grands films classiques hollywoodiens - Verhoeven a formidablement assimilé la syntaxe hollywoodienne pendant son escapade américaine - mais que je ne trouve plus, ou très rarement, dans la production contemporaine. Sur 2h20, une histoire très dense dont les péripéties accumulées font penser aux sérials/mélos (DVDBeaver tape fort en disant que c'est "Anne Frank chez Showgirls", mais il y a un peu de çà), des changements de ton constants entre comédie et drame, une surprise de tous les instants dans les motivations et rapports des personnages... L'utilisation du cadre, des mouvements de caméra, des déplacements des acteurs sont d'un classicisme jubilatoire. La photo et l'utilisation de la couleur, splendides, ne dépareraient pas dans un film Technicolor de l'époque Kalmus. Et les acteurs sont tous à l'unisson, excellents, entraînés par une Carice van Houten que je découvrais pour la première fois (de la tête aux pieds), idéale dans un rôle qui m'a fait souvent penser à Scarlett O'Hara. Seule la musique, comme les posts ci-dessus l'ont plusieurs fois noté, est un peu faible. Un film à l'ampleur et au souffle admirables qui entre sans hésiter dans mes préférés des années 2000 et que je pourrai revoir régulièrement avec plaisir, comme Les Aventures de Robin des Bois, Autant en Emporte le Vent ou Casablanca. C'est d'ailleurs passionnant de comparer Black Book à The Good German : Verhoeven a brillament réussi là où Soderbergh s'est ramassé.
En revanche, quand Verhoeven vise le clock and dagger style pure arabicat mais new age (nazi gentil, résistant méchant), Soderbergh nous refait Casablanca comme en 36. Pas totalement la même chose.