Kenji Mizoguchi (1898-1956)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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-Kaonashi-
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par -Kaonashi- »

Au rayon actualités :
Depuis quelques jours, quatre films de Mizoguchi inédits en France sont trouvables en DVD, édités par Carlotta.

Le coffret "Années 30" regroupe trois films :
  • La Cigogne en papier (Orizuru Osen, 1935)
    Oyuki la vierge (Maria no Oyuki, 1935)
    Les Coquelicots (Gubijinso, 1935)
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Et un DVD simple propose Les Soeurs de Gion (Gion no shimai, 1936).
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Ce film est par ailleurs ressorti (ou première sortie ?) pour l'occasion au cinéma mercredi dernier. Le Champo le propose actuellement à raison de 5 séances par semaine.

Il manque encore 11 films, dont un existant en DVD zone 2 UK (La Dame de Musashino).
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k-chan
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par k-chan »

k-chan a écrit :Dans une des médiathèque de ma ville, ils ont les dvd FSF de L'intendant Sansho et Les amant crucifiés. Quand je pourrai, j'irai les emprunter et je ferai des comparatifs.

Comme promis, voici le comparatif de L'intendant Sansho (Opening/Films Sans Frontières):

- Image un peu plus nette pour le DVD FSF

mais...

- copie à peu près dans le même état

- Image légèrement trop contrastée pour le DVD FSF
(pas trop gênant sur certains plans, mais dans l'ensemble je trouve l'image du Opening plus agréable)

- Image bien trop zoomée pour le DVD FSF


Pour ceux qui ont le dvd Opening (comme moi), le DVD FSF ne me parait pas du tout plus intéressant. Après, il reste la solution Criterion ou Eureka, sans sous-titres fr.


Captures :
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Dernière modification par k-chan le 17 avr. 08, 21:37, modifié 4 fois.
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par k-chan »

Comparatif des Amants crucifiés, à venir. :wink:
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par bruce randylan »

Encore un grand merci i :D
( surtout si c'est pour confirmer que je n'ai pas à regretter mes jolis coffrets Opening )
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-Kaonashi-
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par -Kaonashi- »

Merci beaucoup k-chan. À part sur la première image, à mes yeux l'édition Opening est légèrement meilleure que celle de FSF.

Mais surtout, à la vue de tes captures d'écran, j'ai envie de crier ZUSHHHHHHIOOOOOOOOOO !! ANNNNNNNNNJUUUUUUUUU !! :(
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par bruce randylan »

Les musiciens de Gion ( 1953 )

Retour à la veine social où le cinéaste abandonne les films d'époque dans ce remake de son propre sœurs de Gion.
Je ne connais l'original mais l'histoire de celui-ci narre le destin d'une adolescente qui voulant devenir Geisha est prise sous l'aile d'une professionnelle. Bien-sûr, ce monde n'est pas celui qu'elle imaginait avec pour résultat des conséquences assez graves pour sa "grande sœur".

La première partie n'est pas forcément persuasive, la découverte de l'univers des Geisha ne présente pas beaucoup d'originalité et l'initiation est trop brève pour transmettre la fascination qu'éprouve le personnage de Ayako Wakao ( tout jeunette ! ). Du coup, la cruauté du désenchantement se trouve faiblarde et seule la charge contre l'hypocrisie et la société machiste japonaise fonctionne véritablement.
C'est vraiment dans la 2ème partie que les enjeux dramatiques se mettent enfin en place pour un drame une nouvelle fois empli d'une subtilité et d'un raffinement qui pourraient paraître pour de la froideur. Heureusement non, car si le pathos est en effet absent, ce n'est bien sur pas le cas de l'émotion ; la finesse de la relation entre les 2 "sœurs" ne pouvant laisser indifférent... Le sacrifice de l'une et la dévotion de l'autre donnent beaucoup de force à l'histoire quand ces 2 femmes, considérées comme de la marchandise, trouveront entre elle le courage de continuer de vivre. Et c'est tout en discrétion que Mizoguchi nous fait frissonner au détour des derniers plans où de la simplicité nait l'émotion.

Le film est d'ailleurs moins lyrique que d'habitude, la mise en scène semblant adopter l'étouffement que subissent les 2 femmes. Prisonnières de ruelles écrasantes et condamnées par un cadre qui ne s'oxygène jamais, la caméra est constamment immobile et dénuée de toute envolée.
Cependant la première partie et une certaine accumulation artificielle de malheurs placent tout de même ces musiciens de Gion dans la catégorie des "classiques" au lieu de celle des immortelles.
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cinephage
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par cinephage »

Autant j'étais plus emballé que toi pour Miss Oyu, autant là, je partage tes réserves. Si le film garde les qualités formelles que l'on connait des films de Mizoguchi, il est moins lyrique que ses meilleurs films, et l'initiation parait bien légèrement traitée, en tout cas je n'ai pas été plus ému que ça à ce moment là. La seconde partie est plus touchante, mais ces musiciens de Gion restent au fond d'une filmographie cela dit exceptionnelle.
Dernière modification par cinephage le 21 avr. 08, 14:20, modifié 1 fois.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par bruce randylan »

Tu me rassures un peu, j'avais peur d'être le seul à être déçu.
Reste maintenant à attendre la réaction de K-chan :mrgreen:
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par Alligator »

Akasen chitai (La rue de la honte) (Kenji Mizoguchi, 1956) :

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_______________

Mon premier Mizoguchi.
Une découverte pas vraiment bouleversante mais bigrement bandante, dotée de grands atouts qui donnent un goût de reviens-y.

Pas de doute, le bonhomme derrière la caméra a du cinéma et son univers, sa manière sèche, austère, simplissime de filmer. Mais ses personnages sont fouillés, puissants, réels. Les actrices ici offrent d'étonnantes et superbes compositions. D'une très grande modernité à mon grand étonnement et surtout à mon encore plus plaisir.

La sècheresse de la caméra, souvent en plan fixe, peu discursive, laissant les personnages bavarder, se mouvoir dans leurs propres discours, leurs propres existences et densités, la mise en scène brut de décoffrage proposent au spectateur un film d'un réalisme saisissant.

Par conséquent on est invité à suivre un témoignage violent de la misère sociale du Japon d'après-guerre. L'étude de moeurs prend position dans un établissement qui héberge des putains aux histoires diverses et aux destins divergeants. Portrait d'une fausse famille et de l'éclatement des véritables. Fractures sociales, sexuelles, culturelles. Exclusion politique et morale. Bref, le film ne manque pas de strates et de points de vue.

A la limite, j'ai peut-être été agacé par la limite du propos : on sait déjà qu'il est dur d'être pauvre. Insiste-t-il?

Mais ce que je retiens, outre la très belle maitrise du jeu des comédiennes c'est d'abord le style, la fluidité des scènes et cette espèce d'atmosphère conciliante entre tous ces êtres différents mais entourés et imbriqués dans un système, une sorte de huis-clos collectif. L'enfer c'est les autres aussi dans la rue de la honte. Une dénonciation existentialiste? Hardi que je suis.

Le monde tel qu'il est présenté par Mizoguchi est d'une rare violence. Les solidarités sont rares voire factices. Et cependant le cinéaste parvient à le former, lui donner une épaisseur, une existence, celle peut-être que l'Etat, le pays veut bien lui donner. Il est question d'hypocrisie à un moment. C'est sans doute bien ce que veut montrer Mizoguchi. Et la flèche atteint son but. Inarrêtable.
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par k-chan »

bruce randylan a écrit :Reste maintenant à attendre la réaction de K-chan :mrgreen:
Miss Oyu et Les musiciens de Gion restent justement mes plus lointains souvenirs, concernant Mizoguchi. Je ne les ai pas revu depuis un bon moment, et si je les ai adoré (surtout Les musiciens de Gion), ils ne ne sont pas ceux qui m'avaient le plus marqué, puisque j'avais découvert tous les films de la grande période en même temps. Un nouveau visionnage s'impose. C'est surtout les films à costumes qui m'avaient terrassé, et notamment ceux qui restent mes 4 films préférés de Mizoguchi (et parmis mes films préférés tout court) : L'intendant Sansho, Les amants crucifiés, La vie d'Oharu femme galante et Les contes de la lune vague après la pluie.

En bref, je t'épargne. 8)
Dernière modification par k-chan le 22 avr. 08, 21:47, modifié 1 fois.
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par Fatalitas »

k-chan a écrit : L'intendant Sansho, Les amants crucifiés, La vie d'Oharu femme galante et Les contes de la lune vague après la pluie.

mes trois préférés egalement avec la Rue de la honte
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par homerwell »

4 :mrgreen:

Pour ma part, Flamme de mon amour est devenu un incontournable chez Mizoguchi et j'attends de pied ferme le visionnage de Les 47 ronins dont j'espère beaucoup !
Après je m'attaque au coffret années 30...
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par k-chan »

homerwell a écrit :4 :mrgreen:
Il parle des trois premiers qu'il a mis en caractère gras. :wink:
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par homerwell »

Argh... j'ai perdu une occasion de me taire ! :wink:
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Re: Kenji Mizoguchi

Message par -Kaonashi- »

Alligator a écrit :Akasen chitai (La rue de la honte) (Kenji Mizoguchi, 1956)
Je trouve assez original et intéressant que tu commences par le dernier film de Mizoguchi. J'espère que tu vas poursuivre ta découverte du cinéaste, et si je peux te donner un conseil, outre les 4 films chaudement recommandés par k-chan (je partage son avis, ce sont de très grands films), essaie de voir Les Femmes de la nuit, au sujet proche de La Rue de la honte, et vraiment très réussi également.
Dernière modification par -Kaonashi- le 29 mai 08, 17:35, modifié 1 fois.
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